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EAN : 9782843377129
880 pages
Anne Carrière (26/10/2017)
4.11/5   38 notes
Résumé :
Vous connaissez l'Iliade et l'Odyssée, la bataille de Marathon et celle des Thermopyles.
Vous connaissez les noms d'Alexandre le Grand, et d'Hannibal.
Découvrez le récit d'une des plus grandes aventures de l'Histoire, l'épopée insensée d'un jeune philosophe qui se dressa dans une armée brisée aux portes de Babylone, et prit la tête de dix mille soldats grecs en déroute pour leur faire accomplir l'impossible : retrouver leurs foyers en survivant à la tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
— Tiens, Zeus, tu es là aussi ?
— Ahura Mazda ! Ah, j'aurais dû m'en douter.
— Appelle-moi Ormuz ; c'est comme ça qu'ils font dans le roman.
— Ok. Ça vaut mieux. Les lecteurs risqueraient de te confondre avec une marque d'objets de stockage de ma foudre.
— Toujours le mot pour rire, Zeus. Donc, comme moi, tu en es réduit à chercher le cachet pour vivre.
— Les temps sont durs pour nous autres, vieux dieux. Les offrandes ont disparu et l'ambroisie se fait rare. Il faut bien manger.
— A qui le dis-tu ? Mais cette fois, je suis ravi de ce petit boulot. Il prouve que tous les hommes de ce temps ne nous ont pas oubliés.
— Bien d'accord. Il y avait longtemps que l'on n'avait pas écrit sur la dernière grande épopée grecque. Ce Philippe Cavalier ne s'est pas payé notre tête.
— Avant-dernière épopée, je dirais. L'histoire de Xénophon peut être vue comme une préquelle de celle d'Alexandre, inspiratrice du conquérant. Ce Cavalier ne s'est pas limité à l'exploration de l'épopée des Dix Mille d'ailleurs ; c'est toute la biographie de ce personnage étonnant qu'il déploie.
— Ce Xénophon a une histoire digne de mes fils. Peut-être en est-il un au fait ; je ne me souviens pas de tous. A travers de son enfance, c'est toute la guerre du Péloponnèse qui s'affiche en arrière plan. J'ai un peu regretté cependant que ces événements tragiques ne soient aperçus qu'à travers les yeux de l'enfant ou de son père Gryllos. Nous ne percevons que des échos de la campagne de Sicile par exemple.
— C'est parce que ce n'est pas le sujet essentiel, Zeus. L'essentiel se situe dans la découverte de ma Perse, dans la lutte de Cyrus II contre son empereur de frère Artaxerxés II, et surtout dans le trajet aller et retour des mercenaires grecs recrutés par Cyrus. Dès lors que Xénophon met un pied en Asie, nombreux sont les chapitres qui ne le mettent pas en scène, qui nous permettent surtout de voir les conflits à la cour de l'empereur achéménide. As-tu senti l'exotisme qui en émane ? Les splendeurs et les richesses immenses ? Les armées innombrables ? le riche passé évoqué à travers ces Assyriens et Ninive qui font encore figure d'épouvantails pour les Perses d'Artaxerxés ?
— L'amour de ton pays t'aveugle, Ormuz. La Perse a le mauvais rôle dans ce roman. Elle est infiniment cruelle et prétentieuse. Elle est une tyrannie pour tous ses peuples. Elle est l'ennemie qui traque sans pitié les héros grecs qui cherchent à retourner dans leur pays après la défaite de Cyrus à la bataille de Cunaxa. Elle est violente et fourbe.
— Quelle civilisation n'a pas montré de cruauté ni de violence ? Désigne m'en une, Zeus ! Oublies-tu à quel point le portrait que Philippe Cavalier fait d'Athènes est en demi-teinte ? Certes on y découvre une certaine liberté et un droit d'expression et de vote. Certes le théâtre grec y est encensé au point de faire dire aux personnages que son souvenir a sauvé Athènes de la vengeance spartiate et thébaine à la fin de la guerre. Certes des êtres exceptionnels comme le jovial Socrate – plus proche de Falstaff et Rabelais que de Kant selon l'auteur lui-même – et le froid Platon y évoluent. Mais il en ressort aussi la crédibilité et la folie meurtrière de la foule, la manipulation et le