Citations sur Après la vague (39)
Pour moi, le monde est un peu comme celui d'Harry Potter. Je veux dire par là que, quand on croit, on croit que le monde n'est pas seulement celui qu'on voit, que le réel n'est pas seulement ce qui est visible. On croit que toute vie a un sens et une importance infinie, que chaque individu sur cette terre porte une promesse qui le lie aux autres, une promesse dont il n'a même pas conscience, la plupart du temps. On croit aussi que chaque choix que l'on fait a des conséquences sur le reste du monde, et que, quand c'est un choix d'amour, il porte de beaux fruits, et quand c'est un choix de non-amour, il porte des fruits amers. Et que même ces fruits amers, quand on y croit et quand on aime, peuvent être transformés en quelque chose de meilleur. Bref, on croit que toute vie est une lutte contre le mal et la mort, et que, dans cette lutte, les seules armes que l'on a, ce ne sont pas des pouvoirs magiques, c'est l'amour...
Jade disait qu'il y a des tas de romans dans une gare. Que les vies sont comme les rails : parfois elles s'étirent en parallèle, parfois elles se croisent. Que chaque train qui s'éloigne contient au moins une histoire qui finit et une autre qui commence.
- Avant , la plage où ...
Avant, il y avait des mangroves tout autour, des forêts de palétuviers qui faisaient une transition entre la terre et la mer, et qui donnaient du poisson aux pêcheurs ... On les a arrachées pour construire des hôtels de luxe, mais ces mangroves ... on pense qu'elles protégeaient les côtes de la violence des raz-de-marée ...
Ca m'a déchiré le cœur.
Et en même temps ça m'a soulagé.
Pour Albert, le coupable dans notre tragédie, ce n'était pas moi.
Ce n'était même pas Dieu, ou le hasard, ou l'absurdité de la vie.
C'était la disparition des mangroves.
Pour moi, le monde est un peu comme celui d'Harry Potter. Je veux dire par là que, quand on croit, on croit que le monde n'est pas seulement celui qu'on voit, que le réel n'est pas seulement ce qui est visible. on croit que toute vie a un sens et une importance infinie, que chaque individu sur cette terre porte une promesse qui le lie aux autres, une promesse dont il n'a même pas conscience, la plupart du temps. On croit aussi que chaque choix que l'on fait a des conséquences sue le reste du monde, et que, quand c'est un choix d'amour, il porte de beaux fruits, et quand c'est un choix de non-amour, il porte des fruits amers.
je comprenais que nous étions séparés à jamais.
Que j'étais vivant. Mais seul.
- Ce n'est pas ce que vous croyez, ai-je fini par dire. Je n'ai jamais voulu...Je ne voulais pas me tuer...Je voulais faire pomme Z.
Il a levé vers moi des yeux stupéfaits.
- Pomme Z...vous savez...comme sur les ordinateurs. Juste effacer quelques heures...Quelques mois...Tourner une page...
- Mais...Mais, mon garçon, c'est toi que tu as failli effacer !
Ma sœur mange quand elle est triste, quand elle a peur, quand elle est embarrassée. Autant dire qu'elle lange tout le temps. C'est dommage, parce qu'elle pourrait être vraiment jolie. Même maintenant, d'ailleurs, même avec ses dix kilos en trop (et quand je dis dix, je suis sympa), elle est jolie. Elle l'ignore à un point désespérant, et surtout elle s'arrange pour que personne ne le sache. Aujourd'hui, par exemple, elle a encore opté pour un tee-shirt trop long et un bermuda affreux. Et moi, ça m'agace, de la voir se détester, tandis que je m'aime un peu trop.
Mais pour la plupart d'entre nous, la mort n'est qu'un mirage vague, un horizon lointain. Tant que nous sommes jeunes et bien portants, nous traversons la vie comme des funambules; nous marchons sur le fil à grands pas hâtifs, pressés de trouver un lieu plus stable et plus heureux.
Enfants, nous espérons l'été. Et une fois l'été passé, nous espérons l'été suivant. Les années s'écoulent, nous consommons nos jours, nous dévorons notre insouciance à grandes bouchées voraces. Pourtant aucune bouchée ne nous comble, au contraire: chacune d'elles nous fait ressentir la faim d'autres joies.
"Plus que neuf mètres. La vie... Là.... Tout près.Mais à ce moment, Jade tourne la tête et regarde en arrière.
-Non!Je hurle.
Mon cri couvre le sien, tandis qu'elle lâche ma main et me pousse en avant.
L'instant d'après, la vague nous atteint."
Très vite, la douleur s'est réveillée.
Une douleur lancinante, dans tout mon côté gauche.
Au début, je n'en ai pas parlé. Il me semblait que c'était un secret, un souvenir, presque un cadeau. Elle était en moi comme un fantôme, elle me hantait comme une absence. C'était tout ce qui me restait du dernier jour de Jade, je préférais mille fois sentir la déchirure que le néant.