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Citations sur Grille de parole (14)

En bas
     
Rapatrié dans l’oubli,
le dialogue convivial de nos
yeux lents.
     
Rapatrié syllabe après syllabe, réparti
sur les dés aveugles le jour, vers quoi
se tend la main du joueur, grande,
dans l’éveil.
     
Et le trop de mes paroles :
déposé sur le petit
cristal dans le fardeau de ton silence.
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FLEUR

La pierre.
La pierre dans l'air, celle que je suivais.
Ton oeil, aussi aveugle que la pierre.

Nous étions
mains,
nous vidions les ténèbres, découvrant
le mot qui gravissait l'été :
fleur.

Fleur - un mot d'aveugle.
Ton oeil et mon oeil :
ils pourvoient
à l'eau.

Croissance.
Le coeur, paroi après paroi,
se forme.

Encore un mot comme celui-là, et les marteaux
bondissent dans l'air libre.

https://www.youtube.com/watch?v=8Qx2lMaMsl8
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Ainsi je soutiens, pétrifié, le
Lointain, où je t'emmenais.
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Voix, rayures
dans la face verte de l’eau.
Quand le martin-pêcheur plonge,
la seconde grésille :

ce qui était à tes côtés
sur chacune des rives,
pénètre
fauché dans une autre image.

*

Voix venues du chemin d’orties

viens sur les mains jusqu’à nous.
Quand on est seul avec la lampe,
on n’a que la main pour y lire.
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Voix de Jacob :

Les larmes.
Les larmes dans l’œil frère.
L’une, encore pendue, grossissait.
Nous y habitons.
Respire, qu’elle
se détache.

*

Voix à l’intérieur de l’arche :

Les bouches,
seules,
sont à l’abri. Vous
qui sombrez, entendez-nous
aussi.

*

Pas une
voix — un
bruit tardif, étranger aux heures, offert
à tes pensées, ici, enfin,
ici éveillé
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J’entends…

J’entends que la hache a fleuri,
j’entends que le lieu n’est pas nommable,

j’entends que le pain qui le regarde
guérit le pendu,
le pain que la femme a cuit pour lui,

j’entends qu’ils disent de la vie
qu’elle est le seul havre et recours.

Ich höre, die Axt hat geblüht,
ich höre, der Ort ist nicht nennbar,

ich höre, das Brot, das ihn ansieht,
heilt den Erhängten,
das Brot, das ihm die Frau buk,

ich höre, sie nennen das Leben
die einzige Zuflucht.

***
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Les yeux, aveugles au monde, dans le mouroir d'à-pics : je viens,
dur plant au coeur.
Je viens.

Falaise miroir de lune. Chute.
(Lueur tachée de souffle. Sang épars sur zones étroites.
Âme se dissipant en formation nuageuse, une fois encore proche de la configuration nette.
Ombre décadigitale - position crispée.)

Les yeux aveugles au monde,
les yeux dans le mouroir d'à-pics,
les yeux les yeux :

Le lit de neige sous nous deux, le lit de neige.
Cristal après cristal,
treillagées dans des grilles à profondeur de temps, nous tombons,
nous tombons et gisons et tombons.

Et tombons :
Nous étions. Nous sommes.
Nous ne faisons qu'une chair avec la nuit.
Dans les couloirs, les couloirs.
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Blanc et lumière

Dunes en croissant, innombrables.

Dans le sillage, mille fois : toi
Toi et le bras
avec lequel j'ai grandi nu vers toi, perdu
.


Les Rayons. Ils nous soufflent en abondance.
Nous portons l'apparence, la douleur et le nom.

Sait
ce qui nous émeut,
sans poids, ce que nous échangeons.
Blanc et lumière : laissez-le vagabonder.

Loin, près de la lune, comme nous. Ils construisent.
Ils construisent la falaise
sur laquelle le vagabond se brise,
ils recueillent de
l'écume légère et des vagues poussiéreuses.

L'errance, l'écrêtage agitant.
Il
fait signe à ses fronts ,
qui nous ont été prêtés pour
réflexion.

Les fronts.
On y roule avec eux.
Front.

Es-tu en train de dormir actuellement?
Dormir.
Le moulin marin marche,
blanc comme la glace et inouï,
à nos yeux.




C'est la version de Herzzeit ; celle, postérieure, de Sprachgitter (Fischer, 1959) est légèrement différente (en passant, on retrouve une vieille connaissance, "Meermühle", comme dans Le Menhir) :




Dunes en croissant, innombrables.

Dans le sillage, mille fois : toi
Toi et le bras
avec lequel j'ai grandi nu vers toi, perdu
.


Les Rayons. Ils nous soufflent en abondance.
Nous portons l'apparence, la douleur et le nom.

Sait
ce qui nous émeut,
sans poids,
ce que nous échangeons.
Blanc et clair :
laissez-le vagabonder.

Loin, près de la lune, comme nous. Ils construisent.
Ils construisent la falaise où
les pauses errantes,
ils construisent
plus loin :
avec de la mousse légère et une vague poussiéreuse.

L'errance, l'écrêtage agitant.
Il
fait signe à ses fronts ,
les fronts qui nous ont été prêtés
pour la réflexion.

Les fronts.
On y roule avec eux.
Front.

Es-tu en train de dormir actuellement?

Dormir.

Le moulin marin marche,
blanc comme la glace et inouï,
à nos yeux.





Blanc et léger

Dunes-faucilles, innombrables.

A l'abri du vent, multipliée : toi.
Toi et le bras
avec lequel je croissais nu vers toi,
Perdue.

Les rayons, leur souffle nous amoncelle.
Nous portons l'éclat, la douleur et le nom.

Blanc,
ce qui bouge en nous,
sans poids,
ce que nous échangeons.
Blanc et léger :
qu'il voyage.

Les lointains, proches de la lune comme nous. Ils bâtissent.

Ils bâtissent l'écueil, où
brise ce qui voyage,
ils bâtissent
encore :
d'écume lumineuse et flot poudroyant.

Ce qui voyage, appelant depuis l'écueil.
Ce sont les fronts
qu'il appelle,
ces fronts qu'on nous a prêtés
pour qu'il y ait reflet.

Les fronts.
Avec eux nous roulons là-bas.
Rivages de fronts.

Dors-tu ?

Dors.

Moulin-de-mer tourne,
clair-gel, inentendu,
dans nos yeux.
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Qu’est-ce que j’ai
fait ?
Ensemencé la nuit, comme s’il pouvait
y en avoir d’autres, plus nocturnes
que celle-ci.

Vol d’oiseau, vol de pierre, mille
voies décrites. Des regards,
cueillis et ravis. La mer
goûtée, entièrement bue et rêvée. Une heure,
assombrie d’âmes. La suivante, lumière automnale,
offerte à un sentiment
aveugle, qui allait son chemin. D’autres, beaucoup d’autres,
sans lieu, avec leur propre pesanteur : aperçues, contournées,
Des blocs erratiques, des étoiles,
noirs et pleins de langage : nommés
d’un serment tu jusqu’à le rompre.
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Chute de neige, de plus en plus dense,
couleur colombe, comme hier,
chute de neige, comme si tu dormais toujours.
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