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3,19

sur 197 notes
J'ai bien aimé le côté uchronique de l'histoire : après la seconde guerre mondiale, la création d'Israël s'avère être un échec, et les survivants juifs sont envoyés sur un bout d'Alaska parmi les autochtones indiens, dans le cadre d'une concession qui prend fin quand débute le roman; que vont devenir tous ces gens ? Ce n'est pas la préoccupation de l'inspecteur Landsman, qui préfère résoudre le meurtre d'un jeune joueur d'échecs héroïnomane. Mais qui pourrait être bien plus que cela...
Il s'agit donc d'une enquête policière très complexe, dans le contexte encore plus complexe de la culture yiddish ; d'ailleurs, le roman est truffé de mots yiddish (il y a heureusement un lexique à la fin) qui compliquent la lecture -comme dit l'un des personnages : "Pas de chance... de préférer les explications simples dans un monde plein de Juifs". Néanmoins, j'ai appris beaucoup de choses sur les us et coutumes yiddish. Mais l'usage répété de l'appellation "Yid" m'a gênée ; ce n'est pas ma forme d'humour juif préférée.
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Le club des policiers Yiddish ou comment j'ai réussi à en venir à bout.

Ça y'est, je l'ai terminé, il m'aura quand même fallu une semaine pour le lire, rien que ça. Ce n'est pas que le pitch ne me plaisait pas, au contraire ; ce n'est même pas que le style de l'auteur soit mauvais, loin de là. C'est simplement, je crois, que cela ne l'a pas fait avec moi.

Le postulat de départ était pourtant très alléchant.
Nous sommes aux environs de 2008 ou 2009, en Alaska, devenu une sorte de Terre Promise pour les Juifs après l'échec de la création d'Israël. Enfin, pour quelques décennies seulement car les Etats-Unis sont sur le point de reprendre leurs droits sur la parcelle accordée. Il ne reste donc plus que quelques semaines à Landsman, flic de son état, pour résoudre les crimes non élucidés. Mais, depuis quelques temps, Landsman n'est plus le flic qu'il était. Divorcé, quasi alcoolique et pleurant la mort récente de sa soeur disparue dans un accident d'avion, il vit désormais dans un hôtel miteux où se retrouvent d'autres rebuts de son espèce. Mais quand un homme, considéré comme le nouveau Messie et se trouvant être, en prime, le fils du rabbin le plus puissant de la communauté, est retrouvé assassiné une balle dans la tête dans une chambre de l'hôtel où loge Landsman, ce dernier met un point d'honneur à élucider cette affaire avant la rétrocession de l'Alaska aux américains. Mais tout le monde a-t-il réellement envie que cette affaire soit rondement menée, les parents de l'infortunée victime en tête ? Et quand on met dans les pattes de Landsman son ex-femme, Bina, comme cheffe, cela s'avère encore davantage compliqué.

Je pensais lire une enquête policière sur fond d'uchronie et, en effet, il s'agit principalement d'une enquête policière sur fond d'uchronie. Mais quelle douleur pour moi que de suivre ces personnages. Le roman est truffé de mots yiddish (il y a d'ailleurs un glossaire à la fin du livre) et cela a très largement perturbé ma lecture, la rendant difficile et moins attrayante. De même, la multitude, que dis-je, la foultitude de personnages ne m'a pas aidée non plus à m'y retrouver facilement. J'ai trouvé le temps long, je l'avoue. Et j'ai même lu pas mal de passages en diagonale.

J'aurais pu ne pas le terminer mais j'étais quand même curieuse de connaître la fin qui est somme toute assez réussie. Et puis aussi je voulais terminer cet ouvrage pour son auteur qui a été couronné du prix Pulitzer pour un autre de ses romans. Alors oui, un prix aussi prestigieux que le Pulitzer ou le Goncourt ne signifie pas que j'aimerai le roman mais pour moi cela augure quand même de certaines qualités littéraires chez l'auteur que je ne peux pas nier.

