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Des jardins, des fleurs et des plantes
Liste créée par HordeDuContrevent le 11/04/2023
96 livres.

En ce printemps 2023, voici un bouquet de livres dans lesquels jardins, fleurs et plantes, nous apportent matière à réflexion, espace de méditation et source de détente...n'hésitez pas à l'enrichir !



1. Les Jardins statuaires
Jacques Abeille
4.12★ (1121)

« Je vis de grands champs d'hiver couverts d'oiseaux morts. Leurs ailes raidies traçaient à l'infini d'indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit. J'étais entré dans la province des jardins statuaires». Ainsi débute le périple d'un voyageur qui arrive en cette étrange contrée des jardins statuaires, pays divisé en domaines vivant repliés sur eux-mêmes, ceints de hauts murs que surplombent des frondaisons noires et bordés de larges rues austères, où les hommes s'adonnent à la curieuse culture des statues. Des jardiniers qui cultivent en effet les statues en terre, telles des plantes délicates nécessitant des soins précis et cycliques depuis leur naissance, petits bulbes blancs rapprochés dessinant sur le fond plus sombre du terreau des lignes régulières, en passant par les nombreuses tailles au fur et à mesure de leur croissance donnant une forme bien déterminée aux statues, jusqu'à la sortie de l'étreinte douce du terreau, pour aller les vendre à l'extérieur du domaine. Des soins constants apportant spécificité aux statues, en termes de formes et de styles, suivant le domaine dans lequel elles ont poussé, suivant notamment la qualité de la terre où elles ont pris racine, suivant peut-être aussi la sensibilité des jardiniers, leur univers, leur état d'esprit, leurs efforts, qui en ont pris soin : sculptures guerrières, nymphes ou éphèbes, statues sensuelles et érotiques, statues aux formes rondes et nuageuses, statues longues et filiformes, statues qui maigrissent, statues lacérées par les vents sablonneux, et, par moment, de façon surprenante, des sculptures imparfaites, non équilibrées, telle une dissonance dans toute cette harmonie réglée comme du papier à musique… Poésie minérale, lyrisme végétal pour symphonie surréaliste… Ce livre a un charme singulier et magnétique. Dès les premières lignes il vous envoute de son onirisme, de son écriture ciselée, puis sa musique élégante, son rythme apaisant, son ambiance surréaliste, son chant lyrique, sa façon atemporelle de narrer à la façon d'une fable philosophique ou d'un conte d'apprentissage, son originalité poétique ne vous lâchent plus et vous invitent à déguster sensuellement chaque page de ce bijou précieux à mille facettes. Un immense coup de cœur.
2. Le jardin de verre
Tatiana Tibuleac
4.31★ (86)

Savoir cultiver son jardin intime même si les fleurs, de verre, se font dangereux et douloureux tessons…Coup de cœur pour ce livre moldave à mi-chemin entre le conte fantastique et le conte gothique, entre le roman noir et le roman historique ! La petite Lastotchka, moldave, est adoptée dans un orphelinat par Tamara Pavlovna, ramasseuse de bouteilles, à Chișinău, en Moldavie. Adoption motivée davantage pour s'en servir et augmenter son butin que par charité et compassion semble-t-il. Tamara fait en effet de la petite une ramasseuse de bouteilles comme elle, pouvant la seconder alors qu'elle vieillit. Ce n'est pas vraiment un métier mais pas rien non plus, une activité, sur l'échelle des activités « située en-dessous des postiers mais au-dessus des vendeurs de kvas ». Elles ramassent, inlassablement, les mains raides de froid, l'estomac retournée par la nausée au contact des bouteilles d'ivrognes nauséabondes, les échangeant ensuite comptant contre des sous sur un terrain vague, au fond d'une ravine. La fortune à partir de rien. Une vie en machine continue qui est source de coupures, de blessures à l'épaule tant la charge peut devenir lourde, de morsures du froid, de moqueries des autres enfants aussi, d'insultes de la part des ivrognes sur le dos desquels elles gagnent leur vie. C'est là que la petite fille a appris le russe entre les bouteilles et les ivrognes, le russe prenant le dessus sur le moldave, les langues se mêlant, bilinguisme source d'hésitations, de compromis. Par ailleurs, leur tâche ne se limite pas à faire la collecte des bouteilles, il faut aussi les laver pour qu'elles soient plus chères et ce n'est pas une mince affaire…elle a toujours les épaules pleines de pus et les mains bouillantes ou coupées…
3. Le jardin
Hye-Young Pyun
3.23★ (408)

Le jardin est-il le reflet de notre propre jardin intime ? Est-il le moyen de combler le fossé séparant le moi d'avant au moi actuel ? Telles sont les questions soulevées par ce livre oppressant et troublant.
4. Le seuil du jardin
André Hardellet
4.08★ (166)

Imaginez que nous puissions avoir la main sur nos rêves, au point de revivre certains moments de notre vie, non pas comme de simples souvenirs, souvenirs déformés, mais bien de les revivre, c'est-à-dire de retrouver leur pureté originelle, leur essence première, leur intacte sensibilité, comme si nous y étions de nouveau pour la première fois, multiples et subtiles nuances affectives qu'on tente toute notre vie de retrouver dans les odeurs, les sons, les lieux, madeleines de Proust souvent édulcorées d'une teinte délavée. Ou alors imaginez que nous puissions faire des rêves permettant d'exaucer nos désirs les plus enfouis, enfin comblés. Quelles conséquences cela aurait-il ? Serions-nous plus heureux ? Plus créatifs ? Plus ancrés dans le présent ? Ou au contraire tellement libres au point de devenir incontrôlables, de devenir des menaces pour une société tombant dans l'anarchie ? Dans une écriture d'une belle élégance, ce livre aborde ce sujet passionnant. le seuil du jardin, ce jardin vert qu'est notre moi profond, notre essence, notre enfance, dont on cherche la porte sans relâche, pouvoir enfin être au seuil. Et le franchir, ou pas, lors de nos rêves.
5. Le vieux jardin
Sok-yong Hwang
4.21★ (377)

« le vieux jardin »…que de riches évocations émanent de ce titre… le vieux jardin, celui de l'utopie égalitariste, sans cesse cherché, jamais atteint, le jardin des rêves brisés de toute une jeunesse, en l'occurrence la jeunesse coréenne ici dans ce livre, mais de toute jeunesse du monde en réalité, broyée par la dictature militaire. Une jeunesse qui imaginait une caverne s'ouvrant sur un autre monde, ne connaissant ni la douleur, ni la violence, ni les inégalités, ni la pauvreté, ni la faim. Un monde plus harmonieux où pourrait fleurir toutes sortes de fleurs aux couleurs splendides. Le vieux jardin, celui des souvenirs aussi, fleurs d'un rose de tissu fané mais bien vivaces, ce jardin aux feuilles veloutées, telles des mains protectrices et caressantes, dans lesquelles venir se blottir quand vous vivez l'insoutenable. le cachot. La privation. L'humiliation. L'horreur. Celle d'un prisonnier politique en Corée. Tel est l'objet de ce gros livre absolument magnifique. Appréhendé à travers le prisme d'une histoire d'amour de toute beauté et d'un portrait de femme fort. Femme qui est en vérité le personnage central du roman. Un livre de Sok-Yong Hwang que nous pouvons qualifier de chef d'oeuvre qui m'a laissé hébétée et les larmes aux yeux. Inoubliable. Beau et triste à la fois.
6. Jardins de poussière
Ken Liu
4.23★ (404)

J'imagine la science-fiction comme une grande demeure aux multiples pièces : l'uchronie, la fantasy, le Hard SF, la SF plus habituelle traitant de l'impact du progrès technologique en accélération constante, la SF du cosmos et de l'espace infini, la transition apocalyptique de notre espèce vers une existence post-humaine…et Ken Liu semble avoir ouvert toutes les pièces, en grand, dans ce recueil. Tous les genres sont convoqués, nous passons de l'un à l'autre au fil des nouvelles, subtilement agencées. Personnellement cela m'a permis d'avoir un vaste panorama et de sentir ce que j'aime et ce que j'aime moins. J'ai envie de creuser certains genres désormais. le fil conducteur de ces nouvelles est l'écriture de l'auteur, fluide et riche, tout en finesse, ses nombreux questionnements philosophiques présents dans chaque nouvelle, et certains thèmes récurrents qui parlent, en filigrane, de l'auteur : la double culture sino-américaine, les liens familiaux, notamment les relations parents-enfants, la filiation, les souvenirs, la quête d'identité.
7. Un jardin de sable
Earl Thompson
4.27★ (791)

"Un Jardin de sable" est le cri de rage des laissés-pour-compte et des âmes médiocres à qui on ne tend jamais la main, mais qu'Earl Thompson [1931-1978] embrasse dans la brume du sordide et de l'impur. Jacky, né au Kansas à l'aube de la grande dépression, porte le désespoir et la misère comme une seconde peau. Témoin malgré lui de toutes les turpitudes, il se nourrit d'un monde où prévalent la brutalité, le sexe et le mépris. Sa jeunesse est un combat dans les bas-fonds de l'humanité pour se libérer de son destin et remonter à la surface. "Un Jardin de sable" est une oeuvre puissante et sombre, traversée de violences et de transgressions. Une histoire peuplée d'êtres acariâtres, de gamins aux mentons croûtés, de truands, de vagabonds, de prostituées, de macs et de brutes les ongles y sont sales, la peau, couverte de bleus, et les draps comme les âmes sont souillés au-delà de toute rédemption. Pourtant c'en est beau de douleur et de foi en l'avenir. C'est Steinbeck et Zola. C'est Bukowski et Fante. C'est de la dynamite et de la poésie. C'est la vie. Brutale, nauséabonde, fragile et magnifique.
8. Dans le Jardin de l'Ogre
Leïla Slimani
3.68★ (4132)

"Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre."
9. La vie rêvée des plantes
Seung-U Lee
3.88★ (440)

Ce livre « La vie rêvée des plantes » du coréen Lee Seung-U est délicat à résumer car il comporte tant de choses indicibles...juste raconter l'histoire c'est lui ôter tout ce qui l'entoure, cet espace par moment surnaturel, la nature décrite vibrante de vie, son onirisme et son ésotérisme, l'écoulement du temps, parfois lent, parfois suspendu, pouvant tourner en rond ou filer. Oui, son atmosphère. Ce récit est beau et m'a fait du bien, m'a même par moment envoutée, notamment du fait de la présence de belles métaphores surréalistes de l'amour, de l'amour passion, absolu, basées sur la nature. Il distille une sorte d'apaisement, de caresse, de doux flottement, ce malgré quelques passages durs, voire crus.
10. Dernières fleurs avant la fin du monde
Nicolas Cartelet
3.45★ (314)

Une très belle découverte, un coup de coeur même, pour ce livre « Dernières fleurs avant la fin du monde » de Nicolas Cartelet dont l'écriture m'a charmée. Un livre que je n'ai pas beaucoup vu passer sur Babelio, il a fallu la critique très élogieuse de @Indimoon pour me donner envie. Nième livre post-apocalyptique que je lis ces derniers mois, celui-ci se singularise par sa vision sombre et sans concession servie par une écriture hors norme. Quel style ! J'ai lu et relu certains passages, notamment la description des personnages, incroyablement campés, ainsi que leur psychologie et réactions dont le processus est relaté telle une mécanique de précision. Ce n'est pas tant le côté post-apocalyptique qui m'a tant séduite que cette façon de décrire la peur, la fatigue, la colère, l'angoisse, la joie pure. Certains passages sont dignes de scènes fantastiques telles ces scènes dans la forêt en pleine nuit. Oui, j'ai été émerveillée par l'écriture de Nicolas Cartelet. Ce livre se singularise d'autre part par le message révolutionnaire dont il est porteur, sous couvert de science-fiction. Dans ce futur assez proche, les abeilles ont disparu : pour produire fruits et légumes les hommes sont donc obligés désormais de polliniser les fleurs à la main au sein d'immenses plantations. « Nous les caressions jusqu'à ce qu'elles scintillent de reflets dorés, du rose décoloré de leurs pétales, que nous voyions peu à peu s'ouvrir, et vibrer sous le baiser des plumes, semblait alors jaillir une lumière nouvelle : nous rendions vie aux cerisiers. Il fallait parfois près d'une demi- heure pour terminer un arbre, nos épaules étaient lourdes, nos bras ankylosés, nos cous douloureux, mais nous continuions coûte que coûte, sous le regard des autres. Nous trempions nos perches, nous levions nos bras, nous nous contorsionnions pour atteindre les points les plus hauts, puis passions au cerisier suivant, tous en chœur ».
11. Les Jardins de lumière
Amin Maalouf
4.05★ (2333)

