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3,45

sur 117 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un monde sans abeilles ni autres insectes pollinisateurs, ce sont les hommes, réduits à l'état d'esclaves, qui pollinisent les arbres afin de donner encore quelques fruits sur cette planète dévastée par je ne sais quel cataclysme. Albert est l'un de ces esclaves pollinisateurs, amené par un garde-chiourme, Monsieur André, au Duc qui semble être le maître des lieux. Celui-ci a une fille jeune, belle mais qui est "différente" et qui deviendra, à sa demande, "l'élève" d'Albert.

Peu de personnages dans ce roman post apocalyptique atypique, court et facile à lire. Plein de poésie, nous sommes happés par ce récit d'un monde terne et dévasté, mais nous y découvrons néanmoins une lueur d'espoir dans les rires d'Appoline lorsqu'elle joue du piano et à la vue d'une fleur géante, qui malgré la révolte, résiste à la désolation!

J'ai beaucoup aimé ce ton quasi nostalgique et très émouvant qui fait souvent défaut dans ce genre de littérature.
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Pour son nouveau roman publié aux petites mais dynamiques éditions Mü, le français Nicolas Cartelet transpose Albert Villeneuve, le héros de Petit Blanc, au coeur d'un monde sur le chemin de l'apocalypse. Dans un futur plus ou moins proche, les abeilles ont disparu entraînant la catastrophe écologique annoncée. Pour produire fruits et légumes, les hommes sont désormais obligés de polliniser les fleurs à la main dans d'immenses plantations où la rentabilité règne en maître absolu. Tandis qu'Albert Villeneuve dirige l'une des sections de journaliers chargée de ce travail ingrat, sa femme Manon s'épuise dans une usine de production de médicaments. Il ne semble n'y avoir aucun espoir pour le couple dans cet univers au bord du gouffre… jusqu'au jour où Albert est convoqué par le Duc, puissant propriétaire de la plantation où il travaille. Celui-ci lui fait alors une offre aussi étrange qu'inespérée : devenir le professeur de sa fille Apolline et lui apprendre à lire.

Délaissant les colonies fantasmées pour les plantations esclavagistes, Nicolas Cartelet poursuit son exploration de la misère humaine avec Dernières fleurs avant la fin du monde. Grâce à une plume qui gagne en maturité et en poésie, l'auteur français plonge le lecteur dans un monde de noir et de gris où les derniers hommes continuent à s'entredéchirer pour survivre. Au coeur de ce récit ouvrier qui expose les rouages ultracapitalistes d'une exploitation de la dernière chance, Albert Villeneuve incarne l'homme moderne dans toute sa beauté et sa lâcheté. En effet, Albert pourrait être un révolutionnaire s'il en avait encore la force. Il préfère regarder ses camarades se tromper d'ennemi et mourir pour une patate de plus que de prendre part à l'inévitable embrasement qui s'annonce. Critique à peine voilée du travail ouvrier à l'heure du grand capitalisme mais aussi charge féroce contre la haine de l'étranger venant voler l'argent des honnêtes travailleurs, Dernières fleurs avant la fin du monde a tout du roman révolutionnaire.
Pourtant, son héros littéralement impuissant devient le porte-étendard d'un monde masculin qui ne bande plus, l'image acide d'une humanité incapable de se reproduire après avoir elle-même stérilisée Dame Nature. Albert va cependant trouver une dernière ombre de beauté et de poésie par l'intermédiaire d'Apolline, une autiste à la pureté presque décalée dans un monde qui n'en finit pas de crever. Il redécouvre ainsi le pouvoir des mots et de la musique, mais aussi des rires et des sourires. Dernières Fleurs avant la fin du monde devient dès lors un livre poétique qui oppose le couple fané d'Albert et Manon à la fraîcheur infinie d'Apolline. Nicolas Cartelet débusque ainsi quelques traces de lumières pour le lecteur en s'extirpant l'espace de quelques notes de son futur à la di Rollo. La brièveté de l'histoire empêche ce récit de fin du monde de tourner à vide et préfère l'intime à la grande révolution, forcément condamnée de toute façon.

