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Anna et Alex, respectivement 5 et 2 ans, font du camping sauvage avec leurs parents dans le Parc Algonquin. C'est la petite Anna qui nous raconte, avec ses yeux, et sa compréhension de la situation, cette nuit de panique où un ours a attaqué leur campement et les jours qui ont suivi à travers une nature devenue hostile.

C'est à partir d'un fait divers qui l'a marquée pendant sa jeunesse que l'autrice canadienne a monté ce roman très touchant de toutes pièces. de toutes pièces parce que si un ours a bien massacré un couple dans le Parc Algonquin en 1991, il n'y avait pas d'enfants impliqués. Claire Cameron a donc fait le pari d'imaginer la survie de deux enfants en très bas âge, livrés à eux-mêmes dans un environnement qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas.
C'est Anna qui prend la parole tout au long du roman. le ton est donc assez simple, décousu pour suivre le fil des pensées d'une petite fille de 5 ans et décrit moins les situations que les ressentis qu'elles provoquent. J'ai parfois été dubitative face à certaines tournures de phrases ou à certains mots de vocabulaire que j'imagine difficilement dans la bouche d'une enfant de cet âge.
Reste que rédiger tout un roman en se mettant à la place d'Anna était une gageure que l'autrice a remportée. Et malgré quelques réserves énoncées ci-dessus, j'ai trouvé le récit plus crédible que celui de Room qui repose sur le même procédé littéraire.

Par ailleurs, la description de cette nature sauvage, surtout à travers les yeux d'une enfant, est le petit plus immersif qui permet au lecteur de s'installer lui aussi dans la forêt et d'en ressentir la magnifique rudesse.
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L'Ours est un roman à la fois touchant et dérangeant, tendre et terrible : un parfait oxymore des sentiments qui nous ravagent au fil des pages.
Inspirée de faits réels d'un couple décédé sous les griffes d'un ours, l'auteur a ajouté l'histoire de deux enfants fictifs qui se retrouvent seuls dans la forêt. Raconté à travers les mots et la vision d'une fillette de 5 ans, le récit se révèle troublant et puissant. Avec son regard d'enfant qui découvre le monde qui l'entoure et commence tout juste à l'appréhender, elle nous décrit sa vision des faits et tente d'y donner un sens. Ce qui est terrible, c'est qu'elle ne comprend pas tout ce qui lui arrive, n'étant pas encore en âge de savoir ce qu'est la mort, et nous peint de façon si naïve et touchante les événements tandis que nous, avec notre regard d'adulte, on peut déduire de son explication les effroyables faits. Ses mots sont si émouvants qu'il en ressort une grande beauté dans cet ouvrage au demeurant sombre. J'ai été captivée dès les premières pages et ne parvenais pas à m'y détacher tant l'on s'attache à cette enfant.

J'ai énormément apprécié le fait que ce livre ne rejette la faute sur personne : ni sur l'ours, et par extension la Nature qui suit son cours, ni sur ce couple qui ne s'était pas aventuré dans un endroit interdit. Comme il est souligné, ils se sont simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. C'était la force des événements. L'auteur est passionnée par le milieu sauvage et cela ressent constamment dans son écriture.

Un beau travail également de la part de l'édition française sur la 1ère de couverture que je trouve tout simplement merveilleuse et qui résume tellement bien l'essence de cette histoire.
Un grand merci aux éditions Kero et à la Masse critique de Babelio de m'avoir fait découvrir cet excellent roman.
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L'auteur s'est inspiré d'un fait divers, à Toronto. Un couple de campeurs, dévorés par un ours, a été retrouvé dans un parc naturel. Il faut un témoin pour nous narrer à nous lecteurs, ce qui s'est passé. Pour celà l'auteur à imaginé deux enfants, Anna et son petit frère. A travers les yeux et les mots d'une petite fille de cinq ans, nous allons vivre un véritable cauchemard. Anna et son petit frère, sont couchés sous la tente. "J'entends maman crier mais je garde les yeux fermés. Les rêves, c'est pas pour du vrai et je le sais puisque ma maman elle crie jamais. Elle a une voix douce qui ressemble à une fleur blanche et qui a le goût des cookies de Noël avant qu'on mette les paillettes sucrées dessus". le père a tout juste le temps de prendre les enfants, et les enfermer dans une glacière. Après une attente, qui lui parait interminable, elle ose sortir. Anna découvre sa maman allongée dans l'herbe, cette dernière très faible lui dit : « Pousse le canoë dans le lac et rame…rame comme je t'ai appris. (…) Je suis blessée au cou, Anna. Je ne peux pas bouger. (…) Va dans le canoë et rame et attends-nous là-bas. »

