Deux jours avec lui

La narratrice, qui est aussi celle qui va vivre ce week-end de folie avec son beau militaire, et dont on ne connait pas le prénom mais dont on suppose qu'elle est aussi l'auteur qui partage avec nous ce morceau de vie qui l'a marqué à vie. Notre narratrice est une femme que la vie n'a pas épargnée mais qui au final, s'en sort avec un beau diplôme et un boulot de professeur. Mais hélas, face à l'abandon, le désoeuvrement, la demoiselle compensait en s'empiffrant. Les kilos en trop se sont installés, le corps abîmé, la perte d'une certaine séduction. Quand on aime le sexe pour le sexe, pas toujours facile de séduire quand on est gourmande (des lèvres de tous les niveaux). Toujours est-il que notre narratrice fait des efforts, une opération, un anneau posé à l'estomac, quelques kilos qui disparaissent. Mais elle se retrouve toujours trop ronde et en fait des complexes. Elle cherche l'aventure et rencontre sur le net Nicolas, qu'il semble être un beau militaire, en quête de brèves expériences sexuelles, sans tabou ni complexe. Les SMS s'enchaînent, le désir monte virtuellement quand enfin, l'opportunité d'un week-end s'ouvre à la rencontre…

Quatrième ouvrage publié dans la collection .G de la Musardine. Avec pour slogan des livres érotiques écrits par des femmes pour des femmes. Je suis un homme mais j'assume, j'aime quand ce sont les femmes qui écrivent l'érotisme et je ne vois pas la raison qui m'empêcherait de lire cette collection qui est très, très chaude, originale. Cette fois, nous ne sommes plus vraiment dans le fantasme mais plutôt dans le vécu. le récit est autobiographique. Même s'il peut parfois paraître invraisemblable, il est tout à fait plausible. Au début de ce livre, je commençais à m'ennuyer. Plus d'un tiers de l'ouvrage est consacré à l'approche, la séduction par SMS. Nous sommes au début de ce média. Il faut, avec nostalgie, se replonger dans le passé, quand nous avions de gros téléphones avec une antenne, qui ne faisait pas de photo mais on pouvait déjà s'envoyer des textos. Arme redoutable au service des libertins. Enfin, Nicolas arrive, pour un week-end. Il semble crevé, sous pression, pressé, fatigué. La narratrice à des doutes. Il m'a vue, je suis grosse, il est beau, il va se barrer. Mais non, le beau militaire est clairement là pour le cul. En bon soldat, il assume sa mission, avec passion, avec détermination. Pour son plaisir et pour le plaisir de notre héroïne. Il arrive un moment où le sexe devient tellement intense et bon, qu'il pourrait devenir de l'amour. Mais les amants ont tacitement un contrat. C'est l'aventure de deux jours, pas un de moins, pas un de plus. C'est aussi l'occasion d'aller à fond, de mettre de l'intensité que la durée d'une relation ne ferait qu'émousser. Impossible de vivre le sexe avec un tel rythme dans une relation qui dure des années. La plume est simple, fluide. Parfois, quelques répétitions çà et là mais c'est relativement bien écrit. Je crois que la collection .G, dirigée de main de maître par Octavie Delvaux nous promet encore de belles découvertes érotiques écrites par des femmes pour des… peut-être... plus sûrement tout le monde.