Lorsqu'on emploie les mots "manichéen" ou "manichéisme", on songe rarement à Mani, peintre, médecin et philosophe oriental du IIIe siècle, que les Chinois nommaient "le Bouddha de lumière" et les Egyptiens "l'apôtre de Jésus". Bien loin des jugements tranchés et sans appel auxquels on l'associe, sa philosophie tolérante et humaniste visa à concilier les religions de son temps. Elle lui valut les persécutions, le supplice, la haine. Mille ans après, l'accusation de manichéisme conduisait encore les Albigeois au bûcher... Nul mieux que l'auteur de Léon l'Africain, de Samarcande (prix des Maisons de la Presse 1988), et du Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993), né dans un Liban déchiré par les fanatismes, ne pouvait raconter l'aventure de cette existence.
12. Des orties et des hommes
Paola Pigani
3.96★ (262)

e livre sent merveilleusement bon. Il sent la grappa servie dans les tasses de café, il sent la poussière d'été à l'éclatement d'une meule de foin, le vert anisé des orties ramassées, les effluves matinaux de chicoré, l'odeur douceâtre et melliflue de la peau du lait chaud, celle écoeurante des fleurs de pommes de terre. Il a la riche musicalité de la campagne : les abois des chiens, les sabots des vaches, le tintement de leurs chaines contre les mangeoires, leurs meuglements et leurs cascades d'urine, les cris des tronçonneuses, le bruit perlé des feuilles au vent, la giclée soudaine du lait dans le sceau en fer, les frous frous de la paille propre, les cris des enfants, le sifflet de la Cocotte-minute, le bruit éraillé du moulin à café, le clapotis de la polenta sur la cuisinière. Et il est assorti de couleurs, souvent vives, rouge sang, rouge coquelicot, vert presque bleu poussant à la communion avec la nature, parfois ternes à l'image de ces petits villages en décrépitude : « Tout est gris ici, le portail des granges, les volets en bois délavé, les chiens bâtards, les tabliers des femmes et les murs. Avec Nonna, on avance dans la tristesse du soir sans dire un mot. J'ai envie de crier juste pour avoir l'écho de la vie qui pourrait sortir d'une fille comme moi dans ce pétrin d'ennui ». Les sensations enfantines d'un lieu, celui de la campagne charentaise, d'une période, les années 70, sont restituées avec sensibilité et émotion, avec sensualité. Sensations rassurantes et éternelles pour celle qui comprend si bien les paysages et les gens, la petite Pia, qui n'est autre que l'auteure. A la lecture de ce livre, senteurs, sons, couleurs, se sont fourrées dans ma tête telles des graines semées dans le terreau fertile de ma mémoire de quadragénaire. L'écriture de Paola Pigani, écriture de dentelle, y a fait éclore de petites fleurs sépia, des fleurs de nostalgie, poussées entre les interstices, faisant surgir ce qui s'était immiscé en moi. J'ai l'impression d'être comme les tiroirs de l'armoire de la grand-mère de Pia, où « il y a du bruit à l'ouverture et à la fermeture. Les souvenirs crient de voir le jour ».
13. Des fleurs pour Algernon
Daniel Keyes
4.35★ (18157)

Des fleurs, des milliers de fleurs à la place d'étoiles, pour ce livre de l'américain Daniel Keyes. En brassées, en bouquets, en baquets, librement jetées au vent. Des fleurs de toutes les couleurs, blanches pour la pureté et l'épure du récit, rouges pour son incandescence, bleues pour sa profondeur, vertes pour l'espoir juste entrevu, très sombres pour la noirceur de l'âme humaine, des pétales mauves pour sa dimension spirituelle, des coeurs roses pour sa beauté. Des fleurs arc-en-ciel enfin pour la tolérance à la différence dont il se fait le chantre. Tant a déjà été écrit sur ce livre merveilleux, je me contenterais de m'étonner : pourquoi ai-je attendu si tardivement pour le lire ? Désormais avec moi sur mon île déserte, ce livre me permet de la colorer d'un large nuancier de sentiments et, surtout, à toujours veiller à saupoudrer douceur, compassion et amour aux personnes vulnérables que je rencontrerai, hélas seulement en rêve, esseulée sur mon île.
14. Fleurs
Marco Martella
4.18★ (95)

’écrivain-jardinier Marco Martella, auteur du Jardin perdu et traducteur de Jardins en temps de guerre, ouvre de nouveaux espaces, fragiles et accueillants, empreints de “la poésie des fleurs”. Narcisses, campanules, zagare (fleurs de citronniers), églantines ou berces du Caucase, les fleurs ici cueillies exhalent le souvenir nostalgique de l’enfance, d’une rencontre, d’un éblouissement, comme autant de concentrés de vie.
15. Avril enchanté
Elizabeth von Arnim
3.89★ (1044)

Deux jeunes Londoniennes, Mrs. Wilkins et Mrs. Arbuthnot, décident, un jour de pluie trop sale et d'autobus trop bondés, de répondre à une petite annonce du Times proposant un château à louer pour le mois d'avril sur la Riviera. En cachette de leurs maris, elles cassent leurs tirelires et trouvent deux autres partenaires pour partager les frais du séjour: l'aristocratique et très belle Lady Caroline Dester, qui veut fuir ses trop nombreux soupirants, et la vieille Mrs. Fisher, à la recherche d'un lieu paisible. Les brillants dialogues, la drôlerie constante des situations et des personnages qui rappellent Noel Coward ou le meilleur Wodehouse, réussissent par une sorte de pudeur à faire presque oublier que ce roman exempt de gravité est aussi un des plus beaux textes que la littérature du XXe siècle ait consacrés à l'Italie.
16. Fleur de tonnerre
Jean Teulé
3.28★ (2964)

Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin: les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons. Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.
17. Les roses du marais
Luca Tahtieazym
4.27★ (125)

1935, dans le marais poitevin. Au milieu des roses, ivre d’amour, un homme chérit follement les femmes qui traversent sa vie. Mais quand les cœurs ne battent plus à l’unisson, quand les braises des amours déchues cessent de se consumer, des secrets profondément enfouis ressurgissent ; des secrets qu’il eût mieux valu ne jamais déterrer…
18. Dans le jardin de thé
Manda
4.25★ (11)

Proposé par @Kokoro74 Se laisser gagner par la sérénité au plus profond des montagnes sauvages ou au creux d’une douce vallée brumeuse : telles sont les expériences de paix qu’évoque le roji, jardin à la minutieuse simplicité esthétique menant au pavillon de thé. Entrer dans le jardin de thé, c’est renouer avec la poésie de l’instant, retrouver le charme des émotions discrètes. Hors du vrombissement du monde, le « sentier de rosée » prépare, de petits pas en petits pas, à l’épure ritualisée de la cérémonie du thé. Dans un écrin de verdure, les dalles de pierre soigneusement disposées invitent à s’accorder à la temporalité de la nature pour mieux s’en émerveiller. Parcourir le roji c’est retrouver la liberté et le plaisir d’être, d’écouter, de regarder, de sentir, de s’étonner. Entre admiration fusionnelle et observation respectueuse face à un simple brin d’herbe ou à la majesté d’une fleur, au son d’une goutte d’eau ou au chant du rossignol, l’adepte du thé chemine sur la voie d’un équilibre serein qui découle d’une relation intime, amicale, avec la nature. Enrichi d’un glossaire et de notes détaillés, Dans le jardin de thé nous invite à découvrir l’extrême raffinement et les significations profondes, cachées dans chaque détail, qui président à la composition des jardins de thé japonais et au déroulement de la cérémonie de thé, rituel issu du bouddhisme zen. Préface de Monsieur le Ministre Kenichi Matsuda, directeur Communication et Culture à l’ambassade du Japon à Paris. MANDA est peintre et calligraphe. Elle a reçu en 2018 du gouvernement japonais l’Ordre du Soleil levant – Rayon d’or et d’argent (l’équivalent de Chevalier des Arts et Lettres). Elle vit en Alsace la plupart du temps, entre deux voyages, mais se dit citoyenne du monde des arts.
19. Park Life
Shuichi Yoshida
3.12★ (351)

Proposé par @Kokoro74 Ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIe siècle que nous sommes. Un air venu du parc de Hibiya à Tokyo, où l'on pénètre sur les pas d'un jeune employé légèrement excentrique, et soudain "l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines". Là, il croise une triathlonienne consommatrice de bains moussants, rencontre un vieil homme qui fait voler un capricieux aérostat rouge, rêve, médite, s'exerce à chambouler la perspective pour y voir le monde autrement. Il arrive que s'y nouent des idylles, à peine plus tangibles que le bruissement des pigeons qui s'envolent. Ce récit a le charme des parenthèses qui s'ouvrent parfois dans la vie pour laisser entrer l'enchantement, comme un léger vertige teinté de déraison. La ville n'est pas loin, les buildings cernent l'horizon, mais dans cet espace clos et protégé, se jouent les menues aventures qui donnent son goût unique à l'existence, la petite musique d'un grand parc au coeur d'une immense capitale. Park Life a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, le Goncourt japonais
20. Le Jardin Arc-en-ciel
Ito Ogawa
3.73★ (1260)

Proposé par @Kokoro74 Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.
21. Les petits jardins vers l'autoroute : De l'art de cultiver son potager en milieu associatif
Frédéric Chagnard
4.50★ (4)

Depuis plus de trente ans, Antoine et Fifi sont aux petits soins pour leurs coins de terre, chaque jour et par tous les temps. Mais Riton, élu président depuis peu, applique à la lettre le règlement intérieur des potagers, au risque de froisser les anciens de ce "petit village". Pendant quelques saisons, au fil des mois, Antoine, Fifi et Riton se racontent. En trois monologues savoureux, ils dessinent le portrait haut en couleurs des jardins familiaux de la banlieue nord de Lyon, près de l'autoroute A6.
22. Flora : Les fleurs dans l'Antiquité
Delphine Lauritzen
4.00★ (8)

Proposé par @Aquilon62 Une fleur fait le printemps : les Anciens y voyaient le symbole de la nature, de sa beauté et de son inépuisable vitalité, de sa fragilité aussi. À chaque pas de la nymphe Flora éclôt une infinie variété de fleurs. De grands mythes ont pour sujet la rose, le narcisse ou la fleur d’Hyacinthe. Les fleurs sont partout. Elles soufflent l’amour, lors d’un enlèvement en plein champ ou d’une cérémonie de mariage. On ne saurait aller au banquet que paré, couronné, enguirlandé de fleurs pour mieux boire et disserter. Les fleurs ont mille usages, sont présentes en mille occasions. Le langage des écrivains antiques reflète cette passion des fleurs par la profusion de métaphores et d’images florales. Quelque deux cents extraits d’auteurs grecs et latins en traduction sont ici proposés au lecteur désireux de fouler les prairies antiques. Enivré de couleurs, de formes et de parfums, il est invité à choisir parmi les fleurs de ce bouquet celles qui composeront le sien.
23. Effroyables jardins
Michel Quint
3.86★ (3357)

Proposé par @Sylviedoc Le jeune garçon aimerait bien pouvoir se cacher, disparaître, lorsque son père, instituteur respecté, se déguise en clown amateur. Entre honte et mépris, il assiste à ses numéros. Jusqu'au jour où son oncle Gaston lui révèle le sens de cette étrange vocation en lui dévoilant un épisode tragi-comique de la Seconde Guerre mondiale ... Pudeur, humour et tendresse caractérisent ce récit simple et bouleversant que Michel Quint a dédié à son grand-père, ancien combattant à Verdun, et à son père, ancien résistant..
24. Les Roses fauves
Carole Martinez
3.50★ (1544)

Proposé par @Sylviedoc C'est l'histoire de Lola Cam, une postière coincée et boîteuse, héritière d'une longue lignée mi-espagnole mi-bretonne. Lola possède, cachés dans son armoire, cinq coeurs en tissu renfermant les secrets de ses aïeules. L'un deux s'est déchiré, celui de son arrière-grand-mère, qui outre une multitude de petits billets contient également quelques graines, que Lola, férue de jardinage s'empressera de semer. Et ces graines vont très rapidement échapper à tout contrôle, donnant naissance aux "Roses fauves" qui donnent leur titre au roman.
25. L'Année du jardinier
Karel Capek
3.89★ (303)

Quel est ce curieux spécimen humain aux mains vertes ? Sous forme d'almanach, Capek observe avec humour et tendresse les manies du jardinier, partageant son effort et ses émerveillements au gré des floraisons. Cette promenade poétique de janvier à décembre est devenue un classique. « Dans le jardin de Capek on ne s’ennuie jamais. Mieux, on s’amuse. »
26. Rosa Candida
Auður Ava Ólafsdóttir
3.87★ (6592)

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait: le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
27. Pour un herbier
Sidonie-Gabrielle Colette
4.20★ (80)