populisme des sophistes et des ambitieux comme Cléon et Alcibiade. Derrière l'honneur et la droiture d'un Gryllos ou d'un Nicias se cachent à peine la superbe et le mépris de l'aristocratie pour les classes inférieures. Et Sparte qui est très détaillée du fait du long emprisonnement qu'y vécut Xénophon pendant la guerre du Péloponnèse ; ne nous la montre-t-on pas en demi-teinte également ? D'un côté un comportement spartiate dur mais honorable, de l'autre un mépris profond pour les hilotes considérés plus bas que les animaux. Et la profonde inimitié des villes grecques entre elles vaut-elle mieux que l'unité perse sous le poing de fer de l'empereur achéménide ?
— Tu m'étonnes, Ormuz. Ce sont les interprétations d'un homme occidental de ce curieux 21ème siècle prompt à critiquer son passé qui ressortent dans ta tirade. Si par moments on sent les sentiments d'époque des Grecs vis-à-vis de leur culture, d'autres montrent la vision contemporaine de l'auteur. La critique de la religion en est un exemple, mais c'est surtout perceptible chez Xénophon qui éprouve de la compassion pour les paysans et les pauvres gens, qui est généreux et modeste tout en étant courageux. Même s'il ressemble à un anti-héros durant ses jeunes années, il satisfait à toutes les qualités qu'un homme peut imaginer chez un héros du temps de Cavalier.
— L'auteur a mis beaucoup d'imagination dans la description du personnage, c'est vrai. Pouvait-il faire autrement ? Les sources permettant de cerner l'homme réel sont rares. Philippe Cavalier n'hésite d'ailleurs pas à modifier la « réalité » historique pour renforcer le côté romanesque de son oeuvre. Les longs passages quasi mythologiques dans la ville d'Èa sont totalement inventés et ne sont pas forcément les plus intéressants. Mais l'auteur indique à son lecteur dans les annexes absolument toutes les dérogations qu'il s'est permises. C'est une des richesses de cet immense ouvrage.
— Oui, Ormuz. D'une manière générale ce récit est d'une grande richesse tout en restant respectueux de ses sources que sont l'Anabase de Xénophon et l'Histoire de l'Orient de Ctésias de Cnide. Ce Ctésias est d'ailleurs l'un des autres héros magnifiques et méconnus que dont le roman nous fait saisir l'importance historique. J'ai du mal à comprendre pourquoi la nouvelle forme de divertissement qui se nomme cinéma ne s'est jamais emparée de cette épopée. Pour ma part, je la considère à l'égal des travaux d'Héraclès ou de l'Odyssée d'Ulysse.
— Ce sera là peut-être l'occasion, Zeus. J'aurais de mon côté tendance à espérer un divertissement cinématographique s'inspirant de Cyrus le Grand, mais nous ne nous entendrons jamais là-dessus n'est-ce pas ?
— Non je ne pense pas, mais que cela ne nous empêche pas de festoyer ensemble. Allons chercher nos cachets, je connais une petit restaurant turc…
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Je suis un peu étonnée qu'on n'ait pas classé ce livre dans la catégorie "fantasy historique" car j'ai la sensation que tous les codes du genre sont réunis. Cela aurait évité quelques déceptions car ce n'est pas vraiment un roman historique. Sachant que je suis toujours un peu dubitative lorsqu'on parle de roman historique pour l'Antiquité alors qu'il y a tant de doute quant à la réalité des événements. L'auteur raconte les aventures de Xenophon d'Athènes et se permet un certain nombre d'écarts, pour notre plus grand plaisir. Si vous ne connaissez rien à Xenophon d'Athènes, vous serez peut-être un peu perturbé par la construction du récit en deux parties. Il faut attendre la fin de la première pour comprendre où l'auteur va réellement nous emmener, à savoir vers un voyage fabuleux riches en aventures.
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Épopée riche et palpitante que la vie de ce Xénophon d'Athènes, fils de Gryllos narrée par Philippe Cavalier.

