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EAN : 9782070357796
528 pages
Gallimard (02/04/2009)
3.8/5   291 notes
Résumé :
Florence 1476 Leonardo di ser Piero da Vinci, 24 ans, sort littéralement brisé d'un affrontement sanglant avec son père. En quelques semaines, il se reconstruit et se choisit un destin inouï, unique qui marquera la Renaissance et l'histoire de l'humanisme. Mais qui est véritablement Léonard de Vinci ? On connaît l'inventeur virtuose, le scientifique précurseur, fasciné par les mécanismes du corps humain ou les tourbillons de l'eau, le peintre et le sculpteur de géni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 291 notes
Je comptais faire le lien entre mes lectures et un petit séjour à Florence (c'est ma critique, j'ai le droit de raconter ma vie plutôt que de tenter un résumé du bouquin, l'un n'ayant pas plus d'intérêt que l'autre cela dit).
J'ai voulu être raccord donc, et bien m'en a pris, ou plutôt m'en appris sur Leonardo. Bercé tout minot non loin de la cité florentine il y passa en effet une partie de son existence, mais pas que, loin s'en faut (du coup maintenant j'ai envie de découvrir Milan, c'est malin).

Revenons pour l'heure à Florence, au début de cette biographie romancée où Léonard nous fait déjà dans les vingt-cinq ans, comme le temps passe. Par conséquent point encore de vieux sage barbu reclus parmi ses grimoires, mais un séduisant et impétueux éphèbe à l'irrésistible vitalité.

D'une curiosité sans limites, Léonard est déjà un être hors normes, charmeur, impulsif, singulièrement intuitif. Au gré de ses appétits insatiables il deviendra peintre et sculpteur, architecte, ingénieur, philosophe humaniste, inventeur, anatomiste… et encore plein d'autres trucs en eur ou en iste. Opportuniste et procrastinateur aussi, reconnu hélas comme un maître de la dispersion et de l'inachevé. C'est que Léonard mènera ses jours en perpétuel mouvement, génial autodidacte sans cesse accaparé par des sollicitations nouvelles, hanté par des projets fous, victime aussi de ses pulsions sexuelles et de turbulences diverses qui fréquemment relativiseront ses succès, rendant son existence chaotique et trop souvent précaire.

Le récit insiste autant sur le tempérament de l'artiste que sur son oeuvre elle-même, avec bien sûr une subjectivité induite par les nombreux mystères qui à ce jour entourent encore le mythe. D'aucuns y trouveront donc sans doute à chipoter quant à l'authenticité des détails, pour autant l'ensemble est agréablement crédible et vivant, et les quelques 500 pages de L'obsession Vinci se parcourent avec intérêt et sans ennui aucun.

Et maintenant hop, c'est parti pour Milan !
(enfin... un de ces jours j'espère)


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Leonardo est admirable !

Et la biographie romancée de Sophie Chauveau lui rend bien.
Bien sûr qu'elle en dresse un portrait subjectif auquel on pourrait reprocher de ne pas être authentique mais peu importe, l'essentiel y est : Léonard de Vinci, cet homme génial, passionné d'art, de science, de mathématiques, avant-gardiste, curieux de tout, cherchant toujours la perfection à tel point qu'il n'arrivait jamais à achever ce qu'il avait entrepris, amoureux des chevaux et de la nature, amoureux de la beauté et des hommes...et doté d'une incroyable générosité à l'égard de ses amis.

A travers « L'obsession Vinci », Sophie Chauveau parvient sans peine à nous transmettre toute son admiration pour de Vinci. Sous sa plume alerte et enthousiaste, elle fait revivre cet homme exceptionnel sans pour autant faire de lui une icône intouchable. Certains pourront être gênés par ce qu'elle appelle son « obsession », son amour pour les jeunes hommes, et surtout pour son diabolique Salaï. Pour ma part, ce parti pris ne m'a pas dérangée. La biographie romancée peut se permettre des extrapolations non fondées et du moment que l'interprétation reste remarquable, j'y adhère complètement !


J'ai vraiment eu un véritable coup de foudre pour Léonard de Vinci. Pas forcément pour ses oeuvres mais plus pour le personnage ! Leonardo fascinait les hommes de son temps et savait se faire apprécier des plus grands : Laurent de Médicis, Ludovic Sforza, Botticelli, Cesar Borgia, les rois de France et notamment François 1er qui lui offrit sa dernière demeure, son dernier asile.
Car même si Léonard de Vinci savait se faire apprécier, ses travers et son goût de la liberté l'obligeaient bien souvent à des errances.
Léonard de Vinci éblouissait ses contemporains par son ingéniosité et son talent ; 5 siècles plus tard, il continue à nous captiver.
En atteste cette masse de visiteurs qui religieusement vient admirer les nombreux chefs d'oeuvres et études du peintre rassemblés en une belle exposition au Louvre.