Fac-similé d'un livre paru en mars 1951 avec un tirage limité. Soixante-dix ans après, une réédition de ce bel album a lieu en mars 2021. Les aquarelles et dessins à la mine de plomb de Raoul Dufy accompagnent les textes de Colette. De la Rose à l'éllébore en passant par le muguet, l'anémone et bien d'autres, Colette nous propose le ressenti suscité par les fleurs qui lui furent soit offertes soit proposées par l'éditeur suisse Mermod qui permit ainsi à l'écrivain de partager avec ses lecteurs son amour de la flore.
28. Les Miroirs dans le jardin
Anaïs Nin
3.40★ (21)

Anaïs Nin ne pensait pas devoir jamais sa célébrité à son extraordinaire Journal : celui-ci devait simplement l'aider, selon elle, à prendre conscience de ce qu'elle voulait être, de ce qu'elle était et de ce qu'elle souhaitait devenir : un écrivain reconnu avec une oeuvre véritable, entre autres, une série de romans dont le titre serait Les Cités intérieures, celles qui se situent au-delà des apparences, de l'autre côté du miroir. C'est le premier de ces cinq romans publiés entre 1946 et 1961, que nous offrons ici à la curiosité du lecteur. On y découvre Lillian, Djuna et Sabina, trois amies inséparables, reflets de l'auteur, et que l'on retrouvera dans les récits suivants, Anaïs tente, dit-elle, de traiter à travers ses héroïnes, des négations, du dédale et de la complexité de la nature féminine. Elle rejette déjà le mariage et la maternité et s'aventure dans les moindres du désir, de la passion amoureuse, et de la tendresse aussi, sans pour autant être jamais satisfaite à "Ses livres sont irisés et d'un fil tissé très fin" disait Laurence Durrell qui ajoutait à propos de l'oeuvre de son amie Anaïs : "il faudrait pouvoir la lire comme on lit Sylvie de Gérard de Nerval".
29. Une rose seule
Muriel Barbery
3.62★ (1866)

Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père, qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, un si lointain voyage. Accueillie à Ky?to, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d’art contemporain. Et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d’abord amertume et colère. Mais Ky?to l’apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l’assistant de son père, elle est invitée à découvrir une étrange cartographie, un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres qui vont l’amener aux confins d’elle-même. Ce livre est celui de la métamorphose d’une femme placée au cœur du paysage des origines, dans un voyage qui l’emporte jusqu’à cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour.
30. Le jardin d'agrément
Dominique Rolin
4.67★ (14)

Deux narratrices parlent à tour de rôle. La première grandit en Belgique parmi les siens, rêveuse, féroce et gaie mais saisie, dès l'adolescence, par les drames ordinaires de l'espèce. Écrire est sa vocation. Un mariage destructeur la force à fuir à Paris au lendemain de la guerre. Elle publie son premier livre, se croit perdue, erre en pleurant dans les rues, frappe le regard d'une inconnue qui, d'autorité, l'emmène chez elle. La seconde a réalisé son œuvre de romancière. Elle vit depuis longtemps auprès de Jim, l'écrivain célèbre et caché : ils sont heureux. Qu'est-ce que l'amour sinon l'élaboration et le lucide entretien d'un jardin d'agrément ? Il y faut un commun génie de paysagiste : ronds-points, allées, bosquets, pavillons de rires, discipline de fer, complicité dans la sagesse et la folie, silence et musique, bancs de repos ombragés. Le trajet de la première narratrice est montant, marqué par les curiosités, les chagrins, les espoirs. Celui de la seconde obéit à l'horizontalité vibrante, orgueilleuse et modeste de la sérénité. La rencontre de ces deux femmes apparemment contradictoires donne à penser qu'un principe d'équilibre, coupant l'espace et le temps de chacune, va les amener à se confondre grâce aux jeunes prémonitions de l'une et à l'ancienne mémoire de l'autre.
31. Dahlia
Hitonari Tsuji
3.17★ (82)

«Ma femme avait ramené un garçon. Elle avait prétendu que c'était le fils d'une camarade de fac. Je trouvais ça un peu bizarre, mais j'ai été frappé par le regard mélancolique du garçon : ses yeux avaient un éclat émeraude de la couleur d'un vieil étang. Je l'observais tout en lui servant à boire : malgré son comportement et son élocution, fort courtois, il laissait échapper, par instants, des paroles fielleuses qui surprenaient beaucoup. Ses attaques, qui ne concernaient pas seulement les politiciens et les riches, mais toutes sortes de personnes puissantes ou faibles, faisaient mouche. En l'écoutant en silence, je me demandais si, en dépit de son apparence très juvénile, il n'avait pas, au fond, tout juste dix ans de moins que ma femme.» Un intrus dans une famille bouleverses toute la vie quotidienne. Une troublante allégorie à mi-chemin entre Poe et Pasolini.
32. L'iris de Suse
Jean Giono
3.80★ (163)

L'iris de suse n'a jamais été une fleur (il n'y a pas d'iris à suse) ; c'était en réalité un crochet de lapis-lazuli qui fermait les portes de bronze du palais d'Artaxerxès (voir Mme Dieulafoy). Ici, il n'est qu'un os minuscule, pas plus gros qu'un grain de sel (au surplus inventé) qui crochète la voûte crânienne des oiseaux...
33. L'Acacia
Claude Simon
4.22★ (449)

En refermant l'Acacia, le lecteur a la sensation d'avoir personnellement chevauché dans les clairières de l'Est en 1940, les yeux brûlés d'insomnie; d'avoir reçu une balle en 1914 au coin d'un bois, tel un parfait poilu de l'Illustration ; mais aussi d'avoir servi aux Colonies avant 14; d'avoir hanté les villes d'eaux de la Belle Epoque ; d'avoir ouvert un télégramme avec des sanglots de veuve dans la gorge ; d'avoir visionné des bribes d' " Actualités " d'avant l'autre guerre, sépia, tressautantes et muettes ; d'avoir remué ces réminiscences dans un claque miteux ; d'avoir senti monter la folie des deux dernières guerres du fond des trains à bestiaux de toute l'Europe ; et de chercher à couler tout cela dans le présent immédiat de l'écriture, devant une branche d'acacia vert cru.
34. L'iris sauvage
Louise Glück
3.91★ (219)

Louise Glück compte depuis longtemps parmi les voix majeures de la poésie contemporaine outre-Atlantique. Son œuvre, née de l’expérience et de la voix d’une femme, traverse le féminin tout en lui résistant car la biographie, quand elle a eure dans ses poèmes, ne subsiste que comme trace : l’événement, déjà passé au tamis du langage, laisse place à sa profondeur, à son interprétation, à l’interrogation. Le jardin où l’on croise furtivement John, un mari qui cultive des plants de tomates, ou encore un fils, Noah, prend ainsi dans L’iris sauvage une dimension biblique et mythologique pour finalement devenir l’espace imaginaire où se déploie une vaste polyphonie. Louise Glück y fait entendre à la fois la voix des fleurs interpellant leur Créateur, celle de ce même Créateur se penchant sur sa Création, et la voix humaine questionnant sa propre finitude, notamment par un regard distancié sur la vie quotidienne. Dans cette chambre d’échos métaphysique, on trouvera portée à son comble une poétique de la renaissance qui est au cœur de l’œuvre glückienne. Par une écriture qui emploie le langage de tous les jours, sublimé par le travail du vers et par les multiples résonances au sein des poèmes, où précision, coupes abruptes, ellipses tendent à souligner l’acuité de sa vision, Louise Glück parvient à dire la beauté tragique de toute vie sur terre, le temps d’une floraison. Ce recueil d’une originalité incomparable, à la composition parfaite, a été récompensé du prix Pulitzer de poésie à sa parution en 1992 et a marqué un tournant décisif dans l’œuvre de Louise Glück.
35. L'été solitaire
Elizabeth von Arnim
3.93★ (101)

Proposé par @LaBiblidOnee C'est un petit moment suspendu que ce roman, d'une auteure anglaise devenue comtesse prussienne une fois mariée. En cet été de fin de 19ème siècle, pour une fois, elle aimerait être seule - c'est à dire avec son mari, ses enfants, ses domestiques et jardiniers, mais sans visites ni réceptions mondaines : juste elle et son jardin, son magnifique éden, havre de paix où elle s'adonne à la contemplation et à la lecture et donc, est heureuse. Consciente qu'elle passe alors pour une originale, c'est en lisant Thoreau qu'elle nous explique cette lubie. Elle le lit naturellement près de l'étang, là où le seigle chatouille le ciel et où les azalées éclaboussent le paysage de leurs jolies couleurs, « tandis que d'innombrables grenouilles lancent tout autour leurs croassements d'amour ». Joli clin d'oeil à ce passage de Walden que j'aime tant ! (...) Peut-être porte-t-il mieux son nom dans les autres opus que je n'ai pas encore lus : L'auteur, Mary Beauchamp, a en effet écrit d'autres faux journaux intimes comme celui-ci, toujours signés par son double fictionnel, Elizabeth von Arnim. Elle offre ici le décalage charmant de son regard anglais sur sa société d'adoption allemande : 160 pages comme une bouffée d'air frais et humide de printemps, porté par une plume d'époque soignée et bien tournée. Une pause rafraîchissante !
36. Le jardin secret (Le jardin mystérieux)
Frances Hodgson Burnett
4.26★ (1994)

Proposé par @LaBiblid'Onee Privée d'affection, Mary Lennox n'a jamais appris, dans son extrême solitude, à sourire ni à aimer. A la mort de ses parents, emportés par une épidémie de choléra, Mary quitte l'Inde où elle avait toujours vécu. Exilée dans le manoir anglais d'un oncle toujours absent, Mary trouve du réconfort dans l'amitié. Elle va partager avec Dickon et le rouge-gorge, un merveilleux secret: un jardin oublié de tous, dont la clef, comme par magie, ouvre aussi la porte des cœurs...
37. Les fleurs sauvages
Holly Ringland
4.06★ (920)

Proposé par @Dannso Lorsqu’une tragédie change à jamais sa vie, la jeune Alice Hart, âgée de neuf ans, part vivre chez sa grand-mère qu’elle ne connaît pas. Quittant le bord de l’océan où elle a grandi, elle trouve refuge dans la ferme horticole de June, où celle-ci cultive des fleurs sauvages d’Australie. Au fil du temps, Alice oublie les démons du passé et apprend à perpétuer la tradition familiale en utilisant le langage des fleurs pour remplacer les mots lorsqu’ils se font trop douloureux. Mais l’histoire des Hart est hantée par de nombreux secrets que June cache à sa petite-fille. Une sorte de fatalité semble accabler les femmes de leur famille, aussi June préfère-t-elle tenir Alice à l’abri de la vérité, quitte à la tenir à distance de l’amour. Une fois adulte, révoltée par ce silence et trahie par celles qui lui sont le plus chères, Alice se rend compte qu’il y a des histoires que les fleurs seules ne peuvent raconter. Si elle veut être libre, elle doit partir et inventer l’histoire la plus importante de toutes : la sienne…
38. Louange des mousses
Véronique Brindeau
3.92★ (64)

Proposé par @Elforest C'est bien au Japon que l'on cultive et admire les mousses modestes, que l'Occident ignore si souvent. En elles se lisent pourtant l'éternité des dieux, la constance du coeur, l'accord avec le temps qui passe et se dépose sur les pierres. Entrer dans l'univers des mousses, c'est accéder aussi à ces valeurs fondamentales de l'esthétique japonaise : sobriété, naturel, goût pour la patine et les marques du temps que l'on nomme sabi, simplicité élégante et teintée d'archaïsme, doublée d'un attrait pour la quiétude et le retrait du monde que l'on nomme wabi. C'est à un voyage que nous convie ce livre : voyage dans des paysages de mousses, voyage intérieur autant que poétique dans les jardins du Japon, tant il est vrai que la langue japonaise donne aussi aux nuages, aux îles des jardins, à leurs lanternes de pierre comme aux mousses, ces noms qui enchanteront les lecteurs français.
39. Le jardin enchanté de Maria Hofker
Maria Hofker
4.33★ (41)

Proposé par @Isacom Maria Hofker s'est éteinte en 1999, à 97 ans. Jusqu'à sa mort, elle s'est ocupée de son jardin dans la banlieue d'Amsterdam et l'a peint dans ses carnets, aujourd'hui conservés par le Rijksmuseum et le Musée Teylers de Haarlem aux Pays Bas. Maria hofker tenait énormément à cette reconnaissance officielle. "Ainsi, mon jardin vivra-t-il toujours" répétait-elle inlassablement. Publié pour la première fois en 1988, "Le jardin enchanté de Maria Hofker" propose de redécouvrir ce lieu magique et clos, coupé du monde, à travers un regard à la fois botanique, artistique et humaniste.
40. Oreiller d'herbes
Natsume Soseki
3.87★ (975)

