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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai déjà lu ce livre il y a plusieurs décennies, quand j'étais ado, sûrement peu après sa sortie. Je l'avais beaucoup aimé, à cette période je lisais de nombreuses biographies et autres documents historiques. Quand je l'ai vu sur le catalogue Netgalley en audio, je ne pouvais pas le manquer. J'ai écouté précédemment celui consacré à sa cousine Sissi et il m'a beaucoup plu, celui-ci ne m'a pas déçue non plus. J'apprécie particulièrement Frédéric Kneip comme narrateur. Il sait vraiment nous transmettre les émotions et les ressentis des personnages incarnés.

Louis est né en 1845 à Munich, fils ainé de roi Maximilien et donc destiné à lui succéder. C'est un enfant rêveur, très attaché à sa nourrice, mais dès l'âge de huit ans, il lui est retiré pour être confié à un général chargé d'en faire un homme et un roi. Il est bon élève et reçoit une instruction poussée. Son précepteur veut aussi en faire un soldat, ce qui est très difficile pour lui, car c'est totalement contraire à sa nature profonde. A l'âge de seize ans, il découvre le théâtre où on l'a emmené pour le récompenser de son travail scolaire brillant. C'est une révélation, cette passion ne le quittera plus. Louis a peu d'ami en dehors de son cousin un peu plus âgé, le frère de Sissi, aussi se lie-t'il fortement à son aide de camp, un jeune de son âge avec qui il aura une amitié amoureuse, la première d'une longue série. Quelques mois plus tard, il va écouter un opéra de Wagner et tombe sous le charme définitif de cette musique. Il a une relation assez distante avec ses parents, son père veut avant tout en faire un bon roi et sa mère à tendance à se montrer trop envahissante, et encore plus après la mort de son mari.

Louis accède au trône à l'âge de dix-huit ans, peu préparé à son nouveau rôle qui arrive trop tôt dans sa vie. Il est très aimé de son peuple, beau, romantique et devient vite la coqueluche de l'Europe. Wagner a de gros problèmes, il est persécuté pour ses idées trop libérales, mais surtout il croule sous les dettes. Louis tient à le sauver et le fait venir à Munich, ce qui marque le début d'une amitié qui durera jusqu'à la mort du musicien, même si elle n'a pas toujours été sans nuage. Sa dévotion coûte cher au trésor et ses ministres finiront par exiger que Wagner soit exilé.

Louis est avant tout un artiste, passionné de théâtre d'opéra et plus tard d'architecture. Malgré son aversion de la guerre il y sera confronté deux fois durant son règne, toujours à cause de Bismarck. Malgré sa fibre artistique, Louis est habile en politique et sait préserver l'indépendance de son royaume face à l'ogre prussien, il aime son pays et sait manoeuvrer habillement pour ne pas se faire avaler.

Louis a une personnalité complexe, il aime la solitude et préfère de loin la compagnie des paysans et des petites gens à celles des élites munichoises, d'ailleurs il conservera le soutien du peuple jusqu'au bout alors que les puissants le trahiront, surtout à cause des dettes que la construction de ses châteaux engendrent pour la Bavière à la fin de sa vie. Il aime la nature, les montagnes et les forêts. Aux yeux des élites, il passe pour fou, ce qui permettra de le destituer sans le faire examiner par un médecin, juste sur la foi de rumeurs fantaisistes et malveillantes. Louis est aussi épris de pureté et d'idéalisme et très souvent il ne verra pas les trahisons de ses proches ou leurs arrangements avec la morale. Ainsi il ne peut croire à l'adultère de Wagner, alors que toute l'Europe est au courant.

Ce livre est très bien documenté et basé sur des archives et des témoignages d'époque. Il est vraiment passionnant et permet un regard plus juste sur ce souverain romantique né trop tardivement. Des psychiatres contemporains pensent qu'il était schizophrène, ce dont l'auteur doute. Il le voit plutôt comme une personnalité marginale, anti conventionnelle et solitaire. Sa manière de gérer les intérêts du pays face à l'Autriche et à la Prusse relève d'un esprit sain. Il n'acceptait pas son homosexualité qui était en contradiction avec sa foi fervente. Il a été fiancé à Sophie, la soeur de Sissi, mais leur complicité du début ne tenait qu'à leur admiration commune de Wagner, enduite les pressions sociales ont fait le reste, toutefois il reconnaît ne l'aimer que comme une soeur et finira par rompre.

J'ai beaucoup aimé redécouvrir ce roi plein de contradictions qui a laissé une marque indélébile dans son pays grâce à ses châteaux et au festival de Bayreuth. Un grand merci à Netgalley et Voolume pour leur confiance.

