AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 28 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le sanglier de Chirousse est une espèce rare de sanglier découvert dans les Alpes en septembre 2016. Il n’est ni cochon, ni phacochère, ni quartanier, ni ragot, ni tiers-an, mais plutôt du genre gibier, un peu bête noire et surtout solitaire.
« Le soir ressemble tellement au matin qu’elle croirait être tombée sur cette mystérieuse case du jeu de l’oie qui fait revenir plusieurs pas en arrière. Un trou de ver du quotidien. Et demain sera pareil. »
A la page 136, cette pensée de Carole, l’un des deux personnages du livre le Sanglier, résume parfaitement le roman de Myriam Chirousse. Un roman court – 156 pages – que j’ai pris énormément de plaisir a lire.
Le récit servi par son écriture, précise, réaliste, incisive, conduit le lecteur à vouloir aller jusqu’au bout de l’histoire, à vouloir savoir comment cela se termine.
Et preuve que Myriam Chirousse n’est pas dénuée d’humour, la chute du récit vous surprendra. Elle boucle, et clôt le récit sur la thématique du sanglier. Je ne vous en dis pas plus.
L’idée du roman est simple. Un couple reconstitué (ah, le vilain mot, mais je l’assume !), Christian et Carole, après en avoir « bavés » chacun de leur côtés, famille pas très compassionnelle pour lui, couple bancal pour elle, se sont retrouvés et « décident » de vivre ensemble dans la vieille maison que Christian habite à la montagne.
Ils ont fait un choix difficile, peu satisfaisant et peu glorifiant, qui peut être parfois, pour l’être humain, une tentation face à l’hypocrisie et à la superficialité de notre société, de ses valeurs et des rapports de domination qu’elle impose. Ils choisissent de s’en exclure. De vivre.
Christian, en plus de son travail régulier a la scierie, se résout aux petits boulots, censés lui donner un complément de revenus,
Carole « une fois par mois va au dépôt-vente du Villard et achète des vieilleries. Elle les recoud, les brode, les peint, les transforme. Elle met ses créations en vente sur internet, dans une boutique virtuelle dédiée aux artistes alternatifs. »
Ce choix résume leurs contradictions. Au fond, Carole souhaiterait réussir et, « …ils se disent parfois que tout ça, la scierie, les vieux habits, c’est du provisoire, qu’ils vont faire autre chose. Ils s’inventent des projets. S’imaginent autrement, ailleurs, pendant que le vent souffle sur le toit de la maison. »
Là, réside leur fragilité. Ils sont en dehors du « système » et sont perçus comme tels. Au cours de ce samedi, la journée avant Noel au cours de laquelle ils vont faire les courses au Villard et rendent visite à la grand-mère de Carole, ils accumulent les bourdes, et perdent leur temps à les réparer.
Hésitations, peurs, paranoïa, disputes, sanglots, les éloignent de leur rêve d’une journée idyllique.
Le roman est à la fois un hommage aux deux personnages même si parfois l’auteur n’est pas tendre avec eux, mais eux-mêmes ne le sont pas non plus, et une dénonciation de la vacuité de notre société. Du moins l’ai-je en partie perçu comme cela.
Il se déroule sur une journée, il est court et compact, il se lit avec plaisir, le lecteur ne s’y ennuie jamais ; les descriptions des personnages, du contexte dans lequel ils évoluent, des seules personnes avec lesquelles ils échangent, commerçants, agents de la banque, automobilistes, clients des magasin, sont réalistes, sans esbroufe et, on s’y retrouve bien.
Le rythme de l’écriture induit le sentiment d’impuissance ressenti par Christian et Carole. Au fur et à mesure que la journée s’avance des évènements inattendus, qui seraient sans importance pour d’autres qu’eux, se produisent et les empêchent de jouir de cette journée qu’ils avaient imaginée comme une partie de plaisir.
Le lecteur se pose une question, est-ce que le roman a été écrit d’un seul jet. Ce que laisserait supposer l’écriture, nerveuse et enlevée. Ou bien, l’effet obtenu est-il le résultat d’un travail acharné et réussi sur le vocabulaire, les mots, les situations…
Peut-être, si Myriam Chirousse lit, par chance, cette chronique pourrait-elle y répondre.
Une seule remarque, qui n’enlève rien au plaisir pris à la lecture de ce roman, mais c’est mon côté pinailleur :
Page 130, au supermarché, Christian est au rayon des ampoules électriques, il a du mal à choisir. On peut lire « douille ou baïonnette » à mon sens il conviendrait de dire « vis ou baïonnette » - C’est vraiment pour dire…

Merci encore Babelio et Buchet-Chastel pour l’envoi de cet ouvrage dont je recommande la lecture.




Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          263
- Et voilà, ça va être une journée de merde maintenant !
- ah ! Et la faute à qui?
- Oh, ça va !

