AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 230 notes
5
7 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je me suis lancé dans la lecture des romans de Raymond Chandler pour compléter ma culture polar. Je pensais y trouver ce même cliché du détective solitaire et invincible faisant la loi dans les rues de Los Angeles. Alors oui, c'est en partie vrai, mais le roman ne se résume pas à une simple histoire de gangsters ; l'essentiel réside dans le talent de Chandler : l'ambiance, l'intrigue et l'écriture sont remarquables.

L'histoire débute par une rencontre insolite. Marlowe croise un homme qui se distingue par une carrure « pas plus large qu'un camion citerne ». le mastodonte pénètre dans un bar fréquenté par des Afro-américains et en moins d'une minute, un des clients est éjecté de l'établissement. Un joli vol plané. le détective, intrigué, entre à son tour dans le bar. Et le voilà entrainé dans une histoire tortueuse qui le mènera dans les salons d'un millionnaire, d'un médium ou d'une souillon alcoolique, dans une clinique clandestine ou dans les cales d'un bateau transformé en casino…

Chandler dénonce le gangstérisme et la corruption. Dans les romans de Hammett, les « bootleggers » tenaient le haut du pavé mais depuis la fin de la prohibition, les truands ont pris l'aspect d'hommes d'affaires respectables, utilisant la violence en dernier recours. Ils n'en continuent pas moins à faire élire des maires et des chefs de la police sans scrupules qui sauront fermer les yeux aux moments opportuns. Dans cette Amérique, les moeurs des pauvres comme des riches ne sont pas très reluisantes même si parfois, on rencontre des personnages positifs. Chandler dénonce aussi le racisme latent qui vise les Noirs. L'assassinat d'un Afro-américain intéresse très peu la police et n'est même pas mentionné par la presse. Comme dans le « Grand sommeil », Marlowe se montre opiniâtre, désintéressé et poursuit son enquête par principe, dans le seul but de déceler le fond de l'affaire. Il cite à nouveau Sherlock Holmes (et Philo Vance, un héros de littérature policière, inconnu au bataillon) pour mieux s'en distinguer. Marlowe est un intuitif, qui mise sur les probabilités et qui sait tenter sa chance par un coup de Trafalgar.

J'ai particulièrement aimé le style de Chandler. Il sait se montrer lyrique et utilise des images comme celle d'un scarabée coincé dans un immeuble de la police pour illustrer l'état d'esprit de Marlowe. Et puis il y a ces images que je trouve formidables. En voici deux exemples : « L'air moite était froid comme les cendres d'un amour défunt » et « la voix devint aussi froide qu'un repas de cantine ». le roman est très bien écrit et possède une touche surannée (blondes plantureuse, policiers véreux, truands italiens) qui lui donne un vrai charme. Un coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          391
Ce roman noir, une pure référence des polars hard boiled. Bien que Raymond Chandler soit de la même école que Dashiell Hammett, je préfère Chandler par ses dialogues, son vocabulaire avec plein d'humour. le scénario est plus brouillon mais quelle force pour ses personnages et leurs caractères. D'ailleurs, on peut critiquer globalement la logique du scénario, comme l'auteur l'avoue lui même, mais les passages principaux du roman sont des pépites avec les descriptions des lieux, actions dans une ambiance noire et pleine de suspense. La chute est géniale et confirme bien la valeur de ce roman culte. La seule critique négative s'adresse à l'édition et la traduction française qui massacre un peu la version originale. Cela est réparé avec l'édition "Quarto" de Gallimard de 1312 pages au titre de "Les enquêtes de Philip Marlowe" (que je me suis pressé d'acheter).
Commenter  J’apprécie          241
L'archétype du privé, Philip Marlowe a engendré une progéniture dont il me parait impossible de faire le compte, l'homme cynique, presque totalement désabusé qui contemple avec pessimisme un univers corrompu. On retrouve un peu du Sam Spade de Hammet avec une petite touche en plus.
Il faut dire aussi que le style de Raymond Chandler est énorme.
Mainte fois porté à l'écran, grand ou petit, rien n'égale la lecture d'adieu ma jolie, de le grand sommeil et etc...
Vous n'avez jamais lu ? alors, amateur de romans noirs, foncez.
Commenter  J’apprécie          182
La lecture d'un roman de Raymond Chandler est un constant dépucelage.
Le contexte socio-géographique et les marqueurs de l'univers hard-boiled sont omniprésents et confèrent à l'ouvrage un cadre somme toute assez classique, mais le burlesque, le décalé, l'exotique qui éclatent aux yeux du lecteur par le truchement d'une réplique inattendue, d'une comparaison plus qu'audacieuse, de modes de narration parfois déroutants - la "voix" du début du chapitre X m'a bien mené en bateau - font entrer le roman dans une autre dimension.
C'est un roman bien plus dense qu'il n'y paraît, les références sont multiples, et le vocabulaire riche.
Certaines longueurs, le nombre conséquent de personnages et de discussions quelques peu sibyllines ou encore de scènes peuvent faire perdre le fil, mais il faut bien comprendre que l'on ne lit pas un Chandler pour la pertinence et la précision de l'intrigue, mais pour une ambiance sublimée par un style inimitable.

Commenter  J’apprécie          60
Moins embrouillée que pour « Le grand sommeil », l'intrigue policière reste tout de même assez complexe pour nous rendre captivantes les aventures de Marlowe. Ce dernier reste égal à lui-même, derrière sa façade de macho, il est incorruptible et sentimental, intrépide et très curieux. Il est surtout très intelligent. Parfois tellement intelligent que nous avons du mal à le suivre dans les méandres de ses raisonnements. Mais c'est tellement bien écrit !
Commenter  J’apprécie          30
Retour du détective emblématique Philip Marlowe pour une aventure un peu plus longue que la précédente, le grand sommeil. Si j'y ai retrouvé tout ce qui m'a plu dans l'autre, celle-ci est parfois un peu délayée, mais bon, ça reste quand même un grand classique du roman noir signé Chandler, donc excellent. Marlowe y promène sa dégaine tout au long des pages, s'attirant les faveurs des dames qu'il rencontre et que souvent, il repousse pour faire avancer voire conclure son affaire. Les femmes sont entreprenantes chez Chandler...

Beaucoup de descriptions des lieux et des personnages. Beaucoup de dialogues savoureux dans lesquels les réparties drôles ou vachardes fusent, l'ironie et le sarcasme du détective font mouche à chaque fois. Et ce sens de la formule, de la chute propre à l'auteur : "Assis sur le bord de mon lit, en pyjama, je me tâtai à l'idée de me lever, sans grande conviction. Je me mis debout avec effort et me frottai l'estomac. Il était encore endolori par mes nausées de la veille. Par contre, mon pied gauche était parfaitement dispos... pas la moindre courbature ; alors naturellement, je n'eus rien de plus pressé que de le cogner dans le pied du lit."

Je dois avouer être très sensible à l'usage du passé simple qui donne à la fois un côté désuet et classe, il est vrai qu'il n'est plus guère usité de nos jours, sauf en littérature. Usage qui implique parfois celui du subjonctif imparfait, ce qui augmente les deux aspects précédemment cités.
Commenter  J’apprécie          20
Quel bonheur de retrouver la plume de ce grand auteur!
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (778) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des romans de Raymond Chandler

Quel est le titre correct ?

La Dame du lac
La Dame du vendredi
La Dame de Shanghai
La Dame de pique

8 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Raymond ChandlerCréer un quiz sur ce livre

{* *}