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Romain découvre la prison. Les choses n'auraient jamais dû en arriver là, mais une vieille femme est morte... et il doit payer. Il va partager sa cellule avec Laurent, inculpé pour l'homicide d'un dealer. En même temps qu'ils vont apprendre à se connaître, les deux garçons vont devoir intégrer ensemble les codes de l'univers carcéral. de façon surprenante, c'est dans cet environnement hostile et fermé qu'ils vont réussir à nouer des liens d'amitié, et chercher des liens d'amour au-delà des murs. Réflexion sur la culpabilité, la liberté, la solidarité et le sens de la vie, Libres dans leur tête est un émouvant huis-clos et un édifiant récit d'apprentissage.

Je dois dire qu'au départ un livre sur l'univers carcéral, cela ne m'attirait pas beaucoup. Pourtant j'aurais eu tort de me priver de ces belles fleurs que Stéphanie Castillo-Soler parvient à faire pousser. Elle a écrit une bien jolie histoire, de deux êtres qui se découvrent eux-mêmes en même temps qu'ils apprennent à se connaître (et à s'apprécier) mutuellement, malgré les terribles circonstances et malgré leurs différences. de l'intérieur de cette prison, ils vont s'épauler afin de se reconstruire pour l'après. Peuvent-ils réussir à faire des rencontres déterminantes à l'extérieur afin de se projeter dans une nouvelle vie, plus riche, plus belle ? le sordide de la prison n'est pas gommé, loin de là, simplement l'auteur a décidé de nous montrer les fleurs qui poussent et pas le bitume et la saleté qui se trouve autour. Ce n'est pas du « Feel Good », – d'ailleurs je n'aime pas cette expression – l'autrice se cogne au réel avec le souci de montrer les issues possibles.

Ce roman est réussi, une évidence pour moi, et les critiques lues ici ou là vont dans ce sens. Il m'a plu au-delà de toute attente par cette recherche d'espoir alors que trop d'écrivains, actuellement, s'acharnent à convaincre qu'il est inutile d'espérer en l'homme. L'art pessimiste collabore avec la violence du monde et contribue à nous faire rentrer dans le rang, à attendre sagement les décisions des autres. Ici, tout est bien dosé, réaliste quant aux grilles barricadant l'espoir mais présentant les possibles, les gens bienveillants qui existent partout, personnels sociaux, avocats, personnels de santé... Je dirai qu'en temps de crise, et de crise de cette ampleur, il est utile de donner un chemin d'espoir au lecteur. J'y ai trouvé cet espoir lucide et j'en remercie chaleureusement l'autrice.

Un premier roman prometteur. Tout est parti d'un concours d'écriture organisé par les éditions Librinova. Impératif : écrire un huis-clos. Libellé du concours : « L'enfer, c'est les autres ». Stéphanie Castillo-Soler a bien voulu me parler de sa méthode de travail : « après quelques hésitations l'idée de la prison m'est venue, et j'ai commencé à écrire les premières lignes. La suite s'est enchaînée assez naturellement, j'étais comme « portée » par la magie de l'écriture. Je suis allée sur plusieurs blogs de personnes incarcérées ou qui l'avaient été, de proches, et d'associations. Pour les questions juridiques, j'ai contacté un avocat pénaliste. Pour le reste, j'ai laissé parler mon coeur ! ». Elle a bien fait car cela se lit avec énormément de plaisir. J'ai eu en permanence envie de connaître la suite et n'ai jamais été déçu, les rebondissements, l'inattendu jaillissant souvent de ce huis-clos.

En quatrième de couverture, elle mentionne qu'elle porte un regard personnalisé sur ses élèves en tant qu'enseignante, s'efforçant de révéler le meilleur de chacun. J'ai retrouvé cette exigence et cette confiance dans ce récit d'apprentissage maîtrisé d'un bout à l'autre. Les mots de Stéphanie rendent plus libre, plus fort. Je ne suis pas prêt d'oublier les personnages, Romain, Laurent, Manon, Clémentine... Merci Stéphanie de me l'avoir fait découvrir. Il devrait être étudié partout, de la primaire jusqu'aux grandes écoles d'administration et de politique – j'aime bien m'enflammer –. Sauf que certaines classes dirigeantes, de par le vaste monde, ont bien compris qu'il est plus facile de gouverner des gens peu éduqués, peu portés sur la culture et les arts en général. La peur, le désespoir sont des carcans très efficaces. Espérer, surmonter la peur, c'est déjà remettre en cause l'existant, permettre peut-être un nouvel ordre des choses.