#LouisIIdeBavière #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
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Un destin brisé, une énigme de l'Histoire ou juste un homme différent…

« Louis II est un Wittelsbach. Il sera marqué par l'hérédité des Wittelsbach. Il sera l'incarnation de leur destin. »

Pauvre Louis, Prince solitaire, sevré très jeune de l'amour sans faille de sa nounou, éduqué à la dure par un militaire volontaire et fidèle mais qui manque clairement de pédagogie, enfermé dans son rôle d'héritier où la chaleur d'une famille aimante n'a aucune place ; enfant malheureux qui trouvera une échappatoire dans ses rêves de chevalerie.
Pauvre Louis, Roi bien trop jeune, à l'aube de ses vingt ans, qui se réveillera au son de l'Opéra et quel opéra, celui de Wagner. Et l'amour jaillira de ce coeur trop tendre, trop romantique pour cette musique qu'il semble le seul à comprendre et dans lequel le compositeur trouvera comme une âme soeur qui l'accompagnera d'une manière indéfectible jusqu'à la fin.
Et le temps passe pour ce jeune Roi, si grand, si beau, au regard toujours tourné vers le ciel, aux aspirations toujours portées vers l'absolue beauté.
Le temps passe dans un monde irréel, créé hors du temps pour ce roi rêveur et le temps passe aussi dans le monde réel où le roi doit s'investir pour son peuple, pour son royaume. Et c'est bien là le grand paradoxe, malgré ses absences, malgré ses fuites toujours renouvelées, Louis aura toujours à coeur de garder l'indépendance de sa chère Bavière mais aussi l'union fédérée de la grande Allemagne. Union qu'il aurait voulu construite sur l'Art allemand, union qui sera finalement réalisée militairement par Bismarck…
Et ce temps qui passe est source de douleurs aussi : le petit frère du roi sombre dans la démence, Wagner trompe l'amour pur du souverain avec ses nombreuses muses, la politique le presse et le contraint lui qui n'aspire qu'à la liberté et la pureté de l'air qu'il ne trouve que dans ses chers alpages, son homosexualité enfin qu'il ne peut accepter et qu'il combat de toute ses forces le trouble profondément et le mine.
Et, bien que toujours jeune, le Roi s'isole de plus en plus, il ne peut plus supporter la laideur du monde, la musique ne lui suffit plus, il s'investit dans l'architecture. Et, là encore, tout sera dans l'extravagance, trois châteaux, trois rêves : le premier rend hommage au monde de la chevalerie ; le second, un hymne aux Bourbons et le troisième, une réplique de Versailles en l'honneur de Louis XIV. Mais tout cela coûte cher, très cher. Déjà, la population n'a pas oublié la montagne d'argent « gaspillé » pour le cher Wagner et maintenant, ce nouveau délire dispendieux ! le gouvernement ne va pas se laisser faire et, avec l'aide de quelques domestiques véreux, le roi Louis II de Bavière va être déclaré fou et inapte à gouverner. Plus qu'un complot, c'est une trahison et le peuple l'a bien compris qui a encore essayé de protéger son roi, différent mais pas fou. Mais la ruse l'a emporté sur la fidélité, l'aigle des Alpes ivre de liberté s'est finalement suicidé pour devenir une légende.

« Louis II est mort dans un décor romantique où l'eau peut être aussi lisse que l'était la peau du visage de ce jeune monarque ou agitée par une brusque tempête, comme l'était le cerveau de cet homme en proie aux tourments les plus insensés. »

Une plume superbe réunit les documents d'archives (lettres, journal intime, rapports médicaux, plans, extraits de presse,…) et nous offre un documentaire qui retrace la vie de Louis II de Bavière qui se lit comme un roman. On peut alors se faire sa propre opinion sur la folie de ce roi qui n'aurait jamais dû être roi. Etait-il dément comme son frère ou juste différent, extravaguant ? En avance sur son temps pour certaines choses comme l'intégration dans ses châteaux des nouveautés technologiques de la fin du XIXème siècle, de la réalisation réelle de simples élucubrations littéraires comme la table qui se dessert toute seule... Ou alors, perdu dans un siècle où le romantisme n'a plus la cote, où seule compte la réalité… Fou pour les médecins à la solde du pouvoir et qui ne l'ont même pas examiné ; homme bienveillant et lucide pour les paysans qui le côtoyaient tous les jours… Une énigme dont l'origine se trouve peut-être aussi dans son ascendance faite de multiples mariages consanguins et dont l'étrangeté se retrouve dans sa seule vraie amie, sa cousine germaine, sa soeur, Sissi, impératrice d'Autriche.

