AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 360 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, dédicacé « aux vulnérables et aux endeuillés ». Récit autobiographique construit autour de la figure du père, mort alors que la narratrice n'avait que 15 mois, il s'articule en trois parties : la construction d'un empire médical en Algérie, l'exil et la fortune en France ; la passion sulfureuse du frère cadet (le père de la narratrice) pour une superbe femme mystérieuse ; le deuil et la maladie mentale de la narratrice, qui réalise à la vingtaine le poids de cette perte initiale et des tensions familiales dans cette famille bourgeoise. Très bien écrit (trop bien) mais un peu pesant...
Commenter  J’apprécie          70
Elle n'a que 15 mois quand son père meurt, entouré de sa femme, son frère, ses parents, mais loin de ses yeux à elle, loin de l'amour qu'il aurait voulu lui souffler avant de s'éteindre.

Dans cette famille où l'argent, la réussite et le qu'en-dira-t-on sont des objectifs de vie, cette petite fille aura bien du mal à se construire et à savoir si elle est aimée.

Pour comprendre, elle retrace l'histoire: une famille de médecins ayant fait fortune en Algérie puis en France, en montant des cliniques très lucratives; une grand-mère autoritaire; une mère qui monnaye son corps; un père, doux rêveur, indifférent aux injonctions familiales.
Lui, il aime. Il aime une femme hors du commun, hors normes, à la beauté extraordinaire, mais qui ne correspond bien sûr pas du tout aux principes de cette famille.

Ce rejet, cet amour déchu, cette mort, la scission familiale qui s'en suit, précipiteront cette enfant devenue femme dans une dépression terrible où elle frôlera la mort.

Un roman très autocentré, psychanalytique “à la française" et peu universel sur la dépression ou le rejet au sein des familles. Certains passages sont très beaux, voire déchirants, beaucoup d'autres me donnent envie de dire "pauvre petite fille riche" et sont dénués d'intérêt, à part pour l'autrice qui écrit ce livre pour soigner ses maux.

Donc si vous voulez payer la psychanalyse de Sarah Chiche, allez-y. La plume pseudo moderne (sans guillemets et retour à la ligne pour les dialogues) n'est pas trop désagréable. D'aucuns diront que c'est mal écrit ou alambiqué. Je les comprends.

Si la masturbation psychanalytique n'est pas votre tasse de thé, passez votre chemin.

Lu dans le cadre du prix de la bibliothèque de Dinan
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          70
Une incroyable lettre d'amour d'une petite fille à son père, mort sans qu'elle le connaisse, et à toute sa famille sur 3 générations.
Les premières pages sont chargées de cette poésie douloureuse qui prend aux tripes.
Dans une chambre d'hôpital un homme qui semblait avoir tout pour lui se meurt d'une maladie incurable.
Il y a encore quelques mois il était le plus heureux des hommes : une jeune et belle épouse, un beau bébé.
Cet homme c'est le père de la narratrice qui à l'époque n'avait que quelques mois.
Tout ce qu'elle sait de cet homme, de sa mère avant le drame, de ses grands-parents, de son oncle, elle le tien de sa grand-mère.
C'est une histoire très égocentré, parfois un peu lourde, sur les pérégrinations d'une famille qui avait tout en Algérie et qui malgré l'exil reconstruit un empire connu et envié de tous.
Paradoxalement, la narration de cette histoire de famille m'a semblé empreinté.
Je n'y ai pas trouvé la chaleur que j'espérais.
Cette lecture m'a laissé une sensation étrange de contrefait.
J'étais assez enthousiaste au début mais le rythme n'y était pas.
Les mots n'y étaient pas.
Du coup, je n'y étais plus non plus…
Commenter  J’apprécie          60
Encore de l'auto-fiction, me suis-je dit en ouvrant ce roman !
C'est vrai, ce genre qui, selon moi, parasite la littérature française, m'ennuie généralement.
Mais ce qui fait la différence, c'est l'écriture de Sarah Chiche, fiévreuse, puissante, impérieuse, violente.
On sent ici l'urgence de régler des comptes avec ce milieu bourgeois et étouffant pétri de certitudes, avec une mère passionnée et violente, avec ce père qu'elle n'a jamais connue.
Et la dépression, dans la deuxième partie, quand "tout se couvre d'une glu noire qui comprime la poitrine" est évoquée avec une sincérité talentueuse.
Commenter  J’apprécie          50
Comment grandir dans l'ombre des disparus trop tôt, comment s'extraire de l'histoire familiale, ou comment accepter que le corps se mette en pause, le temps que la tête retrouve la force de le faire avancer. Sarah Chiche, psychologue clinicienne et psychanalyste, interroge les silences et les trop-dits.

