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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman fleuve qui se lit bien, mais qui ne m'a pas captivée ni bouleversée outre mesure.
Les destins dramatiques se suivent et se ressemblent, la religion catholique y est poussée à son paroxysme, la démesure est partout présente, dans la Foi, dans les sentiments, dans les événements. Tous les personnages sont tellement emmêlés les uns dans les autres, on ne sait quelquefois plus qui est qui, qui a fait quoi, mais toujours la Destinée les relie, même de la façon la plus improbable.
La construction est bien menée même si très alambiquée, les personnages sont tous plus torturés les uns que les autres, le style est bien en accord avec le fond...
Au final, je n'ai pas trop compris le but ultime de l'auteur en écrivant ce roman fleuve...
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« J'étais un garçon de quatorze ans et je ne savais pas qui j'étais »

Ainsi débute ce roman de 600 grandes pages. Ces pages sont remplies de secrets de famille, d'amours passionnels, dont certains coupables, et d'autres malheureux, de duels, de meurtres, ou tout au moins de tentatives, de dévouements exemplaires, d'entrées au couvents...En un mot il s'agit d'un roman foisonnant, qui reprend des péripéties et des conventions du roman feuilleton en partie. Au centre du récit le personnage de Père Dinis, alias Sebestiao de Melo alias….Mais il ne faut pas révéler tous les mystères du personnage à ceux qui voudraient lire ce livre. Et il n'en manque pas.

Bon Samaritain, voulant apporter réconfort et soutien à ceux qui souffrent, comme le narrateur du début du récit, enfant abandonné dont la naissance cache des secrets inavouables et terribles, il est en contact avec énormément de gens, puissants ou humbles. Il ne semble ignorer aucun secret, ni aucun malheur. Autour de lui, une vaste comédie humaine, faite de violences, d'ambition, d'amours, de haines, se révèle petit à petit au lecteur.

Mais le malheur et la mort semblent suivre le père Dinis à la trace. La vie de ceux qui l'ont côtoyé, qui ont partagé sa route, à qui il a manifesté de la bienveillance ou qu'il a voulu aider, ne baigne pas dans le bonheur et la quiétude. Une fatalité semble s'abattre sur eux. Une langueur, une mélancolie, une fatalité, imprègnent tout le roman. Entre Lisbonne, Paris, et quelques autres lieux, les personnages vivent leur vies, comme des ombres, qu'ils sont plus ou moins rapidement destinés à devenir, en ayant connu avant de disparaître des malheurs, des souffrances, des tristesses.

Une lumière crépusculaire baigne le roman, une sorte de poétique du dépérissement, qui fait que les conventions du mélodrame sont en quelque sorte magnifiées, dépassées. C'est à la fois très prenant, plein de mystères, de révélations, de romanesque à l'état pur, et au-delà du romanesque dans une sorte de mystique, il s'agit d'une sorte d'élégie en honneur de personnages successifs, et au-delà peut être en honneur de l'espèce humaine, tellement inapte au bonheur.
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« Mystères de Lisbonne » est un classique, publié au Portugal en 1854, représentatif des romans feuilletons de l'époque. Joao, un orphelin de quatorze ans, interne dans un collège religieux, ignore tout de ses origines lorsqu'il rencontre une jeune femme très émouvante dont il apprend rapidement qu'elle n'est autre que sa mère. Fille de la noblesse, Dona Angela a eu l'enfant de ses amours illégitimes avec un fils de nobles dont elle était éperdument amoureuse. Mariée ensuite de force par son père au Comte de Santa Barbara, elle se consume en regrets, tandis que son mari lui fait cruellement payer le mensonge de son père, quand il apprend que Dona Angela est déjà mère.

Heureusement, le père Dinis, aidé par sa soeur, la douce Dona Antonia, a recueilli et élevé Joao. Au début du roman, après avoir favorisé une première rencontre entre la mère et le fils, il aide Dona Angela à s'échapper de la maison du Comte, profitant d'une absence de celui-ci, et la cache chez lui.

