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3,84

sur 264 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oh le beau roman que voilà ! Assez inclassable, mais sans aucun doute réussi.

Un souffle, une ombre, de Christian Carayon retrace l'enquête au long cours de Marc-Edouard Peiresoles, prof d'histoire émérite de l'Université de Toulouse en manque de motivation professionnelle, qui va se lancer sur les traces d'une affaire sanglante ayant endeuillé et marqué à jamais le village de son enfance il y a plus de 20 ans. Une affaire trop vite résolue - et finalement irrésolue - qui aura traumatisé de nombreuses familles, voire une région toute entière. Pour l'intrigue, ce sera tout. Aller plus loin serait spolier. Et spolier c'est voler… du plaisir de lecture.


Côté intrigue, Carayon fait fort. Son roman se déroule comme une enquête journalistique qui pourrait être basée sur un fait divers réel, ce dont il se dédouane en postface : le « factuel » y est privilégié, méthodique, détaillé, précis. Ce qui est cohérent : son héros n'est il pas historien après tout ? Peu de coup de théâtre chez Carayon, d'artifices de fin de chapitres qui tombent à plat façon page-turner. La durée, le parcours, le cheminement du lecteur aux côtés de Peiresoles ont la part belle et l'empêchent d'avancer plus vite que de raison.

Et ce d'autant plus qu'Un souffle, une ombre est un vrai roman d'atmosphère, un genre qui n'existe pas et qui ne veut rien dire mais que les lecteurs comprendront. L'attention portée par l'auteur à la description des lieux, des paysages, des hommes compte autant dans l'attachement qui naît peu à peu autour de l'intrigue que l'intrigue elle-même. Carayon est historien et géographe, et cela se sent. Mais il est surtout passionné – amoureux ? – de ces territoire, de ce pays des Monts d'Autan, ce no-man's land perdu entre Toulouse et Montpellier, que nul qui n'y soit allé ne peut situer, que tous ceux qui y sont passé ne peuvent oublier.

Et c'est là que la magie opère : le rythme de l'enquête de Peiresoles est inégal, plutôt lent au début, au risque de procurer quelques angoisses au lecteur constatant après 100 pages qu'il lui en reste encore 435 à lire. Mais rapidement, cette ambiance, cette atmosphère si spéciale voulue par l'auteur s'impose au lecteur, qui s'y trouve pris au piège malgré lui. Et la lecture devient délice… Tout entre alors en cohérence : l'enquête, l'histoire personnelle de Peiresoles évoquée à travers de nombreux flash-backs, ses peurs et angoisses personnelles ou professionnelles, ses amours, vains autant qu'enflammés, ses regrets…

Un beau roman, assez inclassable donc. Mais qui gagne à être découvert et dégusté.

Un grand merci donc à Babelio et à Fleuve Noir pour cette découverte.


PS : un petit – mais gentil - coup de griffe quand même : le titre comme la couverture sont malheureusement sous-vendeur pour un livre de cette qualité.
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Un Souffle, Une Ombre
Christian CARAYON

Professeur spécialisé dans les événements historique provoquant des changement sociaux et comportementaux importants, Marc-Edouard Peiresoleis vit avec un traumatisme dont il a du mal à se défaire depuis une trentaine d'année : le meurtre violent de trois adolescents dans son village natal en 1980.
Pour guérir son comportement sinistre et sa difficulté à imaginer son avenir autrement qu'en noir, Marc-Edouard retourne dans les lieux de ses souvenirs et tente de comprendre les conséquences d'un tel acte.
Il se débattra entre son passé et son présent, pour appréhender son futur avec optimisme.

Un thriller à petite vitesse

Le récit n'est pas cadencé comme un polar classique ou un page turner. L'auteur va prendre le temps de nous décrire chaque personnage, de nous révéler chaque souvenir, chaque événement.
Christian CARAYON nous plonge ainsi dans notre propre mémoire et nos propres désirs d'adolescent en mettant en avant les relations complexes de cette période : le rapport avec les adultes et avec le sexe opposé, les différences sociales, le harcèlement, l'exagération de tous les sens …

Un déroulement peu commun

En effet, comme l'auteur se concentre souvent sur les mémoires et non pas toujours sur les faits, “l'enquête” (si nous pouvons l'appeler ainsi) n'a rien à voir avec les méthodes policières habituellement lues. Elle est faîte de suppositions, qui au fur et à mesure forment un tableau complet.
A la fin, des questions resteront en suspens : que serions-nous devenu après un tel événement ? Passerait-il comme un souffle dans notre vie ? Ou resterait-il comme une ombre accrochée à notre mémoire ?

