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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman de fantasy change un peu d'univers car on est ici sur un continent qui est clairement l'Amérique du sud, colonisé par un peuple venu d'au-delà l'océan, le Coronado. Avec leur puissance de feu, les colonisateurs s'approprient les territoires . Seul un empire lui résiste encore, celui du Léopard . Alors que les colons se retrouvent abandonnés par leur roi, l'empire du Léopard leur propose une alliance...Voilà une trame assez alléchante et n'ayant pas lu le résumé, j'ai attendu un moment qu'il se passe quelque chose ! C'est plutôt immersif , les personnages sont bien travaillés mais ça avance assez lentement , ce qui est dommage. Mais c'est peut-être aussi pour faire monter la pression avant le grand final ,qui va de trahisons en retournement de situations assez bienvenus .
J'ai passé un bon moment et je lirai avec plaisir d'autres romans de l'auteur !

Challenge Mauvais genre 2019
Multi-défis 2019
Challenge pavés 2019
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Un bon roman, qui aurait pourtant pu être encore meilleur

Avec ce roman, Emmanuel Chastellière nous propose une Fantasy qui suit toutes les tendances récentes anglo-saxonnes, à savoir un contexte extra-européen, post-médiéval et colonial soignant le fond (sont évoqués les thèmes de l'impérialisme, du colonialisme, du traitement des indigènes, etc) sans sacrifier la forme et le souffle épique pour autant. Cette Fantasy à poudre propose une allégorie de la colonisation de l'Amérique centrale / du sud par les Conquistadors, mais décalée à une époque où les armes à feu à canons rayés, les mitrailleuses Gatling, les trains à vapeur et les navires à roues à aubes existent. Moins centré sur l'aventure, la flamboyance et sur le côté militaire omniprésent d'habitude en Flintlock / Gunpowder Fantasy (sans les mettre tout à fait de côté, pourtant) que sur une intrigue et une ambiance noires (parfois même horrifiques), cyniques, nihilistes, désabusées (presque Cyberpunk, dans le ton, parfois), violentes, sanglantes, ce livre correspond assez au résumé qu'en fait son auteur, à savoir un mélange entre le film Apocalypto et le manga Berserk. Ce dernier point signifiant qu'Emmanuel Chastellière n'y va pas avec le dos de la cuillère, certaines scènes (celle avec le bébé, par exemple) se révélant assez hardcore, et les antagonistes torturant avec autant de facilité que Jack Bauer.

Si ce roman est souvent prenant, au style agréable, qu'il y a du boulot sur l'univers et les personnages, et que sur le plan Gunpowder Fantasy, Chastellière n'a absolument pas à rougir de la qualité de son travail face à celui des américains (même si l'aspect militaire est en retrait par rapport à leurs oeuvres, ce qui pourra en gêner certains), il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un livre perfectible, qui aurait pu être encore meilleur sans une intervention que je juge malheureuse de son éditeur. Ce dernier a en effet incité l'auteur a rajouter des scènes et à développer démesurément certains personnages, ce qui n'a finalement conduit qu'à un roman trop long à démarrer et trop verbeux, manquant parfois de rythme et d'impact non pas parce que les scènes choc sont absentes, mais parce qu'il arrive qu'elles soient noyées dans du bla-bla sans intérêt (les soldats se font couper les cheveux, on développe le personnage secondaire -voire tertiaire- x, y ou z qui va finalement être effacé d'un trait de plume 150 pages plus loin), etc. Je pense que la copie initiale de l'auteur, plus dense, courte et nerveuse, aurait sans aucun doute été supérieure au résultat final qui, tout en étant plus qu'honorable, manque pourtant le podium de la Gunpowder / Flintlock Fantasy au profit de romans un peu plus constants en matière de rythme et de maintien de l'intérêt.

Il n'en reste pas moins que j'ai apprécié la balade, trouve dommage qu'il ne s'agisse que d'un one-shot, et n'hésite pas à qualifier ce livre d'excellente porte d'entrée (en français) pour qui voudrait découvrir soit la Fantasy à poudre, soit la Fantasy post-médiévale et d'inspiration extra-européenne.