Ce récit est tellement émouvant, que j'avais envie de la consoler, lui dire : "Tu fais un cauchemard, rendors toi, tout va bien" !. C'est le coeur d'une maman qui parle....

Un livre qui nous fait frémir.... A lire ...
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Histoire tirée d'un fait divers : un couple est retrouvé déchiqueté par un ours, sur une île du Parc Algonquin en 1991.
Pas de réelle explication sur l'attaque de l'ours, plein d'hypothèses...
Claire Cameron en fait un roman, ajoutant au couple deux enfants : une petite fille de 6 ans, bientôt 7, Anna et son petit frère Stick.
Les événements sont racontés à travers le regard d'Anna et tout le charme du livre qui tire par moment jusqu'à la poésie, réside dans ce décalage : le langage et l'univers de Anna, de l'enfance et les horreurs qu'elle vit.
Tout est dédramatisé par son incompréhension, par son envie de cookies, par son petit frère qui respire trop fort et avale tout son air, par les souvenirs drôles qui la traversent...
On aurait pu penser qu'une histoire sordide et angoissante proche du thriller allait nous tenir en haleine et l'on se retrouve au milieu des bois avec une petite fille qui, si elle ne peut être une reine courageuse, espère qu'elle parviendra quand même à être un peu une princesse batailleuse...
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Une histoire touchante qui aurait du me toucher si le choix narratif lié à un vocabulaire enfantin ne m'avait pas lassée avant même le milieu du livre. Anna, personnage principal, ne m'a pas semblé adaptée à son âge, accentuant mon détachement vis-à-vis de l'ensemble. Ce sera donc une déception pour moi, malgré la part émouvante indéniable.

Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
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« L’ours » a pour point de départ un fait divers tragique ayant réellement eu lieu en 1991 dans un parc naturel près de Toronto : les restes d’un couple de campeurs, dévorés par un ours, avaient été retrouvés.

Claire Cameron a imaginé que ce couple était accompagné de leurs deux jeunes enfants. Tout au long des pages, c’est Anna, 5 ans, qui parle et raconte à travers sa vision d’enfant ce qui est arrivé.

Alors qu’Anna et son petit frère Stick sont couchés dans la tente, un ours attaque le campement. Le père n’aura que le temps de prendre les enfants et de les enfermer dans la grosse glacière Coleman qui sert à garder la nourriture à l’abri des animaux.

Après ce qui lui paraît un temps interminable, Anna ose enfin sortir avec Stick et sa poupée Gwen : « Je regarde autour de nous et c’est un désordre terrible. C’est pas moi qui ai fait ça. Il y a de la nourriture sur le sol comme si on l’avait jetée dans tous les sens. C’est pas moi. Quelqu’un a joué avec et l’a envoyée partout.(…) Je vois un morceau de viande par terre et je plisse le nez d’avance en me disant qu’il doit sentir mauvais. (…) Et j’aime pas cette viande que le chien noir a laissée par terre, elle a pas de sabot non plus mais le soulier de Pap, et je sais pas pourquoi il a mis la chaussure sur la viande…. »

Anna découvre sa mère allongée dans l’herbe, très faible mais toujours en vie. Cette dernière lui ordonne de partir avec son frère : « Pousse le canoë dans le lac et rame…rame comme je t’ai appris. (…) Je suis blessée au cou, Anna. Je ne peux pas bouger. (…) Va dans le canoë et rame et attends-nous là-bas. »

Et Anna, qui s’efforce toujours d’être une petite fille obéissante va faire ce que sa mère lui demande. Sauf qu’une petite fille de 5 ans peut difficilement manier un grand canoë, lequel s’échouera à quelques mères du lieu du drame.

