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EAN : 9782754800051
72 pages
Futuropolis (16/03/2006)
3.39/5   66 notes
Résumé :
17 mars 2003, ...[avant]

Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak, Jules Engell Stern rencontre Fadya. Il est juif khazar, elle est beur, islamiste. Lui est de passage à Bruxelles, cherche son frère, attend sa sœur. Elle, prépare un attentat suicide au milieu d’une manifestation pacifiste. Jules invite Fadya dans sa chambre, au Hilton, 25e étage avec vue sur le ciel, au-dessus de Bruxelles. Contre toute attente, ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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2003. le souvenir des Twin Towers est encore vivace. Les manifestations se mutliplient contre la guerre qui se prépare.

A Bruxelles, un étrange juif khazar est interpellé dans le métro. Fantasque, décalé, un brin cynique, il harponne le réseau d'une musulmane qui passe et se rend à une manif anti-guerre. Il finit par l'inviter au Hilton où il loge. Ils font l'amour. Il sent la ceinture d'explosifs sous ses vêtements, sous un t-shirt où "No War" est inscrit. Elle était vierge et se maudit d'avoir cédé à l'appel de la chair.

On retrace alors le parcours de Fadya, sous la pression de sa famille, de son frère surtout. Elle est la traditionnelle victime expiatoire. Partagée entre vivre et honorer sa famille, elle représente les paradoxes de l'islam à cheval entre modernité et vision restrictive.

Que vont-ils devenir? Cet amour charnel est-il viable, a-t-il du sens? Et le don de soi pour détruire la vie? Qui est ce Jules Engell Stern, juif khazar? Il le dit lui-même, "Engell" avec deux ailes comme les anges. C'est un Khazar, et les Khazars ont bâti le seul empire juif (on raconte énormément de choses, d'ailleurs sur les Khazars), sacrifié par Staline en 1943 et parti en fumée dans les camps de la mort nazis. C'est comme cela qu'Yslaire démarre le tome, par des scènes très dures dans les camps. Il en ressort l'idée que ce Jules Engell Stern n'est pas humain... qu'il représente quelque chose de "supérieur".

C'est noir, sombre, glauque, désabusé, mais c'est vivant en même temps. Il y a de l'énergie, une volonté de s'extraire de l'enchaînement forcé des événements. C'est hyper léché dans le dessin et la mise en couleur. C'est hyper travaillé, sensuel et viscéral tout à la fois. C'est très complexe. Yslaire ne juge pas. Il développe de l'empathie, c'est le mot-clé, même pour Fadya dont le lecteur ne peut admettre le geste, mais qu'il veut prendre sous ses ailes (comme Engell...).

C'est une BD qui doit se ressentir, avec ses tripes. Qui déconstruit et bouscule pas mal de certitudes, de tabous, d'idées reçues, et qui m'a souvent fait penser à l'oeuvre de Bilal.

Je me réjouis de lire le second tome. Et je pense que le métier de dessinateur est justement d'apporter de l'émotion et du sens là où ils font si souvent défaut.

J'ai deux bémols. D'une part, l'introduction de mots de flamands et de zwanze bruxelloise peut freiner le lecteur et empêcher que cette BD soit largement partagée. D'autre part, si j'apprécie les graphies spécifiques dans les dialogues, ce n'est pas toujours évident à lire. Pour Jules Engell, on a une sorte d'alphabet évoquant un mélange de cyrillique et d'hébreux (grosso modo) avec des lettres inversées notamment. Mais pour le frère de Fadya et sa famille, la graphie reproduit la calligraphie arabe et c'est très compliqué à lire. Mais c'est beau.
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Les premières pages de ce récit m'ont fait froid dans le dos. J'en ressentis beaucoup d'émotion, le tout accentué par un dessin quasi-sublime d'Yslaire comme à son habitude.

Traiter du terrorisme n'est pas un thème facile surtout en BD. Cela reste une menace d'actualité. Par ailleurs, quand on aborde le sujet d'une liaison amoureuse entre un juif et une musulmane, on peut vite être taxé de stéréotisme comme si l'idée même était hors de propos. Je trouve cela particulièrement injustifié envers l'auteur car cette bd véhicule un véritable message de tolérance.

C'est vrai que ce côté "peace and love" peut avoir un côté agaçant surtout quand il est couplé à la chanson "Imagine " de John Lennon. On est surpris également de voir à quel point Fayda succombe très facilement. :8 J'ai presque eu du mal à croire à sa subite prise de conscience. C'est un peu trop irréel à mon goût pour être crédible. Mais peut-être que le message voulu par l'auteur s'est affranchi de toute contrainte, cédant ainsi à trop de facilité.

En conclusion, je dirais que c'est un album émouvant et original à la maîtrise graphique vraiment exceptionnelle.

Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5
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Nous sommes en 2003, quelques jours avant le début de la guerre en Irak. Deux personnes que tout oppose vont se rencontrer à Bruxelles : Jules Engell Stern, un juif beau comme un dieu ; et Fadya une jeune musulmane dont on comprend vite qu'elle est une terroriste.
Jules Engell parle avec un accent étrange, il a une cicatrice sur le front, c'est lui le narrateur de l'histoire. Mais qui est-il vraiment ? Est-il seulement réel ? Existe-t-il uniquement dans l'esprit de Fadya ? Ce sont les questions que je me suis posées tout au long de l'album et je n'ai pas tranché.
Il réussit à attirer Fadya dans sa chambre d'hôtel et il la viole, autant physiquement que psychologiquement puisqu'il arrive à la soumettre et à la contraindre à un rapport sexuel alors qu'elle est une terroriste équipée d'une ceinture d'explosifs et qu'elle était donc théoriquement plutôt en capacité de le terroriser, lui !... Mais il arrive à la convaincre en la noyant sous un flot de paroles, devant la télé qui diffuse en boucle des images de guerres et d'attentats.
La scène de sexe avec cette jeune-femme qui porte une ceinture d'explosifs est absolument hallucinante.
On sait que Fadya attend un ordre, un contact d'un "frère" et je me suis d'abord demandée si ce contact n'était pas en fait Engell, et puis je me suis dit que non, mais en fait ce n'est pas clair.
Engell est le personnage le plus réussi : extrêmement bien dessiné, froid, détaché, irréel, mystérieux, effrayant, attirant, on l'imaginerait bien dans une série de SF.
Fadya est beaucoup moins bien, elle n'a pas de personnalité, pas de répondant, et elle se montre naïve et docile (est-ce pour cela qu'elle a pu être convaincue de se faire exploser ?), ce qui est un peu décevant.
Je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé cet album ou pas, c'est pourquoi je ne mets pas d'étoiles. Hormis la violence des dessins, je n'en retiens pas grand chose finalement et je me demande ce que l'auteur veut nous dire... je reste donc assez perplexe...
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« le ciel au dessus de Bruxelles » de Bernard Yslaire (oeuvre composée de deux tomes « [avant]… » et « …[après] »), voilà deux ouvrages qui sortent de l'ordinaire ! Je n'avais jamais rien lu de tel, et c'est sur des conseils avisés que je les ai découverts. C'est une lecture plutôt éprouvante et déroutante, qui nécessite de s'accrocher un minimum.

Lors d'une manifestation pacifiste contre la guerre en Irak qui se déroule devant une ambassade américaine, un homme étrange, mystérieux et Juif, incite une jeune kamikaze Musulmane, ceinturée d'explosifs, à le rejoindre dans sa chambre d'hôtel. Une curieuse et féroce d'histoire d'amour va naître entre ces deux personnages que tout oppose. Perdus, désemparés, ils vont se raccrocher l'un à l'autre dans l'intimité de leur chambre d'hôtel, se livrer à un corps-à-corps très érotique et se noyer en eux-mêmes, pendant que les événement suivent leur cours et que la guerre fait rage à l'extérieur.

Ces deux bandes-dessinées aux dessins brutaux, durs, violents et saisissants, mettent en scène une histoire particulièrement percutante et choquante. L'auteur ne prend pas de gants et nous attaque de front avec ces vérités crues qu'il nous lance au visage : la guerre, la mort, la violence, le terrorisme, rien ne nous est épargné. L'utilisation de la télévision et des reportages qu'elle diffuse apporte un effet réaliste et glaçant au récit : l'auteur n'hésite pas à nous montrer des images d'horreur, des images qui contrastent terriblement avec les scènes érotiques de nos deux protagonistes. Dans un monde bouleversé par la guerre, menacé par la haine et l'intolérance, une bulle d'amour parvient à éclore. C'est leur façon personnelle de lutter contre les atrocités qui ont lieu autour d'eux, de manifester contre la violence. Les images d'amour répondent aux images de mort, de destruction. le message ? La violence de l'amour est préférable à la violence de la guerre. Un message classique, mais fort, dont le rappel est toujours nécessaire !

Ces bandes-dessinées déroutent aussi par leur façon de mélanger thèmes forts d'actualités (guerre, intolérance, terrorisme…) et réflexions métaphysiques : en effet, depuis la nuit des temps, nos deux héros se réincarnent et sont destinés à se retrouver et à s'aimer à chaque fois. Des thèmes très différents qui, au premier regard, semblent ne pas forcément bien s'harmoniser : c'est là toute l'adresse d'Yslaire, il parvient à donner à son oeuvre une continuité, une logique incontestables et le tout est très cohérent.

Fort, original et déconcertant !
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Faites l'amour, pas la guerre !
c'est un résumé un peu facile pour cette Bd, mais cela en reste néanmoins le propos.
Un juif invite une musulmane, devenue bien malgré elle islamiste pour des raisons vagues, dans une chambre d'hôtel. Elle n'en ressortira que bien plus tard, lorsque la manifestation durant laquelle elle devait commettre un attentat sera terminée de longue date.
On ne peut pas parler d'histoire d'amour mais de désir. Ce désir que cette jeune femme se refuse si fermement, pour des raisons religieuses. Car ce désir est mal vu, indécent presque.
Alors Yslaire pose la question : qu'est-ce qui est indécent ? que deux êtres fassent l'amour et affirment leur vitalité ainsi, ou que d'autres fassent la guerre et répandent la mort, dans les villes, dans des pays entiers, et à travers le monde grâce aux chaines de télévision ?

Alors oui, sur fond de religion il y a cette réflexion. Mais l'ensemble m'a déçu et m'a semblé facile. D'autant que s'y mêle le fantastique qui rappelle un peu XXème ciel. com : un flou sur les dates, sur la temporalité, sur cet homme étrange qui empêche une jeune femme de commettre l'irréparable. On pourrait dire : on n'y comprend rien, ce n'est pas grave, c'est poétique ! Moi je n'ai pas accroché.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La crise actuelle de l'euro, c'est la faute aux Etats membres, pas à Bruxelles !
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- Allah te pardonnera. Tu as simplement reculé l'heure de ta mort de cinq minutes.
- Pourquoi dis-tu cela?
- Dix minutes! Qu'est-ce que cela changerait à ta mort, si tu t'offrais dix minutes de liberté?
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