Ce qui précède n'est qu'un résumé : la critique complète, BEAUCOUP plus détaillée, se trouve sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Découvert de longue date via ses chroniques littéraires sur Elbakin, Emmanuel Chastellière est un amateur de fantasy que j'ai aimé voir passer de l'autre côté de la barrière et devenir auteur. J'ai aussi bien aimé ses textes de steampunk dans Célestopol que son roman historique Himilce. Mais tout comme lui avait eu peur d'aller vers la fantasy qu'il aime tant, je n'avais pas franchi le pas et lu sa duologie de « Magie à poudre ». C'est désormais chose faite et que c'est bon !

Je suis assez novice en matière de gunpowder fantasy (fantasy à poudre), n'ayant lu et hautement apprécié que Les Poudremages de Brian McClellan, mais j'ai retrouvé exactement ce que j'attendais : un univers « historiquement » plus proche de nous, des armes à feu et de l'agitation. le dépaysement fut complet et mon attention définitivement capturée. A peine ce volume refermé que j'ai commandé l'autre histoire de l'auteur dans le même univers : La piste des cendres pour le lire le mois prochain !

Mais l'originalité d'Emmanuel ne tient pas seulement au registre dans lequel il a installé son histoire, en plus de nous proposer poudre et canon, L'Empire du Léopard s'intéresse à un coin du monde souvent délaissé en fantasy sur les étagères des librairies françaises : le Nouveau Monde. Dans un univers fictif fortement inspiré des conquêtes européennes, il nous plonge donc dans la rencontre singulière entre deux peuples : un d'inspiration européenne et un d'inspiration native. Cela va faire des étincelles, colonisation oblige.

J'ai tout aimé dans ce roman. Pourtant l'auteur nous offre une première partie fort longue, où il pose un décor étouffant pour ne pas dire statique et malaisant, où on suit le quotidien d'une troupe de soldats aux ordres du Roi et de son représentant direct le Vice-Roi. Une femme sort du lot : Cérès, dite La Salamandre, colonel expérimentée. C'est elle que nous allons suivre au cours de cette quête d'un avenir meilleur mais aussi juste d'une survie dans un milieu hostile où les colons s'épuisent au milieu de cette jungle et de cette brume où ils ne trouvent pas la richesse escomptée. C'est un calme assez entêtant, pénétrant qui retranscrit à merveille la vie dans un camp de soldats avec un chef faible, des troupes épuisées et plein de superstitions qui gagnent.

C'est un calme aussi qui précède la tempête. Et après une première partie assez lente où l'auteur prenait son temps pour poser son cadre, la suite est bien plus explosive. J'ai en effet un peu cherché la magie dans ce premier temps, pensant peut-être être comme dans Himilce dans un titre plus historique que fantasy avec une dénonciation de la colonisation. Mais celle-ci a pénétré lentement l'oeuvre, tout comme elle pénétra les pensées des personnages que nous allons suivre. Peu nombreux au départ, ceux-ci viennent peu à peu garnir l'histoire au fur et à mesure que son scénario se fournit grâce à la rencontre entre les deux peuples du roman et ce fut sombrement magique. Cette seconde partie nous plonge dans les mystères des terres où nos colons sont arrivés et on découvre que rien n'est comme on le pensait.

Après avoir eu une plume lente, étouffante, entêtante, Emmanuel se livre à une exercice de style en faisant tout exploser et en accélérant drastiquement le rythme. Rebondissements et péripéties sont légion dans cette seconde partie menée tambours battants que j'ai adoré ! J'ai trouvé ça vif, spectaculaire et en même temps puissamment inspiré de notre Histoire donc logique et pertinent, même si tragique. La rencontre de ces civilisations sur la base de leurs légendes et de leur conception différente des magies de notre monde fut explosive et riche. Les personnages ont alors revêtu une toute autre dimension et l'auteur a su dévoiler bien des failles et des surprises chez eux. Il m'était alors impossible de m'arrêter.

