Oui, de toi nous avons entendu:
Le vrai silence est au bout des mots
Mais les mots justes ne naissent
qu'au sein du silence (...)
(p.77)
Celui qui dort auprès de la nuit
Tâte la chaleur des racines pourries
Hume le vol de la chauve-souris
Répond à l'appel du Loup-céleste
Se voue âme et corps au gel du temps
Et se transforme en rosée de sang
Pour ne plus s'égarer avec l'aube
Bâtir le royaume à mains nues
Sur les cailloux entrechoqués
De l'habitable étincelle
Lueur subite
L'aile de l'effraie
Frôlant le feuillage
Fait tomber
La dernière goutte de pluie
Dans l'étang du vide éclaté
Toute joie épuisée
Toute douleur bue
Rien qu'une vie déracinée
Rien que la vie demeure
Désormais ici
Désormais ailleurs
Hors de soi
Ex-tase
Le vrai silence est au bout des mots