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La liberté du milieu carcéral !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, cette fois nous plongeons dans le monde de la prison ! Eh oui ! Pourquoi ? Parce que ce titre m'a intrigué ! Comment peut-on être libre et enfermé ? Aha vous aussi ça vous titille... 😉 Alors, juste le temps de remercier Stéphanie Castillo-Soler pour sa confiance et c'est parti 😉

Nous refaisons l'histoire de Romain. Un jeune homme d'une vingtaine d'années qui s'est trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit. Enfin presque. Mais ce jeune a quelque part une certaine moral. Il y a eu mort de femme alors il doit payer comme les autres se dit-il. le voilà en taule.
Dès son arrivée, il va faire la connaissance de Laurent à peu prés son âge. Lui, il a voulu sortir sa soeur de la merde et ça a mal tourné !
Si jeune et plein de préjugés, ils se retrouvent enfermé dans la même cellule. Comment vont-ils réussir à s'en sortir ? Les codes du milieu carcéral ne sont pas les mêmes que dehors...

Les Loulous, je dois vous dire que j'ai été agréablement surprise par la plume de Stéphanie ! Elle arrive à nous plonger en prison, aux côtés de deux jeunes hommes qui ont pris quelques années, au coeur d'une population plus âgée qu'eux. Elle a réussi à mettre suffisamment de distance pour ne pas rendre son roman trop noir, et pourtant c'est ce que je lui « reproche » quand même parce que j'aurai aimé que ce soit plus incisif.

On va vivre avec les deux personnages principaux, leur quotidien, le rythme de la prison, l'ambiance angoissante, les relations particulières avec les autres détenus, la promiscuité et l'absence de liberté. On va découvrir leurs pensées les plus intimes, leur évolution et leurs sentiments. On va, grâce à leur histoire comprendre leur cheminement mental et s'attacher quelque peu eux.
La liberté peut se dépeindre de différentes manières. Et Stéphanie Castillo-Soler nous transmet un paquet de sentiments et d'émotions à travers son histoire.

Alors non, vous ne trouverez pas ici de suspense, de montée en crescendo. Mais l'histoire se déroule au fil du rythme de la cellule de prison. Aux intenses réflexions menées par les deux protagonistes, dans un huis-clos relativement lent mais fort. C'est un livre très beau, mais où l'on est relativement détaché des personnages pour ne pas tomber dans le pathos.