J‘ai ainsi adoré le travail de reconstitution et de transfert des mythes que l'on connaît sur les natifs d'Amérique du Sud vers cette fantasy qui s'en inspire. le mélange de poudre à canon des colons, avec l'alchimie qu'ils pensent maîtriser et la magie de sang, puis la magie de fées, qu'ils rencontrent était passionnant et particulièrement visuel. Emmanuel nous offre des tonnes de références avec une héroïne qui manie aussi bien les flammes que les mousquets, une amie à elle qui élabore des tatouages de sang très particulier, une Fontaine de Jouvence que l'on connaît, tout comme des armures et masques mystérieux en orichalque ou encore des sacrifices humains, tout y passe et ça passe très très bien, car il associe cela à une histoire pleine de sel et d'émotion.

Car oui, l'auteur écrit d'excellente scènes d'action, il pose merveilleusement son cadre et nous embarque dans des légendes et magies fascinantes, mais en plus il met de l'émotion dans son histoire grâce à une riche écriture des personnages. D'entrée, on sent qu'on a avec Cérès une héroïne marquante qui, si elle a cette place et ce respect dans l'armée, ce n'est pas pour rien. On aime découvrir au fil des aventures les failles qu'elle cache et la force dont elle doit faire preuve pour avancer. A ses côtés, la douce Camellia a aussi eu un sacré destin et lutte sans cesse contre celui-ci. Elles offrent toutes deux un duo plein d'émotion, finement et justement écrit. Il y a aussi, toujours dans les personnages féminins, la princesse Nahikari qui a tout de la vipère politique fascinante. J'aurais aimé qu'on la développe un peu plus. Quant aux personnages masculins, ils sont tout aussi réussi. J'ai eu pitié de ce Vice-Roi trop gentil. J'ai été charmée par Artémis, ce capitaine de navire, neveu du Roi, trop sûr de lui mais qui au final ne lâche rien. Et que dire de l'ambiguïté du prince Amaru, il m'a fait mal au coeur et dégoûtée en même temps. L'Empire du Léopard ne fut donc pas qu'une aventure riche et explosive, mais aussi une aventure portée par de sacrés personnages que j'ai aimé découvrir au fil des pages et ce jusque dans les dernières lignes.

Emmanuel Chastellière parvient donc à composer ici en un tome une fresque des plus complètes qui nous plonge juste dans un épisode de ce monde colonial d'inspiration sud américaine qu'il a imaginé. Il y a de la profondeur, de l'émotion, de la stratégie, de l'action, de la magie, des légendes. C'est sombre, étouffant, poisseux, à l'image du lieu et des populations pris pour cadre. Ça donne diablement envie d'autres textes de Gunpowder fantasy dans ce cadre précolombien et colonial car c'est vraiment dépaysant !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman même s'il aurait, pour moi, pu être encore meilleur. L'auteur nous plonge ici dans une Fantasy à poudre qu'il situe dans une époque d'influence colonisation pré-colombienne. le gros point fort du récit vient de l'univers que construit l'auteur qui s'avère très dense, soigné, on sent qu'il a effectué de nombreuses recherches et offre un monde plausible cohérent et captivant à découvrir. Que ce soit à travers l'aspect social, politique, magique ou mystique rien n'est laissé au hasard, offrant une toile de fond qui donne envie d'en apprendre plus. Mais voilà le soucis d'un univers aussi dense c'est qu'il prend parfois le pas sur une intrigue qui prend trop son temps pour démarrer, et même si la suite fait en partie oublier ce défaut cela reste frustrant. Concernant les personnages, ils sont eux aussi soigné, complexes et intéressants à suivre et à découvrir. Certes on s'attache pas de la même façon avec chacun d'entre eux, mais dans l'ensemble on se plait à suivre leurs aventures. Sauf que là aussi, Emmanuel Chastellière m'a paru en faire un peu trop et certains m'ont paru ne pas apporter énormément et aurait pu rester secondaires selon moi. Une fois l'intrigue lancée, par contre j'ai eu du mal à lâcher le bouquin, le lisant quasiment d'une traite offrant un récit percutant, nerveux et à la conclusion maîtrisée, pleine de surprises et de rebondissements. Il y a bien une ou deux transitions un peu facile, une ou deux explications un peu trop rapidement mais franchement de ce point de vue là, rien qui ne dérange la lecture. La plume de l'auteur est soignée, entraînante, visuelle, même si dans la première partie j'ai noté ici ou là quelques répétitions un peu trop prononcées. Au final L'Empire du Léopard m'a offert un bon voir très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Salut les Babelionautes
Je connaissais Emmanuel Chastellière par son travail de traduction mais c'est le premier romans de lui que je découvre.
Alors nous sommes dans une réécriture de la conquête de l'Amérique du Sud teintée de fantasy.
Nous allons suivre le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – dans ce pays qui n'a rien de l'Eldorado, ou même si les peuples autochtones se sont soumis il est très difficile de survivre.
Pourtant un royaume résiste à la conquête, l'Empire du Léopard, ou d'après les légendes l'abondance règne.
Il faut s'accrocher pour avoir un peu d'action, car les deux tiers du roman en sont dépourvus, mais la fin le rachète par un enchainement ou la trahison et les massacres se font la part belle.
Car à la suite d'évènements que je n'avais pas vu venir, une créatures qui avait été banni revient au premier plan pour se venger.
C'est une fée, mais pas une bonne, plutôt une Harpie.
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Les richesses abritées par la péninsule de la Lune d'Or, soumise par les armes, se sont révélées n'êtres que des chimères. Les colons du royaume Coronado en ont fait l'amère expérience et sont désormais piégés dans une colonie infertile, vouée à l'échec.
Jusqu'au jour ou un message arrive en provenance de l'Empire du Léopard. Perdu dans les montagnes, l'Empire vit replié sur lui-même, redouté par les indigènes des autres royaumes, berceau de mille et une rumeurs et légendes.
Pour le vice-roi, Philomé c'est une occasion à saisir, une alliance qui pourrait faire prospérer la colonie. Son bras droit, le colonel Cérès Orkatz est moins enthousiaste, la jeune femme, plus pragmatique que son supérieur, craint que cette proposition tourne au désavantage du Nouveau-Coronado. Pourtant sous l'impulsion du vice-roi une expédition est montée pour rejoindre l'Empire. Mais des invités de dernière minute se joignent à eux : Artemis Cortellan et ses trois cents mercenaires. Un périple périlleux les attend.

