AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 36 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes en 1856 au fin fond de la Virginie. Henri Colbert est un meunier, sérieux, honnête, loyal et fidèle à son épouse Saphira, coincée dans son fauteuil car elle souffre d'hydropisie. Parents de trois filles, toutes mariées, ils ne voient régulièrement que Rachel, l'ainée, qui à la mort de son mari est revenue près d'eux avec ses deux filles.
Venus d'un comté voisin, ils s'étaient installés à Back Creek avec leurs esclaves, dont beaucoup sont les descendants de Jézabel, une femme amenée de Guinée dans les années 1780.
Les esclaves de cette famille sont (si on peut dire) relativement bien traités, même si on comprend facilement qu'ils ne sont considérés que comme des biens.
L'arrivée de Martin Colbert complique la situation et permet à l'autrice de narrer un passage très marquant de l'histoire américaine : celle des esclaves fugitifs et de l'underground railroad, le chemin de fer clandestin, réseau d'entre-aide qui permettait aux esclaves de gagner le nord du pays ou le Canada, où ils pouvaient espérer une vie libre.
Très bon roman de cette autrice peu connue, qui réussit avec brio à nous raconter des facettes de la vie américaine à travers des récits intimistes.
Commenter  J’apprécie          110
L'autrice Willa CATHER (1873/1947) figure dans la liste du challenge solidaire 2023. Parmi ses ouvrage j'ai choisi de lire "Saphira, sa fille et l'esclave" (édition 1940).

1856, Back Creek, Nord de la Virginie, soit cinq ans avant le début de la guerre de Sécession.
Le chef de famille, Henry Colbert, est meunier. Son épouse Saphira est d'une classe sociale supérieure à son mari. Après leur mariage elle s'installe en amenant avec elle ses esclaves. Leur fille Rachel, veuve et mère de deux petites filles, demeurent à proximité.
Le roman comporte neuf chapitres nommés Livre.
La première partie du roman m'a semblé sans grand intérêt : description de la vie quotidienne, petit conflit entre Saphira et Henry au sujet de Nancy, une jeune esclave, décès et obsèques de Jézabel, la plus âgée des esclaves.
Livre V, l'arrivée chez son oncle et sa tante de Martin Colbert amène un peu d'animation. Sa description par le cocher n'est pas très flatteur " C'gars-là doit encore s'être fourré dans des embêtements , sans c i'viendrait pas par ici et avec une malle , encore ! C'est un sacré ch'napan, çui-là". le roman va se réveiller !".
Le jeune homme va immédiatement repérer la jeune Nancy. Avec une autorisation sous-entendue de sa tante il ne souhaite qu'une chose (pour parler crument): violer Nancy. Heureusement elle est protégée par certains esclaves et par Rachel, la fille du couple.
Avec l'aide de partisans de l'abolition Rachel réussit à organiser la fuite de Nancy vers le Canada. Bien qu'opposé à la fuite Henry donnera l'argent nécessaire. Saphira écrira à sa fille pour lui demander de ne plus se présenter chez elle.
Commenter  J’apprécie          100
Willa Cather nous emmène dans la famille de Henry Colbert, meunier de son état.

Saphira, la femme de Hanry, possède des esclaves. Lui est assez contre l'idée, mais il ne peut pas faire grand chose, et en plus, quand il essaie, ils ne veulent pas partir !

Saphira et Henry sont de bons maîtres. Même si c'est horrible à dire, et même si Saphira, depuis peu, s'est mise à détester Nancy, sa bonne, et à tenter de lui nuire. Heureusement, la fille des Colbert, Rachel (?), maintenant Mme Blake, garde elle aussi un oeil sur ces gens qu'elle aime.

Ce roman, qui se déroule juste avant la guerre de Sécession, sauf l'épilogue, 25 ans plus tard, nous fait partager la vie quotidienne des Colbert, de Nancy, de sa mère Till et de la vieille Jézabel, entre autres. Pas de grand spectacle, ici, on est loin de Django unchained, juste des humains qui font ce qu'ils peuvent pour être en accord avec eux-mêmes, quels que soient les risques.

J'ai beaucoup aimé, surtout les personnages de Henry et de sa fille.
Commenter  J’apprécie          70
Les éditions Rivages offrent la possibilité au lecteur de découvrir l'oeuvre immense et magistrale d'un grand écrivain américain : Willa Cather. Avec Saphira, sa fille et l'esclave, préparez-vous à vous plonger dans une histoire terriblement intimiste et émouvante !

