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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et voilà la magie d'un livre poétique, sonore, qui nous vient de la Havane. Les phrases d'Alejo Carpentier, musicologue, écrivain, se déroulent et s'enroulent, allegro, andante, et le concert baroque se fait concerto grosso ou s'enfuit le temps d'une fugue. Quelques regrets en lisant ce livre : ma formation musicale – bien insuffisante - ne me permet pas de voir dans ce texte toute la science, l'art musical de l'auteur, et le fait de ne pas l'avoir lu en espagnol, hormis quelques extraits – c'est également dommage parce que l'espagnol est chantant ( la plata acababa por parecer plateada) - mais je dois dire que la traduction française est savoureuse, parce que le texte a un rythme ultra-maîtrisé, surprenant, qui nous entraîne dans la danse des mots. le texte foisonne de références, à l'opéra notamment ( parce que les compositeurs se rassemblent pour un concert baroque), à l'Espagne (le pays d'origine du Maître, ou le pays des conquistadors), au Mexique (où le Maître vit), surtout autour de Montezuma, l'empereur aztèque, qui fera l'objet d'une pièce d'opéra, à Cuba (d'où viennent les percussions de Filomeno, cet initiateur d'une jam-session entre Vivaldi, Haendel, Scarlatti) cet amoureux de la trompette et ce fou d'Armstrong – et son concert c'est celui qui clôt le roman) mais le concert se fait à Venise, la Sérénissime, lors du carnaval. C'est un dialogue interculturel, qui estompe les frontières terrestres, temporelles, entre réel et imaginaire. Et le Maître fait l'analogie lors de ses méditations les plus sombres entre ce Royaume du Danemark où l'on verse non plus de la musique mais du poison dans l'oreille et le Mexique, où l'on sort les têtes des morts, à la Fête des Morts. C'est magique oui, cette harmonie, cette symphonie, ce baroque foisonnant tout en effervescences, en volutes, en circonvolutions, en courbes et en obliques (comme un serpent qui danse).
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Dans une langue pure - on écrit plus, malheureusement, comme cela aujourd'hui- l'auteur nous emmène à Venise en compagnie d'Antonio Vivaldi, d'un Cubain noir d'un Mexicain et de Haendel. Avec beaucoup d'humour, il manie les expressions familières et la "haute" langue. Je me suis régalé à lire ce roman. (simple opinion)
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Ce livre est dédié aux amateurs d'art, de musique, du baroque et aux amoureux de l'intemporelle Venise. Il nous emporte par la musique et la magie de la Sérenissime au moment du grand carnaval de l'Epiphanie à travers un temps où les chronologies se mêlent pour mieux nous sublimer. A la fois drôle et merveilleux, ce petit livre est un enchantement qui se lit en écoutant Vivaldi, Scarlatti et Händel, Bien entendu.
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Concert Baroque/Alejo Carpentier
C'est un roman vraiment étrange que ce « Concert Baroque » ! Anachronismes, style flamboyant, humour à tout va, le tout mené par la musique, « forme sublimée du temps ». Surprenant et déconcertant sont les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit de prime abord. Et puis il vaut mieux être un peu initié aux délires verbaux pour déguster une telle farce absolument jubilatoire.
Avant de partir pour Venise en passant par Cuba et l'Espagne, un petit tour par le Mexique : « Tout était comme immobilisé dans une chaleur de four de boulanger qui sentait la boue et les excréments de pourceaux, les odeurs fortes et le fumier des étables dont la touffeur quotidienne magnifiait, à travers la nostalgie du souvenir la transparence des matins mexicains, avec leur volcans… » Magnifique !
L'arrivée à Venise : « En un gris d'eau et de ciel embrumé, sous la grisaille des nuages colorés de sépia lorsqu'ils se reflétaient, en bas, sur les larges ondulations, molles et arrondies, alanguies en leur flux et reflux sans écume, qui s'amplifiaient ou s'entremêlaient quand elles étaient poussées d'une berge à l'autre ; parmi les teintes floues d'aquarelle très délavée qui estompaient le contour des églises et des palais ; dans une humidité que rendaient sensible les tons d'algue sur les perrons et les débarcadères… »
Un style délirant et somptueux. Tout le chapitre IV est un morceau d'anthologie. On peut dire alors qu'Alejo Carpentier joue vraiment de la musique avec les mots.
Vivaldi le Vénitien est bien là, bientôt rejoint par le Saxon Haendel, le Napolitain Scarlatti et le Maitre Mexicain déguisé en Montezuma (ou Moctezuma) qui va inspirer le prêtre roux. Un carnaval fou, tout en couleur et en musique. Et surréaliste avec humour: « Après avoir bien mangé et bien bu, fatigués de discussions, Georg Friedrich et Antonio baillaient en un si parfait contrepoint qu'ils riaient parfois d'un duo involontairement réussi… » Inénarrable !
A noter que « c'est effectivement à Vivaldi que revient le mérite d'avoir fait de Montezuma le héros d'un premier opéra sérieux inspiré par l'histoire de la conquête du Mexique, deux ans avant que Rameau n'écrivît les Indes Galantes, ballet héroïque qui se déroulait dans une Amérique aussi fantaisiste que celle de Purcell », The Indian Queen n'étant qu'une mascarade plutôt qu'un opéra.(Cit : A. Carpentier) le personnage de Montezuma va par la suite inspirer un grand nombre de compositeurs d'opéras : Frédéric II de Prusse, Galuppi, Paisiello, Sacchini , Mysliweczek, Spontini etc…
Est mis en scène de façon un peu burlesque cet opéra de Vivaldi qui propose une version revisitée de la conquête du Mexique par Hernan Cortès qui scelle une amitié durable entre Aztèques et Espagnols. A ceux qui crie à la trahison historique, Antonio répond : « L'opéra n'est pas affaire d'historien ! »
L'auteur, A.Carpentier, né en 1904 à Cuba, a mené une vie aventureuse avant de gagner la France où il s'installa. Il a obtenu de nombreux prix littéraires.
La qualité de la traduction est à souligner.
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