En résumé, je pense que certains vont trouver ce roman extra, d'autres, comme moi, le trouveront poussif. Et même si le postulat de départ est génial et que la fin est à la hauteur, il reste quand même un grand, très grand entre-deux que j'ai trouvé, pour ma part, interminable.


Challenge USA
Challenge multi-défis 2020
Challenge Jeu de l'oie littéraire – 6ème partie
Challenge mauvais genres 2020
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Après une petite conversation littéraire un peu alcoolisée, un compère canadien me conseillait un auteur qui joue avec diverses conventions littéraires, entre autre dans un recueil d'essais sur des livres de "genres" littéraires pas nécessairement considérés comme de la "vraie" littérature, par exemple polar, fantasy, etc. Il se trouve que l'un des ouvrages de fiction de cet auteur se trouvait dans ma looooongue liste de livres à lire.
Une belle entrée dans l'oeuvre de Michael Chabon! Un bon polar dans le genre classique "hard-boiled" qui s'ouvre avec des dialogues et une atmosphère digne du Grand Sommeil de Chandler, et un grain de SF qui ne rend le livre que plus intéressant.
Une uchronie géniale basée sur une proposition obscure d'accueil de réfugiés européens persécutés par le régime nazi, proposition qui n'a jamais vu le jour, étouffée dans l'oeuf par le sectarisme et l'intolérance des politiques de l'époque.
La base géographique choisie me motive toujours à la lecture des bouquins les plus surréalistes. Oui, l'Alaska me fait rêver, pour des raisons que j'ai moi-même bien du mal à comprendre. Ajoutez à ceci un fond culturel et religieux qui m'est inconnu, outre les guerres israélo-palestiniennes, non par mauvaise volonté mais simplement par manque de suggestions ou quatrièmes de couv' accrocheurs. le texte est pavé d'expressions et termes yiddish ajoutant non seulement à la crédibilité de l'auteur et du texte, l'intrigue, mais une richesses ahurissante qui va de pair avec la découverte, du moins pour moi, d'une culture surprenante et bourrée de contradiction.
Des héros fascinants, que ce soit Landsman ou son cousin John Bear alias "Berko", des morts qui deviennent les héros ou plutôt les anti-héros tragiques d'un complot surréaliste effrayant et tellement fou qu'on peut presque s'attendre à le voir demain à la une des journaux internationaux.
Le négatif, pour moi, ne tient qu'à mon inculture: je regrette (pour la énième fois) de n'y connaître rien aux échecs. Toujours l'impression de manquer quelque chose, bien que la simple métaphore des échecs donne suffisamment de sens à chaque repli de l'intrigue.