Dernières fleurs avant la fin du monde finit par s'inscrire dans le registre des romans poétiques et douloureux que l'on referme avec un pincement au coeur, le temps d'une partition saccagée et d'une floraison imprévue.
Lien : https://justaword.fr/derni%C..
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📜Mon ressenti📜
🐝Les abeilles ont disparu, et ce sont les hommes qui partent chaque matin, escortés par des tyrans, pour polliniser les arbres.🐝
🌳Comme des géniteurs, ils sèment leur graine, enfin le pollen, qu'ils ont accroché à leur ceinture, dans une petite boite. Et celui qui déroge à la règle, se voit exclu et disparait de la nature.
A défaut de faire naitre leur propre enfant, car ici les hommes sont devenus impuissants, les femmes ne sont plus l'ombre d'elles-mêmes, ces esclaves d'un nouveau monde essayent d'insuffler la vie à Dame Nature.🌳
🥔Et tout çà pour avoir comme salaire, quelques pommes de terre à grignoter le soir.🥔
Albert fait parti de ces pollinisateurs, mais la révolte gronde quand les champs de pommes de terre commencent à péricliter.
Des "gris" veulent prendre leur travail et les journaliers de l'or jaune s'enflamment. Albert quand à lui se voit proposer un "autre travail" car il sait lire et écrire. Il fait la connaissance de la fille du "Duc" et pour lui commencera une autre "aventure".

👉Je pourrais aussi vous parler de Manon, la femme d'Albert, qui travaille dans une usine de médicaments. Je pourrais aussi vous décrire la vie que ce couple a, quand ils se retrouvent le soir autour de leur table pour manger des pommes de terre avant d'avoir droit à 30 mn d'électricité pour les faire cuire.
Je pourrais plus vous en dire mais je vous laisse découvrir ce petit roman qui dénonce pleins de choses : le capitalisme, le racisme, la montée en puissance de la cruauté, la famine, es conditions de vie, la méfiance envers notre espèce....👈

🏞🌳Je vous recommande ce court roman qui laisse pensif, qui nous fait réfléchir sur notre vision de la vie, nos comportements envers les autres mais aussi envers Dame Nature🏞🌳
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Vous reprendrez bien du post-apo ?
Mais bien sûr.
Alors, c'est parti...
Stériles.
Stériles les sols, les arbres, les hommes...Tous ou presque.
Un sous-prolétariat payé à coup de pommes de terre.
Payé pour polliniser manuellement les cerisiers pour la caste des privilégiés.
Un futur sans avenir.
Aucun moyen de s'échapper de ce monde terne, triste et dur.
Un couple, Manon et Albert, miné par cette non-vie.
Lui aux plantations, elle à l'usine. Chacun se renvoie à sa propre déchéance, l'amour pourtant présent entre eux ne résiste pas à cette misère, à cette fatigue, à l'inutilité de leur vie sans joie.
Albert cherche/trouve un espoir quelque part, auprès d'Apolline, la fille de son patron, le Duc . Une chance inespérée aux yeux d'Albert.

Désormais, Albert a un rêve et plus rien d'autre ne compte à ses yeux.
Injuste, lâche, méchant, menteur, égoïste...Albert.
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Un roman étrange, à l'ambiance sombre et avec une intrigue flottante.

Qu'entends-je par intrigue flottante? Eh bien ce genre de roman où l'auteur dresse un décors. Déroule une action. Mais sans qu'on comprenne bien où il veut en venir, sur quel genre littéraire il surfe. Tout au long des pages j'ai cru comprendre pour finalement être surprise, j'ai pensé percevoir une direction pour que l'histoire bifurque brutalement... J'ai été baladé!

Un genre d'intrigue dangereux donc, car il s'en faut de peu pour me lasser. Mais ici les différents changements de cap se font avec cohérence, en tous cas fluidité ce qui fait que j'ai adhérer du début à la fin.
Se dégage de façon diffuse, une sorte de poésie, de nostalgie. Une ode à l'amour dans toutes ces formes.

Un OVNI prenant, passionnant, déroutant et qui laisse un arrière-goût de frustration. Mais de bonne frustration. Celle qui ne gêne pas.












