L'inoubliée

Chacun a son chant, et quand on aime un être, il faut le laisser roucouler, s’égosiller, piailler à son gré – comme on l’admet des différentes espèces oiseaux.

Après vingt ans de mariage, un homme a besoin de nouveauté. Maurice s’en octroie, ment un peu, pas trop, par politesse, la passade s’effiloche, un jour elle prend fin… La plupart des femmes qu’il rencontre se lassent de n’avoir avec lui que des bribes de vie amoureuse.

Il est plus facile et confortable de faire l’amour avec quelqu’un qu’on a sous la main ; mais quand on a le choix du moment, on a tendance à régler d’abord les problèmes du quotidien, ménage et affaires courantes. Lorsqu’on est enfin prêt, parfois c’est l’autre qui ne l’est plus, ou on se sent tomber de fatigue ! Et on remet au lendemain…

Quelque chose d’équivalent a lieu après un divorce, une séparation, même voulu ; on « change de pré », on se réjouit d’une nouveauté qui vous rajeunit, on se persuade qu’on vient enfin de faire le bon choix, que le précédent était peut-être une erreur – mais on n’oublie pas. On n’oublie jamais. On se tait, c’est tout, par décence, pour ne blesser personne...

Les jeux de l’amour et du hasard sont féroces, à croire qu’Éros se complaît à faire en sorte qu’il n’y ait presque jamais concordance de temps entre les sentiments ni entre les personnes.

On est comme prisonnier de liens invisibles, qu’on n’a pas toujours voulus, qu’on subit ! Alors on se remue, on se débat pour s’en délivrer, redevenir soi, soi tout seul. Et puis, quand c’est fait… On est malheureux.

Lorsqu’on parle d’un « premier amour », on a tort de croire qu’il s’agit d’une amusette et qu’on est dans l’attente du « sérieux » qui reste à venir.

Quand on est au cœur d’une passion, il est des moments de jouissance extrême !

Les femmes sont aussi variables que la plume au vent : cela se chante, tu le sais… À l’époque, cela surprenait encore plus qu’aujourd’hui !

Il paraît que les femmes sont attirées par ceux qui font état de les mépriser : elles rêvent de les faire changer d’avis en se montrant épatantes…