Citations sur Sexe et pouvoir. Secrets d'alcôve de César à DSK (12)
« Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme. Toutefois, en raison du péril d’impudicité, que chaque homme ait sa femme et chaque femme son mari. Que le mari s’acquitte de son devoir envers sa femme et parallèlement la femme envers son mari… Je dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu’ils se marient : mieux vaut se marier que de brûler. »
Selon la pensée chinoise de l’époque Tang, la sexualité repose sur plusieurs principes du taoïsme, comme la complémentarité de la terre et du ciel, du yin et du yang. Le rapport sexuel est assimilé à un transfert de fluides, l’homme absorbant l’énergie inépuisable de sa partenaire pour se régénérer. Les manuels de sexualité conseillent certaines pratiques qui permettent de conserver voire d’enrichir ses forces vitales. Les préliminaires sont importants. Au cours du premier rapport sexuel, il est conseillé à l’homme de s’asseoir à la gauche de la femme, de croiser les jambes puis de la placer sur ses genoux, en lui caressant le corps et murmurant des mots tendres. Puis il devra « attirer la femme à lui, afin que de la main gauche elle tienne sa tige de jade, tandis que lui-même de sa droite, lui frottera sa porte de jade ».
La réputation de prostituée de Cléopâtre est entretenue par ses ennemis, parmi lesquels Hérode, roi de Judée, qui affirme qu’elle a tenté de le séduire – ce qui est probablement faux, puisque le seul but de Cléopâtre semble avoir été de s’assurer les faveurs d’Antoine, le garant de sa puissance politique.
Pour le rusé César, les histoires d’amour servent aussi à favoriser les intrigues politiques. Véritable maîtresse royale pendant son séjour à Rome, Cléopâtre n’en est pas moins une sorte d’otage de marque. Par l’intermédiaire de ses lieutenants, César contrôle l’Égypte, mais il refuse de comprendre que la présence officielle de Cléopâtre à ses côtés outrage la société romaine bien-pensante.
La carrière de César découle d’une formidable volonté de puissance. Il se joue des obligations contraignantes de la politique, ne se laisse jamais influencer par les exploits passés, n’accorde aucun crédit à la tradition. Dans sa politique, tout est pragmatisme, rien n’existe que le présent. César inaugure ainsi la série des chefs d’État modernes, il aime dominer et semble être né souverain.
Sans scrupules, César voit surtout dans ses contemporains des êtres qui lui permettent d’accéder à son but ultime : le pouvoir absolu. Il veut laisser son nom dans l’Histoire et va construire son grand destin patiemment, étape par étape. Son goût pour le libertinage le conduit à séduire indifféremment femmes et hommes. Il se flatte d’avoir été poursuivi par l’une de ses maîtresses, plus tenace que les autres, jusque dans l’enceinte du Sénat où elle lui a fait parvenir une lettre enflammée. En guise de provocation, il fait lire ladite missive au frère de la jeune femme.
Après des études brillantes, César acquiert les qualités qui, tout au long de sa carrière politique, seront ses principaux atouts : conversation spirituelle et cultivée, vivacité d’esprit, don de persuasion, art de trouver les mots justes, belles manières, générosité sans retenue, savoir-vivre et un comportement toujours digne dans les banquets. L’homme est conscient de ses dons de séduction : grand, le corps bien fait, élégant, il a le teint blanc, des yeux noirs et vifs, une santé robuste. Il possède cet incroyable charisme qui fascine et en impose même à ses plus coriaces ennemis.
L’affaire DSK signe également un durcissement des mœurs de nos sociétés européennes contemporaines. Malgré l’abandon des charges par le procureur – sans que soient levés dans les faits les soupçons de viol –, l’affaire du Sofitel de New York est resté aux yeux des Français une tâche morale sur le parcours de Dominique Strauss-Kahn.
Alors qu’aux États-Unis la vie privée des hommes politiques est considérée comme un élément essentiel de leur capacité d’hommes d’État, les vies privées agitées de Mitterrand et de Chirac n’ont pas du tout empêché leur réélection. Peut-être les ont-elles même, dans une certaine mesure, favorisées.
Autrefois sacralisé au sein du mariage, l’acte sexuel est banalisé, voire dégradé et, même, instrumentalisé. Progressivement, les tabous tombent un à un. De part et d’autre de l’Atlantique, toutes les révélations deviennent possibles. Les hommes politiques n’échappent pas à cette utilisation du sexe, parfois brandi pour manipuler les opinions.