« Dona Angela de Lima voyait se déchirer le brouillard qui lui cachait la face obscène du monde. Cependant, par répugnance, par dégoût, il lui semblait impossible de croire à ce visage ulcéreux, sordide de la société. Père Dinis sut que l'heure avait sonné de dessiller les yeux de cette pauvre femme, puisque la trahison, l'imposture, l'infamie assiégeaient son existence. La comtesse de Santa Barbara, tenue à l'écart, depuis ses dix-sept ans, du foyer de la grandeur dans le vice et le luxe, supposait que son père était le premier homme pervers, son mari le second, et que ces deux hommes, une fois retranchés de la famille humaine, laisseraient la société purgée de ses ordures. »

Dona Angela n'est pourtant pas au bout de ses peines, comme l'ensemble des personnages des « Mystères de Lisbonne », dont les aventures, ou plutôt les mésaventures, s'enchaînent. On découvre l'histoire mouvementée et passionnée du père Dinis, homme aux multiples identités, qui a connu « plusieurs vies », puis celle de toute une galerie de personnages.

« Mystères de Lisbonne » est un mélodrame aux multiples rebondissements, qui nous montre les turpitudes de l'âme humaine, mais aussi ses immenses capacités de pardon, de rachat, de rédemption. La société de l'époque, à Lisbonne, Londres et Paris, était hideuse, mais elle était tellement semblable à celle d'aujourd'hui… Paradoxale, elle était aussi le théâtre de passions magnifiques, dans une mélancolie ambiante permanente, qui est sans doute l'expression de la fameuse « saudade » portugaise, ce sentiment particulier et intraduisible mêlant tristesse, nostalgie et espoir.

On retrouve dans ce roman le plaisir de la lecture des grands classiques à feuilleton du dix-neuvième siècle : longues phrases, précision du vocabulaire, richesse de la description des sentiments, importance du fait religieux. « Mystères de Lisbonne », ce sont des élans de lyrisme, qu'il s'agisse de ferveur religieuse ou de flamme amoureuse, qui confinent parfois à la grandiloquence… du moins c'est ce que certains lecteurs ressentiront. Alors, si vous n'aimez pas cela, il vaut mieux vous abstenir, car vous en prendrez pour presque huit cents pages et de très longues heures ! Si au contraire, vous regrettez les classiques de cette époque, il vous suffira de quelques dizaines de pages pour vous réadapter et retrouver le plaisir de ce type de lecture : l'équivalent en littérature des grands espaces en géographie, et c'est quand même très agréable et surtout très enrichissant !
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Il faut commencer le livre en te disant que tu dois te laisser porter, que ça ne sera pas crédible (et même loin de là), mais que si tu te laisses emporter dans les rebondissements, les retrouvailles larmoyantes du fils de la cousine du sauveteur du mari repenti avec le curé de la paroisse du la belle-soeur de cette même cousine, tu vas passer un très bon moment.

C'est comme des montagnes russes, ça aurait été plus simple d'avancer en ligne droite mais quitte à se faire secouer, autant y aller de bon coeur. Donc plonge, laisse-toi surprendre, prends un sac de second degré pour supporter les invraisemblances et amuse-toi ! 
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Voilà un long roman qu'il sera difficile de chroniquer. On est là dans la société lisboète (mais pas que) du XIXème siècle marquée par un catholicisme dévorant. le récit, long, met en scène le destin de quelques personnages centré autour d'un homme, Sebastiao de Melo, ou père Dinis selon les circonstances.

Des amours contrariées, des vengeances, de l'amertume, de la mélancolie irriguent le récit. Des aventures également. Mais essentiellement des secrets. C'est là tout le sel de ce journal. Des secrets douloureux, des choses tues, emportés dans les tombeaux des femmes où les hommes vont pleurer leurs regrets éternels.

C'est long à lire même si le récit n'est pas désagréable. Il faut savoir être patient et ne pas avoir peur de se perdre un peu dans les personnages (d'autant que plusieurs changent de nom selon les circonstances de lieux ou de temps) complexes qui se croisent et se recroisent ...