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à découvrir « Libres dans leur tête » de Stéphanie Castillo-Soler. Deux jeunes hommes dans une cellule, deux mondes différents, un seul but, survivre et évoluer. Ça vous tente ?
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Stéphanie Castillo-Soler m'a gentiment proposé de lire son premier roman et d'en faire une critique, ce que j'ai accepté volontiers. Je suis toujours curieuse de découvrir de nouveaux auteurs. Je la remercie donc chaleureusement. Quand j'ai découvert le thème, la prison, je me suis dit « zut, encore ! ». Je vous avoue que ce n'est pas forcément ma thématique préférée et il y a peu j'ai déjà lu un livre sur la prison. Mais bon, chose dite, chose faite, j'ai lu « Libres dans leur tête » et j'ai beaucoup apprécié. Aucun regret. C'est bien écrit, intéressant et attachant. Car oui, je me suis attachée dans un premier temps à Romain, plus lentement à Laurent qui était un peu moins sympathique dans un premier temps. Petit à petit, c'est venu grâce à Romain d'ailleurs et à leur amitié. L'histoire démarre avec Romain, jeune homme d'une vingtaine d'années, orphelin, balloté de famille en famille, avec un bon fond mais qui s'est laissé entraîner par des petits voyous de sa cité. Il se retrouve mêlé à un cambriolage d'une vieille dame qui rentre plus tôt que prévu du marché. L'un des jeunes la tue avec un bibelot trouvé sur place. Romain est arrêté et condamné à quatre ans de prison. Son univers s'écroule. Romain a très mal au coeur de faire du mal à Fred et Marinette, sa dernière famille d'accueil et finalement de coeur, et à Lucas, un autre jeune qu'il considère comme son petit frère. Il est placé dans une cellule où se trouve déjà un autre détenu, Laurent, un jeune de son âge. Soulagé dans un premier temps, Romain déchante car Laurent venant d'un milieu aisé et éduqué, le considère avec morgue. Petit à petit, dans cet endroit exigu et anxiogène, ils vont peu à peu apprendre l'un de l'autre et devenir amis. La fréquentation de la bibliothèque va leur être également bénéfique, en particulier à Romain. Grâce à Serge, un ancien professeur à la retraite, détenu lui-même, qui tient la bibliothèque, Romain va prendre plaisir à lire et beaucoup apprendre. Talentueux, Romain va aussi beaucoup dessiner dans sa cellule, un autre excellent moyen de « s'évader ». Laurent, lui, continue de lire, d'écrire à une correspondante qui va lui apporter beaucoup de bonheur et également écrire des poèmes pour coucher ses tourments et ses sentiments…. Je ne vous en dis pas plus, car il y a encore beaucoup de choses à découvrir dans ce roman. Bien sûr la vie en prison, les relations avec l'extérieur et l'espoir parfois inattendu au bout du tunnel…. C'est vraiment une belle découverte pleine d'humanité que je vous souhaite de lire.
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Un premier roman qui se déroule en huit-clos dans le milieu carcéral. Au départ, un tel sujet ne me tentait pas forcément plus que ça, mais à force d'apprendre à connaître Stéphanie, de l'apprécier et au vu des éloges qu'a reçu son roman, j'ai eu envie de le découvrir et de découvrir sa plume. Et j'ai bien fait car j'ai énormément aimé ce roman, non j'ai ADORÉ !
Romain et Laurent, avec leurs failles, leurs blessures, leurs questionnements, leurs différences sont attachants. À à peine 20 ans, du fait d'un mauvais choix, d'un mauvais chemin, les voilà confrontés à l'enfermement, la grisaille environnante, la crasse, la violence, la détresse psychologique. Stéphanie s'est en effet attaché à retranscrire de manière réaliste le quotidien en prison. Romain et Laurent vont devoir s'adapter, s'apprivoiser, s'entraider pour survivre. Et ce n'est pas évident au départ car tous deux sont très différents. Romain, abandonné à la naissance, a connu plusieurs familles d'accueil et s'est construit comme il a pu. Laurent, étudiant en commerce, vient d'un milieu aisé. Heureusement, malgré le milieu sordide dans lequel ils évoluent, ils vont aussi rencontrer de belles personnes et tisser des liens d'amitié. Et se révéler aussi, à travers la lecture, l'écriture, le dessin, la peinture.
Malgré son thème, l'histoire est pleine d'espoir, d'humanité, reste optimiste et nous invite à sortir des préjugés. Les différents personnages sont finement brossés. Je trouve ce roman réussi, original, fluide, plein de sensibilité, je n'avais pas envie de le lâcher. Stéphanie Castillo-Soler possède indubitablement de belles qualités narratives.
À sa lecture, j'ai eu même envie d'en savoir plus et me suis renseignée sur les conditions de vie en milieu carcéral, les associations de bénévoles proposant d'écrire à des détenus.
Pour conclure, merci et bravo Stéphanie pour ce roman. J'espère avoir la joie de te lire à nouveau.
Quant à vous, amis lecteurs, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de lire ce roman lumineux, foncez !
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Quelque part dans une cellule, Laurent, jeune homme et fils de bonne famille purge une peine pour meurtre. Lors d'une bagarre, il tue accidentellement, le dealer qui refilait de la drogue à sa demi-soeur.

Seul depuis plusieurs mois, il sera rejoint par Romain, issu d'une famille d'accueil, qu'il voit en pointillé depuis bientôt deux ans, à cause de mauvaises fréquentations. Au milieu d'un cambriolage qui a mal tourné, la propriétaire, une dame âgée est tuée. Accusé de violation de domicile et extorsion aggravée ayant entraîné la mort, entre autre, il sera lui aussi incarcéré.