"Oreiller d'herbes" est singulier par son écriture, impressionniste, poétique, et par son projet même. Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art, sur l'acte de création. L'atmosphère subtile et poétique d'"Oreiller d'herbes" est admirablement rendue par les traducteurs.
41. Jours de printemps
Bashô Matsuo
4.33★ (5)

Que signifient donc "Jours d'hiver", ou "Jours de printemps" ? C'est tout simplement le fruit des exercices du groupe pendant l'hiver 1684 pour l'un, et pendant le printemps 1686 pour l'autre. Dans "Jours d'hiver", le verset initial de chacun des kasen évoque donc, comme il se doit, la saison de sa composition. De même dans "Jours de printemps", les trois kasen sont datés chacun d'un jour de la troisième lune. Mais selon les principes qui régissent les compositions collectives, un kasen doit parcourir les quatre saisons tour à tour. Car, depuis les temps lointains du Man.yôshû et du Kokinshû, rendre public un recueil qui eût compté uniquement des œuvres traitant d'une même saison, fussent-elles de qualité, eût été tenu pour la preuve d'une grossière ignorance de l'esprit même de la poésie, dont la conscience de l'éphémère, du "fluant", de l'inexorable fuite du temps, est la racine même.
42. Le jardin de sable
Patrick Gillet
4.17★ (8)

L’École Rinzai est l’une des trois écoles du bouddhisme Zen japonais : nous allons plonger dans ses mystères en suivant le moine jardinier Koseki. Ce livre est aussi une plaidoirie pour le sable : ressource non renouvelable. Au centre, trois pierres noires, dont une dressée. Autour, un peu de mousse, quelques bambous et un pin, des cercles de sable ratissé, blanc… Chaque jour, Koseki ratisse le jardin Zen d’un sanctuaire. Il mène une vie simple entre son activité et la méditation. Mais l’arrivée d’une jeune femme qui pratique l’ikebana, la Voie des fleurs, va changer les choses...
43. Le jardin de la mémoire
Lucienne Peiry
3.90★ (7)

En 1951, alors âgé de cinquante ans, Armand Schulthess rompt bruta­lement avec une existence bien ordonnée. Il quitte son emploi au Département fédéral de l’économie publique à Berne et s’exile, au sud de la Suisse, dans une châtaigneraie. Loin du monde extérieur, il mène une existence ascétique et s’attèle à la création de son œuvre. Il dispose des centaines de plaques de métal, suspendues aux branches ou accrochées aux troncs des arbres. Sur ces singuliers assemblages, faits de couvercles ou de fonds de boîtes de conserve, il consigne en cinq langues des bribes de savoirs, touchant à des sujets infiniment variés : astronomie, littérature, philosophie, cinéma, cybernétique, mathématiques, astrologie, cristallographie mais aussi physique nucléaire, mécanique, opéra, écritures chinoise et japonaise­, hiéroglyphes, problèmes de l’amour, cuisine, psychanalyse… Schulthess compose ainsi un saisissant “jardin encyclopédique”, qu’il ne cessera d’agrandir jusqu’à la fin de sa vie, et tient en parallèle des carnets­ remplis d’écrits, de collages et de compositions diverses. À sa mort, ses héritiers et les autorités détruisent son œuvre. Une partie de son travail sera toutefois conservée et fait aujourd’hui l’objet d’expositions. Ce livre propose d’entrer dans cette œuvre d’Art Brut méconnue et singulière, qui résonne aujourd’hui plus encore avec nos interrogations contem­poraines : exil intérieur, isolement, lien à la nature et à l’environnement...
44. Un jardin dans les Appalaches
Barbara Kingsolver
4.03★ (447)

Un manifeste écologique, par l’un des auteurs américains les plus influents. Best-seller aux États-Unis. Cette escapade dans un monde alimentaire effrayant pourrait bien vous conduire à changer vos habitudes. Aux États-Unis le mouvement Slow Food prend de l’ampleur et Barbara Kingsolver, romancière et femme de conviction, en est. Avec toute sa famille, elle a décidé d’agir et s’est lancée dans un combat écologique d’envergure. Nous sommes dans les Appalaches, dans le Kentucky précisément. Barbara, Steve et les deux filles Camille et Lily viennent d’arriver avec armes et bagages d’Arizona pour s’installer sur la ferme familiale. Leur projet : s’affranchir de l’alimentation industrielle bourrées de produits toxiques, surconsommatrice de pétrole et destructrice de l’environnement pour se nourrir exclusivement d’aliments faits maison ou produits dans la région. Loin d’être le début des privations, l’expérience retracée ici par Barbara (et ponctuée de commentaires, de recettes et de statistiques signés de sa fille aînée et de son époux) prouve qu’il est possible de se régaler à la campagne comme en ville de produits locaux de saison. Grande leçon de respect à l’égard d’une terre nourricière qui n’en peut plus tant elle est malmenée, Un jardin dans Les Appalaches reprend tous les thèmes évoqués lors du Grenelle de l’Environnement et participe d’une préoccupation très populaire comme en témoigne le succès du Cauchemar de Darwin ou de La part animale. Mais le ton de Barbara Kingsolver fait toute la différence. C’est avec pragmatisme, humour et poésie qu’elle raconte, mois après mois, cette aventure. C’est aussi en reprenant l’adage d’Harpagon, le personnage de Molière : « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. » Son invitation à la responsabilité est aussi un hymne à la vie et à la terre, malheureuse certes mais merveilleusement généreuse.
45. Jardin sous les paupières
Philippe Mathy
3.00★ (2)

Les arbres, les fleurs, les oiseaux… Mieux vaudrait sans doute écarter, d’un revers de plume, ces notions a priori poétiques. Non. Oser encore s’avancer vers ce lieu commun, ce lieu partagé : le jardin. Relever le défi de regarder encore, non comme le chasseur d’images qui braque son objectif pour enregistrer des clichés, mais comme l’errant qui chemine poches vides pour laisser place à la Visitation. En sept chapitres, septante jours qui tentent de donner raison à Goethe lorsqu’il écrivait : « L’acte le plus difficile est celui que l’on croit le plus simple : percevoir, d’un regard en éveil, les choses qui se présentent à nos yeux. » Expérimenter; recueillir un jardin sous les paupières.
46. Fleur de Neige
Lisa See
4.18★ (1720)

Proposé par @Magielivres Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes sœurs pour l'éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?
47. Brindille
Yves Montmartin
4.73★ (73)

Proposé par @Magielivres Marie est une petite fille qui est née prématurément. Elle parait si frêle, si fragile que son entourage l’appelle Brindille. Au rythme des saisons, avec ses amies Coccinelle, Neige et Vanille, elle nous raconte le monde qui l’entoure. Un regard plein d’innocence mais aussi de bon sens. Nous sommes en 1981 à la veille de l'élection de François Mitterrand.
48. Le langage secret des fleurs
Vanessa Diffenbaugh
4.07★ (317)

Proposé par @Magielivres Des azalées pour la passion, des roses rouges pour l'amour, du chèvrefeuille pour l'attachement... Ballottée depuis toujours de familles d'accueil en foyers, Victoria Jones est une écorchée vive que la vie n'a pas épargnée. Incapable d'exprimer ses sentiments à travers les mots, l'orpheline a appris à maîtriser le langage secret des fleurs, qui traduit parfaitement ses émotions extrêmes. A dix-huit ans, elle se retrouve à la rue et se réfugie dans un parc de San Francisco, où elle se crée un véritable jardin secret à partir de boutures volées au gré de ses errances. Sa rencontre avec Renata, une fleuriste, lui fait prendre conscience de son formidable pouvoir : celui d'aider les autres à communiquer leurs sentiments les plus profonds à travers des bouquets savamment composés. Pour la première fois, Victoria se sent à sa place. Il ne lui reste plus qu'à s'ouvrir au monde. Et à régler quelques comptes avec son passé..
49. Le muguet rouge
Christian Bobin
3.83★ (402)

Proposé par @Magielivres Mon père mort me montre deux brins de muguet rouge. Il me dit qu’un jeune homme là-bas, dans une montagne du Jura, a inventé ce muguet et envisage de le répandre sur le monde. Il m’invite à aller le voir. L’homme tient une auberge au bord d’un lac. J’y mange une omelette, bois un vin de paille. Quand je lui parle des fleurs, mon hôte me conduit au-dessus d’un pré en pente : des dizaines de muguets rouges fraîchement poussés s’apprêtent à incendier la plaine. Je reviens vers mon père, lui demande qui est cet homme. Il me répond que c’est une partie de sa famille dont il ne m’avait encore jamais parlé. Va les voir, me dit-il, apprends à les reconnaître. C. B.
50. Les fleurs du mal
Charles Baudelaire
4.13★ (71150)

Proposé par @MatthieuMouquet Romantiques par la mélancolie à l'ombre de laquelle ils s'épanouissent, parnassiens par leur culte du Beau et la rigueur de leur composition (ils sont dédiés à Théophile Gautier), ces poèmes illustrent la théorie des "correspondances" horizontales entre les éléments visibles et invisibles, qui sont comme de "longs échos qui de loin en loin se confondent" pour s'élever en correspondances verticales "ayant l'expansion des choses infinies". Exploration du matériau grouillant qu'est la vie, cette quête spirituelle conduit le poète, tiraillé entre Spleen et Idéal, à travers diverses expériences pour échapper à la dualité déchirante.
51. La Tulipe noire
Alexandre Dumas
3.67★ (1959)

Proposé par @MatthieuMouquet En 1672, Guillaume d'Orange prend le pouvoir en Hollande, profitant du massacre par le peuple des frères Jean et Corneille de Witt, accusés de tractations secrètes avec la France. Accusé à tort de trahison et condamné, le jeune Cornélius van Baerle (filleul de Corneille de Witt), continue de se livrer à sa passion des tulipes en essayant de créer une tulipe noire, dont la découverte sera récompensée par un prix de la société horticole de Harlem. Cet épisode tragique de la vie politique hollandaise sert de base à l'aventure de Cornélius, qui, depuis sa prison, va connaître deux histoires d'amour : l'une avec sa tulipe noire, supplantée petit à petit par celle avec Rosa, la fille de son geôlier. Extrêmement célèbre, ce remarquable ouvrage écrit en 1850 est considéré comme un récit à part dans l'œuvre de Dumas.
52. Le jardin de minuit
Edith
3.89★ (328)

Proposé par @Berni29 Été. Angleterre, XXe siècle. Tom Long est contraint de passer ses vacances chez son oncle et sa tante, car son frère a la rougeole. Ils habitent un appartement, situé dans un immeuble sur cour. L'ennui s'installe... Quand soudain, une nuit, un événement étrange se produit : l'horloge du hall sonne treize coups ! La cour a laissé place à un immense jardin... Tom s'y risque, il y devient invisible sauf aux yeux d'une petite fille de son âge, Hatty, vêtue d'une tenue du siècle dernier. Elle semble vivre dans un temps qui n'obéit pas aux lois chronologiques... Quel mystère se dissimule derrière ce bouleversement temporel ?...
53. Semiosis
Sue Burke
3.77★ (574)

Proposé par @Gatsbi Semiosis, ou le récit multi-générationnel de la colonisation d'une planète relativement hostile. 7 Chapitres, 7 générations successives avec chacune ses idéaux, ses défis et ses drames. Un fil rouge cependant : la présence d'une plante qui semble traverser les âges et les mémoires. Ensemble, plante et colons vont tisser une relation incroyable et fluctuante. Mais à qui profitera-t-elle ?
54. Eloge de la plante : Pour une nouvelle biologie
Francis Hallé
4.28★ (275)

Proposé par @Kawane A l'heure où les grands programmes d'étude du génome humain drainent la majeure partie des crédits de la biologie, où les biologistes, en somme, " se regardent le nombril ", un botaniste tente de rétablir un salutaire équilibre. À l'exact opposé d'une vision anthropocentrée recherchant une explication déterministe, voire mécaniste, du vivant, Francis Hallé propose ici d'élargir l'horizon de la biologie au monde végétal en mettant l'accent sur l'observation in situ et l'étude qualitative des plantes. " Belle et utile, discrète et autonome, silencieuse et d'une totale non-violence ", la plante serait-elle un modèle à suivre ? Au lecteur d'en juger, au terme d'un parcours plein de surprises éclairé par les dessins de l'auteur, et où l'animal, individu mobile de petit volume, à vie brève et dispersant l'énergie, est comparé à la plante, " être collectif " fixé, de grande surface externe, à vie très longue et concentrant l'énergie. De la forme à la fonction et de la cellule au génome, une merveilleuse leçon de biologie incitant à remettre d'urgence la plante à la place, primordiale, qui est la sienne.
55. Deux femmes et un jardin
Anne Guglielmetti
3.76★ (758)

