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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme j'ai étudié le cinéma - et notamment les adaptations - dans mon cours de littérature générale et comparée cette année, j'ai eu un peu envie de m'intéresser aux réalisatrices. Quoi de mieux pour cela que de découvrir l'histoire de la première réalisatrice, Alice Guy ?

Alice Guy avait 23 ans lorsqu'elle a réalisé son premier film pour Léon Gaumont, en 1896. C'était un an après l'invention du cinématographe par les frères Lumières. Cette femme étonnante, qui savait ce qu'elle voulait, a réalisé plus de 300 films.

Avant la sortie de cet ouvrage, je n'avais jamais entendu parler d'Alice Guy. Par la suite, j'ai retrouvé son nom dans l'essai le regard féminin d'Iris Brey, que j'ai lu il y a quelques temps. Toujours est-il que la réalisatrice n'est pas connue à sa juste valeur... J'étais ravie de pouvoir la découvrir au travers de cette biographie en bande dessinée ! Encore une fois, le travail de Catel et José-Louis Bocquet est réussi !

C'est avec des illustrations entièrement en noir et blanc que les auteur•rices nous font découvrir le travail et la vie d'Alice Guy, première réalisatrice de films. C'était intéressant et cela permet aussi de voir Paris à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, alors que le cinéma est en plein essor. Une biographie plutôt passionnante, que je n'ai pas trouvée trop longue malgré l'épaisseur de la bande dessinée !
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Cela fait quelques années maintenant que Casterman propose des bandes dessinées en petit format, parmi lesquels on retrouve plusieurs oeuvres du duo Catel et Bocquet, spécialisé dans la biographie de femmes célèbres mais peu connues (Olympe de Gouges, Kiki de Montparnasse…). On leur doit dernièrement un portrait d'Alice Guy, première réalisatrice du cinéma français aujourd'hui largement oubliée du grand public et dont la biographie est désormais disponible en format semi-poche. En trois cent pages, les auteurs reviennent sur le parcours atypique de cette femme ayant fait carrière au tout début de l'invention du cinéma dont elle accompagne chacune des principales étapes. On assiste ainsi à ses côtés à l'évolution des techniques et appareils capables de projeter et animer une image, ainsi qu' à la concurrence féroce à laquelle se livrèrent leurs inventeurs, bien conscients du caractère révolutionnaire de leurs découvertes. Engagée dans un premier temps comme sténo-dactylographe pour le compte de Léon Gaumont, Alice Guy va progressivement monter en grade, jusqu'à se voir confier la réalisation des toutes premières productions cinématographiques de l'entreprise. Petit à petit, les techniques se perfectionnent, ce qui accroît encore davantage les possibilités artistiques et permet à la jeune femme d'expérimenter tout un tas d'idées, que se soit en variant le décor, en multipliant considérablement le nombre d'acteurs et figurants ou en se penchant sur des sujets moins consensuels. Son parcours va évidemment l'amener à croiser certaines des personnalités artistiques les plus en vues de l'époque, qu'il s'agisse du photographe Frédéric Dillaye, des frères Lumière, de Gustave Eiffel ou encore de Charles Chaplin. Car la carrière d'Alice ne se limite pas à la France et l'entraînera jusqu'aux États-Unis où elle rencontrera moins d'obstacles en tant que femme, sans pour autant pouvoir pleinement laisser libre cours à son talent en raison des difficultés financières rencontrées par son mari.

