L'arbre et le fruit

Attention, coup de poing. Petit livre d'une centaine de pages, magnifique lecture à deux voix de l'enfer et de l'étouffement d'un homme vis à vis de sa famille. La mère et la fille se livrent à une étude profonde de leur sentiment et de leur vécu face à leur histoire personnelle et contrebalance les points de vue ressentis.

Dans un climat de violence quotidien, deux filles et leur mère subissent la tyrannie du père, figure autoritaire et brutale. Au regard de la société, cet homme est parfait, au regard de sa famille, il est un monstre. La mère se renferme, persuadée de ne pouvoir échapper à son sort et décide même de subir des enfermements volontaires en hôpital psychiatrique, où l'éloignement et les médicaments lui permettent d'oublier cet homme.

Ces filles elles, restent, et se construisent face à la peur que leur inspire ce père et l'absence réconfortante d'une mère. Choisiront-elles le même chemin que leur mère ? Céderont-elles face à la crainte, où choisiront-elles de s'émanciper pour se construire une autre vie ?

Le fait de faire converser la mère et la fille face à des situations pareillement vécue mais auxquelles elles n'apportent pas la même réponse est une richesse d'écriture qui permet à l'auteur de développer les situations et les ressentis de différentes manières. Ainsi, personne ne peut juger ni la mère ni la fille pour les choix qu'elles font puisque finalement, au sein de leur intimité, nous comprenons ce que toutes les deux ressentent. Nous ne pouvons même pas blâmer la mère d'abandonner ses filles puisqu'elle même le vit très difficilement et explique ses choix et ses faiblesses.

Court uppercut à la lecture abordable mais au message bien plus complexe. Ce livre offre la possibilité de délivrer une parole qui souvent reste enfermée et propose une solution finale à un public de jeunes adolescent qui pourrait être confronté à cette problématique.
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Jean-François Chabas livre un court roman coup de poing sur une famille tyrannisée par un homme violent. le récit polyphonique s'étend de 1980 à 2015 : Jewel et sa mère, Grace, racontent le calvaire subi à cause de cet homme, notaire irréprochable en public, tyran en privé. Les coups, le chantage, la violence psychologique et les insultes, tel est le quotidien de Grace et ses deux filles, Jewel et la petite Esther. A travers le récit de Grace, nous découvrons le quotidien des patients d'un hôpital psychiatrique américain, entre violence et absurdité. L'internement et les traitements contribuent également à son affaiblissement. le système ne peut l'aider à trouver la force de se battre. Enfin, le titre choisi par l'auteur pose la question de l'hérédité en matière de violence. Jewel y répond tout au long de ce sombre récit en l'illuminant par sa capacité de résilience.

Je remercie Gallimard et l'opération Masse critique Pour l'envoi de ce roman.
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Un très beau roman jeunesse traité tout en finesse sur
la violence conjugale. Dans les années 1980, Grace, une femme brillante et ses filles Jewel et Esther subissent les violences physiques et surtout psychologiques de leur mari et père.
Grace encaisse jour après jour des humiliations de la part de son mari. Elle est hospitalisée à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique, ce qui contribue à la détruire encore plus. Encaisser des insultes au quotidien sans réagir, culpabiliser, ne pas savoir protéger ses filles, être incapable de réagir, avoir l'impression de trahir son père qui lui avait donné force et indépendance détruit Grace chaque jour un peu plus.
Le roman se déroule sur plusieurs années et fait alterner les points de vue de Grace et de Jewel, enfant puis adolescente et enfin adulte.
Comment se construire ou ne pas se laisser détruire dans un tel climat. Cet ouvrage permet de mieux comprendre l'enfer de la violence conjugale, comprendre sans juger, la destruction insidieuse et progressive d'une femme au départ équilibrée qui finit par douter d'elle-même et à penser qu'elle ne vaut rien.

Ouah...quel UPPERCUT je viens de recevoir. J'ai mal au ventre devant ce que je viens de lire. Jean-françois CHABAS aborde un sujet au combien tabou dans notre société : la violence dans une famille à l'apparence irréprochable. Lui est avocat, elle océanographe, mariés, 2 enfants et pourtant : L'enfer à la maison.

