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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le nom de cet auteur, ça faisait un moment que je le voyais passer et qu'il accrochait mon regard, un moment que ses univers m'intriguaient, un moment même que certains de ses titres attendaient dans ma pile à lire ; jusqu'à ce jour où, enfin, j'ai ouvert L'Empire du Léopard. J'ai adoré.

Du fait d'une période compliquée, je n'ai pas pu le dévorer à une vitesse effrénée, mais peut-être que ça lui aura finalement fait honneur : Emmanuel Chastellière propose ici un récit dense, à l'atmosphère captivante, et ce fut un réel bonheur d'y rester durant les quelques semaines de ma lecture. L'auteur nous plonge dans un univers aux airs d'Amérique du Sud, où il confronte ses personnages aux questionnements du colonialisme ; cette région du Nouveau Coronado est ainsi le théâtre d'enjeux de taille, et ses protagonistes ont, chacun à leur manière, un lien toute en nuance avec ce territoire. J'ai trouvé cette proposition de l'auteur aussi originale que passionnante, et je me suis délectée des dilemmes et des événements auxquels sont confrontés les personnages tout au long du récit.

L'intrigue, d'ailleurs, évolue avec beaucoup de profondeur au fil des pages. Tandis que les personnages progressent tant bien que mal dans cet univers tout sauf tendre, on sent que bien des choses se mettent en place en arrière-plan : des causes dont les conséquences n'apparaîtront que bien plus tard, au moment le plus inattendu… Et comme j'ai été surprise tout au long de cette lecture ! À plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de voir chacun des protagonistes contraint de réévaluer sa situation et de comprendre que d'un coup tout avait changé, contraint de changer ses ambitions et sa trajectoire… le roman se renouvelle magnifiquement bien, rythmé par ces retournements de situation qui viennent, comme un coup de pied dans une fourmilière, secouer tout ce qui était en place.

Tout ceci pour mener à un final magistral, cruel et fascinant, dont je n'aurais pas pu imaginer les proportions même quelques pages avant que tout n'explose et ne me coupe le souffle. Ce fut donc une conclusion en beauté pour une lecture qui m'aura transportée de la première à la dernière page, autant avec son intrigue magnifiquement bien menée qu'avec ses personnages passionnants, dont j'ai aimé la pudeur des sentiments (pourtant présents) et les tourments intérieurs. Je note aussi une approche très intéressante de la question du colonialisme, qui évolue en profondeur tout au long du récit. le résultat de tous ces ingrédients est donc un excellent roman que je ne peux que vous conseiller chaleureusement !
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Découvert de longue date via ses chroniques littéraires sur Elbakin, Emmanuel Chastellière est un amateur de fantasy que j'ai aimé voir passer de l'autre côté de la barrière et devenir auteur. J'ai aussi bien aimé ses textes de steampunk dans Célestopol que son roman historique Himilce. Mais tout comme lui avait eu peur d'aller vers la fantasy qu'il aime tant, je n'avais pas franchi le pas et lu sa duologie de « Magie à poudre ». C'est désormais chose faite et que c'est bon !

Je suis assez novice en matière de gunpowder fantasy (fantasy à poudre), n'ayant lu et hautement apprécié que Les Poudremages de Brian McClellan, mais j'ai retrouvé exactement ce que j'attendais : un univers « historiquement » plus proche de nous, des armes à feu et de l'agitation. le dépaysement fut complet et mon attention définitivement capturée. A peine ce volume refermé que j'ai commandé l'autre histoire de l'auteur dans le même univers : La piste des cendres pour le lire le mois prochain !

Mais l'originalité d'Emmanuel ne tient pas seulement au registre dans lequel il a installé son histoire, en plus de nous proposer poudre et canon, L'Empire du Léopard s'intéresse à un coin du monde souvent délaissé en fantasy sur les étagères des librairies françaises : le Nouveau Monde. Dans un univers fictif fortement inspiré des conquêtes européennes, il nous plonge donc dans la rencontre singulière entre deux peuples : un d'inspiration européenne et un d'inspiration native. Cela va faire des étincelles, colonisation oblige.