Je découvre l'auteur Christian CARAYON avec ce livre. La structure du récit n'est pas de celles que je lis d'habitude. Je n'ai accroché qu'au bout de quelques chapitres. J'aime insister pour voir où l'auteur veut m'emmener. Et j'ai bien fait. Lorsque j'ai commencé à cerner le personnage, j'ai commencé à m'y attacher et je n'ai plus lâcher le livre.
C'est véritablement une histoire qui tourmente. A la fois car elle nous plonge dans nos souvenirs d'antan. On retrouve les parfums des vacances, le bruit du lycée, les frissons des premières fois. Mais aussi parce qu'elle prend aux tripes. Les meurtres sont sordides et les détails croustillants. Certains personnages nous font de la peine et d'autres nous mettent en colère.
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Ce roman teinté d'une profonde mélancolie a été pour moi une lecture agréable. J'ai beaucoup aimé suivre le narrateur désabusé pour qui il était devenu une nécessité d'affronter son passé pour mieux se reconstruire. De plus, l'approche de l'auteur est intéressante. En effet, ici, pas d'enquête de police mais une immersion d'un homme dans les lieux et les événements de son passé afin de faire la lumière sur un effroyable fait divers. Malheureusement, 2 bémols pour ma part : de trop nombreuses longueurs (notamment sur d'interminables descriptions de lieux) et une résolution de l'énigme plus due à l'intuition du narrateur que consécutif à son enquête. C'est à cause de cela que mon avis est au final assez mitigé. Pour moi donc, un 3,5 un peu sévère mais pas vraiment un 4 non plus : un 3,75 en somme !
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Tout commence en août 1980 lors d'une soirée privative annuelle de la base nautique des Crozes dans le sud du Massif central. Un groupe de quatre adolescents conviés à la fête décide de se retirer sur l'îlot des Bois-Obscurs situé au centre du lac pour y camper. Après s'être montrés réticents, leurs parents ont fini par donner leur aval à la condition qu'ils soient de retour le lendemain matin à 10 heures. le dimanche matin, le petit groupe n'étant pas de retour à l'heure convenue, l'un des parents décide dans un accès de colère de se rendre à la nage sur l'îlot. Il y découvre une scène d'horreur absolue, les corps des jeunes adolescents ont été mutilés et dénudés. Seule rescapée de ce massacre, Florie, la plus jeune du groupe, se mure dans le silence pour ne jamais en sortir. Cette macabre découverte signe le début du déclin du village de Valdérieu qui ne saura se remettre de ce drame qui l'a entaché.
Trente-quatre-ans plus tard, celui qui a été reconnu coupable purge sa peine de prison derrière les barreaux. Originaire de Valdérieu, Marc-Edouard Peiresoles, éminent chercheur en histoire à l'Université de Toulouse, a vu son monde chamboulé par ce drame. Cette histoire dont il n'a été témoin que de loin continue de le hanter. Convaincu que les peurs qui sont ancrées en lui sont la conséquence de ce qui s'est tramé cette soirée d'août 1980, Peiresoles décide de mener sa propre enquête.

Comme à son habitude, l'auteur adopte dans ce troisième ouvrage un rythme assez lent mais qui n'est pas pour desservir le roman. Ce rythme choisi par l'auteur confère au livre un pouvoir immersif assez puissant.
Comme ce fut le cas dans « Un diable sur les épaules », Christian Carayon prend le temps de décrire l'environnement dans lequel il plonge le lecteur, de dépeindre les personnages dont la personnalité est fouillée.
Dans « Un souffle, une ombre », on se retrouve propulsé aux confins d'un village niché dans le Massif central, un village détruit par une tragédie qui continue de hanter ses habitants et ses murs.