Le troisième roman d'Emmanuel Chastellière se révèle être de la Fantasy à poudre, et non à mousquet, puisque situé dans une période inspirée de la seconde moitié du XIX° siècle (1860-1880 plus précisément). Le livre se déroule dans un équivalent imaginé et imaginaire de l'Amérique du Sud telle que découverte par Christophe Colomb et nous propose de suivre le corps expéditionnaire du Nouveau-Coronado à la rencontre du mystérieux Empire du Léopard.

Divisé en quatre partie, le roman est, dans sa première moitié, assez lent. L'univers est mis à l'honneur, cette partie reposant beaucoup sur l'ambiance dégagée par la Lune d'Or, qui fonctionne très bien, avec son paysage ses habitants et leur culture.

A ma grande surprise, vu mon aversion pour les récits qui prennent leur temps, cela ne m'a pas dérangé plus que ça. Si je trouve évidement que le roman aurait gagné en fluidité et en rythme en abrégeant cette partie, il aurait dans le même temps perdu en profondeur, un (petit) mal pour un bien donc.

Heureusement les choses s'accélèrent un peu par la suite et l'auteur se révèle aussi bien apte à décrire un paysage qu'a raconter une scène de bataille. L'arrivée dans le fameux Empire du Léopard, qui ne pointe le bout des nez qu'a partir de la troisième partie, ravive l'intérêt du lecteur avec son histoire et son mode de vie, mais il faudra encore attendre un peu pour voir le récit véritablement s'emballer.

C'est donc la dernière partie qui se révèle la plus intéressante. Alors que la magie était jusque la restée en retrait et que le livre était relativement calme, le quatrième acte renverse totalement ce sentiment et plonge le lecteur dans une véritable apocalypse ou l'horreur côtoie l'action, l'auteur ne laissant que peu de répit à son lecteur ou à ses personnages.

