J'ai fini
le Village il y a maintenant une semaine, et c'était vraiment une très bonne lecture.
Déjà j'ai aimé l'intrigue, l'univers, la façon de poser les événements. L'alternance récit principal / interludes, en sachant qu'on ne sait pas trop où vont les choses au départ mais c'est plutôt positif pour moi, on se pose des questions, le mystère se lève progressivement.
J'ai vraiment beaucoup aimé
le village, l'ambiance oppressante qu'il dégage, les dislocations du décors (au tout début et à la toute fin) qui font très visuelles (très manga peut-être ?), les changements des lieux et des bâtiments avec des types inquiétants qui chassent les "vivants" (ça ça m'a clairement fait penser à Dark City). Les références ne sont pas un défaut, au contraire on sent un peu de ceci, un peu de cela, et l'ensemble est cohérent et bien intégré.
J'ai globalement aimé les personnages. Épine, je me suis bien identifié, elle attire la sympathie même si elle est loin d'être parfaite. Fumée est peut-être un peu trop "directive" ou "enjouée", trop entière pour que j'aie pu m'attacher complètement. Bien aimé en revanche Fugue, ses contradictions, ses points d'ombre. Bien aimé aussi Carotte. Paille, on aime le détester. Les autres auraient pu être un peu plus développés.
Et j'ai aimé le style. Je trouve qu'
Emmanuel Chastellière a su trouver le juste milieu entre légèreté adolescente, incisivité (les scènes d'action, parfaites) et poésie. Les descriptions sonnent très justes, et cette envie de personnifier les éléments du décors, de leur donner vie, ça c'est vraiment fort.
Dernier point : la conclusion. Très très bonne. Juste ce qu'il faut d'ouverture pour envisager une suite (déjà prévue ?) mais parvenant comme il faut à achever la trame.
En point négatif, je mettrai (mais c'est très personnel) : le méchant. Non pas son apparence (plutôt flippante) ni ses plans (plutôt abjects), mais plutôt sa tendance (qui m'horripile à chaque fois pour un "vilain") à en faire des tonnes, à jacasser, à se vanter, à verser dans le sadisme gratuit. J'ai plutôt tendance à apprécier les méchants sobres, froids, calculateurs, qui ne laissent rien au hasard et qui ne font pas traîner inutilement les choses "pour jouer avec leurs proies". C'est très personnel, encore une fois, mais indépendamment de ça, je n'ai pas vu en quoi l'homme brûlé se démarquait basiquement du bad guy hollywoodien, il lui manque un petit quelque chose je trouve.
Enfin voilà, encore bravo à
Emmanuel Chastellière et merci pour ce bon moment de lecture ! On sent qu'il y a bien sûr quelques imperfections, que c'est un "premier roman", mais ça n'enlève rien à la qualité du livre.