Récit qui plonge le lecteur loin dans le temps, lorsque brillait la démocratie athénienne, lorsque Sparte était auréolée de son austère mode de vie.

Loin d'une peinture ennuyeuse des moeurs de l'époque, Philippe Cavalier réussit un récit riche en rebondissements et plein d'érudition abordant la politique, la philosophie ou encore l'éthique à travers l'apprentissage de ce jeune garçon.

La Grèce n'est pas la seule évoquée puisque la deuxième partie nous entraîne en Perse au côté de Cyrus, jeune prince perse, qui veut renverser son frère aîné du trône.

Changement d'ambiance, de repère et là encore impossible de reposer le livre.

Les intrigues de cours, les moeurs si différents de ceux présentés en première partie du récit offrent un dépaysement total. Avec en prime, une mise à niveau sur les tortures en vogue à l'époque - lecteurs sensibles, vous voilà avertis !

On retrouve aussi un peu de l'Odyssée dans le récit d'une troupe de mercenaires qui voudra, au final, rejoindre sa terre natale mais qui sera confrontée, pour y parvenir, à de multiples épreuves.

Mis à part un bémol concernant les personnages féminins qui m'ont paru moins creusés que les autres, je ne saurais que trop vous conseiller ce roman dont les pages se sont enchaînées sans que je ne les voie défiler.
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J'ai une réticence marquée à l'égard des romans historiques, supportant mal les erreurs matérielles et les anachronismes psychologiques qu'ils comportent trop souvent.
J'ai fait une exception en faveur de Cavalier en raison de son excellente tétralogie "le siècle des chimères", livre tout à fait original et chef-d'oeuvre du fantastique.
Il m'a déjà déçu avec"Hobboes", dont j'ai parlé par ailleurs
Néanmoins j'ai tenté la lecture de son dernier ouvrage, mais je l'ai abandonné en cours de route, non en raison d'erreurs historiques (il en comporte très peu, et elles ne sont pas gênantes, car assumées, rectifiées par l'auteur lui-même et justifiées par lui pour des raisons de construction romanesque), mais parce que le remarquable travail de documentation et de recherche de Cavalier est trop apparent dans la narration, qui inclut trop de détails historiques et d'explications. Tout se passe comme si l'auteur voulait inculquer un maximum d'informations historiques au lecteur et le livre en prend un caractère appliqué, je dirais même scolaire. Il me rappelle en effet certains ouvrages à forme romanesque mais à visée didactique autrefois utilisés dans un cadre pédagogique.

