AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le rêve Botticelli (41)

- Pourquoi veux-tu que je renonce à me ronger les ongles ? Je leur dois tout. C’est grâce à eux que je suis peintre. À force de me faire saigner, en les arrachant avec mes dents, encore et encore, j’ai commencé à jouer avec le sang, et ça a fait des traînées de couleur aux formes émouvantes. C’est beau, le rouge du sang. Même mêlé de salive. Enfant, je passais des heures à tracer des lignes pour me désennuyer. Et tu me crois ? C’est la seule chose qui ne m’ait jamais désennuyé. Toute l’enfance. C’était tellement triste. Je n’ai rien aimé d’autre que de tracer des lignes et de les colorier avec le sang de mes ongles arrachés. Sans eux, je serais au mieux orfèvre, au pis tanneur chez mon père. En traçant ces arabesques de mon sang, j’ai appris à sentir l’espace de la couleur. Mes ongles, mes doigts furent mes premiers pinceaux.
Commenter  J’apprécie          456
Elle lui sourit. Elle est belle. Elle n’a plus l’âge de La Naissance de Vénus, mais elle est mieux finie aujourd’hui, moins indécise. Ses rides lui rappellent que pendant des années, elle a ri sans lui. Ces rides-là le bouleversent. Y réside toute sa fragilité. Toute sa force aussi. Elle a toujours cet air frondeur qui fit d’elle à vingt ans une femme tellement libre. Elle aussi à Carpe Diem se trouve exaucée. Elle est arrivée. Elle ne sait ni où ni à quoi, mais là où elle devait être. Là, près de lui.
Commenter  J’apprécie          400
Je ne dis pas que sans yeux nous verrions mieux, comprends-moi, je dis que l'oeil est une limite à la vision. ( échanges entre léonard de Vinci et Botticelli)
Commenter  J’apprécie          292
Soyons fous, c'est toujours urgent !
Commenter  J’apprécie          230
Botticelli a remarqué que ce sont généralement ceux qui quittent, ceux qui trompent, ceux qui trahissent et font souffrir qui sont les plus hargneux ensuite.
Commenter  J’apprécie          220
Souvent le bruit l’interrompt. Brise sa ligne. Il est contraint de se boucher les oreilles, non pas à cause du bruit du dehors, la rue est paisible, mais du tohu-bohu de sa propre maison. Sa famille, comme une meute hurlante, l’oblige à tracer ses lignes, de la gomme arabique ou de l’émeri dans les oreilles. […] Le vacarme qu’ils font alors sous l’effet du chianti local nécessite le double de gomme arabique. Durant ces agapes, le plus souvent, Sandro demeure reclus dans son atelier. […] La famille Filipepi – c’est son vrai nom – se comporte comme une vraie tribu méridionale. La mère y est omniprésente, et d’une nature impitoyable. Elle a de grands talents pour le bruit, la pasta, la polenta aussi, et un don pour se trouver mal en cas de nécessité, comme peu de Florentines, dont c’est pourtant une spécialité. D’ailleurs, elle n’est pas florentine, Esméralda.
[…] Aujourd’hui, Sandro se sent protégé. Contre l’intrusion de cette horde, il a trouvé l’arme absolue : une autre famille encore plus nombreuse et qu’il nourrit dans son atelier, sa famille de chats. Noirs, gris ou bleus. Une flopée de félins à l’état quasi sauvage, sauf avec lui. On croirait qu’ils le protègent. Le reste de la famille adorerait leur tordre le cou, mais si quelqu’un y touche, il est capable de pire. Peut-être même de partir ! Maintenant que son succès assure la survie de tous, pas question… Les chats demeurent donc les hôtes majoritaires et les plus vigilants des lieux. Botticelli est leur roi. Il a une manière de les caresser qui hypnotise tout le monde. Et terrorise sa mère.
Commenter  J’apprécie          210
Botticelli n'entend pas, n'entend plus. Celui qu'en secret il espérait sans jamais l'avoir vu vient d'entrer.
...
Très beau. Vraiment très beau. Exceptionnel de prestance pour un si jeune homme. Une distinction naturelle, une aisance innée, et aussi une manière de se tenir, de se vêtir, de porter ses cheveux longs, alors que la mode Médicis est ultracourte. Droit comme un cyprès qui n'a jamais fléchi sous le vent, l'air frondeur et princier. Un prince d'ironie. L’œil qui frise, sous de si belles manières qu'on croit avoir rêvé cette lueur amusée. On sent chez lui un enthousiasme généreux, un amour immodeste pour la vie en général, et le fait d'y respirer cette seconde en particulier. Il respire le bonheur et l'intelligence. Intensément. Un air de génie au-dessus de la mêlée. Peut-être une noblesse native et secrète... qui sait ? Il a surgi un beau jour à Florence et la ville l'a reconnu. Pourtant fils adultérin d'un notaire. Il s'est contenté de paraître et chacun s'est senti parcouru d'un délicieux frisson d'admiration..
...
- Je m'appelle Léonard. Je viens de Vinci.
Commenter  J’apprécie          190
Sandra* est un drôle de mélange d’innocence et de paganisme, inspiré de néo-platonisme dévoyé et d’amour adolescent qui ne sait à quel saint se vouer ni sur qui se poser. Une fille comme elle à Florence est une rareté et une exception. On lui pardonne sa liberté parce qu’elle est la fille du moine et de la nonne, un scandale en soi. Pauvre enfant, elle n’est pour rien dans sa singularité. Et sa beauté n’est donc due qu’à l’audace de ses encombrants ancêtres ! Émancipée, sans mari ni fortune, très intelligente et d’une fantaisie absolue, pourtant…Elle passerait aisément pour une sorcière du diable. Les Florentins sont des gens mesurés, ils n’ont pas laissé l’Inquisition pénétrer leur ville. Mesurée, Sandra ne l’est pas, et on aurait pu allumer pour elle le seul bûché de la cité ! Heureusement, par Lucrezia de Médicis, la meilleure amie de sa mère, elle jouit d’une protection invisible mais sûre.
Commenter  J’apprécie          181
Ils s'étreignent juste pour s'étreindre, pour mesurer la force de leur amour. C'est bien d'amour qu'il s'agit. Une puissante certitude, le seul lien inconditionnel que Botticelli ait jamais eu.
Commenter  J’apprécie          170
Comme quoi,même tapi en dessous de tout,l'enfant qui pleure au fond du puits est toujours là,prêt à confondre la moindre petite lueur avec le grand soleil.
Commenter  J’apprécie          150






    Lecteurs (1104) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3191 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}