Aucun angélisme dans ce texte qui cite en introduction le courageux ministre de l'éducation nationale et des Beaux-Arts, Jean Zay : « Malheur à celui sur lequel se referme la porte d'une prison et qui n'a point de vie intérieure, qui ne saura s'en créer ! », et aussi Hugo Pratt : « Il doit bien y avoir un moyen de s'échapper de cet enfer... il y en a sûrement un, en dehors du sommeil et des rêves. »

Et si on jouait cette carte de l'espoir ? Lisons « Libres dans leur tête » afin d'être, peut-être, plus libres dans la nôtre dans cette période nous enfermant également dans une sorte de huis-clos !

Notes avis Bibliofeel février 2021, Stéphanie Castillo-Soler, Libre dans leur tête

En marge du livre... J'ai lu plusieurs articles sur la justice restaurative, d'une justice qui inclut au lieu d'exclure. En France, l'inscription de la justice restauratrice dans notre système judiciaire a été inscrite dans la loi en 2014 seulement. Mais qui la connaît ? Quels moyens pour la développer ? de nombreuses résistances idéologiques demeurent avec l'accent mis sur l'alourdissement des peines, l'augmentation des barreaux et des murs de toutes sortes pour seul sinistre horizon.

Je veux aussi citer Coline Pierré, autrice d'un essai « Eloge des fins heureuses » (éditions Monstrograph) où celle-ci dénonce « la police sociale délétère du réalisme », « l'art pessimiste » dans le sens où il « collabore avec la violence du monde et participe ainsi à faire de nous de bons petits soldats ». Je me suis régalé à lire sa profession de foi : « J'écris pour tenter de réparer le monde lorsqu'il perd de son sens et pour mettre la pagaille quand il est trop propre et aligné. »
Difficile de développer plus ici... et vous qu'en pensez-vous ?
*****
Sur mon blog Bibliofeel, une "citation musicale" avec le titre Space Oddity de David Bowie, une reprise acoustique que je trouve très réussie de Mike Masse et Jeff Hall.
Ce titre est cité dans le portrait chinois de Clémentine, une femme forte du récit.
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Je remercie chaleureusement Stéphanie Castillo-Soler pour l'envoi, en service presse, de son premier roman : Libres dans leur tête.
Romain arrive en prison. Les choses n'auraient jamais dû en arriver là, mais une vieille femme est morte… et il doit payer.
Il va partager sa cellule avec Laurent, inculpé pour l'homicide d'un dealer.
En même temps qu'ils vont apprendre à se connaître, les deux garçons vont découvrir ensemble les codes de l'univers carcéral. de façon surprenante, c'est dans cet environnement hostile et fermé qu'ils vont aussi réussir à nouer des liens d'amour et d'amitié.
Libres dans leur tête est un roman d'apprentissage qui m'a passionné et que j'ai pris plaisir à lire d'une traite.
J'ai vraiment été plongé dans l'univers carcéral en compagnie de Romain et Laurent. Il est assez rare que je lise des romans se déroulant en prison et j'ai trouvé ça passionnant.
Romain et Laurent m'ont touchés car certes ce sont des tueurs mais ce n'est pas de sang froid, c'est un concours de circonstances. Les choses ont mal tournés pour eux deux mais à aucun moment leur geste n'a été prémédité. C'est arrivé, ils doivent payer leur geste, c'est normal toutefois ils se demandent comment ils ont fait pour en arriver là. Il y a de bonnes réflexions sur la culpabilité. On voit qu'il ne suffit pas de grand chose pour ça tourne mal.
C'est un huit clos mais ce n'est pas pesant à lire. Les deux personnages principaux sont attachants, il y a aussi Serge, un autre détenu, que j'ai pris plaisir à découvrir. Ainsi que quelques personnages découvert au parloir et qui sont attachants eux-aussi. Je ne vais pas en dire plus, pour ne pas en dévoiler trop sur tout ce petit monde.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce roman et c'est une très bonne surprise.
J'ai aimé l'histoire, le fait que ses hommes évoluent même en prison. Ils ne se laissent pas abattre, ils vont s'aider alors qu'au départ ce n'était pas gagné.
Nous avons ici un très joli roman, tout en sensibilité grâce à un ton très juste. J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver en prison avec eux.
Ce n'est pas larmoyant ni glauque, l'autrice a une plume qui fait mouche.
Quand à la fin, elle est telle que je la souhaitais.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ma lecture et je vous recommande Libres dans leur tête sans aucune hésitation.
Ma note : cinq étoiles.
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Laurent et Romain, une petite vingtaine d'années chacun, font connaissance dans une cellule de prison. Ils sont là suite à de mauvais choix. La promiscuité et les confidences vont effacer les différences sociales et aboutir à une amitié. Ce sera un long voyage de l'un vers l'autre au cours duquel ils apprendront sur eux-mêmes.
C'est un roman très touchant qui exprime la solitude, la violence, le désespoir et bien d'autres sentiments qui envahissent et polluent l'esprit des personnes incarcérées. Il ne s'agit pas ici d'en faire des victimes mais de mettre en exergue leur humanité, leurs qualités, leur potentiel pour qu'elles repartent du bon pied.
Bref, il s'agit de réhabilitation. L'autrice a choisi l'art via la peinture mais aussi la littérature et fait de la bibliothèque de la prison un lieu de rédemption.
L'amour s'invite également au parloir mais aussi par la correspondance, donnant aux jeunes hommes une motivation à « tenir » et à prendre le bon chemin à la sortie.
Ce premier roman mérite le détour pour ses personnages attachants et son message d'espoir dans un univers gris.
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Le roman de Stephanie Castillo-Soler aborde la vie intime carcérale. Loin des clichés qui met en avant la violence et la domination, ici il est question de sentiments. On suit l'arrivée de Romain en prison et son quotidien dans la cellule qu'il partage avec Laurent.

