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Véronique Chauvy (Autre)
EAN : 9782812926440
288 pages
Editions De Borée (12/03/2020)
4.38/5   12 notes
Résumé :
Au soir de l’été 1921, Wally Costel, écrivain célèbre au passé mystérieux, raconte les circonstances et les suites du drame terrible dont a été victime son amie la baronne de Rahden en 1893. Lors d’une représentation donnée à Clermont-Ferrand, un homme meurt dans les coulisses du cirque brésilien sous les balles du baron Oscar de Rahden, époux et agent de Jenny de Rahden. La belle écuyère se produisait alors sur toutes les scènes d’Europe dans des numéros de dressag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Août 1893 , Clermont-Ferrand est en pleine effervescence. le Cirque Brésilien a posé son chapiteau en plein coeur de la ville Place de Jaude. Et pour la plus grande joie de tous la célèbre écuyère la Baronne de Rahden sera le clou du spectacle... Imaginez le brouhaha de la ville, l'excitation des enfants qui seront en vacances. C'est la fête... Surtout pour Georges,10 ans, le fils de la blanchisseuse et pour Frédéric son cousin germain, un beau jeune homme de 18 ans, la vie s'ouvre devant eux, un monde fascinant plein de mirages mais quel attrait.
Véronique Chauvy n'invente rien ou si peu . Les évènements décrits sont réels, les 3 personnages principaux le baron Oscar de Rahden Jenny son épouse et Mr de Castenchiold un ténébreux militaire danois ont bel et bien existé. le drame qui est survenu en ce soir d'août 1893 est bien réel, les journaux locaux et nationaux en attestent la véracité.
Véronique Chauvy d'une plume facile et élégante entraine le lecteur dans les coulisses de ce cirque, de cette ville de province en cet été caniculaire. Les portraits sont ciselés, les décors bien plantés, la magie du cirque et ses travers aussi. le choix de la narration des évènements par Wally Costel , témoin des évènements pour tout ou partie, est judicieux. C'est là d'ailleurs que réside le seul point d'interrogation: qui se cache derrière ce pseudonyme?
Une lecture très agréable rendue possible grâce aux éditions De Borée merci à elles et à l'auteure pour sa charmante dédicace.
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Le résumé m'a tout de suite intriguée, mais je ne m'attendais pas à autant apprécier ce roman que j'ai lu en deux sessions de lecture. J'ai ainsi été complètement happée par la manière dont l'autrice a su s'inspirer d'un fait divers et de la vie d'une femme talentueuse pour nous offrir une histoire cohérente et passionnante. Jouant avec notre curiosité, elle nous transporte ainsi en 1921 dans une soirée durant laquelle l'écrivain Wally Costel accepte de raconter l'histoire de son amie, la baronne de Rahden. Très affecté par son récent décès, c'est avec beaucoup d'émotion qu'il remonte le fil du temps devant une audience de plus en plus large et captivée…

Le 24 août 1893, le fameux cirque brésilien, installé provisoirement à Clermont-Ferrand, est le théâtre d'un drame. Que s'est-il passé ? Pour le découvrir, il vous faudra vous plonger dans un fauteuil confortable et écouter Wally vous expliquer les prémisses d'un drame annoncé. Si la nature du drame ne constitue pas un mystère bien grand, je ne dirai pas la même chose de Jenny qui reste relativement secrète. Issue d'une famille fortunée ayant connu un revers de fortune, la jeune femme décide de s'engager dans un cirque où ses talents d'écuyère firent merveille. Un choix de carrière qui lui permit de rencontrer son mari et de prendre le titre de baronne de Rahden. Un titre sans fortune contraignant les époux à vivre au rythme des engagements de Jenny et de ses représentations dans différentes villes…

La baronne m'a fascinée par sa relation presque symbiotique avec les chevaux pour lesquels elle ressent une sincère tendresse et qu'elle traite avec le plus grand des respects. Un murmure, une caresse, un regard lui suffisent pour entrer en connexion avec ces majestueux animaux. Une complicité unique qui lui permet d'offrir des numéros de cirque de haut vol durant lesquels tout son savoir-faire s'exprime devant un public béat et admiratif. Belle, délicate et extrêmement douée, Jenny attire les regards des hommes pour le plus grand désarroi de son époux extrêmement jaloux et impulsif… le personnage n'est pas très sympathique, mais difficile de savoir ce que pense réellement l'écuyère qui, pudique, s'exprime fort peu sur ses émotions et le comportement de son époux. Si l'on comprend qu'elle se passerait volontiers des marques d'affection des autres hommes, il faudra attendre la dernière partie du roman pour être vraiment fixé sur ses sentiments envers le baron.