Pour ce qui est des personnages, Christian Carayon a su créer un attachement au personnage central, on est ému par ses fêlures qu'il dissimule derrière son masque de professeur émérite. L'intégration de son histoire d'amour avec une étudiante et sa vie professionnelle au sein de l'Université contrebalancent la dureté de l'histoire dans laquelle on est plongée.
Plus qu'au personnage principal, on s'attache aux autres personnages, les enfants victimes, les parents qui survivent mais ne vivent plus, les habitants marqués par ce drame indélébile.
L'on se trouve ici non pas au coeur d'une enquête menée par un policier mais par un historien en manque d'inspiration professionnelle, sous forme d'une enquête journalistique. Une enquête un peu égoïste menée par Marc-Edouard Peiresoles dans le but de mettre un nom sur le visage du véritable coupable de ce massacre afin de pouvoir exorciser ses peurs les plus enfouies, une quête plus qu'une enquête. L'historien va se heurter au silence des parents qui ne veulent rouvrir d'anciennes plaies trop difficilement pansées, à la multitude de documents retraçant l'enquête passée.

Christian Carayon réussit à nous faire suspecter tout le monde, le suspense est maintenu jusqu'au bout, jusqu'à ce que l'auteur décide de nous livrer le fin mot de l'histoire. Christian Carayon réussit avec brio à nous embarquer dans cette histoire d'enquête empreinte de psychologie. Une histoire où l'auteur nous fait nous questionner sur l'impact des événements passés sur nos vies dont certains nous font avancer et d'autres nous en empêchent.

Un roman dont j'ai apprécié la lecture et qui me donne envie de lire les suivants.
Lien : https://parlesyeuxdesonia.wo..
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Quadruple meurtre au bord d'un lac

Dans le sud du Massif central, quatre adolescents décident d'aller camper sur un îlot au bord du lac de Basse-Misère. Non loin de là, la fête annuelle du club nautique local où sont rassemblés tous leurs amis et parents bat son plein. le groupe est retrouvé massacré le lendemain matin. Une enquête bâclée et aux nombreux rebondissements permet d'arrêter le meurtrier supposé bien que celui-ci n'ait toujours pas avoué. Trois décennies plus tard, nous suivons le parcours de l'historien Marc-Édouard Peiresoles qui décide d'entamer un travail de recherches sur ces événements. Celui-ci était également un habitant de la région et a côtoyé les martyres à différents moments de son enfance.

Au premier abord, j'ai eu peur que la magie n'opère pas car je ne me sentais en aucun cas touchée par le personnage principal. C'est quelqu'un de plutôt égoïste, qui n'a pas d'attache et n'excelle pas dans les relations humaines. Bien qu'étant lui-même enfant victime des retombées de cette tragédie l'empathie ne prend pas. Néanmoins, plus le récit avance et plus les événements vont se révéler initiatiques et le changer. Il se dévoile au fur et à mesure ainsi que ses faiblesses et cela suffit à trembler avec lui.

Aidé par un journaliste qui a enquêté des années sur cette affaire, Marc-Édouard pourra grâce à ses connaissances mettre en lumière certains détails laissés dans l'ombre et peut-être arrêter le vrai coupable. L'enquête commence d'abord très lentement, l'historien, sous couvert de thèse va se plonger à corps perdu dans cette affaire. Celle-ci va donc être étudiée sous des angles différents : l'avant et l'après, les peurs des habitants, la vie sociale et économique de la commune. Marc-Édouard va marcher dans les pas des victimes, mettre tout en parallèle et comprendre là où le journaliste a échoué.

J'ai été très agréablement surprise à la lecture d'Un souffle, une ombre. J'ai mis moins de deux jours à finir ce roman très sombre tant je voulais connaître la suite. Tout est bien amené, fluide et s'imbrique parfaitement. L'auteur prend le temps de poser les situations, les personnages, les lieux en bref de créer toute une atmosphère avant de nous emmener enquêter avec lui.
Lien : http://ivredelivres.com/un-s..
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C'est un livre vraiment très particulier ... 540 pages c'est long. le récit est lent, mais en même temps c'est un récit qui vous retient. On s'ennuie parfois un peu, mais ... ya toujours quelque chose qui vous retient.

Et tant mieux ... car la chute en vaut la peine.

C'est un thriller calme, ... lent ... et précis. Un bon moment de lecture ! Merci Mr Christian Carayon. Je vous lirai encore :)
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Un souffle, une ombre est un thriller vivement recommandé par Cassandre du blog Romans sur Canapé, après la lecture de sa chronique je me suis décidée à lire et à me faire mon avis sur ce roman policier...