En somme, un polar génial et audacieux, fin et qui vous pousse irrémédiablement à tourner les pages en vous étonnant et vous émerveillant de chaque nouvelle épaisseur d'un monde complexe où rien n'est finalement ce qu'il semble.
Un bon livre qui va rejoindre ma liste de bouquins à offrir, liste qui s'allonge, et c'est bien !
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Une belle uchronie qui emprunte tant à Chandler qu'aux écrivains de l'absurde.
L'histoire se situe dans un comté d'Alaska qui a été attribué en gestion aux juifs par les américains suite à la défaite de 1947. Cette défaite a obligé le peuple juif à quitter Israël et à trouver un lieu d'accueil. L'histoire se passe quelques semaines avant la rétrocession du comté aux Etats-Unis avec toutes les incertitudes quant au devenir des habitants non américains.
Le contexte uchronique posé, nous suivons un enquêteur de la police yiddish chargé d'élucider le meurtre d'un toxicomane dans un hôtel de troisème ordre. En complément de cette enquête qui se révèlera liée à un complot plus vaste, notre policier à la dérive doit gérer son passé qui réapparaît et ses propres démons.
Un roman bien mené, sombre et drôle à la fois qui permet de mieux connaître le fonctionnement des sectes du judaïsme orthodoxe.
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polar juif, yiddish, au choix; parfois blasphématoire, politiquement incorrect mais original, surprenant et drôle.
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Dans le nouvel Israël, à Sitka, en Alaska, vivent deux millions de Juifs. Un junkie est retrouvé dans un hôtel minable, assassiné. Landsman découvre qu'il s'agit du fils du plus puissant rabbin de la région, le chef des verbovers, des Juifs ultra-orthodoxes. Mais des ordres venant de l'étranger exigent la clôture de l'enquête. Landsman, indépendant et têtu, veut en savoir plus...
Drôle de temps pour être juif. Drôle de temps pour être flic. Ça tombe mal pour Meyer Landsman ! À Sitka en Alaska, devenu la patrie glaciale et désolée des Juifs, il est l'inspecteur le plus décoré de la police yiddish. Chargé de faire régner la paix dans cette communauté encline aux mystères, l'homme a pourtant sombré dans l'alcool, ruinant son mariage au passage. Exilé à l'hôtel, il découvre un matin le corps d'un junkie assassiné dans le hall. Mais pourquoi ces pressions pour abandonner l'enquête ? Landsman s'obstine : ce mort lui plaît et il refuse de laisser son assassinat impuni... Dans ce monde où religieux et criminels ont échangé leurs compétences, jamais la Terre promise ne lui aura paru plus lointaine...
Dans une tradition typiquement américaine, Michael Chabon emprunte à tous les genres avec allégresse : légendes des émigrés juifs d' Europe de l' Est, roman noir, roman d' anticipation, critique politique de l'après - 11 Septembre et réflexion morale sur les dérives religieuses. Hommage à Chandler et à Charyn, le Club des policiers yiddish, lauréat du prix Hugo 2008 va être adapté au cinéma par les frères Coen (The Big Lebowski, Fargo, No Country for Old Men...) et a reçu un accueil enthousiaste aux États-Unis et ...
C'est le New York Review of Books. qui ont parle le mieux : « Une réussite, comme si Raymond Chandler et Philip K. Dick avaient fumé un joint en compagnie d Isaac Bashevis Singer... »
Car voilà une uchronie franchement jouissive.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Il m'a fallu deux cents pages pour rentrer dans ce roman – sur 541. Autant vous dire que, pour l'apprécier, ce n'est pas, mais alors, pas du tout gagné. Disons que ce livre n'est pas tout à fait mon genre. Je n'ai rien contre l'Alaska, je n'ai rien contre les romans policiers qui s'y déroulent, je ne suis pas très fan d'uchronie et je ne connais quasiment rien à la culture juive. Aussi, suis-je totalement passée à côté des différentes communautés qui vont et viennent dans ce roman, de leur croyance, de leurs superstitions, de leur attente du Messie ou de leur volonté de conquérir Israël. Oui, nous sommes dans une uchronie, et après les échecs survenus en 1948, les juifs vivent dans une colonie en Alaska. Hélas ! Cette colonie n'a qu'un temps, et il est fortement question d'une rétrocession. La police des lieux sait que leur temps est compté – deux mois, pour résoudre toutes les affaires en cours, dont la toute dernière, la douzième, qui concerne l'assassinat d'un junkie dans l'hôtel où vit, depuis son divorce, l'inspecteur Meyer Landsman. Dire qu'il se laisse aller, tout au désordre de sa vie, est une