Oui, il me l’a proposé en 1983, pour les élections européennes de 1984. La proposition est arrivée par l’un de ses conseillers, François de Grossouvre. Puis il a essayé de me « marier » avec Edgar Faure et Maurice Faure, me disant qu’on allait faire un triumvirat… Son idée était surtout d’embêter la droite, d’avoir une liste de centre gauche pour lui mordre un peu les mollets ! J’ai refusé, parce que dès la première minute le projet est devenu politicard. L’annonce dans ce bureau, sous les mansardes de l’Élysée, me faisait penser à un complot. Et puis après, j’ai reçu un appel d’Edgar Faure pour me dire qu’il acceptait de me céder sa place. Moi, je ne réclamais rien… À cette période, Mitterrand tente vraiment de me séduire. En 1988, il me demande d’être son intervieweur officiel dans le cadre de la campagne présidentielle. Là encore, j’ai refusé : je ne voulais pas donner l’impression de choisir mon camp ! Une heure plus tard, je reçois la même proposition de la part de Jacques Chirac, qui était Premier ministre et allait être son concurrent ! Une autre fois, Mitterrand m’a fait part de sa volonté de faire un gouvernement d’ouverture, avec Michel Rocard comme Premier ministre, et m’a invité à me tenir prêt. Ils vous demandent toujours de vous tenir prêt. Ils ne s’engagent jamais totalement. Il m’avait dit que je serais très bien à la francophonie.
PPDA