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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La mère de Lili perçoit son mal-être mais est incapable d'en concevoir la cause. Comment imaginer que sa fille de quinze ans est depuis tout ce temps la victime d'un pédophile qu'elle considère comme un ami, celui-là même qui s'apprête à emménager sous leur toit ?

La tension est d'emblée à son maximum, ce texte donne des sueurs froides et se lit presque en apnée face à la souffrance sur le point de déborder. Flashs glaçants, doutes et angoisses enserrent Lili, le gouffre envers ceux de son âge se creuse… Il est clair qu'elle est acculée et que les choses ne peuvent continuer comme ça. Mais parviendra-t-elle à parler ?

Le récit de cette journée décisive est entrecoupé de flashbacks qui montrent comme l'innommable peut s'installer. Claire Castillon restitue avec justesse les mécanismes d'emprise. Mondjo s'engouffre dans les manques laissés notamment par le départ du père de Lili. Il devient l'indispensable ami, confident, baby-sitter et entraîneur sportif. Les choses déraillent très vite, les premières transgressions en appelant d'autres. Lili n'est pas en mesure de comprendre. Elle recherche l'approbation et l'affection, cherche à se rassurer. Toujours plus vulnérable quand Mondjo souffle le chaud et le froid, quand les repères se brouillent sur ce qui se fait et ne se fait pas. Son pressentiment inconscient se précise peu à peu : elle est victime de quelque chose de terrible. Mais justement, comment parler d'une telle chose ?

La dissonance du fond du propos et des mots enfantins de la narratrice heurte de façon presque insupportable. Ce n'est donc clairement pas un roman qu'on se voit facilement offrir. Pourtant, il devrait être accessible à toutes et tous. Parce qu'à la réflexion, ce qui est insupportable, c'est moins ce roman que les chiffres cités en postface : en France, une jeune fille sur cinq subit une agression sexuelle et 165.000 enfants chaque année. Puisse le Prix Vendredi décerné la semaine dernière à ce texte contribuer à lui donner toute la visibilité qu'il mérite. Puisse-t-il sensibiliser, armer les victimes par la prise de conscience et les exhorter à parler.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Je crois que je n'ai jamais lu un roman aussi éprouvant que celui-ci. Je suis glacée jusqu'aux os alors que je tape ces quelques mots. Je me suis accrochée. J'ai fait des pauses sur ma journée de lecture. Mais je ne pouvais pas quitter Lili. Il fallait que je sache. Il fallait que Lili s'en sorte. J'ai fini en larmes anéantie par tant de douleurs et la rage chevillée au corps.

Le postface ne m'a pas aidé non plus. La maman que je suis a eu mal. La petite fille que je suis restée a eu beaucoup d'empathie pour Lili. Mais surtout ce livre me touche en tant qu'enseignante car les chiffres sont terribles. 165 000 enfants sont victimes de viols ou d'agressions sexuelles chaque année en France. Une jeune fille sur cinq va subir une agression sexuelle. Ce qui veut dire que dans ma carrière d'enseignante il y a de fortes probabilités qu'un de mes élèves ait été victimes lui aussi. Ca me met une sacrée claque.

Alice, dite Lili, est en train d'exploser. Elle ne sait pas comment faire. Elle a 15 ans. Depuis l'âge de 8 ans elle est abusée par le meilleur ami de sa mère. Et aujourd'hui, sa mère lui révèle que cet homme va venir habiter chez elles. La mère voit que sa fille ne va pas bien. Mais elle est loin d'imaginer ce qui se passe sous son propre toit.
« Tu es fermée comme une outre, me dit maman. Toute floue, Lili. Et puis fuyante. Il se passe quelque chose, dis-moi. On t'a fait un sale coup ? Je peux t'aider ? Je te dépose au collège ? » Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d'art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D'instinct, elles devinent. À peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus."