Les deux enfants vont passer deux jours seuls, totalement livrés à eux-mêmes, sans nourriture avant d’être retrouvés.

Le tour de force de Claire Cameron, c’est d’avoir su rendre la psychologie d’une petite fille de 5 ans face à un tel drame, la façon dont la petite a inconsciemment transformé ces éléments afin de les rendre un peu moins terrifiants. Anna ne parle jamais d’ours mais d’un grand chien noir : « Je me sens mieux, je suis plus toute seule si le chien noir est avec moi. Je m’assois une minute pour aider ma tête à penser, je mets ma main sur mon ventre pour caresser le chien noir et on a une petite discussion. Il est calme et il parle avec une voix toute douce, donc j’ai pas tant à m’inquiéter. »

Et nous, lecteurs, vivons cette histoire à travers les yeux d’Anna, qui ne comprend pas pourquoi ses parents ne sont plus là, qui s’occupe de son petit frère mais en même temps lui en veut, et qui n’a qu’une envie : se glisser dans son lit dans sa maison de Toronto et que sa poupée-doudou Gwen retrouve son odeur si rassurante qu’elle a perdue dans la forêt.

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La narration, empruntant un langage enfantin, nous plonge avec perfection dans le regard de cette petite fille de presque 6 ans, qui nous dévoile les faits avec naïveté et incompréhension.
La force de ce récit c'est que nous, adultes, déduisons avec effroi ses descriptions.
Ce livre est un véritable coup de coeur, non seulement pour sa rédaction, qui comme dit précedemment, donne au roman une force imaginaire indescriptible, mais également pour cet amour fraternel et parental omniprésent page après page malgré les colères et les déceptions.
La psychologie des personnages y est magnifiquement travaillée.
Un livre comme on en a rarement l'occasion d'en lire.
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Inspiré d'un fait réel, ce roman sobrement baptisé « L'ours » est un véritable déchirement. Raconté par la petite Anna, 5 ans, qui utilise son langage d'enfant pour nous rendre compte d'une soirée de camping qui vire au cauchemar, ce récit chamboule le lecteur. Comment rester de marbre face à l'histoire de ces deux enfants en bas âge, livrés à eux-mêmes en pleine nature, leurs parents victimes d'un ours mangeur d'hommes ? Comment ne pas s'émouvoir devant cette narration faite de souvenirs et de sensations, représentant la perception du monde de cette enfant de 5 ans qui essaie de s'accrocher à la vie ? Claire Cameron livre un récit d'une puissance rare, sans jamais tomber dans le pathos.

...la suite sur mon blog !
Lien : https://avideslectures.wordp..
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Une superbe histoire dévoilée par le regard terriblement touchant d'Anna, 5 ans . Cette dernière utilise ses mots et ses analyses pour nous compter cette nuit de camping qui tourne au drame. On est ému, on est horrifié, attendrit et soulagé avec l'aventure cauchemardesque de cette petite fille et de son petit frère. L'auteure est parvenue à donner une réelle crédibilité au langage enfantin et innocent d'Anna qui touche à l'extrême.
Une histoire qui vous fera frémir à votre prochaine nuit de camping...
Lien : http://www.unbrindelecture.c..
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Acheté dans un relais à l'aéroport, je n'avais pas beaucoup d'attentes sur ce livre "de gare". Mais avec un trajet de plusieurs heures devant moi et un nouveau livre entre les mains, j'ai fini par dévorer l'histoire d'Anna et de Stick d'une traite. Et quand j'ai refermé le livre après sa dernière page, je savais que cette histoire resterait longtemps avec moi.
D'abord agacée par le style d'écriture [nb : j'ai lu le livre dans son édition originale, donc je ne sais pas si la traduction française représente bien les "erreurs de langage" d'Anna], je me suis vite pris au jeu en me disant que l'auteur faisait une tentative à la Cormac McCarthy et La Route, avec un style distinct qui rappelle la façon dont les personnages parlent. Ce n'est pas mon style, mais j'apprécie l'effort.
Bref, je recommande ce livre, super accessible et facile à lire, notamment parce que c'est une histoire vraie "dont la fin est légèrement modifiée".
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