Talentueuse, la baronne fascinera également le jeune Georges tombé en adoration devant son numéro et le monde du cirque en général. Vif, attachant, très curieux, pugnace et pragmatique, cet enfant apporte beaucoup de charme à l'intrigue et une fraîcheur toute juvénile. L'autrice a su parfaitement retranscrire sa joie et son excitation devant l'arrivée du cirque brésilien qu'il perçoit comme une nouveauté bienvenue dans sa vie et une ouverture sur le monde. Intelligent, mais encore un peu naïf du fait de son âge et d'une certaine simplicité de coeur, il jouera un rôle subtil et involontaire dans l'arrivée du drame…

En plus du plaisir de découvrir le destin grandiose et dramatique de la baronne, on appréciera la rencontre entre le monde paysan et celui du spectacle. Pragmatisme et travail de la terre contre paillettes et effervescence… Ainsi, si certains vont se laisser séduire par les apparats, d'autres vont, en revanche, faire preuve de bien plus de réserve, voire d'une certaine hostilité envers ce cirque et ses spectacles d'animaux. Même traité avec « respect », un lion n'a rien à faire dans une cage comme le dressage d'animaux s'apparente à une forme de maltraitance. Partageant entièrement ses convictions sur le cirque avec animaux, l'oncle de Georges m'a beaucoup plu d'autant que j'aime beaucoup ce genre de personnages un peu bourru, mais avec un coeur en or. Son histoire avec son amour de jeunesse m'a, en outre, beaucoup touchée…

Si l'autrice évoque avec subtilité la question animale, elle nous offre également une plongée intéressante dans l'histoire du cirque et la manière dont cet art a dû évoluer au fil des années pour s'adapter aux exigences du public et à l'arrivée d'autres formes de divertissement. Avec un souci du détail fort appréciable, elle nous immerge également dans la vie du cirque brésilien avec ses répétitions, son effervescence, son organisation, les petites rivalités et grandes jalousies, tout en nous permettant, au passage, d'apprendre quelques mots de vocabulaire propres au monde du cirque.

Au-delà du destin romanesque de la baronne et des personnages, j'ai apprécié la finesse de la plume de l'autrice et la justesse de ses descriptions aussi belles qu'immersives. Mais son style révèle véritablement toute sa puissance lors de l'alternance entre les époques, entre les événements en eux-mêmes et ces phases où Wally reprend la main. Écrivain, c'est aussi un conteur de talent qui n'hésite pas à faire des pauses afin de ménager ses effets et conserver cette flamme qu'il devine dans les yeux de son auditoire.

Il aime également se montrer sibyllin, laissant son public faire des suppositions sur le devenir des principaux protagonistes, mais également sur sa propre identité, Wally Costel étant son nom de plume. Simple narrateur ou acteur des événements ? Pour ma part, j'ai très vite deviné la réponse, ce qui ne m'a pas empêchée d'être très touchée par son amitié sincère pour la baronne et sa volonté de rendre un dernier hommage à une femme talentueuse dont la beauté aura parfois éclipsé le talent.

En conclusion, grâce à une plume fluide et immersive et un art certain de la narration, l'autrice nous offre ici ode à une femme fascinante et talentueuse, dont la vie aura été faite de drames et de passion, et à l'amitié qui transcende le temps et les différences sociales. Inspiré de faits réels, le dernier salut de l'amazone est un récit remarquable et d'une grande beauté dans lequel vous vous plongerez avec délectation et ne quitterez qu'à reculons. Un roman à lire et à relire qui aurait toute sa place sur grand écran, la vie de notre baronne, réelle comme fictive, comportant assez de romanesque pour captiver le grand public…
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En août 1893, le Cirque Brésilien s'installe, pour plusieurs mois, à Clermont-Ferrand. C'est un événement pour la ville. Les enfants rêvent de pénétrer dans les coulisses, les adultes espèrent pouvoir faire des affaires (chambre d'hôtel, vente de foin et de viande pour les animaux, etc.) et les jeunes hommes espèrent approcher la vedette : la baronne Jenny de Rahden. Quant à Claude Desmarets, un journaliste, il est à l'affût du scoop. Un soir, des coups de feu sont tirés.