J'ai tout aimé dans ce roman. Pourtant l'auteur nous offre une première partie fort longue, où il pose un décor étouffant pour ne pas dire statique et malaisant, où on suit le quotidien d'une troupe de soldats aux ordres du Roi et de son représentant direct le Vice-Roi. Une femme sort du lot : Cérès, dite La Salamandre, colonel expérimentée. C'est elle que nous allons suivre au cours de cette quête d'un avenir meilleur mais aussi juste d'une survie dans un milieu hostile où les colons s'épuisent au milieu de cette jungle et de cette brume où ils ne trouvent pas la richesse escomptée. C'est un calme assez entêtant, pénétrant qui retranscrit à merveille la vie dans un camp de soldats avec un chef faible, des troupes épuisées et plein de superstitions qui gagnent.

C'est un calme aussi qui précède la tempête. Et après une première partie assez lente où l'auteur prenait son temps pour poser son cadre, la suite est bien plus explosive. J'ai en effet un peu cherché la magie dans ce premier temps, pensant peut-être être comme dans Himilce dans un titre plus historique que fantasy avec une dénonciation de la colonisation. Mais celle-ci a pénétré lentement l'oeuvre, tout comme elle pénétra les pensées des personnages que nous allons suivre. Peu nombreux au départ, ceux-ci viennent peu à peu garnir l'histoire au fur et à mesure que son scénario se fournit grâce à la rencontre entre les deux peuples du roman et ce fut sombrement magique. Cette seconde partie nous plonge dans les mystères des terres où nos colons sont arrivés et on découvre que rien n'est comme on le pensait.

Après avoir eu une plume lente, étouffante, entêtante, Emmanuel se livre à une exercice de style en faisant tout exploser et en accélérant drastiquement le rythme. Rebondissements et péripéties sont légion dans cette seconde partie menée tambours battants que j'ai adoré ! J'ai trouvé ça vif, spectaculaire et en même temps puissamment inspiré de notre Histoire donc logique et pertinent, même si tragique. La rencontre de ces civilisations sur la base de leurs légendes et de leur conception différente des magies de notre monde fut explosive et riche. Les personnages ont alors revêtu une toute autre dimension et l'auteur a su dévoiler bien des failles et des surprises chez eux. Il m'était alors impossible de m'arrêter.

J‘ai ainsi adoré le travail de reconstitution et de transfert des mythes que l'on connaît sur les natifs d'Amérique du Sud vers cette fantasy qui s'en inspire. le mélange de poudre à canon des colons, avec l'alchimie qu'ils pensent maîtriser et la magie de sang, puis la magie de fées, qu'ils rencontrent était passionnant et particulièrement visuel. Emmanuel nous offre des tonnes de références avec une héroïne qui manie aussi bien les flammes que les mousquets, une amie à elle qui élabore des tatouages de sang très particulier, une Fontaine de Jouvence que l'on connaît, tout comme des armures et masques mystérieux en orichalque ou encore des sacrifices humains, tout y passe et ça passe très très bien, car il associe cela à une histoire pleine de sel et d'émotion.

Car oui, l'auteur écrit d'excellente scènes d'action, il pose merveilleusement son cadre et nous embarque dans des légendes et magies fascinantes, mais en plus il met de l'émotion dans son histoire grâce à une riche écriture des personnages. D'entrée, on sent qu'on a avec Cérès une héroïne marquante qui, si elle a cette place et ce respect dans l'armée, ce n'est pas pour rien. On aime découvrir au fil des aventures les failles qu'elle cache et la force dont elle doit faire preuve pour avancer. A ses côtés, la douce Camellia a aussi eu un sacré destin et lutte sans cesse contre celui-ci. Elles offrent toutes deux un duo plein d'émotion, finement et justement écrit. Il y a aussi, toujours dans les personnages féminins, la princesse Nahikari qui a tout de la vipère politique fascinante. J'aurais aimé qu'on la développe un peu plus. Quant aux personnages masculins, ils sont tout aussi réussi. J'ai eu pitié de ce Vice-Roi trop gentil. J'ai été charmée par Artémis, ce capitaine de navire, neveu du Roi, trop sûr de lui mais qui au final ne lâche rien. Et que dire de l'ambiguïté du prince Amaru, il m'a fait mal au coeur et dégoûtée en même temps. L'Empire du Léopard ne fut donc pas qu'une aventure riche et explosive, mais aussi une aventure portée par de sacrés personnages que j'ai aimé découvrir au fil des pages et ce jusque dans les dernières lignes.