Un auteur au talent indéniable et à suivre donc!
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Albert Villeneuve se rend, comme tous les matins, d'Armandville aux plantations Est de la ceriseraie où, lui et sa section, vont devoir polliniser les arbres à la main. Deux heures de marche aller et deux heures de marche retour avec pour toute paie quelques pommes de terre qu'il aura à peine le temps de faire bouillir pendant la demi-heure d'électricité quotidienne. Juste de quoi tenir jusqu'au lendemain soir. Il n'y a plus d'abeilles dans ce monde-là et tout est toujours gris, jusqu'au ciel.
Manon, sa femme, la jolie Manon, s'est peu à peu desséchée à force d'être enfermée dans son usine de médicaments. Maris et femmes n'ont pas le droit de travailler ensemble dans ce monde là. Ils se retrouvent tard le soir dans leur appartement sans grâce situé dans l'une des gigantesques tours d'Armandville, pour manger leurs patates, essayer de faire l'amour parfois, et dormir.
Des idées de rébellion traversent la tête d'Albert, tenté de faire semblant de travailler et de semer le pollen au vent… jusqu'au jour où il est convoqué chez le Duc, propriétaire du domaine. Qu'a-t-il fait ? Comment ont-ils pu se glisser dans sa tête ?
Son « grand crime » est de savoir lire et écrire. le Duc lui demande alors de transmettre son savoir à sa fille Apolline, l'héritière du domaine, un matin sur deux. Son nouveau statut de professeur transforme Albert qui en oublie ses velléités de révolte.
Ce court roman aux frontières de l'apocalypse trace un futur où la désespérance se frotte à l'injustice pour exalter d'ultimes révoltes avec, en contrepoint des éclosions de bonheur improbables, une floraison inattendue.

Nicolas Cartelet est un jeune auteur qui promet beaucoup. Son écriture ruisselle, fluide et poétique : phrases courtes, mots justes, rien de superflu. S'y esquisse en filigrane un grand auteur en devenir. « l'or jaune semblait tiré d'un autre monde, un trésor ouvert sur la grisaille du nôtre. Nous y trempions le plumeau pendu à nos perches, il en ressortait jaune et poussiéreux. Puis nous colorions le champ. Notre tâche consistait à lever les bras, très haut, et caresser de nos perches les fleurs qui recouvraient les branches. Il ne fallait pas en oublier une seule ; nos gestes devaient être sûrs et fermes. Nous les caressions jusqu'à ce qu'elles scintillent de reflets dorés, du rose décoloré de leurs pétales, que nous voyions peu à peu s'ouvrir et vibrer sous le baiser des plumes, semblait alors jaillir une lumière nouvelle : nous rendions vie aux cerisiers. »
Son premier roman court Petit Blanc, paru chez le Peuple de Mü en 2017 avait déjà été remarqué. le second, Dernières Fleurs avant la fin du monde, a été nommé au Grand Prix de l'Imaginaire. À suivre, assurément. CB

Chronique parue dans Gandahar 23 en avril 2020
Lien : https://www.chrisbrigonne.fr
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Dans le futur proche dépeint par l'auteur, les personnages ont connu notre monde, et vivent maintenant dans l'après. Dans, sans doute, l'un des pires futurs possibles. Un après effondrement où il n'y a plus d'abeilles, plus d'essence, presque plus d'électricité, et donc plus grand chose à manger. Un après dans lequel Albert, journalier, travaille toute la journée pour polliniser des vergers de cerisiers (monoculture quand tu nous tiens), fleur après fleur, arbre après arbre. Et tout ça pour obtenir quelques patates qu'il pourra faire cuire le soir chez lui, durant les quelques minutes d'électricité accordées à sa cité-dortoir, avant le retour de son épouse Manon, qui vit encore bien pire dans l'usine où elle travaille. le tout sans aucun espoir que rien n'aille mieux, jamais, jamais, jamais.

Ça pourrait même aller pire, parce que les champs de pommes de terre, dans les plantations Sud, seraient ravagés par le mildiou (monoculture le retour). La peur s'installe : est-ce que les journaliers du Sud, privés de travail, vont venir grossir les rangs, engendrant une baisse du nombre de patates reçues chaque jour ? Bien entendu, les pauvres tapent sur plus pauvres qu'eux, parce que c'est plus facile que de s'en prendre aux puissants (ah non, ça c'est le présent).

Ça donne envie, n'est-ce pas ?

