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Citations sur Le marquis d'Orgèves, Tome 1 : Le trésor des fils de France (7)

Le bien est une intuition, un désir que nous possédons tous. Mais une intuition et un désir qui peuvent facilement se changer en cauchemar lorsqu'ils sont portés au feu de la réalité…Posséder un trésor et faire le bien, Gauthier, est la tâche la plus ardue au monde. Cela demande d'oublier ses propres espoirs, ses propres lâchetés.
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– Bats-toi, bourricot ! tonna Robelet comme il me voyait à attendre alors que les autres s'étaient déjà lancés dans des passes.
– C'est que je veux que l'on m'enseigne la manière de croiser le fer proprement, monsieur le sergent ! répondis-je très sérieusement. J'ai trop peur de gâter mes manières en improvisant…
Fut-ce de rire ou de colère ; Robelet devint si rouge que sa tache de vin se fondit dans le carmin qui avait envahi sa figure. Le sous-officier arracha le sabre des mains de Gatien et m'attaqua en une série de coups rapides qui me désarmèrent en un souffle. Bousculé, déstabilisé, je chutai sur mon séant tandis que je devenais la cible des moqueries de la section.
– Vouloir vivre plus fort que celui qui vous fait face ! gronda Sans-Souci en appuyant la lame de chêne sur ma glotte. L'art de l'escrime se résume à ce seul et unique commandement. Tout le reste n'est bon que pour ces messieurs du point d'honneur…
Ainsi s'acheva ma première leçon d'épée. Elle ne s'était pas montrée telle que je l'avais rêvée mais, de toutes celles qui lui firent suite, elle ne fut certes pas la moins utile…
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Je continuai autant que je pus puis je vis soudain un reste d'escadron français en lutte contre des grenadiers prussiens. Je voulus passer au large quand je reconnus un visage que je connaissais bien ! En très mauvaise posture, le marquis d'Espelette et une vingtaine des siens se mesuraient au double de piétons ennemis. Si le comte venait à mourir ici, pensai-je, comment lui soutirer ses secrets et lui faire payer ses méfaits ? Le destin de cet homme m'appartenait et moi seul avais autorité pour le tuer. Mais pour cela, il fallait d'abord travailler à le sauver !
Quelques cadavres étaient disséminés autour de moi. Fébrilement, je rassemblai leurs fusils, vérifiai leur chargement et les alignai à portée. Puis je mis un genou en terre pour commencer méthodiquement mes tirs.
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– Pourquoi, demandes-tu ? Eh bien… Pense à ce que tu ferais si tu entrais en possession d'une fortune faisant de toi l'homme le plus riche du monde. Des royaumes aussi forts et puissants que celui de France, tu pourrais t'en offrir dix ou même cent… Que ferais-tu alors ?
– Le bien, mon oncle. Je ferais le bien, répondis-je naïvement.
– Le bien, évidemment, souffla Iolo en approchant son visage du mien. Oui ! Mais quel bien ? Car tous les hommes ne lui donnent pas le même visage. Le bien est une intuition, un désir que nous possédons tous. Mais une intuition et un désir qui peuvent si facilement se changer en cauchemar lorsqu'ils sont portés au feu de la réalité… Posséder un trésor et faire le bien, Gauthier, est la tâche la plus ardue au monde. Cela demande d'oublier ses propres espoirs, ses propres lâchetés. Et de cela, je te le dis, très peu sont capables. L'or corrompt. L'or est un acide diabolique capable de ronger les âmes les plus pures. Il sait pervertir jusqu'aux esprits les plus nobles, les plus sublimes…
– Un tel trésor est donc comme une arme, dis-je. S'il tombe entre de mauvaises mains, c'est la mort et la destruction…
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– Mademoiselle, bredouillai-je benoîtement, je ne sais que vous dire. Laissez-moi d'abord me présenter. Je suis le marquis d'O…
Mais déjà la furie m'assaillait de baisers et sondait de ses mains l'entier de ma physionomie. Je tombai à la renverse en faisant un grand chahut de meubles et de bibelots, ce qui ne la gêna point. Se jetant sur moi pour se livrer à des excès qui me firent pousser des cris, elle plaqua d'autorité mes paumes sur sa peau fraîche. Dieu que cela était doux ! Dieu que cela était agréable ! Ô félicité extrême ! Pris d'une fièvre soudaine, je me relevai pour la jeter sur la couche afin de la couvrir d'embrassements à mon tour. Mes doigts déchirèrent ses tissus et ma bouche courut sur son ventre lisse… Sa nudité raidit follement mon pic. Demeurer sanglé dans mon costume n'était plus concevable. À grande hâte, je dégrafai ma veste et ma culotte, retirai ma chemise et mes souliers. En masque, en perruque et en bas, j'allai la rejoindre…
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Conserver un comportement chaste et tranquille, lorsque l'on se trouve jeunes mariés et que les circonstances vous confinent pour longtemps dans un espace aussi réduit que celui d'une berline, est un défi bien difficile à relever. J'avoue que nous ne nous montrâmes guère doués en la matière. Pour les infortunés qui n'auraient jamais connu l'extrême bonheur de foutre dans un carrosse, j'avance qu'il n'y a point de meilleur endroit pour sacrifier aux jeux de Vénus. Les cahots et les secousses du chemin amplifient grandement les mouvements du corps et les pulsations de la mentule dans le connin ou tout autre passage plus secret qu'il plaît d'investir à cet organe charmant. De plus, roulis et tangages magnifient au suprême l'admirable physionomie des garces en appliquant de constantes et séraphiques ondulations à leurs tendres mamelles. Même sous l'effet de la cantharide, j'ai rarement goûté autant de plaisir en mes jeunes années qu'en foutant et refoutant Roxane sur la route de Vienne à Saint-Pétersbourg. Nos cris de jouissance égayaient chaque étape, et il n'y eut pas un paysage traversé – forêts avant Cracovie, champs avant Varsovie, landes avant Riga, collines avant Novgorod, marais avant Pétersbourg – qui ne résonnât de nos chants d'extase…
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Des montreurs d'ours, des cracheurs de feu, des jongleurs et des magiciens faisaient leurs tours en attendant l'attraction principale : moi affrontant le prince ! On vendait du sucre filé aux enfants et on buvait du sirop d'orgeat. Tout cela, en plein minuit, dégageait une atmosphère de liesse. Je n'aime pas cette solennité pesante qui entoure trop de duels. Un homme est sur le point de mourir ? La belle affaire ! Cela arrive à chaque instant d'un bout à l'autre de la terre sans que personne s'en émeuve… Non ! Un duel est à aborder franchement, sans peur et sans souci. Si c'est la fin de l'adversaire, tant mieux. Si c'est la vôtre, cela vous causera certes quelques souffrances, mais vous n'aurez bientôt plus à vous soucier de rien puisque vous serez mort. Tous vos ennuis seront achevés une fois pour toutes. C'est dans cet état d'esprit, je l'assure, que je me présentai à l'heure convenue à l'extrémité du pont Anitchkov.
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