Bien que reconnus coupables, les deux protagonistes sont attachants. Ils deviennent presque victimes et le regard posé sur eux est bienveillant. On les voit se formater à cette nouvelle vie où l'appropriation de plaisirs simples, comme le courrier et l'échange avec l'autre, leur permet de s'évader. On retient les bienfaits des activités et de la routine, qui instaurent un cadre autre que les quatre murs qui les cernent. Des choses qui importent pour tous mais qui deviennent indispensables pour eux. Ils envisagent et s'accrochent à leur avenir car ce passage en détention n'est que provisoire et que la vie les attend.

Une belle histoire d'amitié, d'amour, de résilience et d'espoir. Je vous conseille fortement ce roman très bien écrit.
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Ce qui m'avait séduite dans l'idée de lire ce livre c'est que l'histoire se déroulait dans le milieu carcéral, or je dois bien admettre que je n'avais jamais lu de livre sur ce sujet. J'avais cependant peur que ce ne soit trop dur, qu'on y dépeigne des scènes de grande violence. Heureusement mes craintes n'étaient pas fondées et au final, ce qui ressort principalement de cette histoire est son côté humain.
Dans ce livre on va vivre en huis-clos avec Romain et Laurent, deux jeunes détenus qui partagent la même cellule. Au début on se dit d'ailleurs que c'est bien la seule chose qu'ils peuvent bien partager tant leur milieux et histoires sont différents : 2 mondes qui s'affrontent. Et pourtant, alors même qu'ils évoluent dans un milieu hostile, petit à petit, des liens d'amitié profonds vont se nouer. Mais n'imaginez pas pour autant que tout est si simple, non, l'auteure justement a mis l'accent sur les effets de cette incarcération sur le moral des 2 jeunes hommes. On les observe donc dans leurs hauts comme dans leurs bas, et on se rend compte que dans un milieu aussi restreint forcément, tout est décuplé.
C'est le premier livre de l'auteur et je dois bien la féliciter car pour moi c'est une belle réussite! Alors oui, bien évidemment je ne suis pas une experte en milieu carcéral, aussi je ne saurai pas vous dire à quel point c'est réaliste mais en tout cas, moi, elle m'a complètement embarquée ;)
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« Les rêves font vivre »
C'est ce que vont découvrir les deux protagonistes de cette histoire en milieu carcéral.

