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3,52

sur 360 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai vraiment du mal à accorder trois étoiles à ce roman, je le fais pour les réflexions sur la mort, le deuil, les regrets qui sont dans l'ensemble assez prenantes.

La première partie est soporifique au possible, confuse au point d'égarer le lecteur perdu dans les différentes époques et personnages du roman. Ce texte ne suscite pas d'empathie pour les différents personnages, même pas ce pauvre Harry à l'agonie duquel le prologue est consacré. Ensuite, on navigue tant bien que mal dans les arcanes familiales, où les coucheries du père n'ont aucun intérêt, celles du fils non plus d'ailleurs, racontées sous une forme qui se veut sans doute érotique, mais qui dérape très vite sans susciter la moindre impression de sensualité pour le lecteur.

La deuxième partie est nettement mieux réussie, la narratrice est la fille orpheline de son père, encore Harry, elle vit la disparition de sa grand-mère avec douleur et regrets, elle dépeint bien les différents sentiments qui habitent les survivants. Ensuite, c'est sa descente dans la dépression dont elle sort, m'a-t-il semblé, un peu trop rapidement, pour retrouver sa vraie personnalité, paraissant enfin libérée tant des morts que des vivants.

L'écriture n'est guère talentueuse, je lui reconnais quand même sa capacité à exprimer des ressentis variés et à emmener le lecteur jusqu'aux affres les plus tourmentés et de ce point de vue c'est réussi.

Un petit roman dans l'ensemble qui mérite malgré tout un petit détour.
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Comment faire le deuil d'un père que l'on n'a quasiment pas connu ?
Cette question, Sarah Chiche a dû se la poser, avant d'entreprendre l'écriture de ce texte magnifique et émouvant.
En recoupant des informations et des documents trouvés chez sa grand-mère récemment disparue, elle donne vie à celui qui par sa mort prématurée a laissé un vide infini.
Sarah Chiche n'avait que 15 mois lors de sa disparition prématurée à l'âge de 34 ans.
Une remontée dans le temps, dans l'histoire familiale pour thérapie.
Plus que l'histoire, ô combien personnelle, qui m'a parfois laissé à distance, je salue un texte d'une grande qualité littéraire.
Sarah Chiche signe un texte mélancolique sur ses blessures mais aussi sur son travail d'écriture.

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J'ai refermé ce livre avec soulagement car ce ne fut pas une lecture-plaisir.
Mais étonnamment, il me trotte toujours en tête et c'est un sentiment bien étrange que cette dualité entre le déplaisir et la réflexion que le thème suscite.

Commençons par le positif.
Bon point par la puissance de l'écriture, foisonnante, comme urgente de dire les choses, même si certains passages restent obscures et que la structure du livre est parfois brouillonne. C'est aussi peut-être une volonté qui participe à ce sentiment de mal-être qui déborde des pages.

Car c'est un livre torturé sur le deuil et la dépression où Sarah Chiche se met en scène au sein d'une famille très aisée. Celle-ci dysfonctionne parfois, subit de graves peines (mais pas plus que d'autres), et l'auteure la maltraite sévèrement, douloureusement et parfois beaucoup trop.

Son récit de psychanalyste décortique, extrapole et interprète en professionnelle qu'elle est. Cette emprise narrative douloureuse et obsessionnelle est d'autant plus frustrante qu'elle prend le pas sur l'histoire d'une famille de pieds noirs qui réussit à se refaire une place en métropole après l'Algérie.

L'auteur ne semble pardonner à personne, à peine à un père disparu trop tôt et dont la quête devient le Graal pour son propre équilibre psychique. Elle avait déjà mis en avant une relation mère/fille difficile dans un précédent livre. On peut donc constater que la vie de Sarah Chiche est un vaste sujet d'auto-analyse. Et de m'agacer de cette introspection de petite fille riche si malheureuse.

