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EAN : 9782812927621
Editions De Borée (14/04/2022)
4.06/5   26 notes
Résumé :
Une boite en fer pleine de cassettes audio, chacune portant un numéro. Quelles confidences ces vieilles bandes magnétiques ont-elles pu recueillir ?
Tess a onze ans lorsqu'elle perd ses parents et sa sœur dans un accident de la route dont elle est la seule rescapée. Douze ans plus tard, elle se résout à retourner dans le village ariégeois de son enfance et pousse , chancelante, la porte de la maison familiale, dans laquelle le temps semble s'être arrêté. Que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Lors d'un vide-grenier, Claire achète, à un jeune vendeur, une boîte en fer. Si celle-ci ne contient plus, depuis bien longtemps, des biscuits, elle renferme un lot de cassettes sur lesquelles sont annotées de simples numéros. Remisée dans un placard, la boîte refera son apparition bien des années plus tard, lors d'un grand nettoyage de printemps. Avant de s'en débarrasser totalement, Claire décide d'écouter la première cassette. Une voix fluette, douce et déterminée, témoigne, tantôt avec colère, tantôt avec des sanglots dans la voix, d'événements tragiques et bouleversants. Imprégnée, émue par Tess, Claire décide d'en écrire un récit, aussi authentique que possible...
Alors âgée de 11 ans, Tess perd ses parents et sa soeur aînée dans un terrible accident de voiture alors que toute la famille se rend à Peyreloungo, dans sa maison secondaire. Si elle n'en garde quasiment aucun souvenir, elle se rappelle néanmoins la dispute qui a eu lieu entre ses parents, la colère de son père, l'air contrarié de sa soeur. Bien des années plus tard, à 23 ans, elle décide de retourner dans la maison familiale, laissée à l'abandon depuis toutes ces années, pour tenter de lever le voile sur son passé...

Claire Michaud-Destriau se met dans la peau de la narratrice et, bouleversée par le récit de Tess, tente de retranscrire, avec autant de sincérité et d'authenticité que possible, le passé de la jeune femme. de retour à Peyreloungo après plus de 10 ans d'absence, celle-ci veut comprendre tout ce pan de son passé, dont elle peine à faire le deuil, tant de choses lui échappant encore. Au gré de ses recherches dans la maison, qui recèle encore de tout un tas d'objets appartenant à sa famille, au gré de ses rencontres avec les personnes vivant dans le hameau à côté, au gré de ces secrets et non-dits qui appartiennent au passé et qui, peu à peu, se dévoilent, la jeune femme va prendre conscience de toutes ces choses qu'on lui cachait, à elle l'enfant, et qui lui échappaient alors. Va se dessiner, petit à petit, un tout autre portrait de sa famille. Si ses souvenirs remontent peu à peu à la surface, à la faveur d'un objet ou d'une simple odeur, l'adulte qu'elle est aujourd'hui va, immanquablement, leur donner un tout autre sens. Touchante, résignée, en proie à de nombreux doutes, Tess n'a qu'un seul but : pouvoir faire son deuil, se reconstruire et ne plus culpabiliser d'être la survivante. Claire Michaud-Destriau dépeint, avec sensibilité et tendresse, le parcours parfois douloureux de Tess et le courage qui l'anime pour faire face à la vérité.
Un roman touchant sur la reconstruction, les secrets et les souvenirs...
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Ayet en Ariège en pleines Pyrénées orientales, un petit bourg, une famille en week-end qui reprend la route . Une dispute, puis l'accident. de ce drame, seule Tess fillette de onze ans survit à ses parents et à sa soeur aînée.
C'est une enfance en manque d'affection et de parentèle aimante qui l'attend. Arrivée à l'âge adulte, la jeune femme qui se sent mal dans sa peau d'être une survivante, revient sur les lieux de son enfance heureuse et insouciante.
Mais l'enfance ne connaît pas les adultes, leurs secrets, leurs choix. C'est tout un monde inconnu qui va se révéler à ses recherches. Et il n'est pas toujours bon de remuer le passé, il peut se révéler aussi pesant que l'ignorance. Les ombres sont sur les pierres.
Roman original, la narratrice, l'auteure construit une histoire à travers des cassettes retrouvées par hasard dans un vide-grenier. Elle va s'immerger dans l'histoire de Tess et nous livre un roman sur la difficulté de faire le deuil de l'enfance, des chers disparus, de ce qu'ils étaient vraiment. L'enfance est innocente et insouciante et ne se rend pas compte des drames qui se joue à côté d'elle.
Une chronique familiale qui retrace bien cette douleur, et ce mal-vivre des survivants. On le ressent à chaque page. de plus l'auteure nous emmène à la découverte de cette belle région d'Ariège, de ses paysages, de sa faune, de ses senteurs. Tout cela fait ressurgir les souvenirs de la jeune Tess, car souvent enfant ce sont des sensations, des odeurs, des lieux qui ramènent les souvenirs.