Les personnages sont justement le gros point fort du roman. Si l'on suit principalement le colonel Cérès Orkatz, la jeune femme à la tête du 22ème régiment d'infanterie et Camellia, l'une de ses subordonnée, le livre s'intéresse aussi à d'autres figures comme le capitaine mercenaire Artemis Cortellan, le vice-roi Philomé, l'intendante Dumelin ou encore le lieutenant mercenaire Kamil. Et c'est sans mentionner l'escouade du sergent Apollaire dont certains membres apportent une certaine légèreté au récit.

Chaque personnage possède une personnalité propre qui se développe au fur et à mesure que l'on avance, le lecteur accompagnant les personnages jusque dans leurs pensées, ce qui permet de comprendre mieux leur comportement et leurs réactions.
Personnellement, outre Cérès et Camélia j'ai particulièrement apprécié Artemis à la fois attachant et détestable, plus proche de l'anti-héros que du chevalier blanc, ainsi que le prince Amaru de l'Empire du Léopard malgré son apparition assez tardive.

Pour conclure, j'ai passé un très agréable moment à la lecture de ce roman qui offre un dépaysement total par rapport au reste des livres de Fantasy et s'aventure dans des directions assez peu explorées. Malgré des problèmes de rythme, il offre des personnages forts, un univers envoutant, et des retournements de situations qui sauront prendre le lecteur par surprise.
Je ressort donc conquis et suivrait avec intérêt un autre roman dans le même univers. C'est prévu d'ailleurs.
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De la fantasy française dans un contexte inspiré de la colonisation de l'Amérique du sud, très original. J'ai trouvé que ce livre avait de nombreuses qualités, mais aussi de nombreux petits défauts.
Mais ça ne m'a pas empêché de passer un bon moment, heureusement.

Malheureusement pour moi, ces défauts ont été amplifiés par la manière dont j'ai lu ce livre, différente de mes habitudes. En effet j'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune et nous voulions garder le même rythme pour pouvoir en discuter chaque soir. Il a donc été décidé de ne lire que 50 pages par jour.

C'est ainsi que la première semaine de lecture a été très morne, car c'est clairement l'exposition du roman et celle ci prend énormément de temps. C'est le premier reproche. Il a fallu dépasser la page 400 pour que l'intrigue commence enfin ! Chaque soir une même constatation : « il ne c'est rien passé de plus, nous n'avons rien à en dire. En fait on s'ennuie un peu à la longue ».

Je pense que cette semaine d'attente interminable a été trop longue pour moi et m'a empêché de m'attacher aux personnages. (normalement je termine un livre en 2-3 jours, et si c'est plus j'ai tendance à m'en désintéresser si ça n'avance pas) du coup j'ai pris du recul et j'étais plus dans l'analyse froide que dans l'émotionnel les concernant.

Je pense donc aussi que si j'avais lu ce livre dans un rythme normal ça m'aurais bien moins dérangé car je suis une amatrice de fantasy à l'ancienne, donc les livres qui prennent leur temps ne me dérangent en général pas du tout. Même au contraire, en temps normal je préfère les livre lents qui exposent bien leur monde, c'est encore mieux si c'est une série en un maximum de tomes.

Du coup je ne compte pas ça comme un vrai défaut, plus comme une mauvaise expérience de lecture due à de conditions défavorables.

*****

Mais revenons à nos moutons, de quoi parle ce livre?
Le royaume du Coronado sort d'une longue campagne dans laquelle il a conquis la péninsule de la Lune d'Or. Toute? Non, car l'empire du Leopard lui résiste encore, caché dans ses montagnes inaccessibles. le colonel Cérès Orkatz est l'une de responsable de cette grande victoire, et la puissance du royaume est représenté par un vice-roi, Philomé.

Malheureusement, aux pays on pense que toute cette histoire n'a vraiment servi à rien, car la péninsule est très pauvre. Ses sols sont infertiles, produisent très peu et le pays subit régulièrement des grosses catastrophes météorologiques. Il ne recèle non plus aucun métaux rares ou pierres précieuses.

Il faut donc continuer la conquête, surtout que de l'or a été retrouvé et on ne sait encore pas d'où il vient. Les rumeurs disent que toute la richesse se trouve dans le fameux empire du Léopard …

*****

Une colonie basée sur l'Amérique du sud, plein de parallèles avec notre monde, fantasy à poudre (Flintlock Fantasy), tout ces éléments donnent un contexte vraiment original pour de la fantasy. Et ça fait du bien.
Le fait que ça soit un one-shot plaira aussi sans doute à pas mal de monde.