C'est également un après dans lequel même les plus aisés, certes mieux lotis, se cramponnent à ce qu'ils peuvent, vivant parmi les lambeaux de leurs gloires et richesses passées. le système capitaliste est en bout de course et ne fait plus illusion à l'heure où tant d'hommes sont impuissants et où les rares enfants qui naissent ne sont bien souvent pas en bonne santé. Ça sent la pénurie de main d'oeuvre à moyen terme, mais plutôt que d'essayer de construire un présent moins glauque, la politique "après moi le déluge" règne. Ça aussi c'est un peu le présent.

(...)
Lien : http://lesnotesdanouchka.com..
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Un roman court apocalyptique qui à pour fond une peur d'actualité. Très juste dans son analyse de l'humain pris dans une fin du monde, il m'a pourtant manqué quelque chose pour vraiment le faire ressortir parmi plein d'autres du même genre.


Depuis que les abeilles ont disparu un nouveau travail est apparu : pollinisateur. Albert, ouvrier agricole, est le chef d'une petite équipe de pollinisateurs qui passe jour après jour dans des rangées d'arbres fruitiers avec une perche et une boite de pollen, donnant vie à chaque fleur. Ils ne sont pas payés en argent, mais en pommes de terre.
Puis arrive la rumeur : les champs de pomme de terre sont malade, le mildiou est arrivé. Dans ce futur sombre et plein de poussière tout commence à s'effondrer pour Albert et ses collègues ...


L'idée d'un futur sans abeilles est évidemment d'actualité, du coup j'étais curieuse de voir ou cette réflexion pourrait nous entrainer. Et c'est la que j'ai été déçue parce qu'au final en dehors du background cet élément n'a finalement pas vraiment d'importance en lui même dans l'histoire. Ce n'est juste que le point de départ de la déchéance qui fait lentement tomber la société moderne.

La vie du protagoniste principal est terne et ennuyeuse, tous les jours la même routine, épuisante, et pour quoi au final? Vivre dans une boite de béton à peine digne d'un poulailler, sans électricité sauf quelques minutes par jour pour faire chauffer l'eau pour les patates. Les relations humains sont aussi réduites au stricte minimum, il n'y a guère d'espoir que tout aille mieux un jour. Albert est marié mais sa femme et lui ne communiquent plus et finalement il ne sait plus rien d'elle. Il vit dans une bulle et ne se préoccupe plus du tout du reste.

Dans ce genre de contexte les seules nouvelles de l'extérieur sont répandues par rumeur. du coup une rumeur équivaut à la vérité, il n'y a plus rien d'autre à quoi se fier. Mais évidemment c'est dangereux car les informations sont sujettes au bouche à oreille et sont souvent manipulée, incomplètes ou fausses.

Au final cette population sans culture, sans éducation, sans espoir est une poudrière ou la violence peut éclater à tout moment. Elle n'est refrénée que par la très stricte police que possède la plantation, qui est en fait leur monde vu qu'il n'y a plein rien d'autre autour, ainsi que par la peur de perdre son boulot et donc sa vie, son avenir.

Le récit ce concentre bien plus sur Albert et ses petits problèmes que sur le contexte général. D'un coté je compatit et j'aurais surement souvent eu les même réactions que lui dans ce genre de situation. Mais d'un autre coté je ne peux pas m'empêcher de le trouver vraiment très égoïste ce qui ne m'a pas vraiment poussé à l'apprécier et a vouloir savoir comment il allait s'en sortir. C'est un personnage plein de failles, très humain au final.

Puis Albert redécouvre l'espoir, la joie de vivre, le contact humain. On le voit se réveiller, ouvrir les yeux. A partir de ce moment la on se rend bien compte que tout ce qui arrive à la plantation et dans son ancienne vie n'est plus du tout important pour lui. Il va se raccrocher à cette branche jusqu'au bout quoi qu'il arrive, au détriment de tout ce qui était central dans son ancienne vie, sans aucune pitié.


Du coup j'en ressort un peu mitigée.

Je suis déçue que le thème des abeilles ne soit finalement que le point de départ. Je me rend compte que l'histoire en elle même aurait très bien pu se dérouler dans un tout autre contexte apocalyptique (ou pas, finalement) sans que ça ne change le personnage ou le final. Et c'est dommage. Je trouve que ça manquait un peu d'envergure à ce niveau la.