Belle écriture, fluide et immersive, par moment poétique.
Merci aux Éditions de Borée de m'avoir fait découvrir cette auteure.
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Des ombres sur les pierres
Claire Michaud-Destriau
De Borée
Un vide-grenier, un achat incongru , une boite en fer où s'alignent des cassettes audio d'un autre temps … c'est ainsi que Claire Michaud-Destriau fait la connaissance de Tess, une jeune femme à présent revenue sur les lieux de son enfance, la maison de campagne à 1H30 de Toulouse, la maison où elle a des souvenirs fabuleux, la maison vers laquelle ils se dirigeaient avant l'accident.. douze ans qu'elle n'y était pas revenue, Sa voix s'élève et Claire Michaud-Destriau l'écoute. C'est son histoire qu'elle décide de poser sur le papier et de nous confier. Si jamais vous croisez la route de Tess faites lui savoir que Claire l'attend..
Une histoire insolite comme il n'en existe pas que dans les livres. Un minuscule hameau isolé en Ariège, les natifs y vivent à l'année, d'autres y viennent en vacances quelques semaines par an. Les amitiés les méfiances voir les antipathies s'invitent sur la grande scène de la vie. Tess de retour doit affronter le regard de ceux qui sont restés, de ceux qui se souviennent , elle suffoque, ne comprend pas les regards haineux qui lui sont adressés, elle n'avait que 11 ans lors de l'accident.. puis des bribes de souvenirs refont surface, la maison qu'elle explore lui ouvre des portes restées fermées , les choses se mettent en place , et la vérité se fait jour…
Je découvre avec ce texte la plume de Claire Michaud-Destriau cela a été un véritable plaisir. Tess est là présente, omniprésente, sa voix s'insinue entre les mots , pas de pathos, pas de sensiblerie seul émerge le long chemin qui va l'amener à découvrir qui étaient ceux qu'elle pleure depuis ce maudit accident. Une lecture addictive, les pages se tournent toutes seules.
Un roman, une auteure à découvrir
Un grand merci aux éditions De Borée pour ce partage.
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Lors d'un vide-grenier, Claire Michaud-Destriau a été attirée par une boîte en fer. A l'intérieur, des cassettes audio étaient entreposées, sans indication de leur contenu. le vendeur ne savait pas ce qui était enregistré. Quelques années plus tard, en faisant du rangement, l'auteure est retombée sur cette boîte en fer. Intriguée par ces cassettes alignées et numérotées, elle s'est procuré un lecteur de cassettes : « sur les enregistrements, la voix fluette d'une jeune femme monologuait. » (p. 14) Emue par le témoignage poignant de Tess, Claire Michaud-Destriau a décidé de nous le confier. Elle a conservé la temporalité des confidences, a respecté l'enchaînement des évènements, mais a ajouté son style et une mise en forme personnelle. Elle a « choisi de glisser des extraits, et ainsi permettre à la véritable auteure de reprendre la main sur la narration. »(p. 15)


Tess allait sur ses onze ans, quand un accident lui a enlevé sa famille. Son père, sa mère et sa soeur aînée sont décédés. Elle a été la seule rescapée. Comme toutes les semaines, ils avaient passé le week-end dans leur résidence secondaire, en Ariège. Alors qu'ils rentraient chez eux, à Toulouse, une dispute a éclaté entre ses parents. Tess a saisi que sa soeur était l'objet du débat, avant que son père, ivre de colère ne se retourne et perde le contrôle de son véhicule. Elle a été recueillie par ses grands-parents et a traversé son adolescence, sans tendresse, auprès d'une grand-mère au caractère acrimonieux et un grand-père silencieux. Elle n'a pas pu exprimer son chagrin et a gardé ses émotions enfouies.


Près de douze ans après le drame, elle décide de retourner dans la maison familiale. La démarche peu assurée et le coeur qui bat, elle entre dans la bergerie ariégeoise. Au début, elle n'ose pas toucher aux souvenirs de ses proches disparus. Puis, elle se laisse apprivoiser par le passé. Au fil de ses découvertes, celles que sa grand-mère, au moment du deuil, ne lui a pas permis de faire, elle étudie les objets qui ont échappé au tri. Ceux-ci délivrent un message différent de celui dans lequel elle s'est confortée pendant toutes ces années. « Quand on est enfant, on n'analyse pas. le monde est binaire ; il y a les méchants contre les gentils, le blanc et le noir. En devenant adulte, on plonge subitement dans la réalité, avec toute sa palette de nuances insoupçonnées. » L'adulte perçoit des éléments que la préadolescente n'avait pas relevés. Des traits, une bouteille, une gourmandise prennent une autre signification, ouvrant la voie à des questionnements qu'une enfant ne pouvait envisager.