Proposé par @lacerisaie Entre trois êtres qui semblent voués à la solitude, deux femmes que tout sépare - l'âge, le mode de vie, les expériences - et un jardin à l'abandon, un lien va se créer par-delà les mots, un lien salvateur pour tous les trois. Ce petit récit à la fois concret et suggestif nous entraîne dans le monde secret et délicat de ces affinités profondes, inexplicables, souvent indicibles, qui aident à grandir, à croître et à mûrir. Que l'on soit une femme simple et timide d'un certain âge, une adolescente rebelle ou un jardin livré aux mauvaises herbes, il suffit parfois d'une rencontre improbable pour retrouver le goût de la vie et poursuivre sa route. « Dans l'ombre grandissante, tournées vers un marronnier dont le faîte s'empourprait dans le crépuscule, nous nous tenions côte à côte sur la passerelle d'un navire qui avait, à notre insu, largué les amarres et entamé un voyage qui durerait plusieurs années, dure toujours... »
56. La péninsule aux 24 saisons
Mayumi Inaba
3.74★ (1178)

Proposé par @Nathalieferron Dans un paysage de mer et de falaises d'une beauté paisible, bien loin de Tôkyô, une femme en désaccord avec le monde entreprend la redécouverte d'elle-même et passe des jours heureux d'une grande douceur. En compagnie de son chat, elle fera durant douze mois l'apprentissage des vingt-quatre saisons d'une année japonaise. A la manière d'un jardinier observant scrupuleusement son almanach, elle se laisse purifier par le vent, prépare des confitures de fraises des bois, compose des haïkus dans l'attente des lucioles de l'été, sillonne la forêt, attentive aux présences invisibles, et regarde la neige danser. Dans ce hameau au bord du monde, l'entraide entre voisins prend toute sa valeur, les brassées de pousses de bambou déposées devant sa porte au moment de la récolte, et les visites chaleureuses à l'atelier du miel de son amie Kayoko. Vingt-quatre saisons, c'est le temps qu'il faut pour une renaissance, pour laisser se déployer un sensuel amour de la vie.
57. Brèves nouvelles de mon jardin
Hermann Hesse
3.96★ (41)

Proposé par @Fulmar Hermann Hesse a vécu près de la nature toute sa vie. Grand marcheur, il consignait par écrit, au retour de ses promenades, ses observations et ses expériences. Ces notes sont le terreau d'une partie importante de son œuvre et ont inspiré ses plus belles pages. Mais Hesse était également un jardinier passionné. Nul mieux que lui ne sait décrire l'éclosion de la végétation au printemps, le vol d'un papillon dans la langueur d'un après-midi d'été, le plaisir de brûler des feuilles en automne, la clarté d'un matin de gelée blanche. Les vingt deux textes que nous présentons ici - articles, essais, notes, passages du journal et de la correspondance de l'écrivain -, tous inédits en français, sont une introduction à l'un des aspects fondamentaux de sa pensée. Ils constituent également une merveilleuse initiation à l'art d'observer la nature.
58. Tout jardin est Eden
Marie Rouanet
3.75★ (15)

Proposé par @Fulmar « Les seules architectures capables d'élever l'âme jusqu au bonheur ou la contemplation sont celles qui mêlent l'angle droit et la courbe : l'église romane, le palais arabe, le jardin... »Une splendide méditation poétique sur les jardins et l'intense satisfaction qu'apporte la culture de ces petits royaumes où le temps, le silence sont ramenés à exacte mesure humaine.D'une écriture limpide, dense et lumineuse, Marie Rouanet ouvre pour nous le portillon de bois par lequel on pénètre dans l'étroit territoire du bonheur.
60. Images pour un jardin sans murs
Maurice Genevoix
4.36★ (13)

Proposé par @Fulmar "Toutes ces fleurs, tous ces faux-semblants m'auront d'emblée conduit vers trois jardins. Ce sont les miens. J'y veux retourner tour à tour ou les laisser venir à moi, abolissant le bureau citadin dont le grondement torrentueux des voitures fait sans trêve frissonner les vitres. "
61. Les Vrilles de la vigne
Sidonie-Gabrielle Colette
4.02★ (401)

Proposé par @Fulmar Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. C'est pour avoir manqué de périr, prisonnier de la vigne enroulée autour de lui tandis qu'il dormait, qu'il écoute désormais sa voix afin de rester en éveil. Lorsqu'en 1908 Colette publie ce recueil de textes brefs - dialogues de bêtes, évocations de la nature, méditations sur l'amour, la solitude, le passage du temps -, elle s'est séparée de Willy, son premier mari, définitivement résolue à imposer son indépendance d'artiste et de femme. " Je ne connais plus le somme heureux, mais je ne crains plus les vrilles de la vigne ", dit-elle. Et c'est bien en effet la voix libre et singulière d'un écrivain qui se fait entendre dans ces pages bouleversantes de poésie, de tendresse, de hardiesse aussi, où la romancière de Chéri et de La Vagabonde a réuni en bouquet les thèmes de toute son oeuvre.
62. Le domaine enchanté
Elizabeth Goudge
3.91★ (59)

Proposé par @Fulmar A la recherche d'une maison où elle pourra faire régner la paix dont sa famille a besoin après la tourmente de la guerre de 14-18, Lucilla, merveilleuse grand-mère, découvre le " domaine enchanté ", à Damerosehay, dans le Hampshire. Elle en fait un refuge pour elle-même, veuve d'un homme qu'elle n'aima jamais mais que par devoir elle refusa de quitter, et pour trois de ses petits-enfants, fruits de l'union malheureuse du fils de Lucilla, parti aux Indes, et de la jolie Nadine, établie à Londres. Le petit-fils préféré de l'aïeule, un artiste prénommé David, vit lui aussi dans la capitale. Un jour où il rend visite à sa grand-mère, il lui avoue être tombé amoureux de Nadine. Lucilla est horrifiée par cette nouvelle qui risque de nuire à la réputation de la famille comme à son harmonie. Elle décide d'inviter David et Nadine à passer l'été avec eux dans le " domaine enchanté ", espérant que la quiétude qui règne en ces lieux leur fera choisir l'ordre plutôt que la passion...
63. L'amour au jardin
Jean-Pierre Otte
3.84★ (52)

Proposé par @Fulmar Il y a l'amour à la plage et l'amour au jardin. Le visible et le discret. Ce que l'on sait des plaisirs humains et que l'on ignore totalement des habitants minuscules, pourtant si proches, qui réinventent l'ardeur et le désir à l'ombre de nos fleurs. Comparé à Giono, Jean-Pierre Otte se fait, à l'échelle d'un jardin, l'interprète d'un monde caché, violemment érotique, où chaque végétal, chaque insecte fragile est le héros d'une aventure où le plus habile, le plus inventif, le plus délicat gagnera le paradis sur terre et pourra, comme le bourdon, se glisser dans l'étui fragile d'une rose...
64. Dialogue avec mon jardinier
Henri Cueco
3.65★ (198)

Proposé par @Oli2020 L’un, dans le jardin, ramasse des noix, cultive des patates, fauche l’herbe. L’autre, dans l’atelier, dessine des noix, des patates, de l’herbe. Après le travail, ils parlent (ils disent « batailler »). L’un est le patron, l’autre l’employé. Mais ils sont pays et tous deux s’interrogent sur le beau (« Ah ! une belle salade ! – Ah ! un beau tableau ! – Dis, c’est quoi, pour toi, une belle salade ? »). Au début, ils s’apprennent : le contact est un peu laborieux, et puis ça vient tout seul. Un sujet en amène un autre : les carottes, la vie, les citrouilles, la mort, les poireaux, la jalousie, les haricots, l’art, les petits pois, la maladie, les groseilliers, les voyages. Ils cultivent leur jardin, au propre et au figuré. Le lecteur grappille un légume ou un fruit défendu à chaque page.
65. Changer l'eau des fleurs
Valérie Perrin
4.39★ (29762)

Proposé par @Oli2020 Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires, se révèlent lumineuses. Après l'émotion et le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin nous fait partager l'histoire intense d'une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur. Avec ce talent si rare de rendre l'ordinaire exceptionnel, Valérie Perrin crée autour de cette fée du quotidien un monde plein de poésie et d'humanité. Un hymne au merveilleux des choses simples.
66. Toutes les couleurs de la nuit
Karine Lambert
3.86★ (314)

Proposé par @Oli2020 Le diagnostic est irrévocable. D’ici trois semaines, Vincent aura perdu la vue. Confronté à son destin, ce prof de tennis de trente-cinq ans qui avait tout pour être heureux expérimente le déni, la colère et le désespoir. Comment se préparer à vivre dans l’obscurité ? Sur qui compter ? Alors que le monde s’éteint petit à petit autour de lui et que chaque minute devient un parcours d’obstacles, il se réfugie à la campagne où il renoue avec ses souvenirs d’enfance. Les mains plongées dans la terre, Vincent se connecte à ses sens, à l’instant présent et aux autres. Il tente de gagner le match de sa nouvelle vie. C’est l’histoire lumineuse d’une renaissance, d’une transmission familiale et d’un amour hors normes. Une immersion sensorielle dans un univers méconnu.
67. Un arbre, un jour...
Karine Lambert
3.70★ (422)

Proposé par @Oli2020 "Du haut de mes trente-deux mètres, je les regarde vivre sur la place du village. Depuis cent trois ans, je partage leurs nuits et leurs jours, j'effeuille leurs amours et parfois j'envie leurs cris de joie." En ce matin de printemps, un avis d'abattage est cloué sur le platane centenaire qui ombrage ce village de Provence. Entraînés par un petit garçon effronté, sept habitants s'unissent pour découvrir qui souhaite la mort du géant. Ensemble, ils combattent cette sentence absurde, tandis que l'arbre les observe et vibre avec humour et philosophie au rythme de leurs émotions et de leurs conflits. Qui l'emportera ? le pouvoir ou la solidarité ? Aux premiers jours de l'été, Clément, Suzanne, Fanny et les autres ne seront plus les mêmes.
68. Mes forêts
Hélène Dorion
4.05★ (275)

Proposé par @Rhapsodie Se balader dans les forêts d'Hélène Dorion, ses forêts à elle comme l'indique le possessif, c'est, comme lors de promenades sylvestres, recueillir de petits trésors, quelques vestiges du passé, des images majestueuses, des odeurs d'humus et de sous-bois, des jeux de lumière, le souffle du vent entre les troncs, des sensations fugitives à la fois inquiétantes, imposantes et féériques, pour en revenir transformé.e et ressourcé.e. Un livre dans lequel chaque vers vient explorer votre intérieur pour mieux faire jaillir votre regard vers l'univers. Les forêts d'Hélène Dorion se veulent fusion de ce lieu si particulier et du corps, osmose et harmonie entre forêts naturelles et forêts intérieures, racines et branches entrelacées. Les forêts creusent Parfois une clairière Au-dedans de soi Hélène Dorion décline tous les dégradés des couleurs de la forêt depuis les bruns sombres jusqu'au vert tendre. Dégradés des émotions et sentiments poussés alors à leur paroxysme dans ce décor qui invite à la méditation et au retour sur soi. Tout un champ de colonnes Effleure les nuages Lentes cicatrices Dans la bouche de l'hiver Un visage d'épines insoumises Les forêts entendent Nos rêves et nos désenchantements Dans une écriture sensorielle et pure, Hélène Dorion nous touche, nous effleure, nous bruisse, nous craque, nous épine, nous érafle, nous hulule, nous craquelle, nous piétine, nous hurle entre racines et nuages, en captant le furtif, l'indicible, l'insondable…
69. Le jardin des utopies : L'art de cultiver son univers
Adrien Lagnier
4.62★ (21)