Tout dans ce livre est fait pour ravir à la fois les amoureux de l'Histoire mais aussi ceux de la grande littérature américaine. J'aime la capacité de certains auteurs à mélanger des histoires privées à L Histoire publique, de mélanger des récits intimistes à des faits mondiaux, de montrer l'impact d'une vie sur l'ensemble planétaire. On comprend ainsi que L Histoire est le conglomérat de toutes les histoires de chaque individu.

Nous nous trouvons à l'aube de la guerre de Sécession, dans une famille où la question de l'esclavagisme est une controverse importante. Lorsque Saphira souhaite le maintien, sa fille et son mari ont des idées progressistes. C'est ainsi que dans un petit échantillon de la société américaine se révèle tout le conflit qui va se dérouler dans l'Amérique toute entière. Je me suis ainsi très vite attachée à Rachel pour sa volonté et son opiniâtreté à défendre ses propres idées; ainsi qu'à Nancy -l'esclave- qui est déchirée entre son destin de servilité et son envie de liberté.

L'écriture de Willa Cather est véritablement aboutie, elle met tout son savoir-faire de l'intrigue et de l'art des mots dans ce dernier livre passionnant et émouvant. J'ai aimé les protagonistes, le style et l'intrigue car ils semblent vrais, sincères comme un miroir de la société de l'époque.

En définitive, je recommande chaudement ce livre si vous aimez la littérature américaine mais aussi les magnifiques et tragiques histoires familiales.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          60
Trois femmes
La mère pour qui les esclaves sont un bien comme un autre.
La fille pour qui c'est « posséder qui était mal, la relation que cela impliquait ; peu importait ce qu'elle pouvait avoir de commode ou d'agréable pour la maître et le serviteur. »
L'esclave qui donnerait tout pour son maître.
Sans oublier d'autres portraits bien campés.

Au seuil du conflit abolitionniste, une histoire familiale qui tend à démontrer que les choses sont moins tranchées et plus subtiles qu'il n'y parait.
L'épilogue enjambe la guerre et nous donne à voir les difficultés, induites par l'abolition, pour certains esclaves à se libérer de leur servilité.
Commenter  J’apprécie          40
Mon avis:

L'esclavage et la ségrégation raciale sont des sujets qui me touchent particulièrement et que j'aime beaucoup retrouver en littérature, alors lorsque je suis tombée sur ce livre par hasard en librairie j'ai tout de suite eu envie de le lire, persuadée qu'il allait beaucoup me plaire.

Willa Cather est une auteure très renommée de la littérature américaine de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, pourtant en France elle est relativement peu connue. Je suis donc ravie que les Editions Rivages aient traduit l'un de ses romans. J'ai effectivement beaucoup apprécié ma lecture qui m'a beaucoup rappelé d'autres romans que j'ai pu lire sur le même sujet La colline aux esclaves, La couleur des sentiments... C'est au coeur d'une Amérique divisée en ce qui concerne le traitement et la place des gens de couleurs, prémisse de la guerre de Sécession qui ne tardera pas à éclater que le lecteur se retrouve plongé.

Dans la famille Colbert ces divergences d'opinion concernent surtout la mère Saphira, vieille femme esclavagiste et très attachée au respect du rang social, et sa fille Rachel une abolitionniste dotée d'un très grand coeur. C'est ce combat mère-fille qui m'avait beaucoup attiré dans ce roman car j'aimais l'idée que Rachel bien qu'ayant grandi auprès d'une mère conservatrice et raciste, ait des idées très différentes d'elle et soit au contraire favorable au progrès comme son père. le personnage de Rachel donne une vision très avancée de ce que sera l'avenir, mais aussi du présent avec des mentalités qui s'élargissent même si aujourd'hui toutes idées progressistes semblent utopiques.

Cependant j'ai été un peu déçue que ce conflit qui les divise ne soit pas plus présent dans le roman. Il faut attendre le dernier quart du livre pour entrer dans le vif du sujet, et voir arriver l'événement majeur concernant Nancy la jeune esclave noire de sa mère qui va les séparer complètement. En effet, le roman est divisé en Livres renfermant plusieurs chapitres dans lesquels l'histoire de chaque personnage nous est présentée, que ce soit celle des membres de la famille Colbert ou celle des différentes personnes de couleur à leur service. Si j'ai trouvé ces passages pertinents et indispensables au roman j'ai été déçue de ne pas trouver plus d'action, et de moments de confrontations entre blancs et noirs, et encore plus entre Saphira et Rachel.