Un livre qui ne m'a pas du tout touchée, mais oppressée et agacée. Voici encore un exemple de cette littérature française narcissique qui produit à satiété des livres autocentrés.
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Je suis restée imperméable à cette histoire,
à ses drames à effet domino.
L 'écriture ne s'offre pas facilement non plus.
Elle peut glisser, grincer, partir
dans des sens où j'ai eu du mal à suivre.
Une lecture heurtée donc , et du mal
à avoir quelque empathie
pour ces personnages .
Le malheur au malheur s'ajoute,
sans respiration possible.
Le récit débute par l'agonie
d'un tout jeune homme
entouré de ses proches.
Sa mort signe le début
de luttes familiales
intestines et assassines.
Le récit quasi biblique
où deux frères s'affrontent
qui clôt cette passion
par une résurrection..

Est ce cette chaleur?
Un état d'âme qui réclamerait
fraicheur et légèreté et refuserait
d'entrer dans cette atmosphère mortifère.?
Je suis restée en marge,
mais je pense que ce roman mérite d'être lu.






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Honnêtement, je n'aurais certainement pas lu Saturne s'il ne m'était arrivé dans une sélection de romans à évaluer pour un jury littéraire. Mais, intriguée par les nombreux éloge reçus par le précédent ouvrage de l'auteure, Les enténébrés, je me suis lancée avec curiosité et envie. Et la première partie m'a enthousiasmée. J'y ai trouvé un souffle, un ton, une langue qui m'ont captivée. Scotchée à cette histoire d'amour fou, à la violence des sentiments, à cette quête sur la perte et l'absence. Tant que l'auteure maintenait une distance fictionnelle et que j'avais bien l'impression de lire un roman, j'ai adoré. Et puis tout a basculé. le dessein de l'auteure est apparu en gros, en trop gros. Tout s'est concentré dans une spirale autocentrée, ressassant le mal-être et donnant l'impression d'assister à une psychanalyse en direct. Et là, elle m'a perdue car cela représente tout ce que je fuis en littérature. J'ai même fini le livre passablement énervée avec l'impression d'avoir été flouée. Bref, je me tiendrai à distance désormais, preuve tout de même que mon instinct ne m'avait pas trompée et que ce genre de livre n'est pas pour moi.

Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Saturne ou La misère des riches

Le récit commence par le décès d'un homme entouré de sa famille. Cet homme meurt d'une leucémie, il a 34 ans, seule sa fille, encore trop petite, est absente.

Dans sa famille, il est le cadet et devient le canard noir : alors que son père et son frère sont de grands médecins, chefs de clinique et fortunés, lui, il a arrêté ses études de médecine, il dépense sans compter aux jeux et se prend d'amour fou pour une demi-mondaine qu'il épouse et dont il a un enfant.

La narratrice en l'enfant de cet amour fou d'un "canard noir" et d'une belle du jour. Lorsque meurt son père, elle est accueillie avec sa mère dans le château familial mais sa situation est délicate car sa mère n'est pas vraiment bienvenue. Quand celle-ci part refaire sa vie avec un autre homme dont elle a un autre enfant, notre héroïne n'a plus sa place et coupe les ponts. Après le décès de sa riche grand-mère, voilà qu'elle est seule héritière avec son oncle...

Ce récit reprend dans une fiction les principaux sujets d'étude de l'autrice psychologue clinicienne. L'analyse psychologique y est très présente mais la présentation d'un milieu social bien particulier en fait aussi l'intérêt. La lecture est facile et rapide, les chapitres sont courts, l'écriture presque plate sauf quelques passages qui semblent correspondre aux moments de perte de repères. Ainsi :

"Je me sens tapissée d'une substance opaque, qui tache de nuit tout ce que je regarde. Les maisons sont ternes. Les arbres, desséchés. le ciel, sale. Viennent des rêves où tout recommence. Ce sont des rêves où toutes les couleurs semblent plus vives : les bleus sont plus tranchants, les rouges plus brillants, les blancs plus laiteux. J'ouvre une porte. Les gens qui sont morts ne sont pas morts."
Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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Saturne est un livre sombre et tourmenté qui tourne autour de la vie de 3 générations de femmes, des années 1950 à nos jours. Saturne est un livre complexe, déstructuré et mélancolique, à l'image de ces personnages.
Saturne nous fait découvrir une famille de Pieds-Noirs qui essaie de se reconstruire après avoir quitté l'Algérie.
L'écriture est riche mais compliqué et nécessite une grande concentration pour qui veut suivre l'histoire.
A lire bien réveillé et si l'on n'est pas soi-même déprimé.
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Première lecture de Sarah Chiche. Et je suis tout d'abord impressionnée par le ton, le style chaotique, l'urgence de l'écriture. En psychanalyste, l'auteur nous plonge dans l'esprit mélancolique d'une jeune femme en deuil. La narratrice a perdu son père alors qu'elle n'avait que quinze mois. Cet évènement, elle le revit à l'âge adulte, à partir de quelques éléments hérités de sa grand-mère Louise, celle qui l'a élevée et dont la mort fait ressurgir un passé tourmenté.