Emmanuel Chastellière parvient donc à composer ici en un tome une fresque des plus complètes qui nous plonge juste dans un épisode de ce monde colonial d'inspiration sud américaine qu'il a imaginé. Il y a de la profondeur, de l'émotion, de la stratégie, de l'action, de la magie, des légendes. C'est sombre, étouffant, poisseux, à l'image du lieu et des populations pris pour cadre. Ça donne diablement envie d'autres textes de Gunpowder fantasy dans ce cadre précolombien et colonial car c'est vraiment dépaysant !
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Cérès Orkatz, surnommée la Salamandre, dirige son régiment sur la péninsule de la Lune d'or. Cinq ans après la conquête, les troupes sont lasses et fatiguées et végètent dans la colonie du Nouveau-Coronado. le vice-roi Philomé, un homme bon et intègre mais faible, est alors contacté par l'empire du Léopard, puissance intouchable située dans les montagnes. Une expédition vers ces contrées mystérieuses et entourées de légendes est décidée, rejointe par les troupes d'un jeune et fringuant mercenaire, Artemis Cortellan.

J'ai été immédiatement conquis par les partis pris de l'auteur, Emmanuel Chastellière, qui m'avait déjà séduit avec Célestopol (et Célestopol 1922) et Himilce. Nous nous retrouvons dans une conquête Amérique du sud / centrale mais en deuxième partie du XIXe siècle. Un sujet donc directement original. Nous y suivons une femme Colonel, donc cheffe d'armée, et non pas pendant la conquête mais après, quand la routine, la lassitude s'est installée, quand les hommes se sentent délaissés ont renoncé à leur rêves de gloire et de richesse.
Les liens et dissensions entre conquérants et autochtones sont au coeur des préoccupations, symbolisés par la présence d'une « locale » dans l'armée de Cérès. Tout est emprunt de sacré et de croyances, que ce soit dans les deux camps, avec malgré tout son lot de personnages cyniques ou non-croyants.

Plus encore que l'univers général, les personnages sont une fois de plus la grande force de l'histoire d'Emmanuel Chastellière. On y suit plusieurs personnages en POV, chacun apportant des éclaircissements sur la situation et ayant au final un rôle important à jouer dans les événements. Si Cérès reste la plus marquante, femme de autoritaire forte, mais avec ses faiblesses et fêlures, les personnages plus « secondaires » sont tout aussi marquants, d'Artémis Cortellan et Camellia en tête, mais aussi Philomé, vice-roi dépassé par les événements mais touchant d'humanité.

J'ai cependant été moins convaincu par la deuxième partie. Non pas parce qu'elle n'est pas bonne, mais je n'ai juste pas été pris par sa composante surnaturelle. Elle se justifie pourtant, et ne sort pas de nulle part, mais elle m'apparaît comme « en trop ». Peut-être ai-je eu l'impression d'un trop plein d'éléments dans cette deuxième partie, où tout s'enchaîne. J'ai par contre été complètement convaincu par le final, avec l'arrivée d'un nouveau personnage déjà esquissé auparavant, qui laisse entrevoir différentes pistes pour la suite et apporte encore plus de liant à l'univers.

Malgré tout, l'Empire du Léopard reste un roman de bonne facture, avec une écriture toujours aussi agréable. L'auteur sait aussi bien nous embarquer dans ses descriptions que dans ses scènes de combats (la scène du duel reste en tête). J'ai seulement été, paradoxalement, plus intéressé par son début, et la mise en place de l'univers, dans lequel je me replongerai bien volontiers.
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Salut les Babelionautes
Je connaissais Emmanuel Chastellière par son travail de traduction mais c'est le premier romans de lui que je découvre.
Alors nous sommes dans une réécriture de la conquête de l'Amérique du Sud teintée de fantasy.
Nous allons suivre le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – dans ce pays qui n'a rien de l'Eldorado, ou même si les peuples autochtones se sont soumis il est très difficile de survivre.
Pourtant un royaume résiste à la conquête, l'Empire du Léopard, ou d'après les légendes l'abondance règne.
Il faut s'accrocher pour avoir un peu d'action, car les deux tiers du roman en sont dépourvus, mais la fin le rachète par un enchainement ou la trahison et les massacres se font la part belle.
Car à la suite d'évènements que je n'avais pas vu venir, une créatures qui avait été banni revient au premier plan pour se venger.
C'est une fée, mais pas une bonne, plutôt une Harpie.
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Comme on parle de roman de fantasy, je pense qu'il est important de mettre en avant la façon dont vit la magie.