L'histoire m'a aussi laissé de marbre humainement parlant. Je ne me suis pas du tout attaché à Albert que j'ai trouvé bien trop égoïste et autocentré et j'ai terminé ce court récit sans vraiment être ébranlée ou le comprendre.

Par contre j'avoue que ce sont des thèmes forts, qu'on peut en tirer pas mal de leçons, d'analyses. Sur ce point ci c'était vraiment bien fait, rien à dire, même si ça reste assez classique dans le genre.



15/20
Lien : https://delivreenlivres.blog..
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Après avoir lu Une histoire des abeilles de Maja Lunde, je continue dans les récits autour d'un futur sans abeilles avec le court roman de Nicolas Cartelet, Dernières fleurs avant la fin du monde. Il me restera à lire le sang des fleurs de Johanna Sinisalo sur le même thème pour compléter une belle trilogie.

Dernières fleurs avant la fin du monde est un roman (post) apocalyptique, la nature telle que nous la connaissons n'existe plus. La végétation dépérit, plus aucun animal ne rode sur les plaines, il ne reste que quelques exploitations où les Hommes font office de pollinisateur pour gagner une maigre subsistance. Un avenir gris, sombre, sans âme, où la majorité de la population est devenue esclave. Trimer le jour dans les champs ou dans les usines et retourner le soir dans les cités dortoir où l'électricité est distribuée pendant une petite demi-heure, juste le temps de faire chauffer sa ration de patates. A l'autre bout de la chaîne, de riches propriétaires essayent de maximiser les rendements mais la terre est appauvrie et toutes les exploitations sont sur le déclin.

Albert Villeneuve, chef de section dans une plantation est le parfait Antihéros. C'est l'homme moyen dans toute sa splendeur : cultivé, brillant, se souvenant du passé glorieux et espérant un monde meilleur, il rêve de révolution. Son érudition lui permet d'approcher le propriétaire de son exploitation. Celui-ci a une mission spéciale pour lui...

Les premières pages sont d'un effroyable réalisme, Nicolas Cartelet nous plonge dans ce futur probable sans couleurs, sans odeurs et surtout sans avenir. Avec diviser pour mieux régner comme leitmotiv, l'auteur nous montre la facilité avec laquelle les Hommes se retournent d'abord vers leurs semblables plutôt que vers ceux qui les exploitent. L'égoïsme, la peur, la colère et la haine sont des outils puissants qui permettent de contrôler les foules. Rien de nouveau mais ici, les phrases claquent, les mots sont simples mais ils marquent.

Petit à petit l'auteur délaisse cette révolution, ce chaos pour un récit plus intimiste. La rencontre avec la fille de son riche propriétaire va transformer la vie d'Albert Villeneuve. Et encore une fois, le portrait peint est nuancé, pas de manichéisme outrancier. Chaque personnage a ses fissures, rien n'est jamais lisse. C'est la grande force de ce livre, un réalisme glaçant où les défauts des uns et des autres ont un effet miroir sur notre vie.

Pour conclure, le récit nous montre que nous sommes tous des Albert Villeneuve, plein d'espoirs et de rêves. Mais confrontés à la triste réalité et soumis au système nous cédons parfois à la facilité et à l'égoïsme.

Derniers fleurs avant la fin du monde est un livre qui marque, un livre qui choque mais qui fait réfléchir en plus d'être très agréable à lire. Une belle découverte qui vous plonge dans toutes la palette des sentiments humains des plus beaux au moins enviables.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Le résumé de « Dernières fleurs avant la fin du monde » promettait un grand moment de lecture. Depuis le déconfinement, la campagne m'inspire c'est ce qui m'a poussé à sortir le dernier ouvrage de Nicolas Cartelet, de ma pile à lire.

Dans cette histoire, Albert Villeneuve survit comme il peut à la catastrophe écologique qui contraint les êtres humains à évoluer dans un environnement stérile. Il forme avec Manon, un couple au bord de la rupture. La jovialité d'Apolline est un vrai bonheur dans ce contexte apocalyptique. Cette enfant solitaire sur laquelle je ne souhaite pas trop en dire, saura attendrir le lecteur et lui fera peut-être, percevoir l'importance des mots, le pouvoir de l'art dans l'existence.

Le style d'écriture ciselé de l'auteur magnifie ce texte au point d'en faire un livre marquant. Je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, en voilà une belle découverte !
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