A la découverte du Jardin des utopies d'Adrien Lagnier, qui nous invite à cultiver notre jardin en explorant l’espace intime qu’il a à nous offrir. Un guide pour explorer des voies de résilience et déployer son imaginaire. C’est au cœur d’une forêt bretonne qu’Adrien Lagnier a planté le décor de ses rêves : le Jardin des Utopies. Animé par le désir d’explorer une voie de résilience où la nature retrouverait toute sa place, ce créateur fantaisiste a quitté sa vie d’urbain pour imaginer son petit coin de paradis. Potager, verger « multi-étagé », poulailler, vannerie vivante, constructions utopiques… Il a conçu cet espace unique comme un lieu de contemplation et de rêverie où esthétisme cohabite avec abondance nourricière et diversité végétale. Il nous invite à tourner les pages de cet univers artistique coloré pour développer notre imaginaire et bâtir notre propre utopie. - Un guide ludique et vivant : pour une petite ou une grande surface, tout ce qu’il faut savoir pour organiser et optimiser son jardin, développer son aspect sensoriel et y inviter la biodiversité (installation d’un potager fertile ou d’une mare, construction d’un poulailler, production de plants, reproduction des végétaux, apprentissage de la greffe…). - Des créations originales et féeriques : des tutos, des dessins et des pas-à-pas pour créer des portes rondes tressées, des arches et des haies en osier, un tunnel végétal, des tableaux glaçons… des constructions esthétiques et étonnantes qui mettent en scène le paysage et poétisent le jardin. - Une plongée drôle et poétique dans l’univers intime du jardin : une odyssée « jardinesque » richement illustrée qui dévoile tour à tour le subtil langage végétal des plantes bio-indicatrices, la vie secrète du sol et de ses étranges habitants, la sexualité étonnante et débridée des plantes à fleurs, jusqu’aux petites machinations à l’œuvre dans nos jardins. Pour ne pas s’arrêter de rêver, cultivons notre jardin !
70. Dans le jardin d'un hôtel
Gabriel Josipovici
3.50★ (12)

Extrait de la critique de @Pyrouette : L’histoire d’une rencontre entre un homme romantique et une femme entourée de mystère. Ben est en vacances avec sa compagne Sandra, dans un hôtel des Dolomites, quand il remarque Lily. Elle est seule, belle et attirante. Sandra, sa compagne, ne voulait pas vraiment de ses vacances, elle subit et Ben supporte sa mauvaise humeur.
71. La Maubrairie
Stéphane Marie
4.00★ (12)

Les célèbres jardins de Stéphane Marie de Silence, ça pousse !, au coeur du bocage normand. L’action se situe sur la presqu’île du Cotentin, d’où Stéphane Marie est originaire. De son enfance, il a conservé la mémoire des gestes qui ont façonné le paysage du bocage. Il s’en est inspiré pour concevoir ses jardins tout en donnant libre cours à son imagination, nourrie par ses années de décorateur pour le théâtre. Stéphane Marie nous ouvre les portes de ses différents jardins, une visite privée qui met en lumière le dialogue entre jardin et paysage. La conscience qu’il a du bocage lui permet de nous montrer qu’un jardin ne peut s’exprimer de la plus belle des manières que s’il s’accorde au paysage qui l’entoure. Cet engagement anime Stéphane Marie depuis une trentaine d’années, en particulier depuis les débuts de l’émission Silence, ça pousse ! sur France 5. Pénétrer dans les jardins de La Maubrairie, insérés dans le bocage normand, c’est découvrir le rôle des haies plantées sur les talus, celui des fossés où l’eau circule, la richesse de la flore et de la faune, c’est une promenade poétique au coeur d’un jardin manifeste.
72. L'homme qui plantait des arbres
Jean Giono
4.28★ (3787)

Proposé par @Fulmar En 1953, le magazine américain Thé Reader's Digest demanda à Giono d'écrire quelques pages pour la rubrique bien connue "Le personnage le plus extraordinaire que j'aie jamais rencontré ". Quelques jours plus tard, le texte tapé à la machine, était expédié, et la réponse ne se faisait pas attendre : réponse satisfaite et chaleureuse, c'était tout à fait ce qui convenait. Quelques semaines passèrent, et un beau jour Giono descendit de son bureau. Son visage reflétait la stupéfaction. Il venait de recevoir une deuxième lettre du Reader's Digest, d'un ton bien différent de la première : on l'y traitait d'imposteur... Giono trouvait la situation cocasse, mais ce qui prédominait en lui à l'époque, c'est la surprise qu'il puisse exister des gens assez sots pour demander à un écrivain, donc inventeur professionnel, quel était le personnage le plus extraordinaire qu'il ait rencontré, et pour ne pas comprendre que ce personnage était forcément sorti de son imagination...
73. Mon jardin sauvage
Meir Shalev
4.55★ (39)

Proposé par @Fulmar Au coeur de la vallée de Jezréel, dans le nord d'Israël, Meir Shalev cultive son jardin bien-aimé. De sa plume, il donne vie à cette parcelle de terre, évoque les couleurs, les parfums et les sons qui la peuplent, au rythme des saisons qui défilent. Il décrit les paysages, mais converse aussi avec les vrais propriétaires du lieu: oiseaux, hérissons et autres amis. Dans cette collection d'impressions sur son jardin sauvage, l'amour de ce jardinier passionné pour son terrain qu'il connait tous les recoins transparait à chaque ligne. Tout en distillant avec humour anecdotes et conseils, Meir Shalev invite à une méditation sur ce que la nature peut nous apprendre de nous-même.
74. Voyages dans mon jardin
Nicolas Jolivot
4.54★ (83)

Proposé par @Fulmar "L'envie plus sédentaire se substituait chez moi à celle d’aller par monts et par vaux. En effet, je ne prêtais plus attention à mon proche environnement depuis trop longtemps. Je me fis alors à l’idée de fréquenter mon jardin presque chaque heure de chaque jour, comme une longue expédition qui durerait deux ans. D’où résulte ce carnet d’émerveillements." – N.J. Traçant le portrait de son jardin et de tout ce qui l’habite, vivant ou souvenirs, Nicolas Jolivot fait glisser le lecteur dans une boucle du temps. Remontant en 1821, aux origines d’un lopin de terre à peine délimité et au plus loin d’une mémoire familiale, l’auteur déroule en parallèle une année de vie et d’activités en ces lieux façonnés par le mouvement perpétuel de la nature et l’esprit de ceux qui y ont vécu.
75. Voyage autour de mon jardin
Alphonse Karr
4.29★ (33)

Proposé par @Fulmar Grâce au succès de son roman Sous les tilleuls Alphonse Karr entre au Figaro et devient journaliste tout en se consacrant à la vie politique. La publication de sa revue satirique : Les Guêpes le consacre dans la vie littéraire de l'époque. Publié en 1845 Son Voyage autour de mon jardin nous le montre également passionné de botanique et son nom restera pour la nomination de plantes.
76. Le pommier
Daphné Du Maurier
4.03★ (28)

Une nouvelle un peu triste je dois dire. Elle traite du deuil. Un homme a sa femme qui décède et voit du jour au lendemain un pommier dont la silhouette ressemble à sa défunte épouse renaître à la vie. Là on voit tout ce qu'il n'aimait pas chez sa femme, de longues années de mariage qui ont épuisé le couple. Et il retransmet toute sa haine envers ce pommier qui finira par le tuer. C'est une espèce de mécanique du deuil qu'on voit se dérouler là. L'homme refuse petit à petit à refaire sa vie, il reste emmuré dans son quotidien. Et l'on s'aperçoit au fur et à mesure que tous ces détails qui pouvaient l'exaspérer chez sa femme étaient des qualités envers les autres. Ces deux là s'empêchaient de vivre mais vivaient ensemble. Et ils restent liés à travers cet arbre qui va s'échiner à le tuer : par le bois, par les fruits... Il l'isole de plus en plus et finira par l'assassiner. C'est un peu l'esprit de sa femme. Cette nouvelle est terrifiante en soit. Car la haine, les regrets, les reproches restent après la mort. Puisse jamais rencontrer cela un jour !
77. Minuit dans le jardin du bien et du mal
John Berendt
3.83★ (275)

Proposé par @Aléatoire. Savannah, Géorgie, une ville orgueilleusement repliée sur elle-même depuis des siècles, dernier vestige du vieux Sud. John Berendt, un journaliste new-yorkais, y débarque un jour par hasard. Littéralement envoûté par l'élégance mystérieuse de la cité, il décide de partir à sa découverte, au gré de sa seule curiosité et du hasard des rencontres. Pendant huit ans, il y vit par intermittence, analysant, décortiquant la société savannahienne avec une minutie digne d'un entomologiste. Il va être le témoin d'événements extraordinaires et rencontrer des personnages extravagants : un vieux Noir, qui s'obstine à promener un chien mort depuis vingt ans ; un biologiste névropathe qui menace d'empoissonner la ville entière et traîne des mouches en laisse ; un sublime travesti noir prénommé Chablis ; une femme, médecin vaudou qui se livre à d'étranges pratiques la nuit dans les cimetières ; un richissime antiquaire, meurtrier de l'un de ses amants, dont l'incroyable procès-fleuve va déchaîner les passions... Tout à la fois romancier, sociologue, guide et enquêteur, John Berendt signe là, avec une maîtrise et un humour étourdissants, une première oeuvre irrésistible.
78. À l'est d'Éden
John Steinbeck
4.49★ (10116)

Proposé par @Aléatoire Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam, épris de calme. Charles, son demi-frère, dur et violent, Cathy, la femme d'Adam, un monstre camouflé derrière sa beauté, ses enfants les jumeaux Caleb et Aaron. En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord. Pour cette œuvre généreuse et attachante, John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature.
79. Le jardin d'acclimatation
Yves Navarre
3.72★ (352)

Proposé par @Aléatoire. C'est l'histoire d'un homme jeune qui doit souffler ses quarante bougies. Il ne peut pas le faire. Il ne sait même plus souffler devant lui." Pour Bertrand Prouillan la vie s'est figée un certain 9 juillet, jour de ses vingt ans, au retour d'un séjour à Barcelone où son père a fait pratiquer sur lui une lobotomie. Ainsi Henri Prouillan a-t-il pu, sans crainte de scandale, accéder pendant dix-sept mois à la fonction de Ministre dans le gouvernement du moment. Vingt ans plus tard, la famille a éclaté, chacun a fait sa vie en tentant d'oublier son rôle dans le drame. Mais, en ce jour anniversaire, l'heure des comptes avec le Père aurait-elle enfin sonné ? Couronné par le prix Goncourt en 1980, Le jardin d'acclimatation est sans conteste l'une des œuvres majeures de la littérature française du XXe siècle.
80. Le Jardin des Finzi-Contini
Giorgio Bassani
4.07★ (972)

Proposé par @Aléatoire Comme dans Les lunettes d'or et autres histoires de Ferrare, c'est encore de la société provinciale italienne que Giorgio Bassani nous donne, autour d'une énigmatique figure de jeune fille, un tableau minutieux et concret, mais en même temps voilé de brume. Quand le livre s'achève, tout a été dit. Cependant, pour le lecteur comme pour le narrateur, se posent des questions sans réponse, et l'on se rend compte que c'est une visite au royaume des morts que l'on vient de faire; la mélancolie vient assombrir le décor d'un passé irrémédiablement perdu. le Jardin des Finzi-Contini est un roman singulièrement envoûtant, car c'est surtout celui des relations humaines complexes qui finalement demeurent en suspens : celles qui lient le narrateur à l'insaisissable Micol, celle-ci à son frère Alberto, l'amitié trouble d'Alberto pour le Milanais Malnate, ou celle difficile du protagoniste pour ces deux jeunes gens. Et tout autour d'eux, il y a , extraordinairement vivant, le microcosme de la Ferrare bassanienne, dont se détache, aristocratique et solitaire, la famille Finzi-Contini, séparée du monde par les murs de son immense jardin planté d'essences rares. L'assaut des discriminations raciales et des persécutions, dont on voit lentement se resserrer l'étau, semble un instant devoir combler le fossé qui s'ouvre entre elle et ses compagnons de malheur, mais il ne fait en réalité que le creuser davantage ; comme si , depuis toujours, les Finzi-Contini avaient attendu ce tragique signe d'élection, comme si tout leur orgueil n'avait été que celui de s'acheminer, les yeux grands ouverts, tête haute, vers le brasier qui réduit en cendres une époque. Et finalement, vue à travers la poésie de Bassani, la communauté israélite de Ferrare devient le symbole de la société humaine.
81. Le Bureau des jardins et des étangs
Didier Decoin
3.84★ (1094)

Proposé par @Berni29 Nous voici ici plongés dans un monde fait de rites et d'extrêmes convenances. Ici c'est un petit village de l'Empire du Japon, nous sommes au XIIe siècle. Nous faisons connaissance avec un couple, Katsuro et son épouse Amakusa Miyuki. Katsuro est réputé pour savoir pêcher les plus belles carpes destinées à l'Empereur. Katsuro se noie et sa veuve est désignée pour continuer à livrer les carpes sacrées à l'Empereur. Dès lors, elle va entreprendre ce long voyage portant sur ses épaules fragiles la palanche qui supporte les deux nasses dans lesquelles sont réparties les huit carpes destinées au Directeur du Bureau des Jardins et des Étangs. Amakusa Miyuki est cette femme qui prend le relais. Il y a ici déjà, dans ce récit initiatique, une belle histoire de transmission. La question est posée : arrivera-t-elle au bout de ce long chemin semé d'embûches ?
82. Liber Rosae : Le livre des roses
Philippe Séguy
4.00★ (19)

