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EAN : 9782919407026
128 pages
Terre d'Auteurs (27/02/2013)
4.12/5   8 notes
Résumé :
 17 nouvelles percutantes et fantastiques qui vous emportent de voyages en émotions.voilà ce qu'en dit Catherine Ravelli (Grand prix 2012 de la nouvelle de l?académie française)« Je suis séduite par l?imagination à la fois déroutante et familière d?Emmanuelle Cart-Tanneur. Les personnages, bien que décalés, font frôler un réel qui parfois nous échapperait. La rigueur narrative de chacun des textes, la fluidité du style, dont aucun à-coup n?entrave l?avancée, précipi... >Voir plus
Que lire après Et dans ses veines coulait la sèveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comme bon nombre de blogueuses, je reçois souvent des demandes d'éditeurs me proposant des services de presse, mais aussi de nombreux mails d'auteurs (souvent peu connus) qui me proposent de lire leurs écrits. Si j'accepte avec gratitude les SP qui m'intéressent, je suis beaucoup plus méfiante en ce qui concerne les demandes des auteurs. Plusieurs déceptions précédentes sur des lectures qui ne m'ont pas plu, beaucoup de textes qui ne me tentent pas et la peur de me retrouver avec un roman à lire qui me barbe et dont je ne pourrais dire que du mal, ou si peu de bien… Bref, c'est donc très rarement que je réponds en acceptant de lire des écrits provenant en direct de leur auteur, cette réticence étant due également à la violence verbale ambiante qu'on rencontre bien malheureusement de plus en plus sur la blogosphère : éditeurs colériques et revanchards, auteurs bafoués, car vexés qu'on n'ait pas admiré leur OeUVRE à leur juste valeur, amis d'auteurs totalement partiaux frisant les limites de l'insulte… Certaines d'entre vous en ont déjà fait les frais…

Pourtant, quand Emmanuelle Cart-Tanneur m'a contactée il y a quelque temps, je n'ai pas su lui résister. Il faut dire que j'avais quelques jours avant laissé un message sur son blog sur un texte que j'avais trouvé très intéressant et qu'elle se recommandait de Fabienne Rivayran, connue aussi sous son nom de blogueuse Fabeli, une nouvelliste que j'adore lire. Comme elle me l'exposait dans son long mail, nous avions également pas mal de goûts littéraires en commun. Et j'ai aimé aussi la façon franche qu'elle avait de se présenter, pas trop intrusive et au contraire même délicate, mettant son recueil de nouvelles en avant avec humour et humilité. Bref, nous avons échangé quelques mails et j'ai reçu Et dans ses veines coulait la sève qu'elle m'a offert, avec comme toujours cette petite angoisse latente : et si je trouve ça nul, il va falloir que je tourne ma langue sept fois dans ma bouche et ma souris itou pour le dire d'une manière polie et pas trop méchante… même si j'avais mis les choses bien au clair : « Une petite précision cependant : je tiens à dire que mon avis restera totalement « libre » même si vous m'offrez les romans ou nouvelles, et que si je ne les aime pas, je le dirai (poliment, bien sûr). Il y a malheureusement eu quelques précédents sur la blogosphère avec des auteurs ou des éditeurs très susceptibles qui ont fait tout un foin parce qu'on avait osé émettre un avis négatif sur leur Oeuvre et je préfère mettre les choses au point dès le départ ! Mais comme dans tout bouquin (à moins que ça ne soit la bouse de l'année, mais vos publications ne semblent pas rentrer dans cette catégorie ;-) ) il y a du positif, même quand ma lecture est mitigée, je trouve toujours un petit truc de bien à dire… (la couverture est belle, par exemple, ou le titre est sympa !!!). Bref, je préfère que ce soit clair dès le départ ! Par contre, si j'aime, vous aurez droit à plein de coeurs et à des recommandations dithyrambiques pour les copines de blog et les autres ! ».