Une image de la société, souvent tournée en ridicule, pour ce roman qui fait explicitement référence aux mystères de Paris et à la littérature française de l'époque.
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Un roman fleuve à la sauce portugaise que j'ai lu précisément…. Pendant un voyage au Portugal. Une chose est sure : on ne s'ennuie pas puisque pratiquement toutes les trois pages quelqu'un mort ou revient à la vie alors qu'on le croyait mort (mais non) ou alors nous apprend qu'il avait une autre identité avant, ou alors en change pour ne pas être reconnu etc, etc etc… En fait je ne saurais dire si j'ai aimé ou détesté (aucun des deux probablement) mais j'ai été assez fasciné par ce déluge d'évènements, de gens de voyages et de coups de théâtre… Et je suis même prêt à lire la suite, « les cahiers noirs », qui expliquent comment le père … était devenu le duc … et a poussé sa femme au suicide (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler).
Dernière chose, car je suis un peu moqueur (j'assume), il est urgent de lire ce livre avant que les théoriciens du genre ne tombent dessus et ne le brulent pour haute trahison tant les hommes « aux valeurs viriles » voyagent, se battent et solutionnent les problèmes quand les femmes, pleurent (beaucoup), se lamentent (beaucoup), entrent au couvent (souvent) et au pire du pire deviennent pute…avant de devenir sainte en se repentant bien sur 😉. L'archétype du « roman romanesque » du siècle précèdent donc.
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On pénètre les "Mystères de Lisbonne" en compagnie de João, orphelin de quatorze ans instruit du secret de sa naissance lors de retrouvailles avec sa mère, Ângela de Lima. Mariée au Comte de Santa Barbara, qui ne lui a jamais pardonné un passé marqué par la brûlante passion à l'origine de la naissance de João, Ângela subit l'enfermement et les tortures conséquentes à cette rancoeur. Mais assez vite le récit bifurque, se concentrant sur le prêtre qui recueillit et éleva l'orphelin, puis le mit en relation avec sa mère, avant, enfin, de venir au secours de cette dernière : le père Dinis.

Au gré des circonvolutions d'un récit dense et labyrinthique, dont il est le fil rouge, il apparaît tel un ange gardien aux côtés des plus faibles, revêtu d'identités multiples, avec une opportunité presque surnaturelle, tantôt prêtre et tantôt poète, homme de dieu échappant à tout calcul humain, porteur d'une foi "sereine comme la paix de la conscience", très critique envers la religion pratiquée avec dogmatisme, qui rend les femmes esclaves et fait de la justice divine un cilice violent. La religion est pour lui synonyme de pardon, de compassion. Elle ne se nourrit pas seulement de la solitude de la prière, mais de l'amour pour le genre humain.

"... car l'autel est une caricature de la foi, le temple est devenu un bureau pour vendre l'âme et le corps, et le prêtre y est comme le concierge du lupanar qui conduit par la main le premier qui le paie à la chambre de la femme perdue, qui se vend".

Ainsi se présente ce prêtre a priori infatigable, en révolte contre l'ignorance et le crime, sauvant les victimes de leurs conditions pitoyables, amenant les bourreaux à la rédemption. Mais au-delà de cette apparence d'homme omniscient, doté du pouvoir d'assujettir ses passions comme celles des autres, le Père Dinis est aussi un homme torturé, ainsi que nous l'appréhendons à mesure que nous progressons dans le récit. Hanté par des blessures profondes, par les secrets traumatismes de son passé, et accompagné par les morts successives de ceux qui l'entourent, il s'affaiblit progressivement, bien qu'honorant avec une constance coriace les combats tourmentés qu'il a à mener.

C'est progressivement que nous est dévoilée toute la complexité de ce personnage hors du commun, à l'occasion d'intrigues impliquant filles mariées de force et martyrisées par leurs époux, femmes vénales voire criminelles, enfants illégitimes, bref, pléthore de quidams aux destinées marquées par le malheur, les manipulations, mais aussi par de folles passions, des amours irrépressibles et socialement irréalisables... leurs histoires respectives, pièces d'un puzzle s'emboîtant au gré de coïncidences romanesques, connaissent presque toujours des fins tragiques, marquées par la maladie, l'affliction, la culpabilité, le repentir, la mort...

Le roman est ainsi empreint d'une violence et d'une détresse omniprésentes, liées aux faits relatés, par ailleurs portées par des scènes à dimension symbolique et grandiloquente, avec leur lot de pâmoisons, d'extases, d'agonies emphatiques... Ceci dit, malgré l'exaltation avec laquelle ses héros vivent les événements, Camilo Castelo Branco n'en fait pas des figures manichéennes : jouant sur la relativité des points de vue et des circonstances, ainsi que sur la capacité des êtres au remords et au pardon, il explore les facettes parfois contradictoires de leurs personnalités.

Comme en accord avec la véhémence des émotions qui y sont exprimées, le style des"Mystères de Lisbonne" est parfois un peu lourd, ampoulé. Mais ce que je retiendrai surtout de cette lecture, c'est d'avoir été emportée par les méandres de son intrigue à rebondissements, et par la dimension à la fois épique et romantique qu'elle insuffle au texte.


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Un roman avec une multitude de personnage (avec parfois plusieurs identités) gravitant autour du Père Dinis.
Apres un début un peu long, on se laisse surprendre par les histoires d'amour, de dévotion et de trahison dans la société portugaise du 19ème siècle.
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