Un roman sincère

M-A Chabarni nous offre un roman autobiographique d'une profonde sincérité.
C'est le 4ème roman de la collection .G des éditions La Musardine, et , si j'ose dire, il fait la paire avec le 1er roman de cette collection, Parties Communes d'Anne Vassivière.
En quoi ces romans sont-ils de la « littérature érotique féminine » ?
Il me semble que leur particularité réside dans le fait que ces autrices maintiennent pour le lecteur/ la lectrice, un équilibre entre l'excitation de la description et le désir de continuer la découverte de l'histoire. Généralement, une description érotique fait se suspendre le récit, nous nous y arrêtons, nous la relisons, nous la savourons. Elle excite nos sens parfois au détriment de l'histoire. Or, la particularité de ces autrices est de nourrir également notre désir fort d'avancer dans le récit. Elles ne se contentent pas de scènes excitantes, elles nous mettent dans une dynamique plus vaste dans laquelle s'épanouit notre curiosité quant au dénouement de l'histoire. La scène excitante ne sort pas de nulle part, elle a un passé et elle crée un futur. Elle nous pousse à comprendre l'instant présent et son dénouement.
C'est déjà ce que j'avais ressentis dans le roman Partie Communes, et que je ressens à nouveau ici. Dans beaucoup d'écrits érotiques ou pornographiques, on a tendance à rester figés sur une scène de sexe et à attendre la prochaine, voir à sauter des pages pour y accéder plus vite. Au final, l'histoire nous importe peu.
Dans ces deux romans, ce n'est absolument pas le cas. Ces deux romans sont fondamentalement sincères.
Les deux parlent du désir, de sa naissance, de son déploiement, de sa réalisation, qu'elle soit parfaite, frustrante, joyeuse ou décalée.
Dans Deux jours avec lui, la perception est clairement féminine car racontée du point de vue de la narratrice.
Dans Parties communes, Anne Vassivière nous offre les deux visions des partenaires d'un même ébat. Nous avons donc à la fois la version féminine et l'interprétation masculine.
Il est également remarquable que ces autrices ne jugent jamais leurs personnages, quoi qu'ils fassent. Ne portant aucun jugement sur leurs personnages, elles ne jugent pas leurs lecteurs/ lectrices non plus. C'est pourquoi notre plaisir à les lire n'est jamais entaché de honte ou de sentiment malsain.
Il me semble que cet aspect caractérise cette écriture érotique féminine.
Quant aux couvertures de ces ouvrages, elles sont esthétiquement très belles. Elles me font penser à du Milo Manara en moins idéaliste, en plus vrai, en moins fantasmé mais tout aussi efficace et plus désiré.
Ceci dit, et tout particulièrement pour Deux jours avec lui, il est délicat de le lire ouvertement dans les transports en communs ou dans une salle d'attente.
Autre point agréable et positif, ces romans nous transportent hors des stéréotypes excluant la plupart d'entre nous, voir tout le monde : aucune femme n'y est « la plus belle femme du monde », aucun homme n'y est un bel étalon riche. On est dans l'humain et ses complexités. C'est pourquoi Anne Vassivière malaxe la langue française : elle explore la diversité humaine et ses désirs en explorant la langue elle-même. Cela la conduit à inventer des mots d'une puissance évocatrice incroyable.
L'écriture de M.A. Chabarni est également de grande qualité car elle est très claire. Cependant, il y a de courts moments où l'on sent que les mots crus d'aujourd'hui ne sont pas forcément ceux qui servent au mieux l'histoire. Il me semble en effet que les mots « cul », « bite », « chatte » ou « fist » ne correspondent pas à ce qui est en train de se vivre. Ils sont trop réducteurs.
Le mot « cul » par exemple n'exprimait pas la même émotion au XIIIème siècle qu' aujourd'hui. Peut-être aurait-il fallu que l'autrice retrouve la force que pouvait avoir ce mot chez François Villon ou Rutebeuf.
Ma seule restriction est donc lexicale et très localisée à certains passages, le style restant par ailleurs très clair.
En un mot, ces deux romans sont réellement des oeuvres érotiques de qualité. C'est par le biais du désir et du sexe qu'ils nous parlent d'humanité : que signifie « être un humain, une personne humaine, une femme, un homme » ?
Je ne regarde plus les personnes rondes de la même façon. On ne connait pas le vie des personnes humaines que l'on croise dans la rue, toutes rayonnent de leur propre mystère.
Ces deux histoires ne sont pas écrites pour choquer le bourgeois ou exciter le chaland, mais pour nous transporter sur des sentiers inexplorés.
Lien : https://tsuvadra.blog/2018/0..

La plume de M-A Chabarni a ceci de particulièrement intéressant qu'elle reste simple et fluide à tout moment de la narration. Accessible, elle ne tombe pas non plus ni dans le pornographique, ni dans la vulgarité absolue.

Premier roman érotique pour ma part, j'avoue ne pas être restée hermétique aux voix de cette narration, sans pour autant avoir été prise d'une brulante fureur non plus, les personnages me paraissant trop souvent à la limite du cliché. Néanmoins, cette histoire semble bel et bien avoir été écrit par une femme pour une femme : on y perçoit les préoccupation purement féminines là où ces messieurs sont tout hermétiques à certains questionnements qui nous paraissent existentiels : nos rondeurs, par exemple.

