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Critique de Crossroads


Carnevali aurait très largement pu s'inspirer du sketch de Coluche  "On a pas eu d'bol".
Punching-ball officiel de sa délicieuse génitrice morphinomane dès son plus jeune âge, répudié par son père, c'est au pays de l'oncle Sam, deuxième à gauche après le rond-point, que ce jeune rital exilé y entreverra son salut. Les emmerdes ayant tendance à voler groupées, à 23 ans, l'âge des possibles, Carnevali décroche la timballe et accessoirement une encéphalite qui lui pourrira très largement le restant de sa courte vie.
Fortiche pour trouver divers boulots, beaucoup moins lorsqu'il s'est agi de les garder, Em' trouvera en l'écriture un exutoire salvateur...jusqu'à l'âge avancé de 45 balais, temps pour lui de tirer sa révérence.

Paru aux éditions LaBaconnière, le premier dieu et autres proses, autobiographie percutante s'il en est, fait état d'un homme à l'esprit aussi fertile et talentueux que complexe.
Très à l'aise avec les mots, beaucoup moins avec ses condisciples qu'il conchie régulièrement, l'homme apparaît éminemment intrigant lorsqu'il évoque son parcours chaotique et non moins douloureux.
S'il manie le verbe avec une rare aisance, il n'en reste pas moins un être torturé difficilement estimable sur le plan humain.
D'où cette difficulté majeure, me concernant, à en extraire à sa juste valeur la portée fulgurante de ses écrits d'une qualité cependant incontestable.
L'homme n'aime pas les femmes, ou très mal.
L'homme n'aime pas ses amis, ou très mal.
L'homme n'aime pas les juifs qu'il estime tous petits et laids.
L'homme s'aime au-delà de toute commune mesure, comprenant difficilement qu'un mec comme Shakespeare soit bien plus reconnu que sa petite personne...
Faut dire que le bonhomme ne possède aucun filtre entre sa pensée et sa verbalisation. Pour ton p'tit boulot d' ambassadeur, tu repasseras...et pour les ferrero itou.
Même si les circonstances atténuantes pullulent, je suis resté sur le bord du chemin, préférant très largement ses autres proses, accompagnées des rares témoignages de ses plus proches amis, à son autobiographie.
Carnevali, c'est un style, une folie, un cri qui n'aura, hélas, peut-être pas résonné en moi à sa juste valeur.

Grand merci à Babelio et aux éditions LaBaconnière pour la découverte de ce personnage romanesque hors norme.

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