Louise était l'héritière d'un père juif, propriétaire d'une clinique. Elle a épousé Joseph, un médecin qui avait sauvé la vie de son père. Ensemble, ils ont bâti un empire en multipliant les cliniques privées. Si Armand, le fils aîné perpétue la tradition en devenant gynécologue, Harry est un rêveur qui se voudrait cinéaste.
Louise adore Armand qu'elle a failli perdre à la naissance. Joseph soutient Harry, « il adore son cadet comme on aime férocement la part perdue de soi-même, celle dont on s'est amputé pour réussir. »

Harry se perd dans le jeu et tombe éperdument amoureux d'Eve, une fille excentrique et perturbée.

» il va l'aimer malgré toute cette nuit qu'elle a en elle, malgré la peur qu'elle lui inspire, parce que ça fait partie de l'amour. »

Nous retrouvons la narratrice à l'âge de vingt-six ans en plein délire de négations. « En ce temps-là, je n'étais que défaites et laideur. » Elle a rompu avec sa grand-mère, avec cette famille mortifère.Elle a fui à l'étranger, s'est mariée puis a tout quitté. Quand elle rentre en France, c'est pour entendre les accusations de son oncle au sujet de sa grand-mère qui attendait en vain son appel. Elle sombre alors dans l'auto-accusation, dans la folie, « triste d'avoir perdu une grand-mère qu'on n'aimait pas, triste pour un père qu'on n'a pas connu. »

Et pourtant, il suffit d'un déclic pour revenir à la vie.

J'ai beaucoup aimé le style vif de l'auteur, quelques personnages ( Louise, Eve). le récit de la passion éphémère mais intense entre Harry et Eve, un peu édulcoré est très beau. Par contre, le récit m'a semblé chaotique, sûrement à l'image d'une psychanalyse. Il faut bien remonter dans le passé, expurger le mal et franchir les barrières. Mais je ne suis pas parvenue à intégrer le récit des violences en Algérie et l'exil qui en a découlé dans l'histoire de la narratrice.
Suite à la rencontre d'une femme qui avait connu Harry enfant en Algérie, je m'attendais à une autre histoire. Mais tout se centre sur la douleur de la narratrice, occultant celle de la génération précédente.

Du style, sans aucun doute, de belles évocations mais un récit qui se complait dans le côté sombre, dans la mémoire douloureuse de la narratrice. Ce roman largement plébiscité par la presse ne devait pas être la lecture qu'il me fallait à ce moment-là.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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On a l'impression que l'auteur ,pourtant psychanalyste de métier ,n'a pas encore réglé ses comptes avec son propre passé ,ce qui me permet de m'interroger sur les bienfaits de cette thérapie....la perte du père au tout début de l'enfance semble irréparable...l'auteur a su mettre des mots coup de poing sur ce qu'est la dépression, lesquels ne vous laissent pas indemnes ....
Je m'interroge toutefois sur les descriptions de scènes de sexe ,entre ses deux parents ,très nombreuses !
Enfin je suis d'accord avec Tynn pour dire que la littérature contemporaine française est volontiers narcissique et qu'elle devrait peut-être regarder ce qui s'écrit de l'autre côté de l'Atlantique plus ,dans le récit et l'imaginaire .
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Comment vivre en portant le poids d'une famille riche et reconnue de médecins. Voilà le dilemme de l'auteur qui ayant perdu son père à sa naissance part à sa recherche et n'arrive pas à faire le deuil de cette figure paternelle, tiraillée par les dires des membres de sa famille toxique.
Un récit fiction/biographie qui a dû faire beaucoup de bien à l'auteur mais qui m'a laissée en simple spectatrice non empathique.
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