On n'est pas non plus ici dans de la high fantasy classique. Pas de bons qui se battent contre les mauvais, pas d'happy ending. D'ailleurs si vous recherchez un livre ou les héros se battent contre les effets pervers de la colonisation, passez votre chemin, car c'est l'inverse ici.
Ça n'empêche pas d'en dénoncer les dérives, mais ce n'est juste pas le but du roman.

L'histoire est portée par de nombreux personnages en plus des deux cités dans le résumé, de l'indigène qui c'est engagée contre les siens à l'apprenti alchimiste de l'armée, en passant par un personnage de la famille royal qui débarque à la tête d'une compagnie de mercenaires.
Trahisons, complots, plein de choses se trament par derrière, tout ne sera pas de tout repos.

Le ton général est sombre, à la limite du désabusé. J'ai trouvé Cérès, le personnage principal, assez passive au final. Elle voit ce qui se passe, les indigènes réduits à l'esclavage, les abus des grands propriétaires terriens, mais ne lutte pas contre activement. Limite elle s'en lave les mains, ça n'est pas son problème et on sent bien qu'elle a baissé les bras sur ce sujet. Elle sait que c'est un combat perdu d'avance, et que tout ce que ça lui apportera si elle réagit sera des problèmes. du coup elle laisse faire et elle a une vision très cynique de l'ensemble.

Philomé, le vice roi est vraiment son opposé. Très vif, à la limite de la naïveté en comparaison, il voit la ou il se trouve et met tout son coeur dans ce qu'il fait.
C'est vraiment un vice roi très étrange, car on a vraiment l'impression qu'il ne sert à rien, qu'il n'a pas de pouvoirs réels. En quelque sorte il n'est la que pour suivre les ordre de la couronne qui arrivent régulièrement par bateau.
On a une espèce de dichotomie entre ce « souverain » qui semble si bon, si gentil, qui veut faire le bien, et la noirceur de la situation qui ne va pas en s'améliorant.

Sur ce coté la j'avoue que j'ai aussi eu un petit problème de crédibilité. Au delà du personnage naïf et positif, j'ai trouvé qu'il lui manquait quand même une base de gouvernement. En effet on n'en parle tellement peu qu'on a l'impression qu'il est tout seul, qu'il n'y a aucun autre noble sur place, aucun conseillers, aucun entourage, ou même aucun serviteur, et que finalement son seul interlocuteur est l'armée.
L'ensemble m'a semblé un peu vide, j'aurais aimé un peut plus de descriptions de ce qu'il s'y passait en global.

En fait peut-être est-ce du au fait qu'il y a certains sujets qui sont abordés très en détails (je me serais vraiment passé des rêves érotiques de Cérès par exemple) alors que le reste est survolé. Ça manquait peut être un peu d'équilibre la dessus.

Dans le même ordre d'idée j'ai aussi trouvé que par mal de personnages secondaires étaient un peu trop figés. Ils n'évoluent pas, et ont des caractères un peu trop tranchés des fois.
D'un coté c'est bien parce qu'on n'a aucun problème à différencier les personnages, on ne peux pas dire qu'ils se ressemblent ou qu'on peut les confondre, un défaut assez fréquent dans les livres, mais malheureusement ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi.

Sur un autre sujet c'est vrai que j'y ai vu quelques parallèles de surface avec Les mille Noms de Django Wexler (fantasy à poudre dans le même contexte colonial du coté de l'armée du colonisateur et contre les indigènes, magie indigène qu'un colon aimerait se procurer, personnage lesbienne haute placée dans l'armée, …) dans la première partie. Mais niveau ambiance, finalité, et types de personnages on est vraiment très différent donc ce parallèle a vite été effacé.

Pour en revenir au problème de rythme, après la lenteur du début du roman, la seconde moitié est un condensé d'action et de rebondissement, certains vraiment incroyables. Limite trop des fois, car tout se passe en même temps. Pas que ça soit trop compliqué, mais on a l'impression de ne plus pouvoir reprendre notre souffle car à chaque page il se passe un nouvel élément qui est souvent très dramatique d'ailleurs.

