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EAN : 9782743632601
270 pages
Payot et Rivages (01/05/2015)
3.85/5   36 notes
Résumé :
Chez les Colbert, un choeur de femmes mène la danse. Saphira, la mère, s'accroche de toutes ses forces aux traditions esclavagistes. Rachel, la fille, a embrassé les idées progressistes de son père : elle tente de sortir Nancy, jeune métisse au service de la famille, de sa condition. Le destin de Nancy cristallise tous les paradoxes de la guerre de Sécession, mettant à nu l'empreinte indélébile de cette part douloureuse de l'Histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Saphira, sa fille et l'esclave de Willa Cather, lu dans le cadre du Challenge Solidaire de Babelio

Willa Cather (1876-1947) est une écrivaine américaine, spécialisée dans les romans de pionniers. Ce livre est le dernier livre écrit en 1940. Elle abandonne les grands espaces de l'ouest pour nous raconter une histoire familiale qui se passe dans un conté rural de Virginie en 1856, peu avant la guerre de Sécession.

Sans doute inspirée par le succès du livre et du film Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, Willa Cather a voulu raconter "son" sud, bien loin des grandes plantations de coton de Georgie. Saphira, bien qu'invalide suite à une maladie, continue à diriger d'une main de fer sa maisonnée et ses esclaves, bien qu'elle soit mariée à un meunier qui ne partage pas ses convictions. Sa fille Rachel, veuve et elle-même mère de deux filles partage les convictions de son père. Elle n'hésite pas à aider Nancy, la femme de chambre de sa mère à fuir vers le Canada quand celle-ci est sur le point de se faire violer par un des neveux de Saphira.
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L'autrice Willa CATHER (1873/1947) figure dans la liste du challenge solidaire 2023. Parmi ses ouvrage j'ai choisi de lire "Saphira, sa fille et l'esclave" (édition 1940).

1856, Back Creek, Nord de la Virginie, soit cinq ans avant le début de la guerre de Sécession.
Le chef de famille, Henry Colbert, est meunier. Son épouse Saphira est d'une classe sociale supérieure à son mari. Après leur mariage elle s'installe en amenant avec elle ses esclaves. Leur fille Rachel, veuve et mère de deux petites filles, demeurent à proximité.
Le roman comporte neuf chapitres nommés Livre.
La première partie du roman m'a semblé sans grand intérêt : description de la vie quotidienne, petit conflit entre Saphira et Henry au sujet de Nancy, une jeune esclave, décès et obsèques de Jézabel, la plus âgée des esclaves.
Livre V, l'arrivée chez son oncle et sa tante de Martin Colbert amène un peu d'animation. Sa description par le cocher n'est pas très flatteur " C'gars-là doit encore s'être fourré dans des embêtements , sans c i'viendrait pas par ici et avec une malle , encore ! C'est un sacré ch'napan, çui-là". le roman va se réveiller !".
Le jeune homme va immédiatement repérer la jeune Nancy. Avec une autorisation sous-entendue de sa tante il ne souhaite qu'une chose (pour parler crument): violer Nancy. Heureusement elle est protégée par certains esclaves et par Rachel, la fille du couple.
Avec l'aide de partisans de l'abolition Rachel réussit à organiser la fuite de Nancy vers le Canada. Bien qu'opposé à la fuite Henry donnera l'argent nécessaire. Saphira écrira à sa fille pour lui demander de ne plus se présenter chez elle.
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Nous sommes en 1856 au fin fond de la Virginie. Henri Colbert est un meunier, sérieux, honnête, loyal et fidèle à son épouse Saphira, coincée dans son fauteuil car elle souffre d'hydropisie. Parents de trois filles, toutes mariées, ils ne voient régulièrement que Rachel, l'ainée, qui à la mort de son mari est revenue près d'eux avec ses deux filles.
Venus d'un comté voisin, ils s'étaient installés à Back Creek avec leurs esclaves, dont beaucoup sont les descendants de Jézabel, une femme amenée de Guinée dans les années 1780.
Les esclaves de cette famille sont (si on peut dire) relativement bien traités, même si on comprend facilement qu'ils ne sont considérés que comme des biens.
L'arrivée de Martin Colbert complique la situation et permet à l'autrice de narrer un passage très marquant de l'histoire américaine : celle des esclaves fugitifs et de l'underground railroad, le chemin de fer clandestin, réseau d'entre-aide qui permettait aux esclaves de gagner le nord du pays ou le Canada, où ils pouvaient espérer une vie libre.
Très bon roman de cette autrice peu connue, qui réussit avec brio à nous raconter des facettes de la vie américaine à travers des récits intimistes.
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Mon avis:

L'esclavage et la ségrégation raciale sont des sujets qui me touchent particulièrement et que j'aime beaucoup retrouver en littérature, alors lorsque je suis tombée sur ce livre par hasard en librairie j'ai tout de suite eu envie de le lire, persuadée qu'il allait beaucoup me plaire.

Willa Cather est une auteure très renommée de la littérature américaine de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, pourtant en France elle est relativement peu connue. Je suis donc ravie que les Editions Rivages aient traduit l'un de ses romans. J'ai effectivement beaucoup apprécié ma lecture qui m'a beaucoup rappelé d'autres romans que j'ai pu lire sur le même sujet La colline aux esclaves, La couleur des sentiments... C'est au coeur d'une Amérique divisée en ce qui concerne le traitement et la place des gens de couleurs, prémisse de la guerre de Sécession qui ne tardera pas à éclater que le lecteur se retrouve plongé.

Dans la famille Colbert ces divergences d'opinion concernent surtout la mère Saphira, vieille femme esclavagiste et très attachée au respect du rang social, et sa fille Rachel une abolitionniste dotée d'un très grand coeur. C'est ce combat mère-fille qui m'avait beaucoup attiré dans ce roman car j'aimais l'idée que Rachel bien qu'ayant grandi auprès d'une mère conservatrice et raciste, ait des idées très différentes d'elle et soit au contraire favorable au progrès comme son père. le personnage de Rachel donne une vision très avancée de ce que sera l'avenir, mais aussi du présent avec des mentalités qui s'élargissent même si aujourd'hui toutes idées progressistes semblent utopiques.

Cependant j'ai été un peu déçue que ce conflit qui les divise ne soit pas plus présent dans le roman. Il faut attendre le dernier quart du livre pour entrer dans le vif du sujet, et voir arriver l'événement majeur concernant Nancy la jeune esclave noire de sa mère qui va les séparer complètement. En effet, le roman est divisé en Livres renfermant plusieurs chapitres dans lesquels l'histoire de chaque personnage nous est présentée, que ce soit celle des membres de la famille Colbert ou celle des différentes personnes de couleur à leur service. Si j'ai trouvé ces passages pertinents et indispensables au roman j'ai été déçue de ne pas trouver plus d'action, et de moments de confrontations entre blancs et noirs, et encore plus entre Saphira et Rachel.

L'auteure révèle davantage de détails sur la personnalité de la mère, alors que la fille reste souvent dans l'ombre et c'est ce qui est dommage. Elle nous apparaît comme une femme sans coeur notamment lorsqu'elle ne montre aucunes hésitations quant au fait de vendre une fille d'esclave si elle n'en a plus l'utilité. Pour autant c'est un personnage que je n'ai pas réussi à comprendre totalement car certains esclaves semblent entrer dans ses bonnes grâces. La ségrégation est évidemment bien présente mais le sort des esclaves de la famille est loin d'être invivable. S'ils sont soumis aux décisions de leurs maîtres, ils ne sont pour autant pas battus et ont même parfois des cadeaux de noël.

Ils semblent donc être plus avantagés que certains esclaves de l'époque cependant nous n'avons pas du tout leur point de vue concernant leurs conditions. A aucun moment nous sommes amenés à être dans leur tête pour savoir ce qu'ils pensent réellement. Ce constat m'a empêché de pouvoir vraiment m'attacher à eux. Il est vrai que j'ai été touchée par Nancy qui semble être une jeune fille douce, fragile et totalement dévouée à ses maîtres lors des quelques passages qui la concernent surtout lorsqu'elle se retrouve harcelée par l'un des membres de la famille Colbert, mais pas autant que je l'aurais pensé.