L'histoire se déroule en trois parties. La première est racontée par Jewell (7ans) et par sa mère enfermée dans un hôpital psychiatrique. Chacune à leur tour, nous raconte leur quotidien.
8 ans plus tard, Jewell est une lycéenne qui s'est mis à la boxe, sa mère, elle, continue les séjours à l'hôpital.Esther continue de protéger sa petite soeur, mais la descente aux enfers continue.
Et puis la fin.....

1980. Jewel, 7 ans, se demande où est sa maman. Au même moment, Grace, la mère de Jewel, est admise à l'hôpital psychiatrique de Mockingbird. Elle se retrouve au milieu de personnes plus ou moins atteintes, certaines violentes, alors qu'elle n'est pas folle. Elle est juste très fatiguée, épuisée par des années de violences infligées par son mari. Pendant que cette océanographe brillante et sportive s'enfonce progressivement dans les abîmes de la folie, culpabilisant de ne pouvoir défendre ses filles, Jewel essaie de faire face, de protéger sa soeur contre ce père qui la frappe et l'insulte.

Ce court roman peut se résumer en 2 mots mais les sentiments qu'il déclenche ne se résument pas aussi facilement. La narration alterne le point de vue de Jewel, à différentes époques de sa vie, et celui de Grace. On a ainsi une peinture poignante de la violence familiale, à hauteur de victime. On ne peut que se sentir révoltés, scandalisés, remplis de pitié devant ces vies broyées par la violence d'un homme. Grace est peu à peu détruite par la compagnie des fous et la consommation des médicaments. Jewel, même si elle résiste, est abîmée psychologiquement : par défaut, elle s'attend à la violence, au mal venant des autres, elle est incapable de faire confiance à un homme. En adoptant les points de vue de Grace et Jewel, l'auteur ne nous laisse pas respirer, prendre du recul. On se prend tout pleine poire.
Jean-François Chabas dresse aussi 2 beaux portraits de femmes, riches et complexes.

En résumé : Un roman qui aborde un sujet connu mais qui semble, en fait, peu abordé par la fiction : les violences conjugales et familiales. En alternant les points de vue de la mère et de la fille, l'auteur nous fait partager leurs souffrances, leurs luttes... À recommander dès 14 ans.

L'histoire terrible d'un foyer subissant la violence paternelle.
Le récit alterne judicieusement entre le point de vue de la mère internée, Grace, et de sa fille aînée Jewel, âgée de sept ans : on a ainsi le ressenti de l'adulte et de l'enfant, de celle qui est "dehors" et de celle qui est restée auprès du père avec sa petite soeur. On apprend rapidement que Grace est "mariée à un monstre" qui lui fait subir insultes et coups... et que celui-ci s'en prend également à Jewel ("Il n'y a que moi et maman qu'il tape"). Officiellement, William est un notaire respectable qui "fait bonne figure devant les gens" et "réserve sa violence et sa haine pour le cercle clos de la famille". Honteuse, Grace n'ose pas en parler ("- Qu'est-ce que c'est, ce bleu ? - Je suis tombée..."). Là voilà donc, l'esprit embrumé par les médicaments, au milieu des malades mentaux qui "offrent un spectacle sordide", tandis que Jewel fait de son mieux pour préserver Esther.

Plus les années passent, plus Grace se désintègre, obligée de renier ce qu'elle est, au point de n'être plus que l'ombre d'elle-même : autrefois femme sportive, active et instruite, "je m'étiole d'inaction lorsque je ne suis pas assommée par les médicaments" à l'hôpital, et continue d'être la victime de "l'abominable pouvoir du tyran" à la maison. L'incompétence du personnel médical est révoltant : personne ne cherche à comprendre, et lorsque, enfin, Grace trouve le courage de "raconter toutes ces abominations" au psychologue, il ne fait rien ! Il y a de quoi se sentir seule et impuissante, et même profondément désespérée... comme si l'hôpital psychiatrique faisait "naître les troubles autant qu'il prétend les guérir"... Au bout du compte, ce n'est plus qu'une femme détruite.