Deux jeunes, deux familles, deux éducations, mais deux incidents mortels : ils sont là pour leurs actes ou mauvaises fréquentations et ils n'ont pas le choix que de payer pour ce qu'ils ont fait, intentionnellement ou pas. Dans cette même petite cellule, les deux hommes vous devoir cohabiter. La relation entre Laurent et Romain ne sera pas facile les premières semaines. Trop de choses les sépare et surtout, il faut savoir se protéger ici. Dans un espace restreint, où le manque de propreté évidente, d'hygiène parfois mais surtout d'intimité sont le quotidien, il va falloir trouver comment avancer. Les relations peuvent êtres explosives. Pourtant, ces deux jeunes hommes ne sont pas des mauvais garçons : à force de paroles timides et de lâcher prise, une réelle affection les unira.

Stéphanie Castillo-Soler nous plonge dans le milieu carcéral : les relations inter prisonniers, les préparations au procès, les visites au parloir, les rivalités, les bagarres, la lassitude, le désespoir. Cependant, la grande différence avec un roman noir retraçant le quotidien de détenus, c'est qu'elle a posé une petite bougie sur la fenêtre.

Cette amitié naissante entre les deux garçons, leur correspondance extérieure, le travail à la bibliothèque de l'un, les dessins de l'autre.. Ces évasions sont autant de pas vers la liberté. Ces moments sont précieux et les aides à tenir, à continuer à exister, à faire des projets pour demain.

C'est en cela que l'auteure a su habilement jouer avec la part de lumière qu'il existe en chacun de nous. Une part d'humanité mais aussi d'amour et de résilience. Elle n'occulte pas du tout le côté sordide, mais elle le sublime d'une plume sensible. Elle offre ici un roman lumineux et plein d'espoir, qui nous porte à réfléchir sur le sens que l'on donne à sa vie mais aussi au prix de sa propre liberté.

Enfermés entre 4 murs, mais « Libres dans leur tête ». A l'image de la couverture avec ce coquelicot sorti de ce mur gris et sale. La témérité paye.

Ce roman a été lauréat d'un concours organisé par Librinova. Je renouvelle mes remerciements à Stéphanie Castillo-Soler pour sa gentillesse et sa grande patience et souhaite longue vie à son roman.
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Comme l'un des protagonistes le signale, tout n'est pas tout noir ou tout blanc, malheureusement pour moi c'est le cas, j'ai un sens très binaire du bien et du mal et cela a failli me conduire à fermer le livre au bout de quelques pages : dès que j'ai su ce qu'avait fait Romain. Par respect pour le travail de l'auteure, qui m'avait fort gentiment proposé de chroniquer son premier roman, j'ai poursuivi ma lecture et j'ai vraiment bien fait. Je reconnais mon erreur de jugement et mes a priori, je me suis finalement attachée aux histoires de nos deux co-détenus. Ce n'était pourtant pas gagné.
Les parcours de vie de Romain et de Laurent sont plus similaires qu'il n'y paraissait de prime abord. le huis clos est bien mené, sans ennui et les femmes ne sont pas absentes de ce récit. Bravo !
Cela a déjà été souligné mais c'est également le point qui m'a dérangée : est-ce que le fameux "tout est bien qui finit bien" peut vraiment s'appliquer à deux jeunes gens qui ont passé plusieurs années en prison ? Est-ce que la réalité de la vie ne va pas les rattraper très rapidement après la dernière page ? Suis-je si pessimiste pour ne même pas parvenir à m'ouvrir à cette éventualité ? Heureusement alors qu'il existe des auteurs/auteures pour nous conduire vers cet espoir, nous décrire des parcours tendant vers un horizon plus dégagé.
Merci
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J'ai pu lire ce livre en lecture commune et c'était une belle histoire ☺
J'ai eu peur du sujet en milieu carcéral mais en fait ça c'est avéré être le contraire
Le roman est très humain et plein d'espoir 😀