Ce livre commence doucement mais sûrement, il possède son propre rythme notamment du fait de la narration et du personnage-narrateur. En effet contrairement aux policiers classiques, l'auteur décide de raconter cette histoire au travers d'un protagoniste extérieur au drame mais qui se sent personnellement concerné du fait d'une peur qui l'habite continuellement, une peur liée à un massacre commis des années auparavant et qui a changé à jamais la vie autour de l'îlot des Bois-Obscurs.

Ainsi dès le départ Christian Carayon fait le choix de mélanger l'avancement de l'enquête à la vie personnelle de son héros. Une vie mitigée qui va petit à petit être centrée autour de la résolution des trois meurtres. Si au début j'ai eu un peu de mal avec les descriptions et introspections internes, j'ai eu un vrai déclic au bout de 70/80 pages et je me suis alors véritablement régalée à la lecture. D'une part parce que le héros suscite une certaine empathie et aussi parce que l'ambiance devient progressivement très addictive et angoissante.

Au travers d'une écriture travaillée, soignée et intimiste, l'écrivain nous plonge dans une atmosphère sombre où chaque personnage dévoile ses parts d'ombre et ses secrets. J'ai tout particulièrement aimé le personnage principal ainsi que la jeune Siobhan qui représente un être fragile par certains aspects mais aussi le seul rayon de lumière du récit.

En définitive, un policier efficace et très plaisant à lire !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un thriller aussi angoissant. Ce roman fut une réelle expérience de lecture, que j'ai adoré vivre !

La grande intelligence de l'auteur a été d'écrire ce roman à la façon d'un roman historique. On ne suit pas l'enquête d'un point de vue policier, mais d'un historien, qui a vécu le drame dans son adolescence, et qui le met en lien avec sa propre histoire et celle de sa région. Un point de vue très intéressant, qui nous plonge dans une ambiance très particulière, très régionale, rurale, centrée sur les rumeurs et les réputations.

Le roman en lui-même est très noir, le crime initial était vraiment horrible. Âmes sensibles s'abstenir, car l'auteur ne nous épargne aucun détail, sachez-le ! Même moi qui suis plutôt de bonne composition pour tout ce qui relève du sang, des tripes et autres abus sexuels dans les romans, en refermant LE chapitre décrivant le crime, j'ai eu le besoin physique de fermer le livre, et de sortir marcher, prendre l'air, pour m'en remettre.

J'ai adoré l'écriture de l'auteur, assez brute, limite froide. Vu qu'aucun détail ne nous est épargné, et que le point de vue est celui d'un historien, donc relativement neutre et sans conflit d'intérêt, cela donne une ambiance vraiment saisissante. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, on ressent la solitude et l'angoisse de notre personnage principal, et c'est si bien écrit que je me suis moi-même sentie seule et angoissée pendant ma lecture.

L'auteur alterne également les époques, entre passé et présent, cela entre plusieurs personnages concernés par l'affaire. Donc non seulement on suit l'affaire d'un point de vue extérieur et neutre, mais aussi de l'intérieur en découvrant un peu plus les victimes du crime. de quoi rendre le récit un peu plus horrible, le sentiment d'empathie se créant automatiquement avec les victimes.

Par contre, il y a tout de même quelques longueurs en milieu de roman, où on tourne en rond pendant plusieurs chapitres. le roman ne tourne d'ailleurs pas seulement autour de l'enquête, mais aussi de la vie personnelle et professionnelle du personnage principal, ce qui donne parfois un rythme un peu flou au récit. Mais ce n'est vraiment pas ce que je retiens du roman.

