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« Je n'ai pas l'air faux qu'il faut »

La vie sociale est toute en cruelles cavités et renfoncements glauques ; surtout dans le salon mondain où Madame Veuve donne ses entrevues. Formidable exercice de détestation, Mme Vve s'ouvre sur l'expression d'un dégoût bien compréhensible, prononcé par un gendre mis à l'épreuve (et qui n'a pas du tout envie de le devenir : gendre). Il sait qu'elle sait qu'il n'est pas là pour ça, son oeil le dit. Mais ce qu'elle capte, Madame Veuve se refuse à l'admettre.
Le Cul est central, relâché, pondeur, « pèse en tout abandon » pour qui saura séduire la marâtre par des mots choisis. C'est tout un chapelet de postures, d'ailleurs, dont il faut accompagner sa demande : hésitations, plaisanteries, confessions, ragots, et autres tournures appréciées ! À-plat-ventrisme autorisé et même conseillé ! Jusqu'à s'émouvoir des maux qui assaillent la future belle-mère « (…) des hémorroïdes / Énormes, des descentes d'organes, / Et qui sait quoi. » La compétition fait rage, celle pour qui on se bat : la fille, n'existe presque pas. Elle n'est et ne sera qu'un faire-valoir pour Madame Veuve qui entend rester le centre de l'attention : « Mais Madame, vous ne voyez pas / Que de fille, vous n'en avez pas ? / N'avez qu'un navet blet, là, la / Fille pondue du cul (...) » La comédie est sans fin, confine même au tragique à travers le regard du poète qui s'exaspère franchement : « L'odeur sucrée de vos chi.ottes / Constitue toute votre aura. »
Probablement : un adversaire à ma hauteur, a dû penser Ivar Ch'vavar pour consacrer dans de si belles lignes à la mère de la fille à marier : « Rêve bleuâtre de Madame Veuve (…) / Comme un intérieur de frigo / Avec une belle lumière. », « C'est bleu-jaune avec des matières. », « Matières sentimentales... » Jeu de cruauté croisée, car Madame n'est pas tendre, avec ses manières, et son air de ne pas y toucher. C'est même tout l'inverse, sous les apparences : « Elle maudit facilement. / c'est spontané, c'est immédiat.  On la préférerait grossière et sale, mais elle prend soin d'elle et attend qu'on la courtise prétextant offrir sa fille. C'est une farce grotesque, une de celles, bien naturelles, qui sont répétées et répétées encore, de tout temps, et à travers le globe. Que vient faire ce gendre infiltré, ici à sonder l'inquiétude de cette insupportable mégère ? Confirmer quelque chose ? Comme un reporter sur le terrain hostile d'une guerre de moeurs.
Enfin, c'est au tour de Madame Veuve de prendre la parole, au milieu des « silences, (et des) napperons ». En somme, le piège se resserre. Parce qu'il faut comprendre qu'on est pas là pour rien, dans le salon de Madame Veuve. Et s'il est impossible de manoeuvrer quoi que ce soit, il est aisé de saisir l'idée qui plane et qui paralyse; la raison de tout ce cirque : « (…) eh bien, c'est le bâillon / pour moi et MmeVveMmeVve et MeMeMMVm (elle me veut?) » La vérité vaut bien une parenthèse.
Il n'y a pas d'échec dans les relation, cela n'existe pas. Et ici, Ivar Ch'vavar nous le prouve en sublimant l'affreuse rencontre qu'il fait avec une dame de convenances. On ne reste pas à la porte, on s'engouffre dans le malaise et on le caresse, sans jamais le percer à jour. Dès le début, l'aspirant (?) s'en rend compte : « Je n'ai pas l'air faux qu'il faut », pourtant, il décide de rester là, en spectateur, devant l'altérité qui juge et qui ne veut pas comprendre. Il se sacrifie pour l'expérience. Il vit puissamment la minute, peut-être l'heure. Il la vit en poète qui fait de tout du beau.
Lien : http://p-andrean.blogspot.com/
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