Dans l'Empire du Léopard, la magie possède une présence étrange et charnelle qui s'accorde bien à la culture, à l'intrigue et aux menaces.

Autre point fort: le bon équilibre dynamique entre les personnages et les événements. Ce qui évite tout écueil de surexposition et rend l'histoire agréable à suivre. Bien sûr, cela implique un développement réduit des rôles secondaires et du décorum. Cependant, je trouve que l'empire du léopard arrive toujours à faire ressortir ce qu'il veut nous raconter. Et puis les personnages les plus mis en avant sont fouillés, grâce à l'interpénétration de leur identité et leur rapport aux autres.

Il est assez aisé de diviser le roman en deux parties. Pour moi, chacune est réussie, pertinente et satisfaisante. On pourrait avoir apprécier une charnière plus élaborée entre ces deux phases du récit mais cela aurait probablement alourdi le récit. Et réduire la qualité de rythme que j'ai précédemment mis en avant.

Et au jeu des comparaisons, je dirais que parmi toutes les oeuvres estampillées "Fantasy sombre", l'empire de léopard a pour lui une sincérité qui le place dans le haut du panier.
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Très bon roman de fantasy aux accents exotiques qui nous entraîne dans un univers prenant et sombre, inspiré des civilisations amérindiennes et des expéditions de Cortès.
Porté par la plume très évocatrice de l'auteur, on se plonge avec les personnages dans ce monde violent et inquiétant. On les suit dans l'atmosphère étouffante de la jungle et on frémit à leurs côtés. On ne peut que saluer le soin accordé à leur psychologie, un travail qui les rend terriblement vivants et attachants.
Le récit prend son temps pour les développer et mettre en place son intrigue et son ambiance, montant petit à petit en puissance pour exploser dans un final épique et sanglant.
Doté d'un scénario bien maîtrisé, le roman nous parle du choc des cultures et de la colonisation, tout en faisant voyager et partir à la découverte d'une magie ancienne et brutale.
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De la fantasy française dans un contexte inspiré de la colonisation de l'Amérique du sud, très original. J'ai trouvé que ce livre avait de nombreuses qualités, mais aussi de nombreux petits défauts.
Mais ça ne m'a pas empêché de passer un bon moment, heureusement.

Malheureusement pour moi, ces défauts ont été amplifiés par la manière dont j'ai lu ce livre, différente de mes habitudes. En effet j'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune et nous voulions garder le même rythme pour pouvoir en discuter chaque soir. Il a donc été décidé de ne lire que 50 pages par jour.

C'est ainsi que la première semaine de lecture a été très morne, car c'est clairement l'exposition du roman et celle ci prend énormément de temps. C'est le premier reproche. Il a fallu dépasser la page 400 pour que l'intrigue commence enfin ! Chaque soir une même constatation : « il ne c'est rien passé de plus, nous n'avons rien à en dire. En fait on s'ennuie un peu à la longue ».

Je pense que cette semaine d'attente interminable a été trop longue pour moi et m'a empêché de m'attacher aux personnages. (normalement je termine un livre en 2-3 jours, et si c'est plus j'ai tendance à m'en désintéresser si ça n'avance pas) du coup j'ai pris du recul et j'étais plus dans l'analyse froide que dans l'émotionnel les concernant.

Je pense donc aussi que si j'avais lu ce livre dans un rythme normal ça m'aurais bien moins dérangé car je suis une amatrice de fantasy à l'ancienne, donc les livres qui prennent leur temps ne me dérangent en général pas du tout. Même au contraire, en temps normal je préfère les livre lents qui exposent bien leur monde, c'est encore mieux si c'est une série en un maximum de tomes.

Du coup je ne compte pas ça comme un vrai défaut, plus comme une mauvaise expérience de lecture due à de conditions défavorables.

*****

Mais revenons à nos moutons, de quoi parle ce livre?
Le royaume du Coronado sort d'une longue campagne dans laquelle il a conquis la péninsule de la Lune d'Or. Toute? Non, car l'empire du Leopard lui résiste encore, caché dans ses montagnes inaccessibles. le colonel Cérès Orkatz est l'une de responsable de cette grande victoire, et la puissance du royaume est représenté par un vice-roi, Philomé.

Malheureusement, aux pays on pense que toute cette histoire n'a vraiment servi à rien, car la péninsule est très pauvre. Ses sols sont infertiles, produisent très peu et le pays subit régulièrement des grosses catastrophes météorologiques. Il ne recèle non plus aucun métaux rares ou pierres précieuses.