Sarah Chiche revient sur le décès de son père alors qu'elle n'avait que quinze mois et donc pas de souvenirs, sur sa construction dans l'ombre planante du défunt, puis le décès de sa grand-mère, plus tard, à l'âge adulte, événement qui va agir comme un boomerang reçu en pleine face, faisant rejaillir les recoins d'une histoire familiale mise sous cloche. Et ce dans vacillement, Sarah Chiche se voit mourir elle-même, et se met en « off » d'ailleurs durant près de deux ans, jusqu'au déclic inattendu, qui la fera éclore de nouveau, et la mènera vers l'écriture et les métiers du soin de la santé mentale qu'elle exerce à présent.

L'arbre généalogique de l'autrice se dessine au fil des souvenirs et des événements, avec en filigrane l'indépendance algérienne et le racisme ambiant. le puzzle n'est pas toujours simple à suivre, c'est assez nombriliste et ça reste douloureux. L'autofiction a tendance à me gonfler, j'ai du mal à trouver ma place dans cette intimité, donc sans surprise, j'ai trouvé des longueurs et un peu d'ennui. Mais j'ai aimé l'approche de l'autrice pour décrire le trouble, que l'on croit avoir identifié et qui explose cependant, le vide qui guette et le gouffre qui s'ouvre parfois, le temps qu'il faut savoir prendre parfois, pour repartir un peu plus simplement.


Lien : http://casentlebook.fr/rentr..
Commenter  J’apprécie          50
Ayant lu énormément d'avis positifs sur Les enténébrés de Sarah Chiche, j'avais très envie de découvrir la plume de cette romancière, ma première exploration dans son univers se fait donc avec Saturne, roman très attendu de la rentrée littéraire.

Je dois avouer que je ne suis pas une fan d'autofiction, c'est même un des genres littéraires que j'apprécie le moins et il faut donc avoir une vie extrêmement palpitante, une plume fascinante ou un don extraordinaire pour réussir à pleinement me convaincre dans ce genre littéraire. Avec Saturne, je ressors convaincue du talent de Sarah Chiche, j'ai très envie de découvrir ses autres romans mais ce ne sera pas non plus une lecture inoubliable.

En effet, le risque de l'autofiction est de laisser le lecteur de côté, de se décrire, de décrire sa vie et son entourage, de dépeindre des événements et émotions très personnels en partant du principe que le lecteur pourra l'appréhender, le comprendre sans être un peu guidé en chemin. Dans Saturne j'ai pu lire des passages d'une grande beauté tant dans le fond que dans la forme mais j'ai aussi eu la sensation de tout regarder derrière une vitre, d'être une spectatrice silencieuse.

On sent que ce livre est essentiel et même nécessaire à l'auteure, on ressent sa douleur et le fait qu'elle met littéralement ses tripes sur la table, on constate qu'il s'agit d'une catharsis vitale où l'auteure fait ressortir des émotions à vif, des souvenirs tragiques. Cependant ce livre se révèle au final parfois trop personnel pour faire écho au lecteur, trop analytique d'un point de vue psychologique aussi. Je pense que j'aurais aussi aimé que le père soit encore plus mis en avant plutôt que son absence, que toute l'intrigue liée à la guerre d'Algérie prenne plus d'ampleur plutôt que de faire l'objet de quelques chapitres.

En définitive, ce roman extrêmement personnel présente des passages magnifiques mais laisse aussi parfois le lecteur de côté au profit de réflexions et d'analyses intimistes.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai tenue bon ..mais quel ennui les premières pages , je ne voyais pas du tout au l'auteure voulait aller et je n'en suis toujours pas certaine à la fin de la lecture.
Il est certain qu'hélas j'ai du passer à côté d'une belle lecture si j'en crois les avis mais moi je me suis ennuyée, les vas et viens , j'ai trouvé le récit décousu , des personnalités incomplètes qui ont nui à la compréhension du roman ( notamment celle de là grand mère et celle de cette inconnue du train à moins qu'elle ne soit que le prétexte du roman )
En fait hélas, j'oublierai vite ce roman
Commenter  J’apprécie          40
Sarah Chiche réussit à nous transmettre le tragique ordinaire de cette famille, sa famille, toxique et névrosée. L'auteur-narratrice se retrouve coincée entre les injonctions contradictoires des clans familiaux, elle va s'en sortir par elle-même une fois qu'elle aura mis à jour tous les non-dits. le problème pour le lecteur, c'est que l'histoire de cette famille, digne d'une saga et non d'un court récit, nous est livrée de façon décousue, confuse, et que l'on s'y perd un peu.
Mais que cette écriture est belle, élégante et riche, voire envoûtante. du style, mais au service d'un récit globalement plutôt déprimant.
Commenter  J’apprécie          40
Elle écrit bien Sarah Chiche mais cette autofiction emphatique ne m'a pas du tout emportée. Pourtant c'est un genre que j'apprécie généralement. Tout est trop : trop de folie, trop de tristesse, trop de tout sans pour autant de quoi s'attacher à des personnages et suivre une histoire. A lire plutôt au printemps et pas dans un mois de décembre sombre et pluvieux !
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (819) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1739 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}