L'auteure révèle davantage de détails sur la personnalité de la mère, alors que la fille reste souvent dans l'ombre et c'est ce qui est dommage. Elle nous apparaît comme une femme sans coeur notamment lorsqu'elle ne montre aucunes hésitations quant au fait de vendre une fille d'esclave si elle n'en a plus l'utilité. Pour autant c'est un personnage que je n'ai pas réussi à comprendre totalement car certains esclaves semblent entrer dans ses bonnes grâces. La ségrégation est évidemment bien présente mais le sort des esclaves de la famille est loin d'être invivable. S'ils sont soumis aux décisions de leurs maîtres, ils ne sont pour autant pas battus et ont même parfois des cadeaux de noël.

Ils semblent donc être plus avantagés que certains esclaves de l'époque cependant nous n'avons pas du tout leur point de vue concernant leurs conditions. A aucun moment nous sommes amenés à être dans leur tête pour savoir ce qu'ils pensent réellement. Ce constat m'a empêché de pouvoir vraiment m'attacher à eux. Il est vrai que j'ai été touchée par Nancy qui semble être une jeune fille douce, fragile et totalement dévouée à ses maîtres lors des quelques passages qui la concernent surtout lorsqu'elle se retrouve harcelée par l'un des membres de la famille Colbert, mais pas autant que je l'aurais pensé.

J'ai été également très déçue du manque de développement concernant certains passages. Je pense notamment au grand événement de la fin qui la rapproche vraiment de Rachel lorsqu'elles prennent une décision très importante pour le futur de la jeune esclave. de même j'aurais apprécié que l'auteure développe davantage le conflit que cela a engendré entre Rachel et sa mère. Malheureusement cette confrontation a été totalement éclipsée par l'auteure qui a même instauré un bon dans le temps de 25 ans à son récit, et qui laisse donc beaucoup de questions selon moi en suspens.

Pour conclure:
Un roman sur la ségrégation raciale qui donne une vision futuriste des conflits abolitionnistes que connaîtra bientôt le sud des Etats-Unis d'Amérique. Cependant j'ai été un peu déçue que les divergences d'opinion entre Saphira esclavagiste et sa fille partisante de la liberté pour tous ne soient pas plus présentes dans le roman, et que l'auteure ne donne pas plus la parole aux esclaves.

Ma note: 15/20.
Lien : http://autantenemportelesliv..
Commenter  J’apprécie          10
Les Editions Rivages ont eu l'heureuse initiative de rééditer les oeuvres de Willa Cather, (1876-1947) une romancière américaine célèbre et reconnue durant l'entre deux guerres ; j'ai eu la chance de recevoir un roman. "Saphira, sa fille et l'esclave" offert par les Editions Rivages que je remercie au passage. le récit commence en 1856 dans une demeure de Virginie menée d'une main de fer par Saphira, maîtresse du domaine, inflexible, attachée aux traditions esclavagistes. Sa fille, en revanche, a adopté les positions progressistes de son père. le destin de cette famille et du personnel esclave à leur service va se cristalliser autour de Nancy, jeune mulâtre vive et attachante.
L'écriture est soignée, les personnages sont attachants, tout en nuances et j'ai eu beaucoup de plaisir à en parcourir les pages.
le roman se terminera en 1878 après l'abolition de l'esclavage, une petite histoire qui croise la grande histoire.
Je conseille vivement de lire ou de relire Willa Cather, le temps de s'attacher à tous ces personnages, héros ordinaires malmenés par les évènements conservant tous une grande dignité
Commenter  J’apprécie          10
Dans son dernier roman écrit en 1940, Willa Cather s'intéresse à la période qui a précédé la guerre de Sécession et met en scène une riche famille de Virginie que la question de l'esclavage divise… Saphira, aristocrate accrochée à ses privilèges ne partage pas les convictions de son mari et de sa fille, qui y sont tous deux opposés. Elle règne sur son entourage avec fermeté, usant à l'égard de ses esclaves d'une attitude ambivalente mêlée de bienveillance, de condescendance et de cruauté. Pourquoi, alors qu'elle a toujours considéré la jeune métisse Nancy comme sa favorite se met-elle soudain à la maltraiter ? Serait-ce dû aux soupçons qu'elle nourrit à l'encontre de son mari, bien trop proche de Nancy ? Willa Cather excelle à dépeindre les tensions de cette époque et dresse de beaux portraits de femmes fortes, depuis l'esclave Jézabel, arrachée à l'Afrique après avoir été battue et humiliée jusqu'à Rachel, la fille de Saphira, qui fréquente les abolitionnistes et soutient le réseau d'esclaves fugitifs.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (92) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3226 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}