Ces 2 jeunes viennent de milieu différent et leur complicité au fil des pages fait plaisir à lire 😊
Et l'histoire du coquelicot, moi qui aime beaucoup les fleurs j'ai beaucoup aimé ce petit clin d'oeil 🥰

Je vous conseille ce très beau roman, l'écriture et douce et on passe un agréable moment 😃
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J'ai dévoré ce livre et pris grand plaisir à le lire, pourtant à première vue, un huis clos qui se passe en prison n'est pas du tout un sujet qui m'attire. Je n'aime pas les romans dans lesquels la noirceur et la violence sont les thèmes principaux, je n'aime pas lire des livres qui parlent de malheurs ou de ce qu'on voit le soir aux infos. La réalité me suffit largement.

Stephanie Castillo-Soler a fait le choix de ne pas s'attarder sur ce côté sombre de l'incarcération (même si évidemment il est évoqué et on le sent tapi dans l'ombre). Elle a pris le parti de nous révéler ce qu'il peut y avoir de beau, d'espérance, d'émouvant même dans ce lieu d'enfermement.

Libres dans leur tête ! c'est ce que sont Romain et Laurent. L'un à travers la littérature, l'autre à travers le dessin, ils ont réussi à trouver au fond de leur cellule un espace de liberté.

L'auteure nous dresse un tableau psychologique de deux personnages que pourtant tout semble opposer : Romain (pas bien méchant mais complètement paumé) et Laurent (cultivé et arrogant), leur introspection nous est racontée étape par étape avec une grande sensibilité et un choix de mots qui sonnent très juste.

Leurs différences, leurs ressemblances (le manque d'une mère notamment), leur cheminement dans l'analyse de ce qui les a conduits là et le remords, leur amitié enfin qui leur permettra de survivre à cet enfermement et de progresser pour arriver à se projeter quand ils auront purgé leurs peines.

Elle nous décrit avec humanité comment, au lieu de se décourager, ils puisent dans la littérature, dans une correspondance et dans le travail les valeurs nécessaires à leur épanouissement, au développement de leur sens commun, à passer outre les préjugés.

Cette histoire nous amène nous aussi à réfléchir à nos jugements, nous ne pouvons pas ne pas nous demander ce que nous aurions pensé des deux protagonistes si nous avions été jurés à leur procès, sans connaître la délicatesse et l'humanité qui les caractérise et que l'on apprend à découvrir au fil des pages. On s'identifie à eux aussi, ce sont des gens ordinaires qui ont fini en prison pour avoir suivi les mauvaises personnes ou pour protéger un être cher. Ça pourrait être nous !

Ce roman est un récit résolument optimiste qui nous montre comment un magnifique coquelicot d'un rouge éclatant peut naître, se développer et fleurir, même sans racines, dans la fissure d'un mur gris.

Une belle découverte !
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Bonjour,

Ce livre, comment dire ? Donne de l'envie et de l'espoir un style de happy end mais qui fait du bien.
Une écriture simple et fluide et qui m'a laissé en suspends, tant que j'ai apprécié..J'aurais voulue en lire d'avantage.

Deux jeunes se rencontres en prison, influençables ils se sont fait entraîner et se sont trouvés embourbé. Une histoire qui se mêle et s'entremêle. Avec certe parfois un peu d'événements saugrenues. Et trop beau pour être vrai, un côté conte de fée..
Parler du milieu carcéral n'est pas simple et peu faire peur. L'autrice dénonce les conditions et la vie dans une prison, mais ajoute une touche d'espoir. Qui ne fait pas de mal.

Certains trouveront se livre irréel mais d'autres apprécieront ce côté de lumière qui ne fait pas de mal. Amitiés, amours et confidences de deux hommes réunis qui réussissent à être solidaires dans un milieu si lugubre. Qui évoluent et se trouvent.