Laurent et Romain ont fait une « connerie » et doivent donc payer leur dette à la société en purgeant une peine de prison. Enfermés entre ces parois grises, les deux jeunes hommes s'adaptent mais surtout changent et s'enrichissent des biens les plus précieux : l'amitié et l'amour.
La lecture ou le dessin sont aussi des activités qui leur permettent de s'évader.
Au-delà des murs sales, des cris, des bagarres, des conditions insalubres..., ils survivent, se renforcent et, tels deux coquelicots poussant sur des pierres, ils s'élancent vers la lumière.

« De ce gâchis sont déjà sorties, et sortiront encore, de belles choses ».

Le livre est donc plein d'espoir...parfois trop à certains moments.
La première partie du roman m'a semblé originale et bien menée, captivante, révélant le bouleversement de la vie de ces jeunes gens. J'ai eu l'impression d'entrer en prison, de percevoir ses codes et de vivre son rythme. L'écriture est introspective et dévoile pudiquement le parcours des garçons.

Mais l'enchaînement d'événements heureusement positifs par la suite m'a paru un peu forcé et trop idéal. J'imagine que la réalité est bien plus difficile et complexe. La perte progressive de réalisme m'a ainsi davantage lassée après.

Je remercie néanmoins l'autrice de m'avoir généreusement envoyé cette oeuvre originale et intéressante, grâce à laquelle j'ai passé un bon moment de lecture.
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Il est de ces romans qui vous bousculent, qui font vaciller les certitudes. En commençant cette lecture, je ne pensais pas être autant emportée, autant touchée par cette histoire.

Ce roman, si je devais le résumer en quelques mots, c'est l'amitié, l'amour, mais surtout l'espoir. La vie n'est pas toujours rose mais pour certains, une erreur de parcours fait basculer leur vie dans un univers froid, gris, sans avenir : la prison.

Je me suis prise d'affection pour ces deux jeunes au destin brisé, qui ont commis l'irréparable et qui doivent payer leur faute. Ici, nous ne sommes pas là pour les juger, nous connaissons leur crime, mais nous apprenons à les connaître, à connaître leur parcours.

C'est la rencontre de deux personnes qui gravitent dans deux mondes bien différents, mais qui vont devoir cohabiter, qui vont devoir s'apprivoiser.

Cette écriture m'a bouleversée. J'ai pu découvrir leurs joies, leurs peines, leurs espoirs, leur évolution. Même si le nombre de pages est assez restreint, j'ai eu cette impression de ressentir la prison, la peur, le manque, les parloirs. Ce roman est profondément humain, il est une leçon de vie, une ode à l'espoir, à l'amitié. Même si les histoires d'amour semblent un peu trop faciles, je me suis laissée emporter par cette jeunesse brisée qui tente de se reconstruire, qui tente de s'en sortir.

Je ne vais pas en dévoiler plus, je vous laisse aller à la rencontre de Romain et Laurent pour découvrir ce roman très touchant.
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Ce n'est plus un secret maintenant, mais si j'aime lire mes auteurs préférés, j'adore découvrir de nouveaux auteurs. Aussi, ce livre fait partie des découvertes, arrivées dans ma boîte aux lettres, après un échange avec l'autrice. C'est tombé ainsi, mais la plupart des autrices qui prennent contact avec moi sont aussi professeur. Je salue au passage Christelle Saïani, dont la Lumière éblouit de plus en plus le monde de la lecture ! Stéphanie Castillo-Soler, autrice du livre que je vous présente aujourd'hui, est la lauréate du concours Librinova dont le thème était celui du huis-clos…

Romain, jeune homme au passé douloureux mais qui a l'avenir devant lui, s'écarte de son chemin et commet l'irréparable. Complice de vol et de meurtre. Tout s'accélère, et le voilà en prison. Il partage sa cellule avec Laurent, même âge que lui. Si d'apparence c'est une bonne nouvelle, Laurent fait très vite sentir à son nouveau colocataire qu'ils n'ont pas le même niveau intellectuel. Pourtant, après quelques échanges des moins engageants, les deux prisonniers apprennent à se connaître. Comment cette amitié naissante va devenir leur véritable repaire, repère ?
Un texte qui met en avant les valeurs fondamentales – mais trop souvent oubliées – de la société : l'entraide, la solidarité et le respect de l'autre. On s'attache de la même façon à ces deux bad boys qui ne le sont pas vraiment. On assiste à la croissance des deux personnages, qui prennent confiance en eux et deviennent altruiste. Ils oeuvrent pour la liberté, en étant conscients à chaque instant, que cette liberté passe d'abord par celle de l'esprit. Aussi, la lecture est grandement mise en avant et nous-mêmes, lecteurs, sommes libres dans nos tête lorsque nous parcourons les pages. Un roman aux multiples réflexions sur la vie, sur la société.
Lien : https://hipelos.home.blog/20..
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Je tiens à remercier Stéphanie pour l'envoi de ce premier roman et pour sa confiance.