L'auteur semblait prête à entendre une éventuelle critique :

« Je jure de ne pas me fâcher si le bouquin ne vous plaît pas
Je jure de ne pas attaquer en justice votre FAI, Canalblog et votre marque d'ordinateur
Je jure d'être patiente et de ne pas vous demander chaque matin à quelle page vous en êtes
Je jure de ne pas vous supprimer de mes amis FB même si vous ne me chroniquez pas (parce que j'aime bien l'ambiance joyeuse qui se dégage de vos posts ;-))
Bref. le bouquin part demain, yapluka... » et j'ai donc entamé le recueil…

Et là, éblouissement, ravissement, délectation et bonheur ! Emmanuelle, vous pouvez décroiser « les doigts, les orteils, le fer, les chemins et le coeur », car je vous dis un grand Merci !
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Le recueil d'Emmanuelle Cart-Tanneur n'est pas construit autour d'un thème ou d'une construction particulière : y sont abordés des sujets aussi divers que la lecture et l'art, les meurtres, la mort et le deuil, la guerre et les querelles familiales. D'une veine assez fantastique, l'auteure passe aisément à une autre d'inspiration plus noire ou réaliste, en semblant à l'aise dans toutes. Qu'elle choisisse d'intégrer une chute, de jouer plutôt sur l'émotion ou d'aborder des sujets plus délicats, tels que la délation et les conflits raciaux, tous les tons paraissent justes, bien dosés et maîtrisés. Dans cet ensemble hétéroclite, chaque nouvelle constitue une surprise, une « terre inconnue » à découvrir.

Parmi tous ces textes, ce ne sont pas les plus étonnants ou originaux qui ont retenu mon attention, mais plutôt deux nouvelles qui se placent à la limite de l'onirisme pour évoquer des conflits entre deux « peuples ». La funambule se place sur le fil entre le réalisme et l'abstraction, laissant à la fois deviner la guerre qu'elle évoque et rendant cette donnée insignifiante. Seule compte la ligne de démarcation et la marche de la funambule, artiste et héroïne populaire. Ce texte m'a paru l'un des plus réussis par sa force évocatrice et son abstraction littéraire, qui lient par ce procédé aussi bien le fond que la forme. Plus loin, une autre figure féminine comprendra quant à elle qu'Il suffit parfois de passer le pont pour briser les frontières et les querelles qui empoisonnent les existences. Deux marches symboliques, chacune à leur niveau, pour affirmer la volonté de paix et d'harmonie.

Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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« Au coeur de l'homme, solitude. », écrivait Saint-John Perse dans Amers. Comme le coeur, capable de battre pour le pire et le meilleur, de s'enflammer, de s'abandonner ou de s'endurcir, la solitude peut être bonne ou mauvaise, capable d'affirmer à la fois le mal et son remède. C'est un exil intérieur rempli des bruits du monde. Elle revêt une multitude de visages et il existe mille manières de la subir, de la contempler ou de la rechercher.
Dans son recueil de nouvelles, Emmanuelle Cart-Tanneur ne cherche pas à en faire le tour ni à en décrypter les rouages. Ses personnages sont seuls au milieu des autres, affreusement seuls, tantôt démunis, égarés, aveuglés, tantôt saisis par l'impérieuse nécessité de sortir de l'ombre, de conjurer l'absence, de briser l'effroyable résonance du silence. Les sentiers de la rencontre sont si âpres, si escarpés que certains en arrivent à entrer par effraction dans l'intimité de l'autre. le résultat n'est hélas que la possession d'une perte, une jouissance solitaire des fruits du larcin. « L'écouteur » ce personnage sans nom, tout comme Adrien dans « Voleur », font l'éblouissante expérience de cette accumulation de liens braqués et voués à rester éphémères. On le sait, l'autre est autant porteur de folles promesses que de noires désillusions et le risque, à le côtoyer de trop près, est d'avoir à supporter un terrible sentiment de frustration et de déception. Nouvelle après nouvelle Emmanuelle Cart-Tanneur entreprend de nous conter la grande affaire du manque et de l'incomplétude. Ses naufragés de l'amour ont mal et nous font mal. Ils sont sur le fil, mais telle Ariane, l'auteure leur tricote des rêves et telle Pénélope elle reprend sans cesse l'ouvrage pour tisser mot après mot le récit de la vie.
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Emmanuelle CART-TANNEUR a du talent. Celui d'embarquer son lecteur dans des mondes fantastiques aux teintes réalistes. Celui d'utiliser les mots justes, les idées chocs. de faire du bruit avec très peu. D'embarquer tout en laissant souffler. de faire rire, rêver et pleurer.