Il faut donc continuer la conquête, surtout que de l'or a été retrouvé et on ne sait encore pas d'où il vient. Les rumeurs disent que toute la richesse se trouve dans le fameux empire du Léopard …

*****

Une colonie basée sur l'Amérique du sud, plein de parallèles avec notre monde, fantasy à poudre (Flintlock Fantasy), tout ces éléments donnent un contexte vraiment original pour de la fantasy. Et ça fait du bien.
Le fait que ça soit un one-shot plaira aussi sans doute à pas mal de monde.

On n'est pas non plus ici dans de la high fantasy classique. Pas de bons qui se battent contre les mauvais, pas d'happy ending. D'ailleurs si vous recherchez un livre ou les héros se battent contre les effets pervers de la colonisation, passez votre chemin, car c'est l'inverse ici.
Ça n'empêche pas d'en dénoncer les dérives, mais ce n'est juste pas le but du roman.

L'histoire est portée par de nombreux personnages en plus des deux cités dans le résumé, de l'indigène qui c'est engagée contre les siens à l'apprenti alchimiste de l'armée, en passant par un personnage de la famille royal qui débarque à la tête d'une compagnie de mercenaires.
Trahisons, complots, plein de choses se trament par derrière, tout ne sera pas de tout repos.

Le ton général est sombre, à la limite du désabusé. J'ai trouvé Cérès, le personnage principal, assez passive au final. Elle voit ce qui se passe, les indigènes réduits à l'esclavage, les abus des grands propriétaires terriens, mais ne lutte pas contre activement. Limite elle s'en lave les mains, ça n'est pas son problème et on sent bien qu'elle a baissé les bras sur ce sujet. Elle sait que c'est un combat perdu d'avance, et que tout ce que ça lui apportera si elle réagit sera des problèmes. du coup elle laisse faire et elle a une vision très cynique de l'ensemble.

Philomé, le vice roi est vraiment son opposé. Très vif, à la limite de la naïveté en comparaison, il voit la ou il se trouve et met tout son coeur dans ce qu'il fait.
C'est vraiment un vice roi très étrange, car on a vraiment l'impression qu'il ne sert à rien, qu'il n'a pas de pouvoirs réels. En quelque sorte il n'est la que pour suivre les ordre de la couronne qui arrivent régulièrement par bateau.
On a une espèce de dichotomie entre ce « souverain » qui semble si bon, si gentil, qui veut faire le bien, et la noirceur de la situation qui ne va pas en s'améliorant.

Sur ce coté la j'avoue que j'ai aussi eu un petit problème de crédibilité. Au delà du personnage naïf et positif, j'ai trouvé qu'il lui manquait quand même une base de gouvernement. En effet on n'en parle tellement peu qu'on a l'impression qu'il est tout seul, qu'il n'y a aucun autre noble sur place, aucun conseillers, aucun entourage, ou même aucun serviteur, et que finalement son seul interlocuteur est l'armée.
L'ensemble m'a semblé un peu vide, j'aurais aimé un peut plus de descriptions de ce qu'il s'y passait en global.

En fait peut-être est-ce du au fait qu'il y a certains sujets qui sont abordés très en détails (je me serais vraiment passé des rêves érotiques de Cérès par exemple) alors que le reste est survolé. Ça manquait peut être un peu d'équilibre la dessus.

Dans le même ordre d'idée j'ai aussi trouvé que par mal de personnages secondaires étaient un peu trop figés. Ils n'évoluent pas, et ont des caractères un peu trop tranchés des fois.
D'un coté c'est bien parce qu'on n'a aucun problème à différencier les personnages, on ne peux pas dire qu'ils se ressemblent ou qu'on peut les confondre, un défaut assez fréquent dans les livres, mais malheureusement ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi.

Sur un autre sujet c'est vrai que j'y ai vu quelques parallèles de surface avec Les mille Noms de Django Wexler (fantasy à poudre dans le même contexte colonial du coté de l'armée du colonisateur et contre les indigènes, magie indigène qu'un colon aimerait se procurer, personnage lesbienne haute placée dans l'armée, …) dans la première partie. Mais niveau ambiance, finalité, et types de personnages on est vraiment très différent donc ce parallèle a vite été effacé.