Trente ans plus tard, lors d'une soirée, Wally Costel, relate le drame qui s'est déroulé cet été 1893. Son auditoire est suspendu à ses lèvres. Toutes les personnes présentes se demandent quel a été son rôle, dans l'histoire. Est-il le journaliste ? Est-il le petit Georges, qui était fasciné par la baronne ? Ou bien, Frédéric, qui, à dix-huit ans, rêvait de faire ses premiers pas, dans l'univers circadien ? Il est peut-être Matthieu, l'éleveur de chevaux ? Ou le baron de Rahden, cet homme très jaloux. Ou encore… les possibilités ne manquent pas. Cette réponse n'est donnée qu'à la fin du livre.


Le récit alterne entre les faits de 1893 et la réaction de ceux qui écoutent Wally. Je me suis posé les mêmes questions qu'eux, je trépignais lorsqu'il faisait monter le suspense et en même temps, j'ai beaucoup aimé les pensées qui l'animaient au sujet des remarques de l'assemblée.


En commençant ce livre, je me suis adressé un avertissement : celui de ne pas oublier que les évènements se sont déroulés à la fin du XIXe siècle. En effet, je suis opposée aux animaux dans les cirques et il était important, pour moi, de tenir compte du contexte et de l‘époque. Aussi, j'ai été très sensible au personnage de Mathieu. Alors que ses concitoyens sont éblouis et impressionnés par les numéros avec les animaux, il estime qu'ils n'ont pas leur place, dans les spectacles. Éleveur de chevaux, il a un réel respect du monde animal et il l'exprime. Il est l'oncle du petit Georges, un enfant dégourdi, qui est ébloui par l'univers du cirque et surtout par son écuyère-vedette. Mathieu est aussi le père de Frédéric. Il espère que son fils prendra sa suite, mais ce dernier a d'autres espoirs.


J'ai aimé la description du monde de paillettes, qui met des étoiles dans les yeux de ceux qui économisent pour se payer une place, qui ont une vie de labeur et qui rêvent et frémissement le temps de la représentation. Véronique Chauvy montre, également, l'envers du décor[…]


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Depuis que j'ai découvert la plume de Véronique Chauvy, je me plais à la suivre depuis et ne regrette jamais mes lectures. Ce dernier roman ne fait pas exception à la règle même si nous délaissons les sucreries pour le cirque.



La première guerre mondiale est terminée ! Les hommes qui sont partis sur le front peuvent enfin rentrer chez eux, à la maison. Parmi ces soldats, un auteur célèbre était avec eux, Willy Costel. Cet homme qui a connu la guerre a dû enterrer une de ses amies, qui, à une certaine époque était très célèbre. Cette dame était une centauresse, une écuyère, "l'amazone", Jenny de Rahden, était extrêmement connue et reconnue pour ses numéros de dressage.



Pour bien comprendre l'histoire, faisons un bond dans le passé. Il faut savoir qu'à la fin du XIXème siècle lorsque les cirques ambulants débarquaient dans les villes, c'était la joie partout dans le village. Alors quand le cirque brésilien débarque à Clermont-Ferrand, en 1893, je ne vous raconte pas l'émoi parmi les habitants. l'arrivée des forains, des artistes, de la ménagerie étaient la grande attraction de la ville ! Les enfants avaient des étoiles pleins les yeux, et n'avaient qu'une hâte, découvrir les prestations des artistes. Mais un enfant en particuliers va tomber sous l'enchantement du cirque. Il s'agit de Georges, le fils de la blanchisseuse, il est littéralement tombé sous le charme de la troupe mais surtout sous le charme de l'amazone et de son regard émeraude...



Nous sommes en 1921 et la baronne de Rahden n'est plus autant connue qu'à l'époque. Impensable pour cet écrivain que son amie passe aux oubliettes, il a décidé de raconter la terrible tragédie qui a touché cette femme, lors de ses représentations à Clermont-Ferrand...



Au fil des pages, on se rend compte que cette "amazone" est entourée d'une grande aura mystérieuse. On se pose moult questions, on se demande ce qui a pu lui arriver, ce qui a pu se passer le soir où des coups de feu ont été entendu. On se demande aussi qui est à l'origine de ces coups de feu mais surtout pourquoi ? Quelles étaient les intentions de cet individu ? Jenny était une magnifique femme et les hommes n'étaient pas indifférents à ses charmes... Même Willy, quel rôle jouait-il à ses côtés ?