Le papa de Lili est parti refaire sa vie aux Etats Unis quand la petite n'avait que 8 ans. Lili et sa maman ont une belle relation. Elles se serrent les coudes. Bientôt le meilleur ami de la maman revient dans leur vie. Il est drôle. Il est présent. Il adore Lili. Il l'entraîne dans son club d'escalade. Mais très vite les choses dérapent. Lili 15 ans laisse la plume à Lili 10 ans ou 12 ou 14. Elle nous dévoile avec ses mots d'enfants comment le prédateur qu'est Mondjo parvient à manipuler l'enfant. Il lui fait croire qu'il l'aime, qu'ils sont amoureux, que c'est normal, que chaque enfant a un supérieur (un adulte) qui lui montre l'amour avec le corps. Et puis c'est un secret. Elle ne doit rien dire sinon son père serait jugé déficient et perdrait sa garde, sa mère irait en prison et elle se retrouverait seule. Mandjo lui fait croire parfois qu'il ne l'aime plus.

Lili, quand elle est abusée, devient Anna. Elle tient ce corps à distance pour supporter l'insupportable.

Lili, en grandissant se rend compte que tout cela n'est pas normal. Mais vers qui se tourner? Va -t-on la croire? Elle culpabilise, ne veut pas faire du mal à sa mère.

Ce livre est glaçant, affreux parce qu'il montre à travers les yeux d'une petite fille comment le piège se met en place. Il nous montre un être abject, monstrueux, machiavélique, destructeur.
Le ton est très juste. C'est bouleversant, déroutant, ignoble.

Mais devant de tels chiffres, il me semble urgent de sauver toutes les petites Lili. Ce livre devrait être dans chaque CDI et même faire l'objet de lecture accompagnée par l'adulte car il est extrêmement difficile.

A lire absolument.
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Difficile de parler d'un tel roman et difficile en même temps de se taire… La première et la quatrième de couverture étant tout à fait explicites, il est clair que nul ne se lancera dans Les Longueurs sans savoir de quoi il retourne et sans y être préparé. Aussi, découvrir l'histoire d'Alice ne relève en rien du plaisir traditionnel du lecteur face à un roman captivant, il est plutôt question ici de mettre une nouvelle fois en évidence le rôle de la littérature, et plus particulièrement de la littérature de jeunesse. En effet, Claire Castillon et la Collection Scripto de Gallimard frappent fort en proposant aux adolescents un livre sur la pédophilie. Écrit du point de vue de l'enfant, ce roman présente sans détour le mécanisme affreusement insidieux qui conduit un homme à prendre le pouvoir sur un enfant, annihilant à la fois l'innocence, la confiance en soi et la confiance portée aux adultes. C'est cru, sans être obscène. C'est troublant de réalisme et très finement raconté : les adolescents décèleront très vite le problème et comprendront que, derrière ce roman audacieux, se cache une réalité dont ils sauront reconnaître les signes. S'il paraît difficile de conseiller de manière ciblée ce roman, le disposer bien visiblement sur le présentoir d'une médiathèque ou d'un CDI me semble une très bonne option. Vraiment, je salue le talent de Claire Castillon et, de manière générale, de tous nos auteurs jeunesse qui savent proposer des oeuvres intelligentes et d'utilité publique.
Je remercie Babelio et les Editions Gallimard pour cette lecture !
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Georges, dit "Mondjo", c'est le grand copain de la maman d'Alice, celui qui va l'aider à surmonter le départ du père de cette dernière, parti refaire sa vie avec une autre femme aux Etats Unis. Georges, c'est cet homme bien sous tous rapports, qui est toujours là pour aider, soutenir, faire rire. L'ami fidèle, serviable, qui s'investit toujours plus. Il joue le rôle de père, de guide et d'ami pour Alice, jusqu'au jour où il instaure entre eux un nouveau jeu, un jeu secret, le jeu des gouzgouz qui consiste à chatouiller, puis à caresser… Alice a 8 ans, Mondjo 42, commence alors le début d'une longue relation taboue, perverse, quasi incestueuse mais, assurément pédophile dont Alice, désormais Anna, mettra des années à se soustraire…