Dès le début du recueil de nouvelles, avec L'ivresse des auteurs, le lecteur suit avec enchantement, suspens et humour la voie toute tracée des lignes fantasques si bien imaginées. Puis c'est au tour de L'écouteur de nous embarquer dans des bars aux sons si particuliers. Dans ce dédale d'histoires toutes mieux écrites les unes que les autres, il est impossible de ne pas rester suspendu Sur le fil que l'auteure tend avec une élégance certaine, un optimisme déroutant. Jamais cyniques, toujours altruistes, on enchaîne ces excellentes nouvelles dont les trois quart ont été primées (à très juste titre) avant de verser des larmes irrémédiables quand il est l'heure de Passer le pont de la tendresse puis de s'asseoir à côté de ces Petites roues si émouvantes.

Oui, ce recueil de 17 nouvelles et plus que tout autre mérite d'être lu. Alors avant de partir en vacances, n'hésitez pas à le télécharger. Vous passerez des moments inimaginables que vous n'êtes pas prêt d'oublier.
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Emmanuelle Cart-Tanneur n'est pas une inconnue des amateurs de nouvelles. Après un recueil numérique, publié sous le titre Ainsi va la vie par Numériklivres, voici un volume papier paru chez Terre d'Auteurs qui réunit dix-sept textes écrits entre 2008 et 2012, et dont la plupart a déjà été présentés à des concours de nouvelles.

Certains de ces textes appartiennent au domaine fantastique si cher aux nouvellistes depuis au moins le XIXe siècle, et on y croise, dans une salle d'attente pas comme les autres, des auteurs morts depuis longtemps (L'ivresse des auteurs), un homme capable de faire sortir de leur cadre des éléments d'une peinture, que ce soit des objets inanimés, des animaux, voire des êtres humains (Le voleur), ou encore une tempête incarnée (Du vent dans les toiles). D'autres sont carrément réalistes et décrivent des situations qui, pour insolites qu'elles soient, peuvent arriver à tout un chacun, même si la plupart d'entre nous préférerait de ne pas s'y retrouver. Que ce soit le soldat isolé entre la vie et la mort qui doit choisir quelle vie sacrifier, la funambule toute seule dans la nuit, le fils coupable et rejeté qui revient dans la maison paternelle, désertée depuis longtemps, ou encore le brillant metteur en scène qui, jour après jour, au milieu de la foule des adulateurs, doit vivre avec le souvenir de l'occupation et de son crime, et expier la faute commise dans sa prime jeunesse.

La suite dans la Bauge Littéraire : http://postlucemtenebrae.eu/emmanuelle-cart-tanneur-dans-ses-veines/
Lien : http://postlucemtenebrae.eu/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je t’ai donné ta dose quotidienne, depuis la fin de cet été. J’ai soigneusement répandu le poison, chaque soir, à tes pieds, là où l’herbe, moins forte que toi, est déjà en train de mourir.
Tu commences à jaunir ; tu vas bientôt flétrir, et personne ne comprendra pourquoi.
Tu peux continuer à pleurer.
Moi, je m’en vais.
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Car Abel était un fin lecteur. Un bibliomane, un gourmand littéraire. Rien ne le réjouissait plus que l’idée d’une heure à venir en solitaire : chaque instant volé à ses obligations professionnelles était pour lui le régal annoncé d’une plongée en apnée dans quelque nouveau livre.
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Ils traversèrent le pont sous la pluie, la petite serrant bien fort la main du vieil homme qui avançait d’un pas hésitant. Les lattes de bois étaient mouillées et glissantes et la progression de ce couple hasardeux en était rendue hasardeuse
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J’eus toutes les peines du monde à ne pas applaudir quand la femme, verte de rage, quitta la table dans un bruissement outragé tandis que l’époux reposait tranquillement sa serviette sur ses genoux et commandait un cognac au garçon.
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« Ernest Hemingway pour Le vieil homme et la mer, quai 22, s’il vous plaît ! Ernest Hemingway »
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