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Critique de Nastasia-B


Je ne suis pas emballée par cette Famille de Pascal Duarte. Pas déballée non plus, me direz-vous. Certes, je prononcerais d'ailleurs un tiède autant qu'obscur : " pas mal, mais sans plus ". Entendez, sans aucun plus, sans aucun mal, valeur médiane souvent intéressante dans plein de situations de la vie, mais pas nécessairement à rechercher lorsqu'il s'agit des choses de la littérature.
À vrai dire, ce petit roman (ou nouvelle longue comme disent les Espagnols à son propos) du pourtant détenteur d'un prix Nobel de littérature Camilo José Cela ne m'a strictement rien fait passer (comme quoi les prix Nobel...).
Cette oeuvre est pourtant considérée outre-Pyrénées comme majeure et initiatrice du mouvement tremendiste, sorte d'évolution du fameux style picaresque espagnol et aussi du naturalisme du XIXème siècle.
Ici, nous suivons l'autobiographie d'un p'tit gars du peuple, un rural de l'Estrémadure dans l'entre-deux guerres, juste avant que la guerre civile espagnole ne pointe le bout de son nez. C'est un fils de rien, doué de certains penchants pour la moralité mais qui, de temps à autres, ne sait rien faire de mieux que de jouer du couteau pour estropier les gens ou pour les tuer, en raison d'une quelconque dette d'honneur, réelle ou supposée, souvent liée à des affaires de coeur.
Il passe alors quelques temps derrière les barreaux et l'air salubre du pavillon carcéral le remet sur les rails de l'amendement... jusqu'à une nouvelle chute.
Il a pourtant tout du brave gars, il ne fait rien pour que des malheurs arrivent, mais ça lui tombe dessus et il a une fâcheuse tendance à prendre toujours les mauvaises décisions.
Son père et sa mère sont à vomir, sa soeur est une traînée quoique sachant parfois se montrer secourable et son petit frère handicapé se traine comme une limace dans la basse-cour avant de se faire rogner les oreilles par les cochons puis de terminer prématurément sa vie vous verrez comment.
Sa femme est au-dessus de tout soupçon mais rien n'y fait, quand ça veut pas, ça veut pas. Rien ne se goupille vraiment comme il faudrait.
Une vie rurale âpre, pas si différente de celle que nous décrit Garcia Lorca dans Noces Sanglantes, qui n'a rien de spécialement attachante. J'ai retrouvé aussi dans ce petit roman un peu de l'ambiance de plomb et des relations humaines troubles qu'on peut lire dans La Route Au Tabac d'Erskine Caldwell.
En revanche, si le style n'est pas déplaisant dans les phases purement narratives, les très (trop) nombreux passages de justification de son autobiographie par le protagoniste principal et la mise en scène du manuscrit envoyé pour X et Y raison à Machin qui l'a repassé à Bidule avant de le refourguer à Truc sont d'un mortel ennui et, littérairement parlant, n'apportent strictement rien de chez rien.
Sur un écrit aussi court, on n'a pas le droit d'ennuyer son lecteur, ou bien alors c'est qu'on a raté quelque chose, ce qui semble être le cas ici.
Une première expérience, donc, avec Camilo José Cela, qui ne m'a pas spécialement donné l'envie d'en revivre d'autres, bien que cette lecture ne soit pas non plus des plus désagréables qu'on puisse imaginer.
Mais ceci n'est que mon avis — mitigé — sur cet auteur — controversé — (Controversé notamment en raison de son attitude ambiguë durant la période franquiste.) Je vous invite par conséquent à en collecter beaucoup d'autres afin de vous faire votre propre opinion sur ce livre et sur cet auteur, même si le mieux reste et sera toujours de le lire par vous-même.
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