Avec “Les longueurs”, Claire Castillon nous offre un roman jeunesse glaçant mais néanmoins nécessaire qui alerte et met en garde sur les dangers de la pédophilie et des abus sexuels, dont sont victimes près d'une fille sur cinq et dont le coupable appartient quasiment toujours à l'entourage proche (famille, ami…). A travers la voix d'Alice/Anna, l'autrice nous laisse entendre toute la complexité qui entoure la position de la jeune victime et l'emprise malsaine qu'exerce le prédateur sur sa victime. Amour, dégoût, culpabilité, jalousie, peur (de décevoir son bourreau autant que ses proches…), crainte du jugement et de la sanction sont autant de sentiments qui se mêlent, parfois de manière paradoxale, venant détruire l'un après l'autre les repères de l'enfant et bouleverser sa notion du bien et du mal…

Claire Castillon aborde également le phénomène psychologique de la dissociation car, pour se protéger face à ce traumatisme et rendre l'horreur plus supportable, Alice n'a d'autre choix que de devenir Anna lors des moments partagés avec Georges... Me retrouver plongée dans la tête de cette jeune adolescente de 15 ans a été une expérience pour le moins perturbante… le ton est juste, l'écriture tranchante et crue sans être vulgaire et rend parfaitement l'état de confusion dans lequel se trouve notre héroïne. le malaise s'installe très vite pour ne plus nous quitter rendant la lecture parfois pénible et, pour autant, impossible à arrêter! Un roman éprouvant donc, mais ô combien important, qui vient très justement d'être récompensé par le Prix Vendredi.
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C'est horrible.
Lili, ou Anna comme l'appelle son prédateur, a 8 ans et est sous l'emprise d'un pédophile.
Le récit alterne entre les 8 ans de l'enfant jusqu'à ses 15 ans.
C'est un livre jeunesse mais je m'interroge sur l'âge auquel un préadolescent ou un adolescent est capable de digérer une lecture pareille.
Car Claire Castillon ne suggère pas ; on comprend très bien ce qui se passe, elle ne nous ménage pas et ce n'est pas facile à lire. Mais pourquoi prendrait-elle des gants sur un sujet pareil ? Il faut sortir du déni et du tabou.
Le récit est très bien construit, on meurt d'envie de sauver Lili. Quand elle commence petit à petit à comprendre, on veut lui crier "oui, c'est ça, ce n'est pas normal, sauve toi" mais le roman illustre parfaitement ce qu'est l'emprise et le temps qu'il faut pour s'en sortir.
Alors je ne dirais pas que j'ai aimé ce livre, le terme ne serait pas approprié, mais la plume de l'auteure, la construction de la narration par la voix de la petite victime est percutant et ne peut pas laisser insensible.
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Un roman percutant, que je n'ai pas pu lâcher. Mais qu'est-ce qu'il est dur... Par ce récit, on entre dans la psychologie d'une jeune ado de quinze ans faisant des flashs-backs sur la relation qu'elle entretient avec Mondjo, un ami très proche de sa mère, fraîchement séparée. Mondjo (Georges de son vrai nom) se fait petit-à-petit une place au coeur du couple mère-fille jusqu'à devenir indispensable pour l'une et l'autre. Il amène Lili à l'escalade quand elle a 8 ans, l'encourage, lui fait faire des compétitions, lui offre les cadeaux et l'affection qu'elle ne reçoit pas de son père parti trop loin. Et puis, petit-à-petit... il resserre son emprise sur elle, l'abusant physiquement psychologiquement. A quinze ans, Lili se retrouve empêtrée dans des sentiments contradictoires, des croyances erronées sur l'apprentissage de la sexualité et de l'amour.
C'est fort, oui très fort: Claire Castillon y décortique la psychologie de la petite fille abusée mais aussi celle de ce prédateur sexuel pédophile dont les perversités sont sous-entendus: c'est un roman jeunesse.
Oui c'est une lecture à donner aux ados, mais pas de gaieté de coeur.
Une vraie claque que cette lecture qui m'a donné quelques cauchemars et qui prouve qu'on n'est jamais trop vigileants.
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Lu dans le cadre du Prix des lecteurs 2023-2024 de mon lycée nantais.