Ayant eu la chance de voir cette exposition, j'ai réellement senti cette ferveur pour cet artiste dit universel. Chacun de nous semble porter en lui un peu de Leonardo, chacun de nous se retrouve dans une partie infime de son oeuvre : dans le pli d'un drapé, dans un bourrelet de l'enfant Jésus, dans le chaos de l'Adoration des Mages, dans la fourrure blanche de l'hermine, dans le corps décharné de Saint Jérôme, dans le sourire espiègle de Saint Jean Baptiste, dans l'attitude perplexe des apôtres de la Cène...

Et s'il ne fallait parler que de peinture ! Mais non, il y a tout le reste.

Sophie Chauveau raconte à sa manière son Léonard. Elle accentue certains côtés plutôt que d'autres mais au final, tout est là. Ce génie dans de bien nombreux domaines n'a pas fini de nous étonner...
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Que j'aime me plonger dans l'univers des grands maîtres de la peinture ! cela permet ensuite d'avoir un autre regard devant leurs tableaux d'en comprendre l'essence et même parfois la technique. Cela nous rapproche également du peintre puisque pendant plusieurs centaines de pages, on partage leur vie intime, leurs amours, leurs jalousies, leurs amitiés, leurs familles …
Avec L'obsession Vinci , j'ai toutefois été un peu déçue , j'avais beaucoup apprécié la passion Lippi ou encore le rêve Botticelli mais ici Sophie Chauveau relate principalement la vie amoureuse, voire sexuelle de Léonard de Vinci. Certes, elle a dû être importante et cela ne m'a pas gêné mais ce n'est pas ce que je recherche prioritairement lorsque j'ouvre un livre sur un peintre. Connaître la vie du peintre est un plus mais j'aime particulièrement lorsque j'ai des informations sur les tableaux, les techniques picturales , les conditions et les raisons de l'oeuvre.
Par ailleurs , je m'interroge sur l' antipathie manifeste que L'auteur éprouve pour Michel-Ange, cela pose quelques questions, était –il si détestable qu'elle le dit ? Cela mérite d'être vérifié auprès d'autres auteurs, je n'avais pas du tout ressenti cela en lisant le ciel de la chapelle sixtine de Léon Morell
J'ai toutefois passé un bon moment avec ce livre et j'ai découvert certaines facettes de Léonard de Vinci , comme ses obsessions artistiques ou encore sa personnalité, son besoin incessant de plaire. Il est dépeint ici avec beaucoup de chaleur, son humanité semble indéniable et ne fait que renforcer mon envie d'aller (re) admirer ses tableaux...
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ISBN : 9782070357796

Il s'agit d'une biographie légèrement romancée et pourtant, je suis tombée sous son charme. Car Chauveau parle non seulement de la vie mais de la personnalité de Léonard de Vinci avec une passion, une chaleur si communicatives que, en refermant son livre, on ne peut plus voir le Maître florentin du même oeil. Pour vous, comme pour moi, Vinci, c'est "La Joconde", qui illumine le Louvre parce que le peintre l'offrit en cadeau à François Ier, le seul de ses mécènes, semble-t-il, à avoir vu en lui le génie qu'il était, cet "Homme Nouveau" chanté par la Renaissance, cet Humaniste dont l'esprit plane encore sur nous, et pour le plus grand profit de notre civilisation. Certes, me direz-vous, Vinci a inventé l'ancêtre de la mitrailleuse. C'est vrai mais est-ce sa faute si nous l'avons perfectionné et si l'Homme n'aime rien tant que massacrer son semblable ?

Léonard de Vinci, c'est un cerveau qui, jamais, ne cesse de penser, d'inventer, d'écrire, de dessiner, de peindre ... de s'interroger. Un esprit quasi universel qui, persuadé dans sa jeunesse et dans sa vie d'homme mûr que l'Homme était bien le centre du monde, commence à se détacher de cette idée dans les dernières années de son existence. Sa peinture, cette peinture qui l'a révélé au monde mais qu'il ne considérait que comme l'une des multiples occupations où il excellait, cette peinture que, certains jours, il a failli mépriser et même haïr, prouve amplement l'évolution, lente mais sûre, de son génie, de l'Homme vers le Cosmos, l'Autre dimension (celle de l'Art ? celle de l'Au-delà ? peu importe, puisqu'elle est "autre", toute neuve, à découvrir), l'Au-delà de ce que nous voyons ... Léonard le sait, il le sent, il l'a pressenti : observez ses toiles, celles qu'on peut lui attribuer à bon droit, celles qui n'ont pas subi trop de restaurations (il innovait tellement dans ses techniques de mélanges de pigments et d'huile que, par exemple, la célèbre "Bataille d'Anghieri", fresque pourtant prodigieuse, fit, si l'on peut dire, un "flop" retentissant) et vous verrez qu'il parvient à peindre non seulement ce qu'il voit (normal pour un peintre) mais encore ce qu'il ne voit pas.