Pour en revenir au problème de rythme, après la lenteur du début du roman, la seconde moitié est un condensé d'action et de rebondissement, certains vraiment incroyables. Limite trop des fois, car tout se passe en même temps. Pas que ça soit trop compliqué, mais on a l'impression de ne plus pouvoir reprendre notre souffle car à chaque page il se passe un nouvel élément qui est souvent très dramatique d'ailleurs.

J'ai eu l'impression d'une accumulation toujours plus forte de drames les uns après les autres. Alors qu'on croyait avoir atteint le fond, on se trompait, et ce plusieurs fois à la suite.
Je pense que si à ce moment la on se sent attaché aux personnages, ça doit bien fonctionner. Mais la première longue partie m'avait fait prendre pas mal de recul vis à vis des personnages et du coup elle n'a pas eu l'impact que j'aurais voulu. En fait j'ai ressentit cette seconde moitié comme étant trop exagérés par moment, certains passage étant à la limite de la crédibilités à cause de ça.

Ça ne m'a pas empêcher de l'apprécier, d'un point de vue intellectuel, mais je n'étais pas aussi attachées émotionnellement que j'aurais voulu.

*****

J'espérais faire une chronique un peu nuancée, mais difficile quand on a un grand nombre de petits défauts à citer. On est obligé de s'y attarder et ça prend la plus grosse partie de la chronique.

Je le répète donc, on n'est pas sur un mauvais livre. On ne peux pas dire que je ne l'ai pas aimé, malgré un nombre importants de points successifs qui m'ont un peu refroidi et un mode de lecture qui n'a pas aidé. D'autant plus que j'ai l'impression que si je n'avais peu tant de temps pour y penser, je serais surement passé à coter de pas mal de ces points sans même les remarquer.

D'ailleurs je le recommanderais pour les gens cherchant autre chose que des longues séries car il est très agréable à lire et change de la fantasy médiévale, sans parler du fait qu'on est sur de la fantasy française.
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Dépaysant, mélancolique, l'Empire du Léopard se veut chant du cygne des rêves et espérances des hommes et femmes qui peuplent les Empires ou bien veulent les conquérir.
Des personnages fouillés faisant parfois écho à ceux de notre Histoire, le livre est riche en références et questionnements philosophiques sans que cela n'entrave le plaisir de l'aventure, bien au contraire !
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Voilà longtemps que je ne m'étais pas plongé dans ce type de saga Fantasy et j'avoue avoir ete porté par ce pavé, cela d'autant plus qu'ayant reçu "La Piste des Cendres"du même auteur et relevé qu'il y avait un certain écho entre les deux, à 26 ans d'écart, je voulais vraiment disposer d'une vision globale.

Imaginons un univers partagé entre plusieurs royaumes dont l'omnipotent Coronado avec ses colonies et un empire inaccessible et rival, sorte d'Eldorado.... c'est celui du Léopard. Qui dit colonie dit parfois éloignement et campagnes de guerre.... c'est le lieu de départ de ce livre et qui permet d'implanter des personnalités fortes comme un vice-roi Philomé, un peu trop timoré, une colonel forte Cérès meneuse de troupe de poigne et respectée mais à la vie sentimentale difficiles entre le vice-roi, la lointaine reine Constance et surtout une indigène Camélia tirée d'un sort funeste, un mercenaire Artémis Cortollan ambitieux et prêt à tout, un vieil alchimiste en perte de vitesse et son apprenti curieux et brillant Alério. Cette petite communauté à la tête d'une armée démotivée, un peu trop isolée et sur des terres arides est déja en ellle-même soumises aux doutes et aux conflits internes va s'engager dans une entreprise des plus ardues et incertaines.... répondre à une offre d'alliance avec le très mystérieux trio impérial de l'Empire du Léopard et cela alors que les rixes et conflits se multiplient avec les indigène que le Coronado a voulu asservir. Nous voilà plongé dans une véritable saga.

Tout le talent d'Emmanuel Chastellière est de mixer Fantasy (alchimie, fées, sorciers, monstres), la grande Histoire (comment ne pas penser à la conquête de l'Amérique du Sud), batailles Homériques, personnalités complexes mais fortes et nous évite un happy end. le suspense est maintenu, les coups fourrés ne manquent pas, des manifestations troubles, avec sa part de phénomènes irréels et chimériques, dantesques à l'excès...

Un pavé conséquent de plus de 658 pages mais qu'il ne faut pas lâcher
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