Ça commence avec la couverture, dérangeante au possible, et ce titre étrange : longueurs, c'est-à-dire ? Longueurs de piscine ? Longueurs de robes ou jupes ? Non, elle fait de l'escalade, et depuis ses huit ans, elle refuse toute tenue féminine proposée par sa mère quand elles font du shopping. Dans le langage de l'escalade - j'avoue, j'ai cherché - il s'agit d'un type d'escalade en plusieurs étapes. Voilà, c'est ça : par quelles étapes une enfant de huit ans peut-elle devenir l'objet sexuel d'un pédophile ? Par quelles étapes perd-elle son innocence, son enfance ? Par quelles étapes comprend-elle, sept ans plus tard, qu'elle doit sauver sa peau et parler ? Alice, Lili, a de la chance, elle est bien entourée : même si sa mère a été naïve, elle est de son côté, elle l'écoute ; ses amies, et surtout Émilie, l'amènent graduellement à comprendre que sa situation n'est pas normale et qu'elle peut en sortir. Mais combien d'Anna n'ont personne à qui dire ça ? Personne pour les convaincre que c'est toujours de la faute de l'agresseur qui les abuse, et qu'elles n'ont pas voulu ça.

Le ton est donné, on n'aura pas affaire à un roman qui met le problème sous le tapis. On va se prendre un mur dans la figure, c'est certain, parce que personne ne peut imaginer ce que c'est que d'être une petite fille avec des rêves d'enfant, comme d'avoir un père quand le sien est parti en Amérique avec une femme plus jeune, et démissionne de son rôle de père, même s'il essaie, mollement, de garder contact. Alors, quand le meilleur ami de la mère refait surface, celui qui collectionne les petites copines, celles qui, adultes, ne sont qu'une façade, Lili et sa mère y croient : il va jouer un rôle de père aimant auprès de la petite. Il est drôle, enjoué, il sait amuser les enfants et partager leurs goûts ; il aime tout ce qui est interdit, on s'amuse avec lui, ah ça oui ! En plus, il est moniteur d'escalade, et Lili est douée, elle grimpe aussi dans les compétitions, ce qui l'amène à devoir passer des week-ends entiers avec lui. On comprendra vite que les choses ne dérapent pas du point de vue de Mondjo, qui a de 42 ans à plus de 50 ans, elles sont précisément calculées pour en arriver là, isoler la fillette et se servir d'elle comme "paillasson" (ce sont ses mots), des "gouzgouz" du début à toute pratique sexuelle qu'il est impensable d'avoir avec un enfant.

Jamais le roman de Claire Castillon n'est complaisant envers l'agresseur pédophile, mais ce qu'il faut comprendre, c'est la solitude d'une enfant si elle subit ça en secret, ce qui bien sûr est le sens du discours des prédateurs sexuels. Il est évident que pour elle, les gouzgouz pouvaient être acceptables quand ce n'était que des chatouilles, mais qu'appeler ensuite par ce mot des pratiques sexuelles, c'est incompréhensible pour une gamine, elle ne peut comprendre ce qui lui arrive. Elle ne consent pas, puisqu'elle ne sait pas qu'un adulte n'a pas le droit de faire ça, tout au plus est-elle ambivalente parce qu'il promettait d'être un gentil papa qui lui faisait des cadeaux, passait du temps avec elle. le cheminement de la fillette, puis jeune fille, est à hauteur de ses pensées, de ses pauvres stratégies pour éviter ce qui lui arrive, puis de ce mouvement de remonter vers la surface, de sauver Anna étouffée par le matelas bleu. le langage du roman est essentiel pour montrer à la hauteur de ce qu'on peut comprendre, et toujours rester dans le point de vue d'une enfant, trop tôt corrompue, éloignée de son enfance. Les séquelles sont terribles, il n'est que de voir Paola, ancienne victime tombée dans l'anorexie, ou au contraire, d'assister en spectateur impuissant à cette poignante scène où Lili se compare, par force, à la petite soeur de son amie, une petite fille de dix ans, restée protégée au contraire d'elle.