Jewel a plus d'une fois essayé de parler avec sa mère mais elle est "si secrète" ! Avec le temps, l'adolescente est devenue blasée ("J'ai l'impression qu'à 15 ans, je sais tout ce qu'il y a à savoir du monde."). Son père ne lui fait plus peur, elle ose lui tenir tête et ne ressent plus que du mépris envers lui. Une "hargne" qui s'étend malheureusement à toute la gente masculine... Un homme, cependant, son entraîneur de boxe, l'aidera, à sa manière, à surpasser la situation. Car malgré tout, la reconstruction, bien que lente, est possible...
Un roman à faire connaître et étudier, un sujet à évoquer et débattre, selon le propre souhait de l'auteur qui l'a "vécu de l'intérieur", afin de lutter contre la violence faite aux femmes.
Lien : https://www.takalirsa.fr/l-a..

William est un notaire respectable, un homme bien sous tous rapports. En apparence. Mais dans le secret de sa maison, son autre nature se dévoile: violent, raciste, manipulateur, humiliant, il fait vivre un véritable calvaire à sa femme Grace et sa fille Jewel. Au point de conduire la première au bout du chemin, et la seconde à la révolte. Soumission de l'une, résilience de l'autre, chacune nous raconte à la première personne comment un homme peut briser une âme ou la rendre plus forte.
Un très court roman sans concession, rude et âpre, aux accents d'un réalisme inacceptable. Une lecture à réserver aux plus mûrs de nos ados, dès 14 ans.

Le sujet de ce livre est dur, l'alternance de voix (Jewel et sa mère) donnent une portée d'autant plus grande et plus forte au récit. La maltraitance, dont cette histoire fait l'objet est racontée de manière poignante. Un court roman mais assez long pour en mettre plein la figure!

Un court roman « coup de poing ». Les thématiques abordées (violences conjugales, maltraitance..) sont difficiles mais Jean-François Chabas le fait avec beaucoup de justesse et de sensibilité.
Lien : http://www.dimensionados.fr/..

Un roman sur la maltraitance et la violence faite aux femmes
qui raconte la vie perturbée de deux fillettes américaines dans les années 1980. le décalage dans le temps permet de prendre de la distance sans rien perdre de l'actualité de ces violences dont on sait qu'elles sont encore trop souvent tues et qu'elles s'affranchissent des classes sociales. le père de Jewel et d'Esther exerce justement une très honorable profession : il est notaire. Qui pourrait imaginer que cet homme affable, apprécié en société se transforme en monstre lorsqu'il passe la porte de son domicile ? La première à en souffrir, c'est Grace Fairhope, la mère. Universitaire, elle a honte d'être une femme battue, de ne pas avoir pu quitter ce mari violent et de lui retirer cet incroyable pouvoir qu'il exerce sur elle est ses filles. Ses filles, c'est ce qui lui permet de tenir, mais vient un moment où l'esprit vacille et Grace est internée dans un asile psychiatrique. Ce ne sera que le premier de ces séjours. Pour raconter cette descente en enfer, Jean-François Chabas avec une écriture sensible et juste, donne la parole alternativement à Jewell et à a sa mère. On les accompagne dans cette terrible épreuve en trois étapes, 1980, 1988 et 2015. Jewell qui d'abord peine à comprendre la situation (elle a 7 ans) développe peu à peu une sensibilité particulière pour reconnaître aux plus infimes signes les accès de colère de son père. Son seul objectif - elle qui est la proie de son "papa", protéger sa petite soeur adorée. Elle voudrait aussi aider sa maman, mais elle tellement absente. Sans juger, en laissant au lecteur se faire sa propre opinion, l'auteur donne à voir minutieusement, comment Grace ne parvient plus à lutter. C'est un roman fort, un roman à partager pour lancer le débat. Un roman qui mériterait de faire venir l'auteur en classe avec des élèves pour parler du titre et du choix de la 1rer de couverture par exemple !