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EAN : 9782363364234
310 pages
JACQUES FLAMENT ALTERNATIVE ÉDITORIALE (01/04/2020)
4.43/5   7 notes
Résumé :
Un homme, une femme, une famille, un accident.
Un coma prolongé et la vie qui va s’arrêter.
Emmanuelle Cart-Tanneur, engagée dans un processus de résilience salvatrice, écrit, décrit, pour partager l’inimaginable, l’irréparable.
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Évidemment, lorsque ce livre est sorti, au vu du titre, je l'ai ignoré.
Pas envie de lire un de ces témoignages larmoyants, de plonger dans le combat de ces héros du quotidien qui arrivent à trouver on ne sait où des ressources incroyables qui n'ont pour effet que de vous faire culpabiliser quant à votre petite vie sans souci, de ces récits qui se veulent poignants mais qui ne font que rayer la surface et qui nous laissent avec nos questions sans réponse. Surtout marre du handicap pour des raisons qui ne concernent que moi mais qui n'en sont pas moins réelles, toute ma vie ayant été phagocytée par cette notion de handicap. Marre de ces gens qui parlent de combat, surtout les cancéreux. Pour avoir eu un cancer, je ne me souviens pas avoir jamais combattu, je n'ai fait que subir et la seule envie que j'avais était que tout s'arrête enfin, mais cela est purement subjectif. Toutes ces raisons n'engagent que moi, mais me poussent à éviter ce genre de lecture.
Donc pas vraiment envie de ce livre.
Mais ce qui m'a fait changer d'avis, c'est que ce livre là, c'est Emmanuelle Cart-Tanneur qui l'a écrit. Et cela m'a semblé une raison suffisante pour le lire, ou du moins l'acheter et le lire plus tard, peut-être. Pourquoi ? Parce que je n'ai lu d'elle que quelques nouvelles mais qui m'ont permis de découvrir une écriture hors normes, parce qu'elle a longtemps hésité à autoriser la publication de son livre en cette période incertaine de confinement, parce que son éditeur est gage de qualité.
Donc j'ai commandé le livre. Après sa livraison, il a patienté trois jours sur la terrasse afin de se guérir de tout virus (je sais c'est idiot). À ce moment-là, j'ignorais encore quand je le lirais et j'avoue que j'appréhendais.
Puis il y eut ce post d'Emmanuelle sur Facebook :

ÉCRIVEZ-MOI !
Voici quelques semaines que Chroniques d'une résilience est paru... et telle un metteur en scène fiévreux avant une Première, j'attends vos retours...
Avez-vous aimé ?
Vous ai-je choqués ?
Ai-je bien fait de parler... ?
Dites le moi
Belle journée à tous

Je venais de terminer un des polars qui sont depuis quelques années ma plus efficace échappatoire. Alors j'ai pris le livre, comme ça, avant-hier, en plein après-midi, sans grande conviction, mais je connais les affres qui nous envahissent à la publication d'un roman, et ce « Écrivez-moi » me parlait et demandait une réponse aux hésitations d'Emmanuelle.

