Chaque ligne de ce journal intime respirait encore plus ce parfum de vie perdue désormais.
Jeremy Matheson était réel.
Et qui sait, peut-être était-il encore vivant, quelque part...
La machine à voyager dans le temps existe. C'est la magie. Et la magie existe bien. Dans les mots.
Un sentiment d’impuissance et d’insécurité remontant aux premiers balbutiements d’existence. Inscrite dans les gènes, une alarme du cerveau reptilien, datant de l’époque où l’homme craignait les prédateurs nocturnes, un temps où l’humanité entière savait quelle terreur pouvait dissimuler les ténèbres.
Je ne suis ni noir, ni blanc, rien qu’incolore et peinant à ne pas perdre mon chemin dans l’aveuglement d’une couleur ou d’une autre. Au fil de mes pas, je prends la teinte du côté où je bascule avant de retrouver mon équilibre.
Elle détailla son environnement pour constater qu’elle était perdue dans une forêt de pinacles, d’arcs-boutants et de clochetons qui jaillissaient du toit pour tantôt fusionner, tantôt exploser les uns à côté des autres en un bouquet minéral pétulant.
De puissants projecteurs étaient braqués sur les murs les plus ouvragés, dardant des rideaux d’or entre les hauts vitraux noirs et les gueules mutilées des gargouilles.
Un pont en granit ciselé s’élançait au-dessus du vide pour rattacher la tourelle d’où Marion émergeait sur le toit du chœur. Un accordéon de marches escarpées se succédait sur son dos.
Laisse tomber, Grègoire.
Tu apprendras avec les années qu'on est responsable de ses actes, peu importe leurs conséquences. Il est des fois ou il est bon, non......Indispensable de se poser des questions avant.
Seul celui qui porte la charge sait combien elle pèse.
Depuis son adolescence elle avait développé une théorie selon laquelle toutes les clés du cosmos étaient rassemblées en divers points terrestres: les bibliothèques. Un individu qui prendrait connaissance de tous les livres de quelques bibliothèques pourrait comprendre l'univers, jusque dans ses parcelles les plus intimes, les plus sauvages. Tout lire, pour être à même d'établir des recoupements, de savoir ce qui échappait - parfois bêtement - aux hommes de science. Il suffisait de bien choisir les bibliothèques (...), et l'esprit deviendrait détenteur du Savoir (...). L'impossibilité de la tâche pour un seul cerveau et une seule vie reflétait toute la vérité de cette connaissance ultime: elle n'était pas à la portée de l'homme.
... car elle ne reviendrait plus chez elle avant longtemps, ce pouvait être un mois, peut-être un an. Elle ignorait tout de sa destination.
Le pouvoir des mots.
Ils sont une porte.
Ils sont la formule magique.
La source des sorts.
Une porte vers l'imaginaire.