Proposé par @Aquilon62 (...) d'où vient cette rose, fleur de tous les superlatifs, fleur de bien des inspirations et pas seulement celle que l'on prend pour en respirer son parfum. Philippe Séguy nous livre ici un magnifique ouvrage qui en retrace les origines, sous forme d'un roman historique des plus réussi. Les pages s'effeuillent (ses feuilles) tels des pétales au toucher délicats et d'éclats, les mots s'enroulent en corolle pour former un bouquet cohérent et des plus resplendissant Car toute la difficulté du roman historique réside dans ce subtil mélange pour créer une essence à nulle autre pareille, qui vous emporte en des temps immémoriaux. Avec des personnages attachants, des rebondissements cohérents le tout en nous faisant plonger en apnée dans la période. Celui-ci nous raconte ces temps qui ont vu la rose arriver de l'Orient dans nos contrées. Ce livre se lit comme on effeuillerait une rose pour en extraire sa divine essence... Premier pétale, premières effluves : odeur d'iode en pleine Mer méditerranée en 1240, un navire revient des croisades, à son bord Gatien de Mortery qui a quitté Saint-Jean-d’Acre. Le bruit des vagues couvert par celui des armes qui résonnent dans son esprit. Le toucher rugueux du parapet.... Deuxième pétale, deuxièmes effluves : des souvenirs de Syrie, le jour de cette audience accordée par Malik al-Salih au comte de Champagne, quand les portes du jardin s'étaient ouvertes "Le comte de Champagne avait accompagné le sultan et, derrière eux, se mêlaient musulmans et chrétiens. Protégée par des espaliers, annoncée par son parfum, entourée de fontaines, apparut une roseraie. En son centre un kiosque, léger, percé de cinq fenêtres, se posait comme un pétale. Le cœur battant des jardins célébrait à chaque heure la fleur suprême. Domptée, la nature s’organisait sur trois étages et celui consacré aux fleurs occupait le centre d’une centaine de pieds. Encerclés d’orangers et de citronniers, de figuiers, eux-mêmes surplombés par des palmiers, apparaissaient hibiscus, jasmins, daturas, œillets, souvent venus de Perse ou de Chine. Au centre, des dizaines et des dizaines de rosiers, exclusivement blancs et rouges, s’organisaient selon une figure semblant dessinée à l’aquarelle. Les teintes de crème de lait, de blanc rosé et d’ivoire se mêlaient à l’écarlate puissant, au pourpre intense, et chaque couleur ricochait sur l’autre. Les boutons ronds, légèrement crispés, patientaient avant l’éclosion. Les pétales des roses, gaufrés, bouillonnés parfois, crépus, semblaient s’effondrer au moindre souffle." parfum des roses, senteurs d'épices, toucher délicat sur ces fleurs délicates, le bruit de l'eau qui ruisselle dans le jardin, le soleil qui amplifié les fragrances... Troisième pétale, troisièmes effluves : les mots délicats de Morjiane El Saadawi née à Homs au nord de Damas qui viennent ponctuer l'ouvrage de manière régulière apportant douceur de ses réflexions, suavité de ses pensées, délicatesse de ses gestes, simplicité de ses observations : "Je vis maintenant dans ce pays que l’on appelle la France et qui est froid, à Mortery, sur les terres du seigneur Gatien et du seigneur Thibaut. Je sais l’art des jardins. Je sais soigner et je cultive des roses. Je sais les dessiner aussi. Pétale après pétale, avec leurs feuilles et leurs tiges droites. Je veux consigner ce que je fais, tout inscrire ici, mes progrès comme mes peines et à ceux qui se demanderaient pourquoi je le fais, je répondrais que mes conseils et mes efforts peuvent servir à d’autres pour qui les roses représentent plus que l’or jaune. J’ai demandé de l’encre et du papier à celui qui m’a ramenée ici. Il a paru étonné, il n’a rien dit et il a ouvert un coffre, puis un rouleau de cuir, déroulé plusieurs feuilles et il a ajouté : Quand il n’y en aura plus, tu me le diras." Quatrième pétale, quatrièmes effluves : l'odeur de la suspicion dans la région de Provins, la jalousie malodorante, provoquant les silences de Morjiane contrebalancée par un Gatien pour qui "L’infiniment petit devenait précieux à ce gaillard qui portait du fer et du cuir. Un monde entier s’ouvrait à lui, avec ses rites patients, son goût de l’imprévu, sa persévérance et l’attente indispensable. Rien jamais ne devait être brusqué ou trop espéré, ou trop redouté. Sur cet apprentissage nécessaire allait s’exercer sa vie." Cinquième pétale, cinquièmes effluves : toujours cette douceur de Morjiane, " Gatien m’a demandé pourquoi j’avais créé quatre carrés. Sa question d’homme m’a fait sourire et je lui ai répondu qu’au paradis il y avait quatre fleuves. Le premier était d’eau, l’autre était de lait, le troisième de vin et le dernier de miel. J’en ai dessiné le plan devant lui, lui permettant de mieux voir. Il a souri comme il le fait quand il sourit, c’est-à-dire que ses yeux restent tristes et il a murmuré : Tu connais le paradis ? Je n’ai pas répondu et j’ai compris qu’il avait eu peur de m’avoir blessée." Sixième pétale, sixièmes e
83. Le parfum de la tubéreuse
Élise Turcotte
3.62★ (43)

Professeure de littérature dans un collège de Montréal, Irène retourne enseigner après un long congé de maladie. Le désir de faire voir à ses étudiants le pouvoir de résistance qu’exerce la poésie est toujours là. Et ni un contexte politique assez sombre, ni Théa, sa perfide alliée, ni même la mort n’arrivent à l’éteindre. C’est qu’à l’horizon le printemps rougit, et bientôt l’engagement d’Irène dans la révolte grandissante la forcera à renoncer à son travail. Mais ce n’est pas fini pour elle, car la voici ensuite obligée de donner ses leçons devant une bien étrange assemblée. Avec cette fable où les sucs vénéneux se mêlent aux parfums les plus enivrants, Élise Turcotte signe un envoûtant plaidoyer pour la littérature qui est une arme contre le vacarme des lâches.
84. Le roitelet
Jean-François Beauchemin
4.19★ (944)

Proposé par @PetiteBichette Un récit de presque rien… une histoire de jardins qu'on soigne et qu'on arrose… Ce livre est à l'image de sa couverture. D'un bel et élégant vert tendre. Vert comme la nature qui sertit les pensées de l'auteur. Vert comme l'espoir malgré la maladie. Vert comme le ciel en fin d'après-midi avant la tombée du soir et son dégradé de rose virant au rouge. Vert comme la vie qui vient. Et Tendre, très tendre, comme la bienveillance et la pudeur qui remplissent ces pages. Sans oublier ce dessin, celle d'un oiseau, d'un roitelet. Cet oiseau délicat dont le dessus de la tête est éclaboussé d'une tache jaune un peu comme le frère de l'auteur dont il est question dans le livre, avec « ses cheveux courts aux vifs reflets mordorés ». « Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères, pourrait-on dire ». Nous avons l'impression qu'il chute cet oiseau. Et pour cause. le frère souffre de schizophrénie depuis l'adolescence. Cette maladie est centrale dans ces pages mais non pas pour en fournir un examen clinique mais juste pour raconter la vie comme elle est, pour noter des pensées journalières sur la façon dont la vie s'adapte, accepte, accueille, aime ce frère singulier. Pour montrer que la poésie jaillit précisément de la relation avec l'autre lorsqu'il est différent. Pour noter et garder précisément les souvenirs d'enfance de cette fratrie. « le mot schizophrénie, formé à partir du grec skhizein (fendre) et phrên (esprit), ne pourrait mieux illustrer le coup de hache qui un jour a fait voler en éclats l'existence de mon frère, et ouvert en lui une brèche impossible à refermer. Je tente comme je peux de me glisser avec lui dans cette ouverture, mais n'y parviens jamais qu'à moitié : les épaisses ténèbres que j'y rencontre m'empêchent de me mouvoir librement, et me forcent à rebrousser chemin. » Jean-François Beauchemin mène une vie paisible à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et le chat Lennon. Pour cet écrivain parvenu à l'aube de la vieillesse, l'essentiel n'est plus tant dans ses actions que dans sa façon d'habiter le Monde, de parcourir amoureusement la nature en étant attentif au moindre bruit, aux odeurs, aux couleurs, d'entrer en relation avec ses animaux, ses voisins et ses proches. Il ressent profondément la nécessité de l'amour et de la bienveillance alors qu'il s'allège du superflu au fur et à mesure des années qui passent. La relation étroite avec ce frère dont il s'occupe très souvent est marquée à la fois du sceau de l'inquiétude mais aussi de la tendresse et de l'amour. Ce récit est à la fois d'une grande pudeur mais également d'une véritable franchise. L'empathie remarquable de l'écrivain permet au récit d'atteindre une sagesse et une réflexion philosophique, le tout magnifié par une poésie naturaliste très touchante. « Certains soirs, après sa journée de travail à la pépinière, lorsqu'il préfère l'ombre fraîche de notre jardin à l'austère désordre de son appartement, nous nous asseyons sur le petit banc et observons ensemble le ciel lentement pivoter. Et je sens se réinstaller entre nous une secrète connivence, le sentiment tragique de la déchirante douceur du monde ».
85. Le Jardinier de l'Eden
Clarissa Pinkola Estés
4.07★ (139)

Enfant adopté par une famille d'immigrés hongrois, Clarissa Pinkola-Estés voit arriver un personnage inoubliable : l'oncle Zovar rescapé de la Seconde Guerre mondiale et des camps nazis. D'emblée, une complicité les unit autour de leur commune passion pour les histoires et les contes. Il aime à lui parler de la terre, lui explique les cycles secrets de la vie à travers l'histoire du sapin de Noël, qui, brûle, apporte chaleur et renouveau. Un livre de sagesse et de communion avec la nature, fondé sur la conviction que l'Eden est en chacun de nous.
86. L'empreinte de toute chose
Elizabeth Gilbert
3.94★ (649)

Proposé par @verocl Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique. En grandissant, elle se passionne pour les mousses puis pour Ambrose Pike, illustrateur de génie. Comme elle, il cherche à percer les secrets du monde qui l'entoure mais, à la logique scientifique d'Alma, il préfère une pensée ésotérique ; un fossé qui les éloignera inexorablement mais poussera enfin Alma à partir à son tour à la découverte du vaste monde. Alors que les terra incognita s'amenuisent de jour en jour, Alma explore les continents, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Des bas-fonds de Londres en passant par Philadelphie, Tahiti ou les cimes des Andes, Elizabeth Gilbert nous raconte le siècle kaléidoscopique qui voit jaillir l'esprit des Lumières. Sa plume est vive, insolente, savante et non dénuée de romantisme: à l'image de son héroïne. Alma, dotée d'une soif d'apprendre sans pareille, explore ce monde, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Ce roman est aussi un gigantesque herbier des types humains : la candide ingéniosité d'Alma, l'impétuosité de son père Henry, la froide sainteté de sa soeur Prudence, la douce folie d'Ambrose, la rigueur de sa confidente Hanneke de Groot, la frivolité fantaisiste de son amie Retta, la calme profondeur du révérend Welles... L'écriture à la fois luxuriante, raffinée et piquante d'Elizabeth Gilbert semble donner vie à tous ces personnages qui racontent un siècle où l'esprit des Lumières permet l'éclosion d'idées nouvelles.
87. Le jardin du repos
Pa Kin
3.78★ (147)

Proposé par @NathalieFerron Ayant accepté l'invitation de son ancien condisciple Yao à résider dans le pavillon du jardin du repos de sa propriété, un écrivain renommé, mais pauvre, découvre peu à peu, sous l'apparente entente harmonieuse de ses hôtes, leurs difficultés, leurs souffrances et, même, le secret déchirant d'un enfant. Le Jardin du repos est un roman où, sur un fond de poétique tristesse, se mêlent fraîcheur et tendresse. Le grand écrivain chinois Pa Kin nous présente l'étude d'une famille fortunée mais décadente, avec son petit monde de serviteurs et, une fois de plus, il nous laisse entrevoir son amour des humbles.
88. Les fleurs noires de Santa Maria
Hernán Rivera Letelier
4.08★ (73)