Un écrit sympathique et pas trop violent dans le genre. J'irai certainement faire un tour du côté des autres tomes de cette collection !

Avant de vous donner mon avis sur ce livre, j'attire votre attention sur le fait qu'il est pour un PUBLIC AVERTI.



Elle, vient de subir une opération chirurgicale esthétique. Elle a un nouveau job, une maison, elle est heureuse.



Ce livre est un peu particuliers car il s'agit d'un récit autobiographique. Les personnages de ce livre se sont mis à nu l'un envers l'autre, que ce soit au sens propre comme au sens figuré du terme. Entre eux, tout est clair d'entrée de jeu. L'enjeu est simple : deux jours pas plus.



L'auteur nous explique comment elle a fait pour prendre du poids et son besoin d'en perdre. Elle nous explique aussi pourquoi elle ne veut pas s'attacher. On ne peut que la comprendre, en tout cas, cela a été facile pour moi. L'auteur nous raconte son histoire. Elle a voulu faire confiance à cet homme, ce militaire qui a su la mettre en confiance à travers leurs échanges téléphoniques et écrits. Pendant trois mois, ils vont apprendre à se connaître avant de décider de se rencontrer. Cette part de mystère, cette part d'inconnu est un brin excitante jusqu'à ce que l'envie de se voir et de goûter au fruit défendu devient la plus forte.



Au moment de la rencontre, on sent qu'elle a envie de faire machine arrière. Il est facile de se cacher derrière un écran mais se voir face à face, c'est tout autre chose mais elle va passer outre ses aprioris.



Elle a envie de vivre une aventure intense, profonde, après tout, c'est le temps d'un week-end, qu'est-ce que deux jours dans une vie ? Elle sera servie ! Ils vont passer beaucoup de temps au lit, à prendre du plaisir, à s'en donner aussi. Ils vont faire des expériences qui vont les enrichir sur tous les plans. Ce week-end va lui permettre de révéler la vraie elle qui sommeille en elle. de ce week-end en découlera une décision un peu radicale...



Cet homme qui aura passé un week-end entier avec cette femme est quelque peu énigmatique. Il est beau, il en impose physiquement, on ne peut passer à côté de cet homme qui sait envoûter sa proie. On se dit que c'est dommage que cela n'ait duré que le temps de deux jours...



La plume de l'auteur est intéressante mais il me semble cependant que le langage employé dans le récit n'est pas correct, il est beaucoup trop cru pour la douceur de l'histoire qu'elle nous sert.



En conclusion, une belle histoire qui nous permet d'appréhender la vie sous ses différentes facettes. C'est une belle découverte, j'ai hâte de lire un nouveau roman de cette collection.


Lien : https://leslecturesdeladiabl..

Pour commencer , je dois avouer que je ne suis pas habitué à chroniquer des romans érotiques , mais je ne me suis guère ennuyé à lire cet ouvrage .
C'est un huis clos entre une femme , un peu complexée à cause de ses formes , et un bel homme , militaire de son état . Leur rencontre , initiée par des échanges sur internet , a été programmée depuis une longue période , ce qui explique combien la tension sexuelle est à son comble quand ils se retrouvent enfin ensemble .
L'échange de SMS n'a fait qu'exacerber cette tension , on sent que leur rencontre et leurs échanges vont ressembler à un feu d'artifice , où tous les plaisirs vont être possibles .
En fait , le concept de ce roman , c'est qu'un homme et une femme vont se donner un maximum de plaisir pendant deux jours , et ne plus jamais se revoir par la suite .
Ce qui m'a beaucoup plu dans cette histoire , c'est d'abord , que celle qui écrit est une femme , donc elle parle de sexe d'un point de vue féminin ; en outre , chaque acte sexuel est librement consenti , sauf si l'un des partenaires décide d'arrêter à cause de la douleur ou d'une quelconque réticence .
Dire que le roman érotique est un genre mineur serait excessif : quand on commence cette lecture , on a envie d'aller jusqu'au bout , et c'est agréable à lire , il n'y a aucune vulgarité là-dedans .
En conclusion , j'ai apprécié ce livre pour une raison essentielle : certes il y a une histoire de sexe torride , mais la tendresse n'est jamais absente , on pourrait même parler d'amour entre ces deux êtres .
Et un grand merci à Babelio et à la Musardine pour ce livre .