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Aujourd'hui Gabriel fête ses 11 ans. Au village, les femmes dansent, « les chants se mêlent aux cris de joie ». Pour son anniversaire, le garçon reçoit une kalachnikov. Pas un jouet mais une véritable arme de guerre. « Tu es un homme maintenant », lui dit son oncle en lui pressant l'épaule. D'abord amusé et fier de posséder un tel objet, Gabriel déchante lorsque le soir même on l'oblige à monter à l'arrière d'une jeep qui l'emmène vers une destination inconnue pour faire de lui un enfant soldat…

Un sujet terrible. Terriblement casse-gueule aussi. Comment parler aux enfants des enfants soldats ? Sans les traumatiser, sans non plus adoucir la dramatique réalité ? Comment éviter le voyeurisme, la surenchère ? Comment trouver le juste équilibre, comment placer le curseur au bon endroit pour faire mouche ? A la lecture de cet album, cela semble simple. Il suffit d'un texte sobre mais explicite. de dessins tout en suggestion mais particulièrement parlants. Il faut conjuguer émotion et information, sans oublier de pousser le lecteur à la réflexion. Il faut enfin ouvrir une porte vers la reconstruction, vers un avenir possible où le retour à une vie « normale » est envisageable, pour que l'espoir demeure malgré l'horreur.

Finalement, il suffit de faire les choses intelligemment. Avec tact, conviction et sensibilité. Il suffit de s'engager et de ne pas avoir peur d'affronter des thèmes complexes mais importants. Bon, en fait c'est loin d'être simple ! Mais quand des auteurs de talent et engagés, soutenus par Amnesty International et par un éditeur tout aussi engagé se lancent dans une telle entreprise, le résultat est à la hauteur et ne peut que susciter l'admiration. Un album essentiel, indispensable, incontournable. Autant d'adjectifs pour une seule et même conclusion : à lire et à faire lire au plus grand nombre !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Aujourd'hui, c'est la fête dans le village de Gabriel : les chants s'élèvent accompagnés par le son des tam tams, les femmes dansent et les hommes assis à même le sable discutent. Tous les habitants se réjouissent de l'anniversaire de Gabriel, onze ans. Âge important et estimé puisqu'il marque le passage vers le monde des adultes. le jeune garçon, lui, n'a pas le sentiment d'avoir changé depuis la veille. Jouer au foot avec ses frères est toujours aussi amusant.

Mais quelque chose se trame dans le cercle des hommes entourant l'oncle de Gabriel. On a un cadeau à lui remettre, semble-t-il… Serait-ce un ballon, comme l'année dernière? Non, il ne s'agit pas de cela, l'objet empaqueté dans une toile de jute a une forme allongée… C'est plutôt lourd, ça rutile, Gabriel a l'air heureux : c'est une kalachnikov!

Le soir venu, alors qu'il s'apprête à dormir, on vient le chercher et avec rudesse et précipitation, on le balance, lui et son fusil à l'arrière d'une jeep, au milieu d'autres enfants de son âge. Les visages sont graves, les yeux apeurés, les gorges serrées et les corps tremblants. On ne leur parle pas, on ne leur explique rien. Ils s'enfoncent dans la nuit – le fichu passage du petit garçon à l'homme -.

En quelques heures, Gabriel est devenu un Kadogo – qui signifie, ironiquement, en swahili « encore petit » – , un enfant soldat. On lui a dérobé sa jeunesse, sa liberté, son innocence. On lui a imposé la violence, l'horreur, la guerre.

Un album sur l'enrôlement des enfants soldats à travers le regard de l'un d'eux. Les mots et les dessins sont pertinents, forts, avisés et poignants. Un album à lire avec son enfant, afin d'écouter ses interrogations et d'ouvrir la discussion . Un texte d'Amnesty International en fin d'album apporte des précisions et évoque sa lutte – ses solutions – contre le fléau de l'embrigadement d'enfants en Afrique et en Asie. Un sujet dur mais nécessaire.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Album très fort sur un sujet sensible et choquant : les enfants soldats.
Cet album permet d'aborder ce sujet terrible du point de vue naïf de Kadogo qui nous montre étape par étape l'enrôlement de force des garçons africains de 11 ans envoyés commettre des atrocités.
Ce livre m'a fait penser au très beau roman d'Isabelle Vouin "l'éclaireur".
La très grande force de ce texte est l'intimité du texte qui permet au lecteur de se mettre très facilement à la place de Kadogo.
Cette force peut aussi être sa faiblesse pour des enfants qui liraient seuls cet album car il peut être angoissant si non accompagné.
Très beau texte !
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Dans un village d'Afrique, Gabriel fête ses 11 ans. Comme cadeau il reçoit... une kalachnikov !

Un texte fort pour sensibiliser les enfants (à partir de 9/10 ans) au drame des enfants soldats, pour montrer comment le basculement de l'innocence de l'enfance à la plongée dans l'horreur de la guerre peut être rapide et incontrôlable. de belles peintures à l'aquarelle complétées de croquis à l'encre illustrent l'album.

Une note en fin d'ouvrage, signée Amnesty International, donne des informations sur l'enrôlement des enfants et les solutions qui sont envisagées pour mettre fin à ce scandale humanitaire.
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Hier, je vous ai un peu parlé d'un album sur le thème de la guerre vu avec les yeux d'un enfant. En voici un autre qui traite un sujet similaire, mais dont l'action se déroule cette fois en Afrique.