Je vous le conseille, il est court et fluide. On en voudrait d'avantage.
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« Attendre, espérer, désespérer, patienter, s'impatienter, languir, se morfondre, dépérir, s'étioler, se décourager, se désoler ne sont plus des verbes d'action comme le veut la grammaire, mais ici des verbes d'état, au même titre que rester et demeurer. La conjugaison, quant à elle, se trouve simplifiée : c'est le présent d'habitude, le présent des vérités durables, à toutes les personnes. »

Lorsque deux jeunes hommes que tout oppose (ou presque) se retrouvent enfermés en prison.
Lorsque tout échappe à leur contrôle et que le jugement tombe, comment surmonter à l'enfermement qui les incombe ?

Enfermés dans une cellule de quelques mètres carrés, Romain et Laurent vont devoir, malgré eux, cohabiter. Ils ne se connaissent pas, ne s'entendent pas, et pourtant ils vont devoir compter l'un sur l'autre. Leurs débuts sont peu prometteurs à une belle amitié. Pire, ils se détestent. Puis, les jours passent, les semaines passent, les mois... et leur relation va se transformer en une relation de confiance.
Pour sortir de leur cellule, de leur routine, ils vont trouver des activités et faire des rencontres. Des rencontres réelles, virtuelles et imaginaires ; toutes les aideront à maintenir le cap jusqu'au bout. Mais quel bout ? Quel sera le dénouement de leur situation ? Il y a eu un avant, un pendant, le tout est de savoir s'il y aura un après ?

Mes chères lectrices et mes chers lecteurs, avez-vous déjà été privé de liberté d'une quelconque façon ? Avez-vous connu ce sentiment dévastateur de ne pouvoir être libre d'avoir envie de faire ce que vous aviez envie !

Qu'il y a t-il de pire que cette privation ? Peu importe les circonstances, peu importe le ou les jugements, l'auteure, Stéphanie Castillo-Soler, nous embarque dans un univers reclus de la société. Au delà de l'ambiance, de la violence et de la brutalité du milieu carcéral, l'auteure nous propose de « voyager » dans l'esprit de ces personnes privées de liberté qui essaient de vivre sans perdre réalité.
Entre amitié, rencontre et activité, découvrez comment nos personnages font tout pour casser la monotonie de la vie qui est la leur à présent. Combat et survie sont de rigueur, autant vis à vis des autres incarcérés qu'avec eux-même !

Connaissez-vous cette chanson de Johnny Halliday « Diego » ? « Diego, libre dans sa tête, derrière sa fenêtre... »
Peut-être reconnaîtrez-vous en ces personnages la vie d'un autre !
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J'avais un peu peur que ce livre soit trop anxiogène vu le sujet qui y est traité mais Stéphanie Castillo-Soler réussit magistralement à nous faire oublier le bruit des lourdes portes qui se ferment, le va et vient des clés, le cri des détenus, les bagarres et le manque de liberté.

On entre en prison avec Romain qui doit payer pour la mort d'une dame âgée, ce n'est pas lui qui a porté le coup mortel, mais il était là avec deux autres copains quand c'est arrivé, il n'a rien fait pour l'empêcher, un vol qui a mal tourné. Romain n'est pas un mauvais garçon, il s'est laissé entraîner par de sales fréquentations. Il aurait pu dire non, il est trop tard maintenant, il a été jugé, 6 ans de prison dont deux avec sursis.

Romain va partager la cellule de Laurent, ils ont pratiquement le même âge mais pas le même vécu, Romain a été abandonné à la naissance, il a passé sa vie dans des familles d'accueil puis a fini par se retrouver chez Marinette et Fred qu'il considère comme ses parents. C'est une famille modeste, une famille aimante, Romain est désolé de leur faire autant de peine.