En parallèle de l'évolution de sa carrière et, par extension, de celle du cinéma, les auteurs évoquent aussi longuement la vie privée de la réalisatrice, de son enfance itinérante à ses relations avec ses collègues de travail en passant par son mariage et les rapports qu'elle entretenait avec ses enfants. Trois cent pages pour résumer une vie aussi remplie, c'est évidemment un peu court, aussi Catel et Bocquet ont-ils été obligés de ne sélectionner que certains épisodes parmi les mieux à même d'illustrer le parcours d'Alice Guy. Cela fait tout de même beaucoup d'épisodes et, quand bien même le pari est dans l'ensemble réussi, la juxtaposition d'autant de toutes petites scènes mises bout à bout donne souvent l'impression de ne rester qu'en surface des choses. Peu d'aspects de sa vie ou de sa carrière sont ainsi explicitement mis en avant par rapport à d'autres, si bien que l'on a l'impression que tous les événements évoqués se valent, des épisodes anecdotiques acquérant alors la même importance que des moments vraiment déterminants ou tragiques. Cet aspect en particulier est renforcé par la vitesse avec laquelle on passe d'un moment de sa vie à un autre. Il est toutefois un sujet que les auteurs ont tenté de mettre en valeur par le biais de plusieurs scènes disséminées dans tout l'ouvrage, à savoir les difficultés rencontrées par Alice en raison de son genre. Catel et Bocquet s'attardent par exemple sur les petites répliques empreintes de sexisme qu'elle devait endurer quotidiennement, mais évoquent aussi les agressions que pouvaient subir les femmes de la part de figures emblématiques du milieu. Parfois cela se révèle plus insidieux, notamment dans la première partie de l'ouvrage qui multiplie les scènes au cours desquelles l'héroïne se retrouve figée à l'arrière-plan avec un beau sourire sur le visage pendant que, devant, les hommes discutent de l'avenir du cinéma et des possibilités qu'il ouvre. Ce qui met un peu mal à l'aise, c'est que la jeune femme ne semble pas prendre ombrage de cette mise à l'écart et du rôle de potiche qui est alors le sien, réagissant au contraire toujours avec un entrain presque naïf dès lors que ces messieurs daignent se rappeler sa présence et l'inclure dans la conversation.

Ce qui frappe surtout à la lecture de cette biographie, c'est l'invisibilisation dont son travail a fait l'objet. Il faudra en effet les recherches d'historiens spécialistes de l'histoire du cinéma pour qu'on cesse enfin d'attribuer ses oeuvres à d'autres cinéastes, qu'ils aient été ses collègues ou parfois même ses assistants. Son nom ne sera en effet que peu mentionné une fois sa carrière achevée, au point qu'une grande partie des films qu'elle a réalisé seront pendant longtemps perdu. Il faudra attendre les années 1950, puis en 1976 la publication posthume de son autobiographie et le travail de plusieurs chercheurs et chercheuses, pour que la paternité de ses oeuvres lui soit enfin restituée. Cet aspect est évoqué tardivement dans l'ouvrage, qui ne consacre que peu de temps à la fin de sa vie, mais on trouve heureusement plus de renseignements à ce sujet dans les abondantes annexes qui viennent compléter la bande dessinée. Parmi elles, on trouve notamment une longue chronologie recensant aussi bien les événements marquants de la vie d'Alice que les étapes clés de l'invention du cinéma. Les auteurs ont également écrit une dizaine de biographies détaillées des personnages mis en scène dans la bande dessinée, y compris ceux qui n'y font qu'un passage éclair. A ce titre, l'ouvrage de Catel et Bocquet se révèle être une véritable mine d'or pour toutes celles et ceux qui souhaiteraient se familiariser avec les débuts du cinéma, que ce soit du point de vue des techniques employées que des personnalités influentes dans le milieu à l'époque.