J'ai appris, avec surprise, que certains se plaignaient de scènes trop explicites tournant autour de l'homosexualité non seulement de Léonard mais aussi de la plupart des peintres de l'époque. Personnellement, des scènes "hot", homosexuelles, hétérosexuelles et tout ce que vous voudrez, j'en vois plutôt dans Sade ou dans Bataille - voire dans certains "romans sentimentaux" pas piqués des hannetons. Mais, même si elle appelle un chat un chat, Chauveau ne s'attarde guère à ces scènes. Bien sûr, elle met en avant l'homosexualité de Vinci, liée autant aux moeurs du temps, surtout en Italie, qu'à sa naissance d'enfant illégitime et à son rejet par son père. Mais comment l'ignorer, comment la passer sous silence ? Si certains, de manière à notre avis excessive, la voient partout dans l'oeuvre de Vinci, dans les poses de ses modèles et pourquoi pas ? soyons absurdes jusqu'au bout , dans les cadres, pourtant bien modernes, de ses toiles, il est clair que les préférences sexuelles du peintre sont à l'origine de cette façon pratiquement unique qu'il avait de représenter femmes et hommes. Il y a beaucoup d'androgynes chez Vinci, même dans les sujets religieux, comme si l'artiste lui-même avait toujours hésité. S'il n'a jamais eu de relation hétérosexuelle, il s'entendait fort bien avec les femmes et son histoire avec Lisa del Giocondo, dite "La Joconde" ou "Mona Lisa", est une belle histoire d'amitié, teintée d'une sorte d'amour purement platonique. "Sa" Lisa , comme il l'appela jusqu'à la fin, avant de la confier à François Ier et à cette France qui avait au moins tenté de panser les plaies de toute une vie ...

En outre, ressemblant terriblement sur ce point son très hétérosexuel géniteur, Vinci, surtout jeune, souffrait d'une frénésie érotique qui lui causa bien des soucis. C'est une composante du personnage, qui diminue avec l'âge mais rappelons que, au physique, le peintre fut longtemps une force de la nature, jusqu'à la malaria qu'il attrapa en visitant les marais Pontins, que le Vatican lui demandait d'assécher. Et puis, avec l'âge ... Selon son optique personnelle, on jugera ou pas la sexualité de Vinci mais jamais on ne dira de lui qu'il devint un vieillard libidineux. Trop amoureux de la Beauté pour supporter qu'un amant le vît tel que l'âge et la maladie l'avaient fait, il se détacha de la chair et y perdit le grand amour de sa vie, Salaï, qu'il avait recueilli adolescent dans son atelier et qui se révéla tout d'abord une vraie peste, puis, au fil du temps, un homme ingrat et avide. (Son surnom d'ailleurs signifie "Petit Diable" ou "Démon".) Quand Vinci renonça aux plaisirs de la chair, quand Rome l'enterra avec mépris au palais du Belvédère, quand il se vit définitivement rejeté par sa patrie, Salaï ne fit ni une, ni deux et abandonna l'homme qui lui avait tout donné sans rien lui demander en retour. Et pourtant, dans "L'Ange Incarné", devenu "L'Ange de l'Annonciation", puis "Jean-Baptiste", ce sont les traits de Salaï que Vinci transcende en une des plus belles expressions picturales jamais rendues par l'oeil et la main d'un peintre. C'est comme s'il avait vu en Salaï ce que celui-ci ignora sans doute toute sa vie qu'il possédait : sa part d'Infini, sa part de Divinité.