Je ne peux que vous conseiller ce thriller passionnant, glauque et angoissant, qui fut pour moi une belle expérience de lecture !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Ici il est question d'un homme de 45 ans, historien chercheur et professeur à l'université de Toulouse, qui a grandi dans une petite ville ayant vécu une monstruosité en 1980 : le meurtre de 4 jeunes adolescents sur une base nautique. Lui-même marqué à vie par cette atrocité, il décide de s'intéresser au sujet, soit disant dans le cadre d'une étude historique sur la région, mais surtout afin de retrouver un intérêt à vivre.
Le roman est donc un mélange étonnant, et un peu désarçonnant au début (en tout cas pour moi) d'enquête sur ces meurtres, de réflexion sur notre relation à l'Histoire et de description à la mode « roman rural » de ce village et de ses habitants, un genre que je n'apprécie pas particulièrement, et qui a rendu ma lecture au départ assez difficile. Heureusement pour moi, ce 3eme aspect, très (trop) présent dans les premiers chapitres, s'estompe petit à petit pour laisser finalement toute leur place au premier et deuxième élément !
Et ces deux éléments sont eux maitrisés de bout en bout et particulièrement intéressants. On découvre comment cet homme se sert de ses compétences de chercheur et de son sens de la déduction pour reprendre l'enquête pas à pas, une enquête qui va progressivement devenir son principal centre d'intérêt, le poussant à reléguer ses impératifs professionnels au second plan. Mais aussi une enquête qui curieusement, va lui redonner de son assurance perdue, et l'aider à passer le cap de moments difficiles avec certains collèges de travail peu scrupuleux.
Dans le même temps, l'auteur, lui-même historien, va nous proposer une autre façon d'appréhender l'Histoire, en nous faisant découvrir, derrière des querelles d'experts qui peuvent paraitre anodines, qu'il y a bien des façons de présenter un événement pourtant par ailleurs inscrit dans le marbre, une réflexion intéressante et qui sort donc le lecteur du pur roman policier.
L'écriture et le style sont eux particulièrement soignés (tout comme les personnages), le vocabulaire précis et riche, et tout ceci contribue donc à construire un récit finalement prenant une fois qu'on a réussi à passer les 50 premières pages. Surtout Christian Carayon réussit à attiser doublement notre curiosité : son personnages va-t-il retrouver le ou les assassins et va-t-il s'en sortir professionnellement face à des homologues qui n'attendent qu'une erreur de sa part pour le détruire.
Je vous recommande donc ce roman, qui certes démarre lentement, mais qui vaut la peine qu'on s'accroche !

Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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Tout d'abord un grand merci à BABELIO et aux Editions FLEUVE NOIR pour m'avoir permis de découvrir ce livre en avant-première, étonnée de me promener chez les grandes enseignes et de ne pas voir cet ouvrage étalé en tête de gondole… il faudra attendre le 14.04…. date de la parution officielle.
Comment décrire ce livre noir, gris et blanc qui de bout en bout nous entraîne sur un chemin de solitude qui colle à la peau du narrateur seul sans amis, de petite-amie, de parents, rejeté par ses pairs de la fac où il enseigne. Noire est la peur qui habite Marc-Edouard sous forme d' angoisses récurrentes depuis l'enfance nées depuis le triple meurtre sur l'Ilot des Bois Obscurs.
Durant les 100 premières pages M.E. fait son voyage intérieur, jeune témoin de cette journée assassine, en relatant les faits d'il y a 34 ans. Depuis ce drame rien ne sera plus pareil, la peur a envahi les âmes. Des séances de psychanalyse l'aideront à trouver une piste quant à sa guérison : étudier les conséquences de l'Affaire sur la vie du village. Cette décision l'amènera à rencontrer le journaliste atypique sur le déclin qui lui confiera toutes ses archives liées aux massacres lui permettant ainsi de retrouver un sens à sa vie, celui de mener une enquête, non pas policière mais relative à son métier d'historien : comment vivre après le drame et quelles séquelles sont restées. A partir de là le livre prend une autre tournure, nous ferons connaissance avec tous les témoins de cette journée tragique ainsi qu'avec les membres de chaque famille des victimes. Notre héros revisite le passé afin de se débarrasser de ces démons qui le hantent : pourquoi ces meurtres et qui en est l'instigateur ? le narrateur n'aura de cesse de partir sur les chemins, les routes afin de se délivrer de ce passé qui le hante.
D'une construction habile et d'une écriture élégante, on tourne les pages avec cette impatience d'arriver au dénouement. Après avoir lu le DIABLE SUR LES EPAULES c'est un autre genre que nous offre l'auteur et tant mieux. Les descriptions sont superbes et on imagine facilement ce lac, clé de voûte du roman. La fin reste sur une note optimiste, enfin une éclaircie !
J'ai apprécié cette lecture d'un souffle nouveau avec une ombre, Marc-Edouard fait trop jouer son imagination mais après tout, toute source historique n'est-elle pas sujette à une interprétation ?
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