J'ai été également très déçue du manque de développement concernant certains passages. Je pense notamment au grand événement de la fin qui la rapproche vraiment de Rachel lorsqu'elles prennent une décision très importante pour le futur de la jeune esclave. de même j'aurais apprécié que l'auteure développe davantage le conflit que cela a engendré entre Rachel et sa mère. Malheureusement cette confrontation a été totalement éclipsée par l'auteure qui a même instauré un bon dans le temps de 25 ans à son récit, et qui laisse donc beaucoup de questions selon moi en suspens.

Pour conclure:
Un roman sur la ségrégation raciale qui donne une vision futuriste des conflits abolitionnistes que connaîtra bientôt le sud des Etats-Unis d'Amérique. Cependant j'ai été un peu déçue que les divergences d'opinion entre Saphira esclavagiste et sa fille partisante de la liberté pour tous ne soient pas plus présentes dans le roman, et que l'auteure ne donne pas plus la parole aux esclaves.

Ma note: 15/20.
Lien : http://autantenemportelesliv..
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Willa Cather nous emmène dans la famille de Henry Colbert, meunier de son état.

Saphira, la femme de Hanry, possède des esclaves. Lui est assez contre l'idée, mais il ne peut pas faire grand chose, et en plus, quand il essaie, ils ne veulent pas partir !

Saphira et Henry sont de bons maîtres. Même si c'est horrible à dire, et même si Saphira, depuis peu, s'est mise à détester Nancy, sa bonne, et à tenter de lui nuire. Heureusement, la fille des Colbert, Rachel (?), maintenant Mme Blake, garde elle aussi un oeil sur ces gens qu'elle aime.

Ce roman, qui se déroule juste avant la guerre de Sécession, sauf l'épilogue, 25 ans plus tard, nous fait partager la vie quotidienne des Colbert, de Nancy, de sa mère Till et de la vieille Jézabel, entre autres. Pas de grand spectacle, ici, on est loin de Django unchained, juste des humains qui font ce qu'ils peuvent pour être en accord avec eux-mêmes, quels que soient les risques.

J'ai beaucoup aimé, surtout les personnages de Henry et de sa fille.
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critiques presse (2)
Liberation
30 juin 2015
On dirait que l’histoire des Etats-Unis se déroule à toute vitesse à travers elle.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
20 mai 2015
Willa Cather déploie ce récit d'une remarquable perspicacité psychologique pour en faire le support d'une méditation grave sur la civilisation américaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un sentiment étouffé depuis longtemps venait de s'embraser violemment en elle - de se muer en conviction. Jamais elle n'avait entendu dire cette chose auparavant, jamais ainsi mise en mots. C'était de posséder qui était mal, la relation que cela impliquait ; peu importait ce qu'elle pouvait avoir de commode ou d'agréable pour le maître et pour le serviteur. Elle l'avait toujours su. C'était là ce qui la rendait malheureuse chez elle, ce qui faisait obstacle entre elle et sa mère. Comme elle détestait le ton sarcastique que prenait cette dernière pour réprimander les domestiques! Et elle n'en détestait pas moins ses accents de dédaigneuse clémence.
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Le grand Noir se tourna vers Nancy et lui posa une main sur l'épaule, " C'est pas des inconnus, ma douce, les gens chez qui tu vas. Ils s'appellent les Amis, et ils sont amis avec tout le peuple de Dieu. Tu seras traitée comme s'ils t'avaient élevée depuis petite, et tout au long de ton chemin tu passeras d'une famille gentille à une autre. Z'ont reçu une lettre qui raconte tout sur toi, que le révèrent Fairhead il leur a écrite, et c'est comme s'i't'connaissaient déjà.


p.257
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Video de Willa Cather (3) Voir plusAjouter une vidéo
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Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire"
Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire" - Où il est question notamment de Michel Foucault et d'Hervé Guibert, de Jérôme Lindon, de Samuel Beckett, Marguerite du ras, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Robert Pinget, Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze, d'un père et d'un fils et de filiation, d'amitié et d'amour, de littérature, de la rue de Vaugirad et de LSD et d'opium, d'impudeur et d'indiscrétion,de rencontres, de Willa Cather et de Caroline Flaubert, , et aussi des larmes aux yeux, à l'occasion de la parution de "Ce qu'aimer veut dire" de Mathieu Lindon aux éditions POL, à Paris le 13 janvier 2011
+ Lire la suite
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