Autobiographie d'une courgette (BD)

Je ne suis pas trop versée dans le format BD mais son titre m'avait amusée. Une sorte d'achat compulsif, pourrait-on dire...

Lu en à peine vingt minutes, il m'est clairement apparu que cette BD s'adresse à un jeune public (10/12 ans). N'étant pas spécialiste de ce genre littéraire, mon billet sera donc bref et ma note, que j'espère juste, est de 3.5/5.

Je vous parle de la BD adaptée du roman de Gilles Paris

Seule sa maitresse l'appelle Icare mais il se fait appeler Cougette. Cet enfant de 9 ans est loin d'avoir une vie facile et malheureusement un jour il tue par accident sa mère avec un revolver et se retrouve en foyer. Une tragédie ? Pas forcement. Pour lui c'est une bonne chose, un lieu stable, fait de belles rencontres, d'amitiés et une histoire d'amour….
Il s'agit d'une adaptation du roman de Gilles Paris et elle est parfaitement réussie. (Enfin pour moi l'esprit est fidèlement respecté au roman et j'espère que l'écrivain est aussi satisfait du résultat) Les illustrations sont simples, sobres mais adaptées et viennent adoucir les thèmes violents du contenu de l'ouvrage. Les principaux thèmes sont les violences familiales avec une mère alcoolique, le manque affectif, le placement en foyer… Thèmes sérieux mais cet ouvrage arrive à apporter une touche avec les illustrations et les textes de sobriété et de tendresse. Cette histoire touchante que l'on pourrait regarder de manière triste, se dire que Courgette est sans famille, sombrer dans un avenir noir pour lui…. est c'est tout le contraire. Elle nous donne un regard plein d'optimisme, d'espoir, de solidarité dans la galère….

Courgette, c'est le surnom d'Icare, est mal parti dans la vie : son père est parti avec une jeunette sans laisser de traces, sa mère est tombée dans l'alcoolisme, et un jour, il la tue accidentellement et se retrouve à l'orphelinat. Là, il va rencontrer d'autres enfants écorchés de la vie comme lui. le dessin est simple, judicieusement coloré en aplats, avec une évolution en harmonie avec le récit. Les personnages sont vraiment bien imaginés, mal dans leur peau, tourmentés, parfois naïfs à cause de leur jeune âge, et surtout très touchants. C'est une belle histoire positive malgré un démarrage horrible, une histoire sur l'espoir, l'amitié, l'entraide… juste émouvante.

Je dois dire que quand le film d'animation "Ma vie de courgette" est sorti au cinéma il y a quelques années, j'avais très envie de le voir, car j'adore les dessins animés, une vrai gamine... Seulement voilà, il était synchronisé en néerlandais, et impossible de le trouver en VO (en même temps, quand on vit aux Pays-Bas...)
Je me suis donc rabattue sur le livre, et je pense que je n'ai pas perdu au change.
C'est donc l'histoire de Courgette, 9 ans, qui arrive en foyer d'accueil, après avoir tué par accident sa mère alcoolique. Son père est aux abonnés absents "parti faire le tour du monde avec une poule" lui avait dit sa maman.
Courgette va se faire des amis, découvrir une nouvelle vie, et se dire que parfois, les parents ne sont pas des gens sérieux.
Car Gilles Paris nous déroule ici une galerie de portraits d'enfants bien cabossés. Sans tomber dans le pathos, mais cela fait néanmoins froid dans le dos, toutes ces enfances abîmées.
Pour autant, le ton n'est ni triste, ni moralisateur, et quand Courgette tombe amoureux, il y a de très beaux passages.
Une lecture bien agréable.

Challenge des 50 objets 2021-2022

J'ai été très émue, très touchée par ce livre. Il est assez accessible à un public jeune même s'il aborde des sujets difficiles. Il ne s'appesanti pas dessus, le contexte est brièvement donné et permet d'évacuer nos questions, mais l'important n'est pas tellement ce que les enfants ont vécu avant d'arriver aux Fontaines, même si cela explique en partie certains comportements. Ce qui compte c'est l'amour, les relations entre les enfants, la directrice, le gendarme, les zéducs, tout ce monde qui constitue le microcosme de ces enfants à la fois si normaux mais si en marge de la société.

L'écriture est celle que pourrait produire un enfant de 9 ans, j'ai eu un peu de mal à m'adapter aux fautes de grammaires et à certaines particularités, mais ce style a vraiment apporté un plus au sentiment de naïveté, d'immédiateté au récit, ça m'a permis à la fois de m'immerger (on a l'impression que c'est bien un enfant qui parle) et de me distancier (je ne parle ni n'écrit comme ça) et donc de me protéger.

Il est écrit "Collège" sur mon édition, et je pense que c'est effectivement à partir de 12 ans environ qu'il peut être lu. Dans cette édition il y a aussi des exercices "as-tu bien lu?" que je n'aime pas (mais ça augmente la taille du livre): ce n'est pas utilisé par les adultes (et le livre leur était destiné au départ) et ce sont des outils de vérification que des adultes, des parents, peuvent utiliser pour contrôler la lecture de l'enfant: si c'est quelque chose que je comprends en classe, je pense aussi que dans les temps de loisirs il n'y a rien de pire que de forcer l'enfant à les faire pour le dégoûter de la lecture (ça et les obliger à lire des livres qui ne sont pas adaptés ou qui ne leur font pas envie).