Que vous dire encore sur cette biographie ? Que Léonard adorait les animaux et les protégeait dans la mesure du possible ? Qu'il avait une fâcheuse tendance à la procrastination ? Que son grand rêve était de voler - et de voir l'homme voler - comme Icare ? Que ce n'est pas seulement à un génie universel que nous donne accès Sophie Chauveau mais aussi à un homme tout simple dans le fond en dépit d'un cerveau plus que complexe, un homme qui voulait seulement qu'on l'aimât pour lui-même et non pour ce qu'il pouvait rapporter, un homme qui aimait rire et voir rire, qui donnait sans compter, qui adorait la liberté, qui crut sincèrement avoir gâché sa vie et qui, malgré son orgueil d'artiste, n'imagina sans doute jamais de son vivant l'éternité qui attendait, dans les siècles futurs, sa "Joconde", son "Bacchus" - là encore Salaï, mais un Salaï plus sombre, plus inquiétant - sa "Dame à l'Hermine" (une maîtresse de Ludovic Sforza qui posa aussi pour l'ange de "La Vierge aux Rochers"), sa "Cène", si patiemment, si difficilement, si précieusement restaurée et, bien sûr, son nom de bâtard finalement légitimé : Leonardo da Vinci ?

Le jour de sa mort, complétant ce qu'il avait tracé la veille sur ce qui fut le dernier de ses chers carnets, à savoir "La soupe va refroidir ... mais je continuerai," le peintre, qui se sentait mourir, parvint à écrire : "Et caetera. Et caetera."

Et c'est vrai : Léonard de Vinci reste parmi nous. Peu importent des préférences sexuelles que le Destin, plus que la nature, lui imposa : l'Art qu'il portait en lui, en le libérant d'une réalité qui lui déplaisait, l'a rendu éternel et lui permet de planer à dix mille coudées au-dessus de ce qui ne sont plus, finalement, que discussions byzantines et plus ou moins mesquines.

Franchement, quand vous contemplez sa "Joconde" ou même son "Bacchus", c'est à l'homosexualité passive de Léonard que vous songez avant tout ? Si tel est le cas, vous êtes bien plus à plaindre qu'il ne le fut jamais et vous devriez tenter une psychothérapie. ;o) Si vous y voyez par contre la Beauté et même Plus Loin Que La Beauté, alors, lisez "L'Obsession Vinci" de Sophie Chauveau : ce livre est fait pour vous. Et ne craignez ni le jargon, ni la pédanterie académiques que Vinci a lui-même tant détestées et raillées de son vivant : allez-y de confiance et découvrez un génie - un vrai, avec ses faiblesses mais aussi ses qualités, bref, tel qu'il fut.
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Dernier volet de la série, l'obsession Vinci n'a pas été le plus agréable à lire, même s'il nous emmène à nouveau dans l'Italie de la Renaissance.
Le portrait de l'artiste semble fidèle, mais on s'ennuie parfois à la lecture de ces interminables descriptions.
J'ai voulu clore la série, et je l'ai fait, mais sans conviction pour ce dernier tome.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... - "Regarde comme les couleurs adoucissent [ta Madone au Chat, dit Botticelli], son thème déjà est rassurant, ce qui t'autorise à une facture pas si classique qu'elle en l'air, mais du moins en a-t-elle l'air. Tu me suis ? Ton Annonciation, pareil. Et toi, que fais-tu ? Tu montres ces petits chefs-d'oeuvre. Ce qui te rapporte quelques commandes, comme ce Jérôme ou l'Adoration. Et aussitôt, tu te trahis, tu trahis ces oeuvres, mettons d'appel, en faisant autre chose que ce pour quoi on t'a passé commande. Tu trahis tes commanditaires. Alors, forcément, tu déçois. Ils ne sont pas prêts à tant d'innovations. Ceux qui t'ont passé commande en se fiant à ta Madone ou à ton Annonciation sont furieux, ils se sentent trompés. Et tu passes pour un imposteur.

- Mais je suis un imposteur, nous sommes tous des imposteurs, des artificiers, des menteurs, tous. Tu es un inventeur de beautés qui n'existent pas, donc un imposteur, comme moi, comme nous tous.

- Je te dis simplement que tes commanditaires ne peuvent pas comprendre que tu leur livres autre chose que ce qu'ils t'ont commandé. Mets-toi à leur place. Si les barbouilleurs se mettent à prendre des initiatives, où va-t-on, où vont-ils ? Où va leur monde ! Pour eux, c'est signe d'anarchie, ton Jérôme leur est une agression tellement il est écorché. Trop désespéré pour faire partie du monde des vivants, et en même temps pas assez religieux. Trop agressivement désespéré. C'est bien vu mais ce ne sont pas des choses à dire ...

