J'ai fait ici la très belle rencontre d'
Antoine Choplin et du Chili. Je sors de cette lecture totalement captive et émue par la simplicité et la spontanéité des personnages aux prises avec les fantômes de la dictature de Pinochet. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas lu d'ouvrage se rapportant au Chili depuis les romans d'
Isabel Allende avec
la Maison aux esprits. J'ai été touchée par la brièveté de ce beau texte qui entrelace la naissance d'une délicate histoire d'amour individuelle avec l'histoire politique du Chili.
C'est un flirt amoureux qui s'invite et s'esquive car il n'ose pas encore se libérer totalement du passé. le musée de la mémoire de Santiago qu'Ernesto et Ema fréquentent tous les deux tient une place importante dans leur histoire personnelle. J'ai aimé suivre leurs pas en même temps qu'ils font connaissance au gré de leurs promenades. Comme Ernesto et Ema j'ai voyagé, j'ai vu et ressenti l'intensité d'une pérégrination qui prend la forme d'un pardon et d'une réconciliation.
Ce texte a la beauté résistante d'une fleur des tropiques sous le climat des culpabilités et de l'inavouable. Il m'a touchée par sa sincérité.
Les moments paisibles dans le cadre presque idyllique de
Valparaiso et de la Sebastiana, lieu d'hommage au poète assassiné
Pablo Neruda, contrastent avec le climat plus rude du sud-Chili. C'est dans ces montagnes que vit Ernesto avec son ami Diego, paysan Mapuche et sculpteur des totems de l'immense cimetière marin de tous les disparus du Pacifique.
J'ai été totalement conquise par l'écriture lumineuse d'
Antoine Choplin cristallisant la fragilité d'un éphémère qui peut s'échapper à tout moment. le texte est poétique, doux et vaporeux mais immensément fort et puissant à l'image des totems de l'Ile aux morts.
Tout simplement un chef d'oeuvre de concision et de beauté.
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