AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 78 notes
5
13 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
0 avis
La compagnie des loups c'est avant tout une écriture flamboyante et ciselée. C'est un ressenti qui va au-delà de ce que je m'imaginais. Il s'agit de dix contes bien connus et revisités d'une manière très surprenante par une autrice qui dispose d'une capacité à lier l'imaginaire collectif avec les drames historiques (notamment dans La dame de la maison d'amour), qui n'hésite pas à invoquer les pouvoirs de la sexualité et les forces de la nature pour transcender le texte. J'ai beaucoup apprécié l'humour du Chat Botté. Mais plus que tout c'est réellement la plume qui fait toute la beauté de ces textes, un conte avec cette écriture prend une ampleur inouïe et tous les textes vibrent. Je remercie Julian_Morrow pour cette découverte fabuleuse.
Commenter  J’apprécie          384
Angela Carter réécrit, de sa plume flamboyante et de très grand style, dix contes célèbres, à prime abord destinés aux enfants, et les transforme en autant de nouvelles fantastiques.
Ces textes courts sont splendides, très féminins dans la tournure, pleins de sensations et d'esprit.
L'audace érotique du ''cabinet sanglant'', l'impudence du chat botté, le flirt avec la violence dans ''Mr Lyon fait sa cour'' nous font envisager ces contes d'un oeil nouveau et la beauté de l'écriture ajoute à la saveur des textes.
Commenter  J’apprécie          150
Dix nouvelles écrites au scalpel par Angela Carter, romancière féministe et universitaire.
Prenant comme point de départ les contes merveilleux du patrimoine européen, l'auteur en déconstruit les thèmes et les intrigues pour plonger le lecteur dans le sang et les perversions qui courent sous les lignes des récits anciens.
Dix contes cruels, dérangeants, érotiques et violents.

Un recueil qui inspira à Neil Jordan l'un de ses films les plus originaux.
Commenter  J’apprécie          103
Dans ce recueil, Angela Carter fait glisser les contes traditionnels vers les motifs du gothique et de la poésie décadente. Les monstres des contes germent au milieu de fleurs du mal : des arums sont disposés autour de miroirs reflétant le lit conjugal de Barbe-Bleu, et des bosquets de roses de sang emprisonnent le château d'une belle au bois dormant vampirique. Contrairement à un herbier où les pages compriment les fleurs, ce sont ici les fleurs qui ouvrent et referment cette série de nouvelles, les enserrant de leur senteur capiteuse, dans une chambre chargée de symboles menaçants (« The Bloody Chamber » est le titre original de ce recueil). Les moralités d'antan sont oblitérées par ce parfum, qui excite les sens et le désir amoureux, alors même que la mort rôde.

La confrontation avec le roi des Aulnes en est la parfait illustration : le danger se dissout dans une forêt hyper-sensorielle, des descriptions vaporeuses installant une langueur teintée d'abandon qui transforme le conte en image figée, tableau raffiné de la perdition et de la perversion amoureuse.

Les héros d'Angela Carter explorent se qui se cache derrière les contes, leurs désirs sous-jacents, leurs pulsions de vie, qui sont aussi pulsions de mort. Parfois jusqu'à embrasser une nouvelle nature. Plutôt que de constituer un pantin au service d'une moralité, chaque personnage s'accomplit à travers ces contes détournés. Pour les héroïnes, qui sont ici majoritaires, cela constitue une façon d'affirmer leur féminité dans des jeux amoureux macabres.

Sous cette tension érotique, la chambre symboliste finit par éclater. Elle révèle ses artifices et laisse entrer la vie.
Commenter  J’apprécie          102
Une réécriture sensuelle des contes de fées, à lire à la lumière de cet homme éclairé, Le Marquis de Sade. Angela Carter, auteur de l'Essai "La Femme Sadienne", nous propose une vision féministe des pulsions sexuelles féminines. Ses héroïnes révèlent leur nature sanglante en exaltant la femme fascinée et fascinante.

Toutes les femmes sont des femmes en puissance sous la plume d'Angela Carter. Elles sont sur le point de devenir des femmes. Elles sont celles qu'on initie. La porte qui s'ouvre sur le cabinet sanglant (le recueil en version originale est intitulé The Bloody Chamber, la nouvelle-seuil, ce qui n'est pas anodin), c'est la porte de la perception et de la connaissance. le savoir étant la source, le sang, du pouvoir, la femme, en prenant conscience de sa nature sanglante, accède à son moi profond, à sa violence refoulée. Elle se transforme alors elle-même en louve, elle redécouvre son animalité.

Angela Carter démystifie les mythes féminins par un lent processus de déconstruction ; le merveilleux est au service du réel dans ses fictions contemporaines où les modes de communication ( comme le téléphone) ont une importance cruciale. La métafiction postmoderne de Carter questionne les rapports politiques à la femme, ainsi que les rapports de la littérature à la femme, souvent perçue comme une proie, notamment dans les contes de fées. Elle leur confère le pouvoir, en les faisant accéder à la connaissance de leur nature, en leur faisant prendre conscience de leur charme, des délices de la séduction, par la subversion, tout en rendant hommage au sexe féminin dans ses nouvelles érotiques fortes en suggestion.
Commenter  J’apprécie          70
Ce recueil de nouvelles propose des réécritures de plusieurs contes classiques. Loin des clichés, ces interprétations originales s'orientent autour des personnages féminins et touchent principalement aux thèmes de l'amour, de la mort et de la sexualité.