Laurent est issu d'une famille aisée, son père est directeur financier d'une multinationale, il a peu de temps à lui consacrer, sa mère les a abandonnés tous les deux quand il était petit. Son père s'est remarié, Laurent a une demi soeur, Manon qu'il aime plus que tout. Laurent ne vit plus chez ses parents quand il commet le pire, il vit dans sa chambre d'étudiant mais ce jour là, il décide d'intervenir pour sauver Manon du dealer qui lui fournit sa drogue, elle veut décrocher mais elle lui doit de l'argent alors Laurent décide de rencontrer le jeune homme, de régler la dette de Manon mais le rendez-vous ne se passe pas comme prévu, le ton monte, le dealer est sous l'emprise de stupéfiants, Laurent le bouscule, il tombe, se cogne la tête et décède.

Romain et Laurent vont devoir apprendre à cohabiter dans une pièce aux mesures réduites, où il fait parfois très sombre, où tout peut très vite devenir irrespirable si personne n'y met du sien. Les débuts sont difficiles, Laurent se plonge dans la littérature, il parle peu, ignore son codétenu et indirectement lui fait sentir qu'ils ne sont pas du même monde et qu'ils ont peu en commun. Romain se sent inférieur, il n'a pas fait d'études, il ne peut rivaliser avec les lectures de Laurent alors il dessine et grâce à Serge qui s'occupe de la bibliothèque, il commence à lire lui aussi.

Dehors la vie continue, dedans elle est rythmée par les sorties, les repas, les douches, la salle commune, les nouvelles de l'extérieur et la bibliothèque. Les deux garçons sont solidaires quand ils sortent ou quand ils se rendent aux douches, ils savent qu'entre détenus tout peut vite dégénérer. Romain a peu de visites, Laurent voit sa demi-soeur tous les 15 jours. Romain s'attarde souvent sur la photo de Manon placardée sur le mur de la cellule, Laurent n'aime pas ça, il le fait comprendre à Romain, « que Romain ne se fasse pas d'illusions, il n'est pas assez bien pour sa soeur ». Laurent entame une correspondance avec Clémentine, une jeune étudiante dont il ne tarde pas à tomber amoureux.

Romain va mal, il se laisse dériver, il n'a plus de goût à rien, ne dort plus, ne s'alimente plus, n'a plus aucune estime de lui. Laurent l'a profondément blessé. C'est peut-être le déclic qu'il faut pour que Laurent se rende compte qu'il est allé trop loin, qu'il a méprisé et rabaissé ce compagnon de cellule qui demandait juste un peu d'amitié et de compréhension.

Dès lors les choses changent, les deux hommes deviennent de véritables amis et font des projets d'avenir. On oublie l'enfermement et les murs de la prison, Romain et Laurent sont déjà libres dans leur tête, ils se remettent en question et regardent devant. On assiste à une vraie métamorphose, Romain devient plus sûr de lui, il s'instruit et de belles surprises arrivent. Laurent est beaucoup plus humble, à l'écoute des autres et surtout attentif à Romain, ce compagnon qui désormais est comme un frère pour lui.

Cet enfermement les transforme et s'avère bénéfique, en sortant ils auront encore du chemin à parcourir mais ils savent ce qu'ils veulent et ont chacun un projet de vie dans lequel ils ne seront jamais loin l'un de l'autre.

C'est beau, c'est doux, les mots se succèdent harmonieusement et nous donnent de belles émotions. Dans ce huis clos parfois brûlant, j'ai oublié que les jeunes hommes étaient privés de liberté, focalisée sur la naissance de leur amitié, sur cette complicité qui, je le savais, allait laisser place à une vraie amitié. Et il y a l'amour aussi, cet amour impossible que Romain nourrit vis à vis de Manon, cet amour possible que Laurent voudrait avec Clémentine. Peut-être que ce sont ces jeunes femmes qui détiennent les clés des coeurs afin de les déverrouiller.

J'ai adoré ce livre, on se laisse guider, presque sereinement malgré le contexte difficile qu'est l'enfermement. Un grand bravo à l'auteure qui signe ici son premier roman, le premier d'une longue série je l'espère.
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