En 1907, de grandes grèves éclatent dans les mines de nitrate du désert d'Atacama, les mineurs entreprennent une grande marche à travers le désert en direction de la petite ville de Santa María de Iquique, où ils pensent négocier. Leurs familles les accompagnent. Hernán Rivera Letelier aussi avec ces personnages dont il a le secret: Olegario le mineur amoureux de l'image féminine qui figure sur son paquet de cigarettes, Gregoria l'énergique veuve au grand cœur, Idilio l'amoureux du vent constructeur de cerfs-volants et la jeune Liria María. Tous ces protagonistes pleins de force et d'innocence traversent le désert et sont inexorablement entraînés vers le dénouement tragique et réel qui verra plus de trois mille d'entre eux impitoyablement massacrés à la mitrailleuse. Hernán Rivera Letelier mêle épopée sociale et vies romanesques dans un récit à plusieurs voix magnifique et poignant. Amitiés, conflits, solidarité et amours en sont la trame. Il complète ici le cycle romanesque de cet univers prodigieux que fut le monde des mines d'Atacama, qu'il chante dans une écriture rude et magique qui n'appartient qu'à lui.
89. Les jardins romains
Pierre Grimal
4.75★ (6)

Lorsque ce livre parut, il y a environ quarante ans, on pouvait penser que l'étude des jardins romains ne serait jamais que marginale, par rapport à l'histoire sérieuse ". Depuis lors, le développement " scientifique " de l'archéologie a changé les perspectives, en privilégiant le quotidien, aux dépens des événements notables: le pas des Césars ne s'est pas imprimé plus profondément que celui du plus humble des esclaves. Mais retrouver les marques laissées par chaque jour est-il une fin en soi? N'est-ce pas plutôt un moyen de pénétrer plus avant que naguère dans la sensibilité, les images, la vie profonde de ces Romains, qui restent fascinants, en dépit des idées toutes faites et des sottises dont on encombre leur mémoire? Et, comme nous sommes leurs héritiers, de mille manières, n'est-ce pas une façon de nous rendre intelligibles à nous-mêmes?Lieu de l'art, du rêve, du plaisir, le jardin est à la fois poésie et philosophie; il est aussi un point d'équilibre entre l'artifice et la nature, un produit de la société et un ermitage de solitude. Il est remarquable que ce soient les Romains qui aient développé, perfectionné cet art, et nous l'aient transmis. Peut-on comprendre Louis XIV sans Versailles, J.-J. Rousseau sans Ermenonville? Pas plus que Rome sans ses villas, ses parcs et les péristyles de Pompéi."
90. Le jardin féérique : De Cicely Mary Barker
Cicely Mary Barker
4.36★ (46)

Proposé par Onee. Une fée (ou un elfe) pour chaque fleur, une illustration pour chaque fée (ou elfe), un poème pour chaque illustration : "La fée des scabieuses Pelotes d'épingles vaporeuses, pour dames ou fées industrieuses, Ballerines parées pour la danse, Mes fleurs sur leurs tiges se balancent. Elles saluent bien bas, avec espièglerie, Les papillons volant dans les vertes prairies." L'indispensable pour rêvasser de sensations oubliées, baguenauder dans les prairies oniriques, se laisser toucher par la grâce et la magie d'une nature merveilleuse, bienveillante et féérique.
91. Le jardinier de Versailles
Alain Baraton
3.44★ (121)

Proposé par @Kawane Ce livre est le premier jamais écrit par un jardinier de Versailles. Alain Baraton nous y raconte son itinéraire personnel et l'histoire du parc, y mêlant une foule d'anecdotes qui touchent à la grande comme à la petite histoire. Des fêtes de Louis XIV avec ses feux d'artifice émerveillant l'Europe au poète Stéphane Mallarmé enterrant ses chats auprès du grand bassin, en passant par les deux institutrices anglaises qui eurent une vision de Marie-Antoinette rencontrant le cardinal de Rohan avant même que les historiens n'en fassent la découverte, il nous montre le Versailles éternel, où chaque bosquet abrite un trésor. Il nous révèle aussi le Versailles actuel, reconquis, à force de passion et de travail, sur la tempête de 1999. D'un lieu dévasté, il a contribué à faire un jardin splendide, comme la France ne l'avait jamais vu, car, au fur et à mesure des siècles, il s'était compliqué, épaissi. Voici l'itinéraire d'un homme qui, muni d'une documentation précise et souvent inédite, tresse librement passé et présent, autobiographie et histoire, et nous confie son merveilleux jardin secret.
92. Le jardin en cent poèmes
Isabelle Ebert-Cau
3.58★ (8)

Proposé par @Sabine59 La jolie première de couverture en vert et blanc est une invitation à entrer dans ce jardin poétique... Les illustrations colorées, inspirées de planches botaniques, tout à fait en concordance avec les textes, sont pour beaucoup dans l'attrait du livre. Pour chaque mois de cet almanach botanique, un dicton ouvre sur la découverte des poèmes. Un petit reproche pour ceux-ci: certains poètes trop classiques à mon goût apparaissent souvent comme Théophile Gautier ou Emile Verhaeren mais ce n'est pas bien grave car il y a aussi de belles surprises, comme un extrait du roman de Zola" La faute de l'abbé Mouret", où le jardin, le Paradou, est un personnage à part entière. La présence de plusieurs textes d'Apollinaire m'a réjouie aussi: " Vous êtes un verger plein de tentations Pour la faim des passants ce sont les capucines"... Omar Khayam, Tristan Klingsor, Anna de Noailles, Marceline Desbordes-Valmore, Georges Schéhadé, et tant d'autres offrent un bouquet poétique aux fleurs délicieuses et variées.
93. Brèves de jardin
Max Eyrolle
3.50★ (3)

Toute la tendresse de Max Eyrolle pour ce jardin se lit à chaque page… Jardin ouvrier, jardin de poète, jardin de jardinier, tout cela à la fois nous est donné avec humour et sincérité. Dominant la voie ferrée, ce « jardin cheminot » raconte la vie au fil des saisons, récit ponctué par les photos de Bernard Lazéras. L’écriture, simple et musicale, jouant sur l’emploi du « Vous », établit une complicité immédiate avec le lecteur. Talent d’écrivain, mais compétences réelles en jardinage ! Tandis qu’il sème, Max savoure déjà… « Écrire un livre sur les jardins, c'est avoir dans les mains toute sa mémoire mêlée à la mémoire de ceux qui vous ont appris à les faire. C'est un jeu de marelle où la terre est le centre. La terre que l'on travaille, les graines que l'on sème, les plants que l'on repique. C'est une architecture de rêve que l'on chérit, que l'on protège et que l'on mange. Oui, voilà, les jardiniers sont des mangeurs de rêves! » Max Eyrolle Un livre à déguster.
94. Les plantes sauvages
Emanuel Roggen
4.83★ (18)

Critique de @Fulmar : « Je me suis planté chez les plantes et j’ai laissé tomber Moi qui suis né déraciné, jamais je n’vais pousser. Oh finir fané, tout ça m'indiffère, si je sais que bientôt Je serai, moi qu'étais plutôt d'un signe d'air, homme de terre, Et je te cueillerai bientôt. » Choisir une maxime de Le Forestier, c’est faire « comme un arbre dans la ville », et, sur un banc, regarder « cette fleur sauvage qui fait des ravages dans les coeurs d’enfants. » Un cri dans la nuit ! J’ai rêvé que la salamandre s’est fait prendre par la hulotte, qui a la cote, depuis un demi-siècle. Mais non, il a résisté, et se porte plutôt bien, l’helvétique batracien. Connaissez-vous La Salamandre, une chouette maison d’édition suisse ? Comment donc ? La chouette, c’est La Hulotte, qui sévit dans les Ardennes et rayonne dans tout l’hexagone, sous l’impulsion de Pierre Déom ! Et bien, sans esclandre, la Salamandre a fait son trou, et boit du petit lait, grâce à Julien Perrot, un petit Suisse naturaliste au-dessus de tout soupçon. La Hulotte et La Salamandre, deux revues nature francophones qui se côtoient et se respectent, quand la bienveillance et le partage font bon ménage, il n’y a aucune raison qu’elles se plantent ! Justement, elles sont mises à l’honneur, les plantes sauvages, et de quelle façon ! Bien loin de la référence « flore de Bonnier », qui a servi à de nombreux botanistes à déterminer les espèces végétales de nos contrées, voici une version moderne d’aborder la diversité des sauvageonnes, et vous savez quoi ? Avec humour et grâce, ça me botte Annick ! Tout d’abord, ce qui saute aux yeux, c’est la qualité des illustrations. Cela pétille à chaque page, bien que ce soit imprimé sur du papier mat. Croquées dans leur milieu naturel, nous avons droit aux plantes dans leur entièreté, mais aussi avec des croquis des détails reproduits à l’échelle, avec une précision et une minutie frôlant la perfection, si bien qu’on croirait observer des clichés photographiques qui auraient une intense profondeur. L’ajout d’autres espèces vivantes, insectes ou oiseaux, contribue à mettre en scène les chaînes alimentaires et donne la stricte dimension de ces plantes diversifiées. D’autres dessins agrémentent les rubriques traitées pour chaque espèce, ce qui densifie et diversifie les planches, tout en ajoutant une touche d’humour non négligeable. Comme un clin d’oeil aux deux revues citées précédemment. Avant-gardistes, légendaires, stratèges, météos, complices, intrigantes, parfumées, utiles, médicinales, aphrodisiaques et fatales, voilà des têtes de chapitres bien originales qui donnent envie d’aller à la découverte de nos chemins méconnus. Cela commence par un « tableau phénologique » avec les mois de floraison des 110 espèces présentes dans l’ouvrage, bien pratique pour ne rien rater lors des promenades de janvier à octobre. Ensuite, chaque plante est mise en évidence, avec des dessins et croquis illustrant les particularités de chacune. Et puis ça fourmille d’anecdotes, étymologie, identification, écologie, légendes, mythologie, stratégie, usages, recettes, racontées avec malice et précision, mais sans pédantisme et insolente érudition, juste des infusions et décoctions très faciles à digérer. Alors, si vous souhaitez connaître la signification de caulinaire, involucre ou pinnule, ce magnifique album est fait pour vous. N’allez pas croire que vous serez englués de noms latins, il y a des appellations françaises très imagées : bonhomme de rivière, chaudière d’enfer, dame sans chemise, marasme des dryades, père de la sueur, soulier de poulette et autre voleuse de lait. De quoi rêver au pays des elfes et des sorcières ! Et comme l’écrivent les concepteurs de cette bible botanique, « Au fil des plantes rencontrées, nous partageons des anecdotes et des récits parfois cocasses, entremêlons des informations scientifiques et donnons des conseils d’utilisation. » Un cocktail détonnant à la saveur délicate, qui reste longtemps en bouche et qui procure des plaisirs infinis. Un mets succulent accessible à toutes sortes de goûteurs, du simple curieux au scientifique invétéré, il y en a pour tous. Tourner les pages de cet album embellit les sens et approfondit les connaissances. « Modifier la perception, mettre en valeur des détails propres à éveiller la curiosité et à susciter la fascination. » Mission accomplie pour tous les trois, journaliste, botaniste et illustrateur. Du bien bel ouvrage, je suis sous le charme, et je souhaite le faire partager à tous les naturalistes en herbe. N’hésitez pas, émerveillement, vulgarisation, accessibilité, je suis resté… planté ! Avec en tête cet air de Laurent Voulzy, « Changer les âmes, Changer les cœurs, Avec des bouquets de fleurs. La guerre au vent, L'amour devant, Grâce à des fleurs des champs. »
95. Jardins d'exil
Yanis Al-Taïr
4.09★ (77)

Roman des finitudes et des renaissances… Un premier roman dans une maison d'édition confidentielle, un premier roman par un auteur ambitieux qui ne veut rien de moins que confronter la grande mort des civilisations à la mort si banale des êtres humains, confronter la grande Histoire à notre intimité la plus inéluctable, reliant ainsi notre implacable condition de mortels à travers les civilisations qui renaissent elles de leurs cendres, inlassablement. « de nouveau égaré dans un monde disparu, je n'ai plus à me préoccuper de la réalité » De cette ambition, énorme il faut le dire, en résulte un roman qui a les qualités et les maladresses d'un premier roman d'une telle envergure. Un récit où l'enthousiasme, la sincérité, la fraîcheur, l'art romanesque le dispute à un foisonnement nerveux et une érudition grandiloquente. Pour toutes ces raisons, grâce et à cause d'elles, j'ai aimé lire Jardins d'exil, je l'ai trouvé attachant. Je le reprenais chaque fois avec curiosité, avec plaisir et même avec étonnement, celui de me faire réfléchir et de m'apprendre des choses. N'en déplaisent à celles et ceux qui n'ont vu que ses points faibles, avis, parfois très durs, que je comprends et respecte mais dont je ne partage pas la sévérité, bien au contraire. C'est un livre attachant pour lequel je ressens de la gratitude et beaucoup de bienveillance.
96. L'arbre du pays Toraja
Philippe Claudel
3.66★ (1218)

"Qu’est-ce que c’est les vivants? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant? Quel est le plus haut degré du vivant? " Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.
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