L'auteur joue habilement avec les codes pour créer des versions inédites d'histoires bien connues, tout en conservant la dimension mystérieuse et symbolique des contes originaux. Ainsi, on se retrouve face à un Chat botté à la façon Commedia Dell'Arte, une Belle au Bois Dormant vampirique, des loups-garous dans le Petit Chaperon Rouge et j'en passe; le tout dans une ambiance sombre, violente et chargée d'érotisme.

J'ai beaucoup aimé les nouvelles "twists" données aux histoires : moins de happy ending, mais des fins qui font réfléchir, qui surprennent. Des versions plus modernes, plus féministes, plus sanglantes ou complètement tordues, comme c'est le cas de "L'enfant de la neige", une version de Blanche-Neige plutôt perturbante! Les textes sont très "riches", avec plusieurs niveaux de lecture. C'est le genre de livre qu'on a envie de relire plusieurs fois...

Bref, j'ai vraiment aimé, particulièrement les nouvelles : "La compagnie des loups", "La jeune épouse du tigre", "Le Roi des Aulnes" et "La dame de la maison d'amour". Je recommande ce livre aux amateurs de contes classiques ou de littérature gothique.
Commenter  J’apprécie          72
Un recueil de contes traditionnels magnifiquement réinventés par Angela Carter, entre érotisme, perversion, noirceur et humour. C'est superbement écrit (et traduit), d'une richesse intertextuelle et artistique fabuleuse. Un vrai délice. Mention spéciale pour "Le Cabinet sanglant", qui est sans aucun doute mon favori.
Commenter  J’apprécie          70
Superbe recueil de nouvelles librement inspirées de contes pour enfants mais pas seulement. On retrouve les codes du genre gothique avec un penchant sadique. L'écriture est délicate, presque visuelle et pleine de symboliques. On pénètre dans un monde fantastique, sensuel et violent à travers un regard féminin hétérosexuel. C'est une critique cinglante des contraintes du mariage et du machisme. Le choix d'animaux comme personnages rend les histoires d'autant plus divertissantes et puissantes, en renforçant le message féministe de l'oeuvre. Pas de tabou, tout est cru; les fantasmes sont mis à nu. Une lecture fascinante pour ma part!
Commenter  J’apprécie          50
Perrault, Grimm et le folklore lycanthropique européen transmutés en des contes résolument autres.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/19/note-de-lecture-la-compagnie-des-loups-angela-carter/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          50
Cela faisait une éternité que je voulais découvrir les réécritures de contes d'Angela Carter, probablement depuis la fac où l'un de mes sujets de recherche était les personnages de (jeunes) femmes dans les contes victoriens. Évidemment dans les différents articles et livres que j'avais pu lire à l'époque, il était fait mention d'Angela Carter, mais comme ses écrits étaient bien plus contemporains que la période que j'étudiais, j'avais simplement ajouté ce livre à ma liste de lecture.

Je suis ravie d'avoir pu le découvrir et de voir que j'ai autant apprécié lire la plume de l'autrice. Si elle conserve tous les codes littéraires des contes, leur lexique et certaines tournures de phrases bien connues, tout le reste est renversé. Déjà parce qu'elle ne reste pas seulement dans le genre du merveilleux mais emprunte les codes de la littérature gothique et fantastique, ce qui donne une ambiance toute particulière à ses contes. Elle s'écarte aussi un peu de la règle selon laquelle les personnages des contes doivent être unidimensionnels : certains ont des caractères bien particuliers et leur développement dépasse les seules nécessités narratives de l'histoire. Enfin, elle laisse la part belle aux personnages de femmes et de filles, qui n'ont pas l'intention de se laisser berner. D'ailleurs, se sont souvent elles les narratrices de leur propre histoire, ce qui n'est pas anodin de la part de l'autrice, qui assume pleinement de représenter des femmes qui conservent leur agentivité.

Les contes sont surprenamment divers, dans le ton et le contenu. Certains sont plus érotiques et grivois, d'autres versent dans la comédie plus que dans le gothique. Incidemment, selon les goûts de chacun⋅e on accrochera plus à certaines histoires que d'autres. J'ai personnellement eu un coup de coeur pour « Cabinet Sanglant » qui donne son titre à la version originale : ici la jeune épouse de Barbe Bleue n'est pas dupe des manigances de ce dernier, même si elle finit par succomber à l'appel du fameux cabinet. Elle est également loin d'être séduite par lui et sait dans quel genre de mariage elle s'engage.

J'ai aussi beaucoup apprécié les contes qui tournent autour de loups (et il y en a plusieurs effectivement) et qui remettent cette figure à l'honneur de façon nuancée et loin de la bête à abattre – « Wolf-Alice » est probablement mon préféré parmi ceux-ci. La nouvelle « The Lady of the House of Love » est également une autre de mes favorites, en reprenant le mythe des vampires, entre autres, elle nous montre une Comtesse splendide et puissante.

Si vous aimez les contes, je vous conseille de jeter un oeil aux réécritures d'Angela Carter et pour ma part, je me ferai un plaisir de lire d'autres ouvrages de cette autrice !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (262) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}