Je ne peux que recommander chaudement ce roman, même si l'horreur ordinaire est parfois plus dure à affronter que l'imaginaire. C'est une démonstration magistrale de la puissance des mots, de la sortie de la souffrance par la parole, auprès d'amis, et de vrais adultes de confiance. Claire Castillon n'adopte pas un langage enfantin, mais son style fait mouche, avec des phrases brèves, des métaphores sèches ou bouleversantes, et un pathos présent mais qui n'embarrasse jamais la lecture. C'est le genre de roman dont on ressort changé, parce qu'on a vécu une traversée avec le personnage, on a expérimenté quelque chose, il nous a fait grâce d'une empathie réelle, pour nous rendre conscient, et peut-être mieux voir les Anna ou leur équivalent masculin qui nous entourent.
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Alice est victime d'un pédophile, pervers narcissique.
Il est le meilleur ami de sa mère et va poser son emprise pendant plus de 5 ans sans que personne ne se rende compte de rien.
Destiné à la jeunesse, ce roman a pour vocation de faire le point sur l'appartenance du corps, le consentement et la juste répartition des culpabilités, c'est-à-dire 100 % du côté du violeur d'enfant.
Sont abordés aussi la difficulté de la parole, la peur, le dégoût et le chantage à l'amour qui vient fausser la perception de l'enfant.
Raconté du point de vue de la jeune fille, ce roman est à la fois nauséeux et poétique, désarmant de naïveté et affligeant de douleurs.
J'aime beaucoup la plume de l'autrice que j'avais goûtée avec autant de délectation que de douleur dans Son Empire.
À faire lire aux pré-ado et à leurs parents.

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La mère d'Alice, 15 ans, lui annonce que Mondjo, son meilleur ami, va s'installer chez elles. C'est un cataclysme pour Alice : comment Mondjo peut-il dire à sa mère qu'il est amoureux d'elle alors qu'il est le sien depuis ses 8 ans ? Un roman glaçant sur la pédophilie et sur la perversité, qui se met à hauteur d'enfant victime, manipulée par le bourreau pour se croire coupable et se taire. J'ai bien failli arrêter ma lecture tant ce livre était juste et dur, et il doit certes être conseillé au plus grand nombre d'adolescents mais en les avertissant que certaines scènes sont éprouvantes, à la limite du supportable tant elles révoltent le lecteur.
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Quel roman terrible ! Et en même temps écrit de façon si pudique, tout en suggestion.
Un roman qu'il faudrait absolument faire lire à tout le monde, mais comment le faire connaître ?
(D'autant que titre et couverture ne me paraissent pas forcément ni attractifs ni très parlants)

On chemine avec Lili, on ne la quitte pas, un peu en zigzag puisque le récit n'est pas linéaire, on voudrait sans cesse interpeler les adultes, leur hurler qu'elle a besoin d'eux.
Une mère aimante mais qui ne voit rien (et ce n'est pas un reproche, ferions-nous mieux ? Au contraire, elle pense donner à sa fille toutes les chances de pouvoir remplacer le père absent.) Un père lointain, qui l'aime mais trop pris par sa nouvelle famille.
Et l'ami de sa mère, pédophile et totalement manipulateur, qui la détruit depuis des années, tout en sachant la faire taire.
Un court texte, mais qui parait long, parce qu'on voudrait sans cesse lui crier de parler à quelqu'un.
quand elle se décidera, elle sera probablement sauvée de l'homme, mais pas des dégâts qu'il a causé, qu'on craint irréversibles.
Il me semble (même si c'est difficile à dire sans l'avoir vécu) que l'autrice s'est admirablement mise dans la tête de l'enfant. Constamment partagée entre des sentiments contradictoires qui l'étouffent peu à peu.
Se sentir adulte et avoir envie d'être encore une enfant.

À lire, vraiment.
Puisse-t-il aider quelques enfants. Et peut-être quelques jeunes à reconnaître le mal-être d'une amie.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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