manière d'évoquer pudiquement sa déprime chronique. Et quand cette affaire se retrouve close par sa supérieure hiérarchique, qui se trouve être son ex-femme, il n'a pas l'intention de se laisser faire. Oui, enquêter sans arme, sans plaque, en quasi solitaire – il ne veut pas entraîner Berko son cousin et collègue, marié, deux enfants, bientôt trois, et heureux dans sa vie personnelle, dans sa disgrâce. Si ce n'est que tous les deux ont des choses à régler avec leur passé : le père de Meyer s'est suicidé, celui de Berko est bien présent, ancien agent très manipulateur, qui a eu un enfant – Berko donc – avec une jeune indienne, morte lors d'émeutes fomentées par des verbovers. J'écris ceci en essayant d'être la plus claire et concise possible, face à une culture que je ne maîtrise pas du tout, à des termes qui m'ont souvent forcée à utiliser le lexique inclus en fin de volume, à lire des scènes, aussi, qui sont totalement étrangères à ma mentalité. Si j'avais un fils, je ne le renierai pas s'il était gay. Je n'ai aucun souci à fréquenter des femmes qui préfèrent les femmes – et je trouve d'ailleurs terriblement réducteur de réduire une personne à ses préférences amoureuses.
Coups bas, violence, complot, attentat. Volonté de faire taire ceux que l'on soupçonne d'en trop savoir, et de le regretter, parfois, après – comme si les regrets pouvaient rendre la vie à une personne. Meyer et Berko découvriront des faits qui les bouleverseront et leur feront prendre des décisions radicales mais justifiées. Il est fort heureusement des personnages positifs, comme la femme de Berko, ou Bina, l'ex-femme de Meyer, sans illusion sur elle-même, mais confiante en les capacités de Meyer d'aller au bout des choses, lui qui est aussi sans illusion sur les extrémistes de tout bord.
A lire si vous aimez les échecs (moi non) et les uchronie policières.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Pour illustrer l'item Alaska du challenge USA, j'aurais mieux fait de choisir le classique de Jack London, Croc blanc.
J'ai abandonné à la page 60. Je n'ai pas le courage d'aller plus loin. Il y a trop de mots yidish, l'humour s'il y en a m'est incompréhensible. Une dystopie où la création d'Israël a échoué, pourquoi pas, mais il faut avoir le talent, ce n'est, à mon sens, pas donné à Michael Chabon.
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Bilan mitigé pour ce pavé qui m'a résisté une bonne semaine.
Lieu Alaska, à Sitka. Epoque ? Pas très précise. Mais par contre, dans un contexte très particulier. Un morceau du territoire a servi a établir une colonie juive échappée ou survivante du nazisme. Un territoire juif, une police juive, le club des policiers yiddish. le territoire serait sur le point de changer de statut.
Que vient faire le meurtre d'un héroïnomane joueur d'échec planqué dans un minable hôtel ?
Cela aurait pu être pas grand-chose, sauf que dans cet hôtel habite également depuis quelques temps en policier en perdition, alcoolique, divorcé, borderline. Alors, quand on lui dit qu'une enquête d'envergure n'a pas lieu d'être, il va y mettre son nez, rien que pour montrer qu'il est têtu et qu'il existe toujours. Mais ça peut mener loin, très loin dans la magouille. Et ce petit monde censé respecter La Loi est loin d'agir en accord avec la justice des hommes, surtout quand il s'agit d'Israël, et du retour du Messie !
Ce postulat de départ (une colonie juive résultante de la seconde guerre mondiale) aurait pu exister. L'idée a été soulevée avec Roosevelt (je crois) mais n'a pas aboutit. Cette projection historique dans un événement qui n'a pas eu lieu s'appelle une Uchronie, mot barbare désignant un genre littéraire, ici adapté en roman policier.
Un peu longuet par moment, intéressant mais pas un coup de coeur.
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Ce roman relève à la fois du genre policier (vraie enquête) et de la SF (uchronie sur le postulat qu'après guerre les juifs se sont installés non pas en Israël mais en Alaska). mais le propos de Chabon est encore plus ambitieux puis qu'il mêle à cette trame déjà touffue des jeux de langage (nombreux termes yiddish, réels ou du cru de l'auteur...) qui obligent à se référer à un lexique mais aussi des considérations parfois alambiquées, voire philosophiques et/ou religieuses qui freinent la lecture. Tout un monde finit par apparaître mais c'est au prix d'un certain ennui. En bref, trop touffu et simplement trop long, mais pour autant pas insurmontable.
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