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Passionnés de l'antiquité ou amateurs de grandes aventures, ce roman est pour vous. J'appartiens à la seconde catégorie et j'ai passé un très bon (et long) moment avec cette lecture. L'ouvrage est très documenté, il relate des faits historiques mais garde une bonne part de fiction romanesque. On y croise toute une panoplie de personnages historiques, à commencer par le héros Xénophon.
Le Pitch en quelques mots : 10 000 mercenaires grecs rejoignent l'armée de Cyrus qui veut renverser son aîné Artaxerxès, l'empereur de Perse. Philippe Cavalier nous dépeint avec talent le long voyage de cette armée jusqu'aux confins de l'Orient, les batailles, le chemin du retour en Grèce semé d'embûches et surtout, la vie de Xénophon d'Athènes, héros de cette grande aventure.
Seul bémol : j'ai trouvé que la dernière grande péripétie dans la cité fictive d'Ea était de trop, tant pour le plaisir de lecture que pour l'équilibre et la crédibilité du roman.
En conclusion : un bon moment de lecture et d'apprentissage qui vaut un 4/5 sur mon échelle du plaisir et qui m'a rendu beaucoup moins inculte !
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critiques presse (1)
Elbakin.net
23 octobre 2019
Mis en scène par une plume érudite et flamboyante, Les Neuf noms du soleil ne laissera personne indifférent et possède tous les arguments pour séduire largement au-delà du cercle des amateurs de l’Antiquité grecque.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Restaient seulement à traîner dans les rues quelques hilotes, des serfs sans plus de droit que les bœufs ou les ânes des champs... Avec la peau de leurs mains devenue dure comme de la corne à force de tenir les outils ; avec leurs pieds nus encroûtés de terre capables de courir sans douleur sur les pierres coupantes ; avec leurs yeux plus perçants que ceux des corbeaux à sans arrêt guetter tout ce qui pourrait faire fondre sur eux la colère de leurs maîtres, ils étaient ceux sans lesquels Sparte n'aurait pu vivre. Méprisés pourtant, tenus dans l'ignorance, ils n'avaient pas plus d'importance que des insectes au sein de cette cité caserne où le courage du citoyen-guerrier était seul honoré.
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— Les coutumes sont les coutumes ! affirma Métrios. Il convient de les conserver et non de les violer ou d'en discuter le bien-fondé car c'est ainsi qu'une cité perdure. C'est une vérité qu'on ne connaît donc pas chez toi, à Athènes ?
— Les coutumes changent chaque jour, à Athènes, lâcha Xénophon en souriant. Pas moyen d'y rien fixer ! Ce qui la veille était tenu pour assuré est jugé faux et ridicule le lendemain ! A l'inverse, on peut trouver soudain du charme et de l'intérêt à ce qui était pourtant copieusement dénigré la saison précédente...
— Tant d'indécision ! regretta Métrios. Vous devez vous en trouver bien malheureux ! Je vous plains.
— Il est admis que les Athéniens trouvent leur équilibre dans le déséquilibre ! Ainsi sommes-nous faits !
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Ainsi qu'il est de coutume dans toutes les contrées, nos femmes ornaient autrefois de broches leurs parures. Sur l'épaule, le buste ou la hanche, elles donnaient des plis savants à leurs habits grâce à ces épingles. Un jour, une guerre se déclara entre Athènes et l'île d'Égine. Le sort des armes ne nous fut pas favorable et, après une grande bataille, un seul de nos hommes fut en mesure de regagner la côte. Il revint ici annoncer aux femmes la mort de leurs maris, pères frères ou amants. Incapables de concevoir qu'un tel drame ait pu se produire, elles crurent qu'il mentait. De colère elles arrachèrent les broches agrémentant leurs robes et en lardèrent de coups le malheureux qui en périt. C'est ainsi que les bijoux munis d'aiguilles furent pour longtemps proscrits aux Athéniennes.
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— Dis-moi, Socrate, moi je crois que la Terre est ronde. Qu'en penses-tu ?
— Je ne suis jamais monté assez haut pour vérifier cette idée-là et donc, je n'en sais rien ! grogna Socrate. Cela ne m'intéresse d'ailleurs pas. Ce que les autres nomment "cosmos" ou "forces célestes", de quoi est fait l'univers ou qui se trouve à son origine, je ne m'en préoccupe point. Ma curiosité s'attache seulement à ce que disent ou font les hommes. Sur les autres sujets, je n'ai pas d'avis et ne me préoccupe pas d'en avoir ! Consulte les pythagoriciens ! Ces illuminés ont des idées sur tout !
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S'approchant respectueusement du grand lit de son maître, Ahmanân murmura : "Rappelle-toi, ô Souverain : la grandeur est l'unique joie qui Te sied... Et que jamais, surtout, ne Te quitte le souvenir de ce dont sont capables les Athéniens !" Chaque matin depuis qu'il avait ceint la tiare impériale, Artaxerxès s'éveillait à ces exactes paroles. Ainsi que ses prédécesseurs, il avait reçu ce rituel en héritage du temps des expéditions désastreuses lancées par Darius et Xerxès Ier contre les peuples libres de l'Hellade. Marathon ! Salamine ! Platée ! Plus que de simples défaites militaires, ces batailles perdues avaient mutilé l'orgueil achéménide au point que l'étiquette faisait nécessité à l'Empereur d'en remâcher quotidiennement l'amertume.
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Videos de Philippe Cavalier (3) Voir plusAjouter une vidéo
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