Il faut savoir que l'auteur partait avec un handicap de taille avec cette histoire car je ne suis absolument pas fan des cirques en règle général, en fait, c'est surtout les numéros avec les animaux qui me dérangent mais Véronique Chauvy a réussi l'exploit de m'immerger totalement dans le cirque de l'époque.



La plume de l'auteur est visuelle, très descriptive ; je n'avais aucune difficulté pour m'imaginer les décors, les spectacles, les artistes en actions. Mais la plume de Véronique est également grandiose, elle montre une fois de plus l'étendue de son talent ici avec une plume fluide, juste, mystérieuse et très agréable à lire. La force de ce récit réside selon moi dans la force de ses personnages, notamment de Jenny, cette amazone que tout le monde aurait aimé pouvoir toucher du bout des doigts mais qui était insaisissable. Par ailleurs, je tiens à vous signaler que Jenny est bien plus qu'un personnage, c'est une personne, elle a réellement vécu même si pour son roman, l'auteur a pris quelques libertés.



Tout ça pour vous dire que ce roman magnifie avec brio l'art équestre, l'univers du cirque et nous parle de la tragique destinée de la baronne de Rahden. Ce roman construit autour d'un fait divers qui à l'époque a défrayé la chronique nous revient dans un roman artistiquement bien ficelé.


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4e roman pour l'autrice auvergnate, 4e réussite !
Elle réussit à chaque fois à trouver un équilibre délicat entre roman historique local et portraits de femmes au destin passionnant ; ce qui offre au lecteur le plaisir de découvrir une région à une époque donnée, tout en construisant une histoire qui pourrait être universelle de par sa force et son intérêt.
Le monde du cirque ne m'intéresse pas plus que ça au départ, pourtant j'ai été happée par l'histoire dès les premières pages. C'est toujours un plaisir de retrouver l'écriture précise de Véronique Chauvy, son vocabulaire travaillé et la joliesse de ses tournures. Je me fais la réflexion à chacun de ses livres qu'en plus de la lecture, elle nous offre un véritable spectacle en son et lumière : on s'y croirait ! Je sentais l'odeur du crottin, celle des fauves, j'entendais les murmures excités du public...
De plus, elle décrit avec une grande tendresse la vie quotidienne de ses personnages, le plus souvent des petites gens qui tentent tant bien que mal de s'accommoder de leur condition. Tous les éléments historiques sont minutieusement étudiés et vérifiés, cela se sent à chaque page. Cela confère au roman un souffle d'authenticité étonnant du début à la fin. Les moeurs passées d'usage, les métiers disparus, les conventions d'antan, tout revit sous sa plume délicate. C'est tout un foisonnement qui prend vie sous nos yeux ravis.

Mais les romans de Véronique Chauvy, c'est aussi le gage d'une incroyable modernité. Ses héroïnes sont toujours des femmes qui revendiquent une place dans un univers masculin, et qui se battent pour y exister. Jenny l'amazone (qui a vraiment existé) reste insaisissable, elle a choisi une voie difficile mais s'y tient aussi longtemps qu'elle le peut. Angèle l'aubergiste ou Gladys l'écuyère choisissent leur existence, en toute indépendance. Les "femmes Chauvy" sont des féministes avant l'heure, chacune à sa façon, avec plus ou moins d'éclat. Elles opposent leur force tranquille à un patriarcat oppressif, tournent les carcans à leur avantage grâce à leur opiniâtreté discrète.

Pour finir, au détour d'une phrase ou d'un paragraphe, l'autrice glisse des pistes de réflexion, qu'il s'agisse de la condition animale ou de la politisation de l'enseignement de l'époque. Elle n'a pas besoin d'en rajouter, son talent suffit.

J'ai hâte de savoir à quelle époque et à quelle femme elle consacrera son ouvrage suivant !
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Video de Véronique Chauvy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Véronique Chauvy
Découvrez le nouveau titre de Véronique Chauvy, l'Ivresse du vent paru le 10 mars 2022. Suivez l'aventure de Gabrielle à travers l'essor de l'automobile au début du XXe siècle et de la célèbre course Gordon Bennett.
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