C'est l'histoire d'un couple, une histoire pas bien compliquée, presque ordinaire. C'est une journée dans la vie de ce couple, où tout semble aller de mal en pis. Où les petits évènements deviennent des presque tragédies. Christian et Carole vivent dans un coin perdu, loin de la ville. Christian et Carole ont une vie un peu à part, des originaux qui se contentent de ce qu'ils ont mais quand la machine s'enraye, juste un peu c'est comme si cette vie leur éclatait à la figure.
"- Dans le fond, on est pareils. Peut-être qu'en apparence on ne le dirait pas, toi qui t'énerves et moi qui pleurniche, mais aucun n'arrive à se contrôler. ça nous prend et on ne sait pas quoi faire. (...) "
le sanglier, un court roman qui se lit d'une traite. On suit ce couple, on se reconnait à certain moment, on grince des dents avec Christian et on se dit que ce presque huis clos est une sacrée bonne histoire qu'on ne peut pas lâcher d'une ligne. Sous cette apparence de simplicité se cache une plume sensible qui fait mouche.
Un roman vibrant, rurale, réaliste.
J'ai beaucoup aimé découvrir l'écriture de Myriam Chirousse, une découverte que je vais poursuivre.

Merci à Masse critique et à Buchet-Chastel pour l'envoi de ce roman.

Commenter  J’apprécie          74
Quel régal !
Le sanglier est un roman qui traite d'un samedi banal d'un couple qui va faire des courses, qui déjeune chez la mémé, et qui dépose un chèque à la banque. Rien d'extraordinaire, me direz-vous. Pas de quoi en écrire un livre. Pas de quoi en écrire un livre ? Et bien oui !
On peut se reconnaître en Christian, qui est d'un naturel inquiet, qui vérifie plutôt deux fois qu'une que la porte est bien fermée, ou dans sa femme, plus relax.

Tout ce qui est décrit est banal, mais le plus important est l'amour qui lie cet homme et cette femme.
Très bien écrit, parfois poétique. Cette lecture, je le disais, est un régal; à ne pas négliger.
Commenter  J’apprécie          50
Christian et Carole vivent à l'écart de tout à la campagne dans une vieille maison proche du délabrement. Chacun des deux a vécu avant cette relation et la campagne est pour eux un mode de vie.

Ce livre raconte une journée de ce couple. Une journée qui aurait dû être ordinaire mais où des petites choses vont se produire et s'accumuler. Nous sommes un samedi peu avant noël et ils doivent effectuer quelques courses (le genre de journée que peu de monde aime). Il faut déjà prendre la voiture et à partir de là, tout va s'enchaîner de travers. Aux réflexions piquantes de Christian qui s'énerve assez vite et qui est un peu parano sur les bords (vérification à plusieurs reprises que la voiture est bien fermée par exemple), Carole d'un tempérament plus zen préfère ne rien dire. Mais au bout d'un moment, à force de prendre sur soi il peut y avoir la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et on se dit qu'à un moment donné, l'étincelle va se produire avec comme conséquence le feu aux poudres.

Ce n'est pas un règlement de compte qu'a écrit Myriam Chirousse. Elle explore la communication et son inverse, le couple qui ici n'est en phase avec la société. Avec une écriture où des formulation accrochent la rétine et des dialogues fichtrement réussis, on sent bien le souci de la précision. Et à travers les pensées de ce couple, l'auteure nous amène à nous interroger sur nous-mêmes.
Relevé mais également tendre, ce livre amène le sourire franc ou espiègle aux lèvres, et en plus il fait du bien ! A consommer sans modération !


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          40
En préambule à ma critique, je tiens à mentionner que, contrairement aux critiques des lecteurs précédents, je n'ai pas reçu ce livre gratuitement, d'une quelconque édition.
Et pourtant...

J'ai passé un très agréable moment de lecture en compagnie de cet étrange sanglier !
Et pourtant, il ne se passe... rien de plus qu'une banale journée dans la vie tristounette d'un couple ordinaire comme il doit en exister tant dans le monde d'aujourd'hui.
Les mots sont convenus, lisses, l'écriture sans surprise décrit un monde sans intérêt, mais sans amertume aucune, ni humour acerbe, quoique, en cherchant bien, l'humour n'est sans doute pas très loin !

A plusieurs tournage de page, on pense, voire on espère, que la situation va exploser. Mais que nenni, et c'est très bien comme ça.
La fin est tout de même originale et surprenante. Chacun y trouvera sa propre interprétation...
Une auteure que je suis curieux de redécouvrir dans un autre roman.
Commenter  J’apprécie          30
Claire et Christian vivent loin de tout, sur le Plateau, dans une bicoque décrépite qu'ils louent à un propriétaire négligent.
Ils se sont rejoints à mi-parcours de leur vie, chacun laissant derrière lui des lambeaux d'existence, des blessures que l'on recouvre avec pudeur, mus par cet instinct de survie qui permet, simplement, de continuer. Leur exil est volontaire, motivé par des contraintes économiques, et par ce vague désir de se distinguer de la multitude bornée, en se soustrayant à la superficialité, à la frénésie de consommation de la société moderne. Se soumettre à ces grands principes est parfois contraignant... le couple vivote. Lui complète le revenu de son emploi à la scierie par de menus services rendus ici et là. Carole vend sur internet des fripes auxquelles elle donne une seconde vie, en les parant de colifichets, de dentelles et ornements divers...
Chaque mois, ils se rendent en ville pour faire les courses, il leur faut quasiment deux heures de route pour atteindre le centre commercial le plus proche.