Le sujet est plutôt dur à aborder avec un public si jeune. Pourtant, Ingrid Chabbert mène son récit avec douceur. Petit à petit, elle pose les bases d'un questionnement au combien important à discuter avec les enfants. Car tous les enfants jouent au soldat, tous voudraient avoir une arme plus réaliste, plus vraie que nature. Mais que se passe t-il quand ce souhait est réalisé? Une déshumanisation progressive de l'enfant qui ne devient ni adulte ni adolescent, juste un instrument semblable à cette arme qu'il a tant désiré jusqu'à la prise de conscience suivie de la rébellion.

Les illustrations, un peu vieille école, servent parfaitement le récit et le nourrissent avec autant de délicatesse : pas de visuels chocs, pas de corps. Tout est sous-entendus, laissé à l'imaginaire de l'enfant qui ne manquera pas de s'approprier cet espace.

Un bel album à ne pas mettre entre toutes les mains pour autant et à lire en compagnie d'un adulte.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
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Extrêmement poignant et dur. On ne peut pas laisser un tel album entre les mains d'un enfant sans l'accompagner.
Et je ne me sens pas de le lire à mon grand de 12 ans. A des plus jeunes encore moins... Et je me pose la question est-ce que j'ai le droit d'imposer ce genre de lecture/vérité à des/mes enfants ? Si c'était un film, je ne les laisserai pas le regarder...
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Le jour de ses 11 ans, Gabriel assiste à la grande fête organisée pour lui. Son oncle est venu avec des amis à lui. Son oncle lui dit qu'il est un homme désormais. Gabriel sait qu'il est venu avec un cadeau. Est-ce que ce sera un ballon de foot tout neuf ? Car son oncle doit bien savoir qu'il adore jouer avec ses frères. Non, en guise de cadeau, son oncle lui offre une Kalachinkov rutilante. Gabriel a le temps de l'admirer, il passe une bonne partie de l'après-midi à jouer avec. Mais le soir, alors qu'il est fourbu et qu'il aspire à se glisser dans son lit, son oncle le conduit dehors, le fait monter dans une jeep. Gabriel est un homme maintenant et comme tout homme, il va devoir faire la guerre.



Au Congo, « kadogo » est le terme pour désigner un enfant-soldat. Ingrid Chabbert montre la violence que cela représente, pour ces enfants très jeunes, d'être arrachés de leurs foyers puis d'être jetés sur le front des conflits. Les aquarelles de Joël Alessandra sont toujours aussi sublimes, (...)
La chronique : https://chezmo.wordpress.com/2017/10/07/kadogo-chabbert-alessandra/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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À quoi rêve un enfant de 11 ans le jour de son anniversaire ?

Jouer au foot dehors avec ses copains ? Aller au cinéma pour voir les exploits des super-héros ? Faire la fête en famille autour d'un gâteau en forme de guitare ? Sauter dans l'eau depuis un spot vertigineux ? Sans doute des milliers de choses, très différentes, au quatre coins du monde. Des rêves d'enfant.

Ce jour-là, Gabriel fête justement ses 11 ans. Ambiance de fête dans son village, chants et danses de joie, tout le monde semble se réjouir de ce moment si particulier marquant le passage à l'âge adulte. Un peu tôt sans doute. Pour Gabriel, rien n'a changé pourtant.

Autour de son oncle, des amis parlementent, ils ont un cadeau pour lui. La musique s'arrête, Gabriel doit ouvrir son présent. La tension est à son comble. Un objet brillant, très lourd, enveloppé dans une toile de jute : une kalachnikov !

"Il ne pouvait pas rêver mieux pour ses 11 ans !"

Et la situation tourne vite au cauchemar pour Gabriel qui, la nuit même, est projeté sans ménagement à l'arrière d'une jeep démarrant en trombe. Tremblant de peur, il découvre sa destination : un camp d'entraînement pour enfants soldats, les Kadogo (signifiant « encore petit » en swahili). Adieu la liberté et l'innocence, finie la douceur de l'enfance. Gabriel est confronté à l'horreur de la guerre où règne la brutalité et la violence. Tuer ou être tuer…

"L'air est lourd, chargé de cette peur qui circule entre eux."

C'est une histoire qu'on ne devrait pas lire, une réalité qu'on ne devrait pas vivre : l'embrigadement des enfants pour faire la guerre.

Les mots d'Ingrid Chabbert sont simples, directs et vous déchirent le coeur. L'injustice hurle fort dans cet album, un cri de révolte contre l'impensable, l'inhumain : des enfants tueurs. Les illustrations à l'aquarelle de Joël Alessandra tissent une ambiance moite, sombre, parsemées de petites touches de lumière blanche, soulignant l'éclat du regard effrayé de Gabriel.

La lecture de cet album m'a brutalement renvoyé à l'univers du Killer Kid de Claude Klotz (1989), et de ces deux enfants confrontés à l'horreur du conflit au Moyen-Orient. La couverture m'avait parue tellement décalée à l'époque.

"C'est un 9 mm à canon court et crosse quadrillée, on a livré la sécurité du chargeur.
Je l'aime bien.
Je suis tellement habitué à lui qu'il vient tout seul dans ma main.
C'est avec lui que je vais tuer.
J'espère que je m'en sortirais, parce que sinon, je n'aurais vraiment pas beaucoup vécu.
Je dois avoir 11 ans."

Cette coédition avec Amnesty International réveille les consciences et rappelle la lutte contre le drame de l'enrôlement d'enfants soldats ! Un album au sujet dur à lire accompagné, pour inviter à la réflexion.

Lien : http://la-licorne-a-lunettes..
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