J'ai eu l'impression d'une accumulation toujours plus forte de drames les uns après les autres. Alors qu'on croyait avoir atteint le fond, on se trompait, et ce plusieurs fois à la suite.
Je pense que si à ce moment la on se sent attaché aux personnages, ça doit bien fonctionner. Mais la première longue partie m'avait fait prendre pas mal de recul vis à vis des personnages et du coup elle n'a pas eu l'impact que j'aurais voulu. En fait j'ai ressentit cette seconde moitié comme étant trop exagérés par moment, certains passage étant à la limite de la crédibilités à cause de ça.

Ça ne m'a pas empêcher de l'apprécier, d'un point de vue intellectuel, mais je n'étais pas aussi attachées émotionnellement que j'aurais voulu.

*****

J'espérais faire une chronique un peu nuancée, mais difficile quand on a un grand nombre de petits défauts à citer. On est obligé de s'y attarder et ça prend la plus grosse partie de la chronique.

Je le répète donc, on n'est pas sur un mauvais livre. On ne peux pas dire que je ne l'ai pas aimé, malgré un nombre importants de points successifs qui m'ont un peu refroidi et un mode de lecture qui n'a pas aidé. D'autant plus que j'ai l'impression que si je n'avais peu tant de temps pour y penser, je serais surement passé à coter de pas mal de ces points sans même les remarquer.

D'ailleurs je le recommanderais pour les gens cherchant autre chose que des longues séries car il est très agréable à lire et change de la fantasy médiévale, sans parler du fait qu'on est sur de la fantasy française.
Lien : https://delivreenlivres.home..
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En voilà un beau bébé ! Plus de 600 pages, je les ai pourtant dévorées assez rapidement. Je remercie tout d'abord l'auteur pour son envoi bonus, sans compter que le livre me faisait très envie ! Que dire donc sur ce livre d'inspiration flintlock ?

Dans un premier temps, le livre offre un cadre original qui n'est pas beaucoup sollicité dans la fantasy française. L'action prend place dans un univers aux inspiration du fin XVIIIe et XIXe siècle. Dans ce monde se côtoient l'alchimie, les trains et les armes à feu. le contexte s'inspire également des conquêtes espagnoles de l'Amérique du Sud, avec un peuple occidental explorant un continent nouveau pour tenter d'y trouver des richesse. Mais le Coronado doit faire face à un pays inhospitalier et sans richesse exploitable. L'armée locale s'embourbe tandis que la Lune d'Or, ces nouveaux territoires, sont délaissées par leur terre d'origine. Un contexte difficile qui donne naissance à un univers pesant, sombre et poisseux.

La première partie du roman met en place un univers pesant marqué par une certaine inertie. Cette impression est due au fait que l'auteur prend son temps pour poser son récit, son ambiance et ses personnages. Ces derniers sont réussis. variés, ils bénéficient d'une caractérisation en profondeur, en particulier les deux principaux. Cérès, la salamandre, est une soldate au caractère sombre, une guerrière redoutable qui se laisse envahir par ses démons face à une situation qui semble inextricable. L'autre, Camellia, est une jeune indigène qui fut condamnée à un sacrifice mais sauvée. Elle doit se faire à un nouvel environnement et subir la méfiance et les moqueries de ses camarades de régiment. J'ai également beaucoup aimé le personnage d'Alario, qui permet d'apporter un contraste plus sensible et empathique face à des camarades moins délicats. Il est en tout très positif que le récit fasse la part belle aux personnages féminins forts et complexes, car aucune n'est uni-dimensielle. Une mention spéciale pour la Princesse Nahikari, qui est un personnage absolument fascinant.