Or, cette fois, tout semble aller de travers. Il y a d'abord ces jeunes à l'air louche que Christian repère à l'entrée d'une cafétéria. Puis cette portière de voiture qui ferme mal... Christian s'agite, laisse percer la paranoïa qui l'habite, sans doute exhaussée par ce contact avec une atmosphère urbaine dont il ne maîtrise plus les codes... Dans la voiture, malgré la patience de Carole, l'ambiance devient tendue.

Ce court roman de Myriam Chirousse est un régal. Elle parvient, en décrivant vingt-quatre heures dans la vie d'un couple banal placé dans des situations a priori dénuées de tout intérêt, à nous livrer un texte percutant, dans lequel elle met en exergue avec un humour féroce et décalé ces petits travers qui polluent la communication entre les êtres.

En parsemant de grains de sable le périple ordinaire de ses héros, elle enraie la mécanique bien huilée de leur relation, laissant poindre les obsessions de l'un et les incertitudes de l'autre, laissant deviner, sous le vernis d'une morne normalité, l'ampleur des failles qui les hantent, et la potentialité d'une explosion qui demeure imminente, car toujours jugulée.

A découvrir...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
Commenter  J’apprécie          30
Carole et Christian vivent à la campagne et le samedi c'est la corvée des courses, à la ville. Ce court roman, incisif et percutant, raconte cette journée depuis le petit matin jusqu'à la nuit suivante, journée qui démarre mal, même « les ténèbres ont une texture sale, infranchissable« , Christian se réveille d'un cauchemar, l'ampoule a grillé, ils ont deux heures de route à faire. Et les incidents se multiplient, pas graves en soi, une portière mal fermée, un malentendu sur le repas, mais révélant de manière impitoyable la partie sombre de chacun, l'incompréhension et la stupeur qui peuvent en découler. Je vous laisse découvrir ce que le sanglier du titre a à voir dans cette histoire…🙂

« Ils font leurs courses comme ils font l'amour maintenant, au bout de cinq ans, en sachant parfaitement ce que l'autre aime consommer, quoi prendre et comment le cuisiner. »

« Leur couple n'était qu'une coquille qui garde encore la forme de l'animal qui l'a créée mais ne contient plus que du vide, l'empreinte creuse de ce qui a été. Est-ce le destin de tous les couples de devenir un jour une maison abandonnée où ne bruisse que le vent de l'habitude ? »

A cette question, mon côté optimiste et les 15 années en couple que j'ai derrière moi m'invitent à répondre par la négative, reste que ce portrait est quand même très juste car l'auteur pointe dans ce roman tout ce qui guette, à tout instant, tous ceux qui tentent la difficile aventure de la vie à deux.

Je remercie Myriam Chirousse et les éditions Buchet-Castel de m'avoir fait parvenir ce roman en avant-première !
Lien : https://dautresviesquelamien..
Commenter  J’apprécie          30
Ces petits riens qui font la vie de tous les jours : les courses aux enseignes et à la mise en scène prometteuses ; les publicités des banques ; les restaurants chinois qui proposent tous les mêmes plats….

Tout est uniforme dans cette ville qui ressemble à tant d'autres.

Mais les personnages, eux, ont du caractère : lui est un taiseux, elle un peu tête en l'air.

Une lecture belle et pas déprimante sur la ville qui nous entoure et où l'animalité a disparu.

L'image que je retiendrai :

Celle de la dentition de Christian, en référence au titre du roman.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2624
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord je n'aime pas le titre de ce livre. Si je ne l'avais pas reçu de la part de Cultura je ne l'aurais jamais lu.
Ensuite l'auteure décrit une journée type d'un couple sans enfants. Déjà que c'est le genre de journée que l'on trouve ennuyeuse quand on la vit, ce n'est pas super intéressant de la lire.
C'est un petit livre (156 pages) qui peut faire passer le temps.
Malgré ces reproches l'écriture est fluide et agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          20
Reçu dans le cadre de Masse critique, je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce livre. Je suis dans une période où je n'arrive plus à trouver le temps de lire. Je n'ai quasiment rien lu, à part des BD et des tonnes et des tonnes de livres pour mes enfants (heureusement, la littérature jeunesse ne manque pas de pépites !). du coup, j'ai beaucoup tardé à me mettre à la lecture de ce court roman. Mais ma mauvaise conscience aidant, une soirée m'a suffit pour le terminer. Je l'ai trouvé très court et donc pour moi, les personnages et les situations n'ont pas été suffisamment exploités. Il faut dire qu'en général, j'aime plutôt les longs romans, les grandes histoires. Là, je suis restée sur ma faim, en retrait, j'ai trouvé ça anecdotique. Pas désagréable ou inintéressant, mais sitôt lu, sitôt oublié. (novembre 2016)
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (53) Voir plus




{* *}