«  Lointaine, rêveuse, imprévisible, inconséquente, Sissi ressemble à Louis II comme une soeur, mais avec plus de mesure.
le sang des Wittelsbach ne coule pas dans leurs veines avec le même bouillonnement. Chez Sissi, l'hérédité se fait plus discrète, presque pudique. Chez le roi de Bavière, elle est spectaculaire, hallucinante. Chez elle, le déséquilibre est voilé, chez lui il est effrayant. »

Une histoire magnifique, un destin tragique, une légende vivante dont les réalisations sont toujours bien présentes dans ce magnifique « royaume » de Bavière.
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Ce roman historique est terriblement bien écrit.
On comprend vraiment la vie du roi Ludwig II, roi qui n'a jamais voulu le devenir, préférant se cacher dans ses rêveries. Il n'a d'yeux que pour Wagner, compositeur très critiqué surtout pour profiter financièrement des largesses du roi. Ludwig doit un moment comme son grand père choisir entre son adoration pour Wagner et le peuple.
Le roi est un être étrange. Pour rentrer dans le moule, il se fiancera à la soeur de Sissi, la considérera comme une héroïne de Wagner et non elle-même. Il rompra les fiances sans une explication. La véritable raison est l'homosexualité du roi.
On suit cette histoire de roi qui voulait abdiquer au profit de son frère, mais ne peut pas car celui-ci à une maladie mentale. Auprès du roi les favoris et la solitude d'être incompris.
Il fera construire les plus beaux châteaux allemand tels Neuschwanstein ou Linderhoff.
Les châteaux coûtent cher, ce qui endettera peut à peut le royaume poussant les ministres à faire interner le roi.
Le roi est loin d'être fou.
Il prétextera une promenade dans le but de s'échapper, son psychiatre tentera de le retenir. Il l'étranglera et péri ensuite dans le lac d'hydrocution, suite à une crise d'épilepsie.
Un roi pas comme les autres à découvrir d'urgence.
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Avec ma photo de profil, je ne pouvais pas ne pas donner mon avis sur cette biographie de Louis II de Bavière, et ce sera donc ma première critique!

Plutôt habituée des biographies, je dois avouer que j'avais quelques réticences en commençant celle-ci, probablement parce que je craignais que l'approche ne soit pas suffisamment historique. S'il est vrai que j'aurais aimé que le contexte historique soit encore plus développé qu'il ne l'est, celui-ci n'est jamais complètement absent, et permet tout de même d'apprendre un certain nombre de choses sur les événements historiques.

Je regrette toutefois, mais ceci est souvent le cas dans les biographies, le caractère déséquilibré des différentes étapes de la vie de Louis II. On passe beaucoup de temps sur l'enfance, l'accession au trône et les années qui suivent, puis la fin de vie file à une vitesse ahurissante. Pourtant, j'ai préféré la partie qui abordait Louis II en tant que constructeur de châteaux, et j'aurais bien aimé mieux comprendre cette période également. de même, la relation entre Louis II et Richard Wagner occupe une place centrale dans l'ouvrage, à tel point, et sans que l'auteur s'interroge plus que ça sur la nature de ces sentiments, qu'on a la nette impression que Louis II a voué un véritable culte et une véritable obsession pour Wagner. Dans ce contexte, on a du mal à croire que cette relation, tout du moins du côté de Louis II, ait été purement amicale...

Globalement, j'ai donc passé un très agréable moment à lire cette biographie, et cela explique la bonne note que je lui attribue, mais j'ai presque envie de dire qu'on reste un peu sur sa faim, et qu'on aimerait en savoir encore davantage sur ce roi somme toute assez sympathique.

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Graou tout le monde !

Qui n'a jamais rêvé devant ce château de Neuschwanstein entouré par cette forêt noire en Bavière. Celui-là même qui a inspiré Disney pour La Belle au bois dormant. Il est le rêve d'un seul homme, un peu fou, sensible et incompris, le gay cousin d'une certaine Sissi.

Il a édifié des châteaux fantastiques qui exaltent l'éthique de la chevalerie médiévale et le génie de la France du Grand Siècle. Il a sauvé du désespoir et de la faillite Richard Wagner, imposant son oeuvre mais contraint d'exiler le musicien au comportement excessivement intéressé. Son homosexualité le révulsait et défrayait la chronique des cours d'Europe.
Il s'est battu pour défendre l'identité de son royaume dans l'Empire allemand. Accablé par l'effondrement français en 1870, il se réfugia dans ses montagnes, construisant un monde que personne ne pourrait atteindre ni détruire. de fascinants palais du rêve... Il est mort sur le rivage d'un lac, dans des circonstances énigmatiques.

Jean des Cars par son talent nous livre la vie de ce jeune roi dans une magnifique biographie. Il est le roi des superlatifs avec de nombreux châteaux tous plus baroques et plus romanesques au fil des années. Il est le roi qui sera du côté de Napoléon III en 1870 et pour cela je ne peux que l'aimer.
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Ludwig II, roi de Bavière du XIXé siècle, est quelqu'un de fascinant. C'est un roi qui ne s'intéresse que d'une façon très limitée à la politique. Il préfère assister aux opéras de Wagner et rêver d'être Lohengrin. Il construisit des châteaux magnifiques, notamment Neuschwanstein qui est rempli de peintures provenant de la mythologie allemande.

Jean des Cars parvient parfaitement à nous faire entrer dans la vie de ce personnage si solitaire, cousin de Sissi et adorateur de Louis XIV. Connu pour sa folie, en lisant cet ouvrage on s'aperçoit qu'il n'était pas aussi fou que ce que l'on dit. C'est un très beau livre pour un roi qui sera de tout temps soutenu par les bavarois.
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