- Ah ! Tu vois ! Tu vois ! Toi-même, tu dis "trop désespéré," j'ai gagné, je t'ai supplanté !" triomphe Léonard. "J'ai beau ne rien comprendre à ton perpétuel chagrin, moi qui n'ai que des minutes de désarroi, sinon, c'est la rage de vivre et de jouir qui me fait ruer, j'ai quand même fait mieux que toi en désespoir ? Tu en conviens ? Tu en conviens.

- Oui. Et à leur manière, ceux qui te l'ont refusé en conviennent aussi, ce sont des sentiments trop dangereux pour les exposer de la sorte.

- Pourtant, c'est chez les Pères de l'Eglise que j'ai trouvé ces descriptions si violentes de l'érémétisme. Je les ai peintes au pied de la lettre. Ca donne fatalement des écorchés et des mourants. Parce que, tu sais, à n'importe quel âge, sous la peau, on est tous pareils. Je le sais, je l'ai vu ...

- Toi, avec tes mots, tu convaincrais n'importe qui," reconnaît Botticelli que toujours Léonard séduit et persuade.

- Mais, si ça n'est pas pour faire ça, j'arrête tout de suite. Peindre pour ne rien troubler n'a aucun intérêt, c'est même atrocement ennuyeux." ... [...]
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– Je suis un chercheur de liberté et de connaissances. Je respecte vos lois et vos coutumes, autant qu’elles conservent l’apparence de la raison. Je ne veux de mal à personne. Mais je revendique le droit au doute et à l’interrogation. Sans cette liberté-là, on brûle les fous au fer rouge, on extermine ceux qui ne partagent pas nos vues, on taxe de sorcellerie ceux qu’on ne comprend pas ou qui ne pensent pas comme nous.
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Rusé comme une guêpe, Salaï comprend le danger que Pacioli représente. Aussi l’attire-t-il dans un tête-à-tête pour tenter une manœuvre de basse séduction. Premier échec de Salaï comme putain.
[Pacioli] – Avant tout, animal, sache que je suis moine et que j’ai prêté serment devant Dieu. Dominicain comme ce Savonarole qui sème la terreur à Florence. Moi je sème des théories mathématiques, c’est tout aussi terrifiant. Sache par ailleurs que si ton maître et moi nous nous voyons beaucoup, c’est que nous communions ensemble à des hauteurs où ta bassesse d’âme t’interdit à jamais de le rejoindre. Ne t’inquiète pas, ou inquiète-toi, si tu comprends seulement de quoi je parle. Son corps t’appartient peut-être, mais son esprit avance de concert avec le mien.
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[...] ... - "[Cecilia] doit obligatoirement te faire penser à quelque chose de précis, cherche ...

- Non. Je ne vois pas.

- Vraiment ? Tu pourrais le jurer ?"

Alors, magistral, lent et précautionneux, Léonard retire l'emballage dans lequel ils ont transporté La Vierge aux Rochers quand ils ont précipitamment quitté Milan. Puis dépose le panneau devant Cécilia, sa mère, Atalante et Ambrogio.

Léonard est sûr de son effet. Il n'en doute pas. Il patiente. Il a tout son temps. La vérité ne peut que leur sauter aux yeux. Léonard attend. Le temps que Cécilia blêmisse, se décompose. Elle a vu. Elle vient de se reconnaître. Oh non, pas dans la Vierge Marie, évidemment, pas dans les deux petits enfants. Son visage est celui du pur, du très pur modèle de l'Ange. Pur mais ambigu. Léonard l'a peinte par anticipation, sans la connaître. Sans même le savoir, il a inventé trait pour trait quelqu'un qui existe vraiment. Maintenant qu'elle est révélée, pareille ressemblance les bouleverse tous. Parce que, évidemment, maintenant qu'on le sait, ça crève les yeux. Un trouble incroyable, de la même nature que celui qui a saisi Léonard en la croisant la première fois, s'empare de l'assemblée. Comment justifier pareil phénomène ? Ambrogio, Aurora sa mère et Atalante comprennent enfin ce qui s'est passé quand Léonard s'est brutalement retrouvé en sa présence au château. Mais qu'est-ce qui peut qualifier le trouble de Cecilia ? Qu'a-t-elle pu voir, elle, dans le visage de Léonard, qu'elle aussi a reconnu ? Le mystère demeure. S'épaissit même soudain devant la prescience de l'artiste. Pareil événement les soude davantage. A croire que quelque magie procède à leur entente. ... [...]
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– Les artistes n’ont pas de patrie. Ils sont partout chez eux. Partout où ils créent. Les rois passent, les territoires changent de maitres, mais les artistes ne créent que pour l’esprit, la poésie, la beauté… Sans limites. Sans frontières.
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Vidéo de Sophie Chauveau
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