Avec ce nouveau portrait consacré à Alice Guy, première scénariste de l'histoire du cinéma français, Catel et Bocquet continuent de mettre en lumière des femmes artistes et intellectuelles injustement oubliées. Très dense, l'ouvrage se compose d'un nombre impressionnant de petites scènes qui abordent une grande partie des événements marquants de la vie privée comme professionnelle de la jeune femme mais qui, en l'absence de véritable hiérarchisation, courent parfois le risque de noyer le lecteur. L'ouvrage se révèle enfin particulièrement instructif en ce qui concerne la naissance du cinéma et son évolution qui est ici retracé avec un luxe de détails appréciable.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Une biographie appliquée, en noir et blanc, aux dessins un peu raides, et un scénario qui ne nous épargne aucun détail : le livre se déroule sur plus de 300 pages de manière linéaire. Faute de récit narratif dans les cases, les dialogues sont descriptifs et d'une platitude désespérante, avec très peu de différence d'expression entre les personnages, de plus quasiment sans émotion.
La mise en page est sans dynamique et on s'ennuie ferme alors que la vie d'Alice Guy aurait mérité plus de surprises, de relief, de rebondissements...
Les biographies en fin de livre sont intéressantes, et je retiens de ce livre le côté didactique, sans plus.
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Cette bande dessinée sur Alice Guy est une réédition de Casterman pour en faire un format poche. C'est donc un roman graphique d'une grande qualité à très petit prix.
Je connaissais déjà un peu l'histoire d'Alice Guy, la première femme a devenir réalisatrice de cinéma. Une des pionnière du cinema avec les frères Lumière, Georges Méliès et Léon Gaumont. Il y a aussi un gigantesque dossier sur tout les personnes qui l'ont entourés dans sa vie.
C'est donc une parfaite bande dessinée pour faire découvrir aux jeunes passionnés de cinema les début du 7e art ainsi que pour les amatrices de féminisme qui y découvriront une femme forte et déterminée dans un monde entourer d'homme.
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Après nous avoir relaté les vies de Josephine Baker, Olympe de Gouge et Kiki de Montparnasse, c'est vers les débuts du cinéma que Catel et Boquet nous entrainent en nous racontant le destin d'une des grands figures oubliées, et occultées, du 9 art.
De son enfance à son décès, sa vie nous est racontée chronologiquement, factuellement.
Les scènes se succèdent et nous entrainent d'un bout à l'autre du globe, nous brossant le portrait d'une femme de tête, intéressante mais malmenée par une société machiste dans laquelle elle arrive pourtant, temporairement, à se faire une place.
Je ne suis pas du tout fan du dessin de Catel. Trop de rondeurs et de sourires et pas assez d'énergie. le trait devient monotone et, personnellement, finit par me lasser et rend la lecture finalement longue.
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Après Joséphine Baker, Olympe de Gouges ou encore Kiki de Montparnasse, le duo Catel et Bocquet s'empare de la vie d'Alice Guy, une quasi inconnue. Suivant un schéma fort éprouvé, ils reconstituent la vie de la pionnière française du cinéma. A l'aide d'une solide documentation, ils en retracent les points saillants. le lecteur est ainsi embarqué dans une longue farandole où l'on côtoie les frères Lumière, Léon Gaumont mais aussi Charlie Chaplin. Tour à tour secrétaire, metteuse en scène ou scénariste, Alice Guy finit par créer sa propre compagnie. Malgré ce parcours sans faute et un véritable succès, menée avec courage et détermination, elle sera pourtant oubliée par les historiens du cinéma. Jusqu'à notre époque. Jusqu'à biographie dessinée.
Dense en informations, soignée sur sa forme, l'ouvrage manque parfois de fantaisie alors qu'on sent bien que le personnage et l'époque n'en manquent pas.
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Ce livre était intéressant du point de vue historique puisqu'il raconte l'histoire du cinéma et notamment de sa piogniere Alice Guy. Ce livre est une BD qui rend la lecture plus fluide et intéressante, à la fin du livre l'histoire est réécrite avec toutes les dates et avec le portrait des personnes rencontrées dans le livre avec une biographie qui permet d'en savoir plus pour ceux qui le souhaitent.
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ETOILES ET TOILES

▶️Née en 1873 dans un milieu bourgeois, Alice Guy grandit entre la Suisse et le Chili ; intelligente, vive, presque effrontée, elle a 22 ans quand un revers de fortune (la mort de son père) l'oblige à travailler ; elle est alors engagée par Léon Gaumont comme sténodactylographe au Comptoir Général de la photographie
▶️Nous sommes aux balbutiements de ce qui ne s'appelle pas encore le cinéma et Alice, qui est passée Directrice artistique, va réaliser de petits scenarii, des «photoscènes » et un premier court métrage, «la fée aux choux » - d'autres suivront..
▶️...puis elle part aux USA avec son mari et ouvre sa propre maison de production, la Solax, réalise des centaines de films et fait fortune... avant de tout perdre, suite aux placements en bourse hasardeux de son mari...dont elle va divorcer..
▶️ Retour en France - Alice Guy ne tournera plus aucun film, constatant tristement que le cinéma français l'a oubliée
▶️1ère réalisatrice de l'histoire du cinéma, décorée de la légion d'honneur, elle s'éteint en 1969 à 96 ans, sans avoir pu récupérer ses films, tous disparus, quand ils n'ont pas été attribués à d'autres !!...
▶️ Catel & Bocquet redonnent vie à une héroïne oubliée comme les deux auteurs les aiment ; pionnière, frondeuse, indépendante, affranchie des conventions de l'époque et militante!..
▶️Dans la veine des précédents ouvrage - "Kiki de Montparnasse", "Olympe de Gouges", "Joséphine Baker", "Ainsi soit Benoîte Groult" et "le roman des Goscinny" - les deux auteurs nous livrent à nouveau un formidable roman graphique scénarisé comme un film, extrêmement documenté (remarquables chronologie complète et fiches biographiques en fin du livre) - et toujours le graphisme de Catel, vif, expressif tout en reliefs et en rondeurs, précis - un récit didactique passionnant, une réussite !..
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