Dès les premières pages, nous voilà plongés dans l'univers carcéral que nous découvrons en suivant Romain. Il est condamné à cause d'une sale histoire, un vol qui a mal tourné. Il le regrette déjà et pense à ceux qu'il aime, Marinette et son mari, sa famille d'accueil.
Puis nous rencontrons Laurent, jeune homme de bonne famille et qui s'est mis lui aussi dans de sales draps pour avoir voulu sauver sa jeune soeur aux prises avec la drogue. Ces deux jeunes étaient destinés à se rencontrer et la chance va leur faire partager la même cellule. Une amitié va naître de ce compagnonnage obligé, et de fil en aiguille, leurs histoires vont de mêler.
Tout au long des pages, l'auteur nous fait découvrir à la fois la vie intime de ses deux personnages et l'univers carcéral
Dans cet univers clos, enfermés dans quelques mètres carrés, les deux prisonniers vont traverser des crises et vivre des tensions
Il y a quelques beaux portraits secondaires comme celui de ce détenu qui s'occupe de la bibliothèque ou bien de Clémentine, jeune étudiante qui devient la correspondante de l'un des deux héros.

L'univers carcéral est bien présent au début du roman pour s'estomper par la suite au détriment de l'intrigue et je le regrette. La prison est un lieu abominable où la violence n'est jamais loin et les conditions de vie difficiles, cela aurait mérité une plus grande place. Les gardiens sont très discrets, quant aux avocats, ils ne sont pas très présents alors que les uns et les autres ont un rôle important dans la vie des prisonniers.
Je m'attendais à un roman plus âpre et plus terrible. J'ai trouvé les personnages un peu trop manichéens à mon goût et le « happy end » ne m'a pas convaincue
Malgré ces réserves, je pense que ce premier roman à l'écriture fluide peut toucher des lecteurs qui aiment les histoires pleines de bons sentiments et qui finissent bien.
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Premier roman pour Stéphanie Castillo-Soler qui a tenté l'auto-édition après avoir gagné un concours. Quelles promesses pour ses futurs romans!

Romain et Laurent, deux jeunes hommes qui ont dérapé chacun à leur façon, se voient contraints de partager une cellule de prison. Entre introspection, regrets et espoir, ils parcourent ensemble le chemin vers une certaine forme de rédemption.

Ce n'est jamais facile de tenir en haleine le lecteur dans un huis-clos, une prison qui plus est. Parce qu'un lecteur, ça veut de l'animation, des descriptions, des sentiments, des rebondissements, des surprises, de l'amour... Et quand on s'attaque à un récit qui se déroule dans un lieu unique, avec un nombre de protagonistes forcément réduit, des murs gris et sales en guise de décor, l'angoisse de la solitude et de l'abandon comme seules perspectives, ce n'est pas gagné d'avance.

L'auteure relève brillamment le défi ! Libres dans leur tête sonne très souvent juste et Romain et Laurent sont attachants comme le sont quelques personnages féminins secondaires. Passé un furtif moment de doute où l'on se demande si l'histoire va décoller après un tiers du roman, on est tout simplement happé au sein de la prison qui abrite nos deux héros.

Bien entendu, il reste quelques faiblesses comme le sans doute très (trop?) grand optimisme de Stéphanie Castillo-Soler dans la deuxième moitié du roman sur le sort réservé aux jeunes qui échouent en prison alors qu'ils n'ont pas 20 ans. Mais on a envie d'y croire, même si on sait que tout n'est pas hyper crédible. Et on devine bien que l'auteure ne souhaitait pas écrire un roman noir. Après une première moitié très intimiste, à la découverte de l'âme et de la conscience des deux jeunes hommes, l'horizon s'illumine; peut-être trop vite et trop fort mais qui reprochera à un auteur de vouloir partager du positif?

Un premier roman très prometteur donc et une auteure que l'on sent sensible et investie. Une belle découverte à faire.
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