J'ai été très touchée par Tess. Elle est seule pour affronter des secrets douloureux. Avec courage, elle reçoit des révélations qui transforment ses souvenirs ; malgré son abattement, elle poursuit ses recherches. Cette confrontation entre sa mémoire et la réalité est éprouvante, mais elle est aussi le chemin vers sa reconstruction. En effet, la jeune femme vit, depuis de nombreuses années, avec le syndrome du survivant. J'ai, également, apprécié que l'auteure respecte la chronologie et la forme du témoignage de Tess. Cependant, j'ai aimé qu'elle y ajoute sa sensibilité. J'ai adoré la douceur de sa plume et sa virtuosité à transmettre les émotions. Enfin, l'ajout des mots originaux de Tess apporte une authenticité émouvante au récit. J'ai adoré Des ombres sur les pierres.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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L'histoire de Tess qui revient dans sa maison d'enfance douze ans après l'accident qui a coûté la vie à ses parents et à sa soeur ainée. Mais est-il toujours bon de remuer le passé ?
« « Quand on est enfant, on n'analyse pas. le monde est binaire ; il y a les méchants contre les gentils, le blanc et le noir. En devenant adulte, on plonge subitement dans la réalité, avec toute sa palette de nuances insoupçonnées. »
*******
Je découvre l'écriture de Claire à travers ce roman et j'avoue avec plaisir que j'aime beaucoup !
J'ai trouvé le point de départ original : quelqu'un qui achète une vieille boite contenant des cassettes audios. En les écoutant, l'envie lui vient de retranscrire l'histoire racontée par Tess.
C'est pour cela qu'il n'y a pas de chapitres dans le livre, mais des « adaptations de cassettes ». On trouve également des extraits de la bande sonore retranscrits « tels quels » ; ce qui donne un ait d'authenticité.
C'est Tess elle-même qui raconte son histoire. Elle n'avait que 11 ans lors de l'accident dont elle a été la seule rescapée. Ses grands-parents l'ont recueillie. Sa grand-mère n'était pas méchante, mais assez froide. Et la fillette souffrait de l'absence de ses parents et de sa soeur.
Même 12 ans après, elle est comme hantée par les fantômes du passé. Alors elle retourne dans la maison de son enfance où plus personne n'est venu depuis l'accident.
J'ai ressenti la nostalgie de Tess, ses moments de doute, de joie ou de tristesse. J'ai vécu avec elle ses souvenirs qui ressurgissent à la faveur d'un mot, d'une odeur, d'un objet. Toutes ces émotions que l'auteure a si bien su faire passer. J'ai pu imaginer sans peine le décor ; j'ai eu l'impression de vivre aux côtés de Tess, comme si j'étais dans sa tête.
Je suis tombée sous le charme de ce livre, sous le charme de Tess qui va apprendre des choses qu'elle aurait peut-être préféré ne jamais savoir.
Un roman qui se dévore, qui nous entraine à la découverte de secrets bien enfouis.
« Je devine que notre famille était sur le bord du précipice. Et c'est l'accident qui m'a sauvée ».
Bonne lecture
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le paysage était de toute beauté, les forêts scintillant de leur parure automnale. Je crois que seuls ceux qui se promènent dans ces coins, ceux qui s'aventurent jusqu'au lac de Bethmale déposé comme un écrin dans son vallon, savent de quoi je parle. Ces endroits où le hêtre tient en respect les autres essences d'arbres, là où toute une palette de roux constelle la montagne. On dirait que les branches sont parées de milliers de pierres d'ambre et d'agate.
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On n'oublie jamais son premier amour, le plus pur, le plus dense. Parce qu'on acquiert l'intuition de ne pas être qu'au monde. Parce qu'il ouvre les portes d'un royaume lumineux. Un viatique vers l'infini. Chaque molécule du corps réclame sa piqûre de rappel, d'y goûter encore. S'en délecter sans réserve. Se laisser fondre dans l'étendue inépuisable de cette consécration. Communier avec l'éternité.
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Les pâquerettes ont essaimé sur l'herbe tendre des murets au soleil. À leurs pieds, une colonie de pissenlits répand des têtes rondes et cotonneuses. Il suffit de souffler dessus pour réveiller un souvenir de la saison passée, l'impression de flocons légers. Si l'on commet l'imprudence de souffler contre le vent, les petits parapluies poilus reviennent vers nous et s'agrippent à nos cheveux.
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Je crois qu'on ne guérit pas tout à fait d'un amour adolescent. Il subsiste, longtemps après, une espèce de mélancolie, le rêve naïf de ressusciter la romance, que tout est encore possible.
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Mort subite du nourrisson, tel fut le verdict du médecin, ce qui n'apporta aucun réconfort au couple privé à tout jamais de leur fils unique. Châtiment à perpétuité, voilà ce qu'est la mort d'un enfant.
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