Mais cette mise en place un peu longue peut déplaire à certains : il y a une certaine lenteur au début du récit et il faut bien attendre 200 ou 300 pages avant que le récit ne se mette en branle et que nous commencions à voir un objectif à suivre. A partir de là, les événements s'accélèrent, la magie jusqu'ici en retrait se fait plus prégnante, envahissante. Il y a des retournements de situation très bien maîtrisés que l'on ne voit pas arriver. Ce côté surprenant permet de réellement s'inquiéter pour les personnages, même ceux qui peuvent sembler abjects.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de l'Empire du Léopard, mystique et exotique. Les coutumes décrites sont étrangères et fascinantes. Cette société est à la violente et très délicate.

En somme, l'Empire du léopard est une bonne découverte. Malgré des soucis de rythme, le cadre original ainsi que la psychologie fouillée des personnages donnent naissance à un récit solide. le roman se distingue des livres de fantasy se passant dans un univers médiéval et échappe également à un manichéisme simpliste pour proposer un récit immersif, avec un arrière-goût poisseux et tenace, amer.


Lien : https://www.lageekosophe.com
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Dans L'Empire du Léopard, Emmanuel Chastellière choisit un contexte historique animé, la conquête de l'Amérique du Sud. En guise de conquistador, les troupes du Coronado, un royaume expansionniste qui n'a rien à envier à la péninsule ibérique d'alors, une forme de magie en plus.

Le lecteur y découvre une troupe d'occupation composée de plusieurs régiments, dirigée par un vice-roi aux prises avec des colons toujours plus exigeants et cupides. Ces derniers sont passablement irascibles, et pour cause… en lieu et place d'un paradis perdu, La Lune d'Or se révèle presque stérile, ardue à cultiver, loin de l'Amérique du Sud des Incas et Mayas, gorgée d'or. le retour à la réalité est dur, et nous découvrons des conditions de vie délicates pour ces différents colons – un peu moins pour les grands propriétaires terriens – et carrément difficiles pour les autochtones, réduits à un quasi-esclavage.

L'inspiration amérindienne se ressent sans aucun doute, cependant, il ne faut pas s'attendre à des conquistadors revêtus de leur armures de métal et équipés d'arquebuses. Emmanuel Chastellière ne nous propose pas Les Cités d'or, mais réellement un roman de flintlock avec des armes à poudre bien plus modernes, ainsi qu'un degré technique digne du XIX° – notamment avec la construction d'un chemin de fer.

L'ambiance, loin d'être ludique, si elle n'atteint pas le panel des nuances d'un Brian McClellan, possède indéniablement une agréable noirceur. Non seulement, cette veine sombre est portée par un contexte complexe, mais également par une promesse de « rédemption » des plus opaques…

Une fois que notre petit monde met le pied dans l'Empire du léopard, les affaires se compliquent et l'ambiance délétère n'est pas sans rappeler le deuxième opus des aventures d'Indiana Jones!

Un des points forts de L'Empire du Léopard réside dans l'ensemble des personnages présentés, tous dotés de ce petit supplément d'âme qui leur donne une consistance propre et parfois unique.

En premier lieu, le colonel Orkatz Céres prend la tête d'un ensemble de choix. L'auteur prend le temps de construire cette femme, désabusée, blessée par les décisions de ses supérieurs, punie pour certains de ses choix. Elle demeure compétente, proche de sa troupe, sans en incarner son âme, tel le chef de bande que nous pourrions attendre. L'admiration est bien-là, l'autorité naturelle également, mais Céres semble coupée d'un petit quelque chose, elle s'exclut presque inconsciemment. Ces détails de son tempérament en font un personnage attachant et plutôt unique tant nous sommes habitués aux leaders charismatiques qui font corps et âme avec leur hommes. Pour autant, je ne veux pas signifier qu'une relation privilégiée est inexistante et que Céres ne possède pas ce charisme.

Les autres protagonistes sont tout autant soignés, et nul ne peut se plaindre d'un manque quelconque d'attention.

L'Empire du Léopard est un roman de flintlock fantasy se déroulant dans un cadre Sud Américain dans un contexte difficile. Les aventures de Céres et compagnie séduisent à la fois par une ambiance sombre, une promesse trop belle pour être honnête, et certainement avec un casting de choix.

chronique bien plus compléte sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/0..
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De la très bonne "Flintlock fantasy"...
Un roman prenant dans un univers original...Les personnages sont bien campés.
Un défaut, un peu lent à démarrer....
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