Et je n'ai plus lâché le livre, à part pour les tâches quotidiennes.
Commencé avant-hier, terminé ce matin.
Je ne vais pas le déflorer en le résumant, d'abord parce qu'il ne se résume pas. Il se lit, il se vit. Ce livre n'est pas un témoignage, c'est un journal intime, le journal d'une vie cassée, mais un journal sans complaisance ce qu'il n'est pas courant de lire. Sans complaisance envers la vie, envers le quotidien, envers les soignants, l'administration, l'amitié, la famille, l'amour, mais, et c'est là l'immense différence avec les témoignages qui nous sont donnés à lire en général, sans complaisance aucune envers elle-même de la part de l'auteur, se remettant sans arrêt en question, culpabilisant, heureuse et malheureuse, tendre et colérique envers cette vie, mère et amante, épouse et soignante, et cherchant des réponses au plus profond d'elle-même, puisqu'elle sait déjà qu'elle ne les trouvera pas ailleurs, pour arriver enfin à l'aboutissement qu'est cette résilience.
Ce livre est d'une lucidité inégalée, d'une clairvoyance extrême, d'une désespérance acceptée parce que subie. Tout y est clair, il n'y a pas de faux-semblant, aucune hypocrisie ni mièvrerie, l'auteur n'est dupe de rien, la vie est racontée telle qu'elle est et non comme on aimerait la lire.
Quant à l'écriture, c'est pour moi un trésor qui me change de mes polars, pourtant très bien écrits – je suis exigeante ! J'avais commencé à relever des phrases, à entourer des mots clés, fait des annotations, mais il s'est vite avéré qu'il y a tant de phrases chocs, de phrases vraies, de phrases belles, que je ne peux les retranscrire ici.
Je n'en dirai pas plus et vous laisse découvrir cette magistrale claque, car pour moi l'histoire est terminée puisque j'ai refermé le livre. J'ai le droit de souffler, moi…
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J'ai lu ce livre avant qu'il ne porte ce titre, au moment de sa publication en auto-édition chez Librinova : je suis heureuse (et ça ne m'étonne pas !) qu'il ait trouvé un éditeur. Nous entrons avec ce récit d'Emmanuelle Carl-Tanneur directement dans sa vie bouleversée, au plus près de ses émotions, pensées, peurs, dégoûts, et tout ce qui est le quotidien -et dont on n'entend jamais ou très peu parler- d'une accompagnante de personne handicapée. La sincérité de l'autrice est présente à chaque page et c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette histoire, écrite avec les tripes, ce qui n'empêche pas une écriture fluide et habile, exprimant avec justesse son cheminement et ses interrogations, ses faiblesses et ses forces. Elle ne nous cache rien de ses difficultés : se réjouir que son mari soit enfin sorti du coma, oui, bien sûr, mais pour quelles autres souffrances permanentes ou au minimum récurrentes, pour quelle vie en famille ? Cet homme sauvé de la mort n'est plus du tout le mari qu'elle a connu et aimé, l'accident en a fait un autre individu, un étranger, et pas seulement physiquement : alors quelle femme être avec lui ? que lui devoir et que lui donner ? comment affronter ce nouvel être et leur nouvelle condition ? Non, rien n'est caché, tout est dit, du plus complexe au plus trivial, et il n'y a aucune complaisance dans ce récit qui ouvre des perspectives inattendues sur un sujet délicat et pourtant incontournable. Un très beau livre.
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livre captivant, bouleversant, saisissant ! Un témoignage d'une rare sincérité, sans tabou. Nous avons besoin parfois de prendre des vérités en plein visage et cette auteure l'a fait à merveille !
Tant d'émotions, de sentiments, par moments paradoxaux et contraires mais si vrais.... le handicap est un fléau pour la victime, mais pas que... n'oublions pas les accompagnants, les conjoints pour qui la vie bascule aussi !
Ce livre résonne en moi, victime aussi de l'acharnement du sort et de l'écroulement d'une vie bien ordonnée, par le handicap de mon époux. Jusqu'au titre de ce livre, qui fait écho au mien, "Résilience, vivre avec un traumatisé crânien"
Nos "handicaps" sont différents, nos sentiments ont été pourtant bien les mêmes....
A lire de toute urgence, ça n'arrive pas qu'aux autres ! Merci Emmanuelle d'avoir eu le courage de témoigner, de publier ce morceau de vie !
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chroniques d'une resilience.
cette auteure est une véritable merveille, j'aime beaucoup ce livre ( comme tous de Emmanuelle Cart-tanneurs), j'aime l'écriture fluide et agréable qui tient en haleine tout au long des chroniques et qui surprene parfois, j'aime le suspense et les émotions ressentie a cette lecture.
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Gravement accidenté, un homme conserve de lourdes séquelles. Sa femme rompue parfois de fatigue, indéniablement au funambulisme, nous offre le récit des jours d'après…
Un texte saisissant. Une plume brillante.
Un livre qui a rejoint à la fois "Mes indélébiles" et "Mes essentiels".
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(…) À quatre heures, nous sommes à nouveau toutes deux sur la terrasse. La nuit est chaude. Des voitures passent ; des gens les conduisent ; des vies normales continuent de filer.
Et le sanglot redouté franchit enfin ma gorge, que je laisse s’envoler vers le ciel bleu marine, la main d’Annie dans la mienne – ses larmes à elle retenues, qu’elle garde pour plus tard.
J’ai mal au cœur, au sens propre – un étau m’enserre. J’étouffe.
Il faut pourtant attendre. Encore attendre.
Le matin se lève enfin, et j’appelle l’hôpital :
« La nuit s’est bien passée ; le pire est écarté. »
Nous tombons dans les bras l’une de l’autre, sous le regard ensommeillé de ma plus petite qui vient de se lever.
La première nuit s’est achevée, et elle ne t’a pas arraché à nous. Il y aura un avenir. À nous de le construire. (…)
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