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Citations sur Les yeux plus grands que le ventre (20)

Je me suis toujours senti dans la vie comme le gars pas du coin tombé dans un bistrot d'habitués. Ils ont l'air tellement solides, les autres. Tellement consistants. En prise directe. Je n'ai jamais osé parler de cette espèce de flou, de ce voile ou je ne sais quoi qu'il y a entre moi et la réalité. Comment dire ? L'impression de ne pas tout à fait être là.
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La vérole, ça se revendique, c'est viril. Mais les hémorroïdes....T'as déjà vu un gars raconté ses hémorroïdes à l'apéro?
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L'homme est le seul animal qui prend sur son temps de sommeil pour se reproduire.
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Je sais quand ça m'emmerde et quand ça m'amuse. Et quand ça m'emmerde, je ne peux pas arriver à me persuader que ça m'amuse. Je cherche pas à faire l'original, j'ai personne à épater, je sais seulement que l'ennui est pour moi une souffrance aigüe, violente, insoutenable. Les autres, je sais pas, ils sont sans doute moins douillets, alors je fuis les occasions de m'emmerder...
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S’ils le voyaient, le fracassant éditorialiste, champion de toutes les libertés, promoteur de toutes les licences, conchieur de familles, vomisseur de convenances, déchiqueteur de hiérarchies, empaleur de petits jésus, s’ils me voyaient, moi, la grande gueule, moi, le vieux ricanant, le sceptique à tout crin, s’ils me voyaient, jaune de teint et l’œil hagard, vivant cet amour en épais phallocrate d’un autre âge empêtré dans ses contradictions merdeuses, se rongeant le foie, clamant ses bobos à la une, oscillant de Dumas fils à Feydeau, du drame pompier à l’amant en caleçon dans l’armoire avec le pan de chemise qui dépasse, triste zinzin ahuri dans ce siècle tonitruant, hibou effaré dans ce Luna-Park… Oh, qu’ils rigoleraient les sales cons !
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A toujours attendre demain pour commencer à vivre on finit par se retrouver à après-demain et l'on s'aperçoit que vivre se conjugue désormais au passé. Et sur le mode négatif : j'ai oublié de vivre. Ou plutôt : je n'en ai pas senti le goût. On se sent volé.
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L’énorme, la compacte pâte humaine où nous sommes plongés, cinq milliards d’humains, magma qui nous presse de partout, chacun de nous, et ne se laisse pas oublier, pas un instant, pas un instant… Plus bêtes que méchants, je veux bien, mais si bêtes, bon dieu, si cons, si innocemment, si souverainement cons… Je crois que je les préférerais carrément méchants, ils feraient moins de mal.
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Les religions politiques sont les utopies. Leur moyen d'action : les révolutions.
L'anticonformisme est le marchepied du conformisme.
La révolution est le marchepied du despotisme.
Ceux qui, la révolution faite, continuent à croire à l'utopie sont des déviationnistes. Ils meurent généralement de mort violente.
Le rêve utopiste-type :
Refaire la Révolution (avec majuscule), SANS les erreurs des révolutions précédentes. Refaire l'U.R.S.S. sans le Goulag. Rejouer 1789 sans la Terreur et sans Bonaparte.
Ils n'ont pas compris, ils ne veulent pas comprendre (cramponnés à leur rêve, à leur besoin religieux d'un paradis à portée de la main) qu'il n'existe qu'un pouvoir, toujours le même (le "pouvoir du fusil" du petit père Mao, toujours despotique. Car le pouvoir ne peut pas échapper au despotisme. Peu importent les idéologies de départ, les sacrifices, les bonnes intentions et les sincérités. Les circonstances sont implacables, le pouvoir leur est soumis. La démocratie elle-même, tyrannie du plus grand nombre (c'est-à-dire des plus bêtes et des moins informés), est un despotisme camouflé sous des apparences bonasses (tant que les gars qui en profitent ne sont pas menacés).

Axiome : le pouvoir est toujours de droite. Qu'il le veuille ou non.
Le pouvoir est au bout du fusil, mais c'est le pouvoir du fusil.

Il ne s'agit pas de juger. Les choses sont ce qu'elles sont. C'est implacable comme une loi biologique, c'est-à-dire physique (c'en est une en effet). [...]
- Mais c'est fataliste !
- Je n'y peux rien.
- Mais c'est pessimiste !
- En effet. Citez-moi une seule révolution qui ne soit pas tombée dans le despotisme ou dans la contre-révolution, citez-moi une seule vie d'homme qui ne se soit pas terminée par la mort, alors je réexaminerai tout ça dans le sens optimiste.
- Mais le pessimisme est de droite !
- Nous y voilà ! Tu es soulagé, tu as trouvé l'étiquette. A mon tour : l'optimisme est un mensonge.
- Qu'importe ! Il est généreux.
- Non. Il est fourbe. Croire en l'utopie possible, c'est devenir proie consentante et participante du prochain despotisme. Ou partie prenante. C'est se vouer à être victime ou bourreau.
- T'es pas marrant.
- Oh, si. Quand je veux. Tu connais la dernière histoire belge ?
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Dans cette jungle dont les lianes, les épines vénéneuses, les fleurs carnivores, les tigres et les crocodiles sont les autres hommes, je ne suis pas viable. Ne pouvant - ne désirant - ni les vaincre, ni les dominer, ni les exploiter, ni me fondre en eux, je suis foutu d'avance. Surtout si tu le proclames, ballot ! Eh oui... Mais c'est un luxe que je veux me payer, au moins une fois.
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N'offrez pas Versailles à qui rêve d'un pavillon de banlieue.
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