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Citations sur Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar (9)

Et qu’est-ce que tu as trouvé curieux ?

Tomas baisse les yeux.

Le théâtre, il balbutie. Comme il m’est sorti de la tête. C’est ça le plus curieux.

Sorti de la tête ?

Oui. Tu as beau savoir que c’est du théâtre, tu finis quand même par plus y penser. Pendant un moment, je crois bien que j’y ai plus pensé du tout. Et ce que j’ai vu, c’était un petit monde en plus qui se retrouvait au milieu de l’autre, celui dans lequel on est pour de bon, avec le dépôt, la gare, tout le reste. Et à ce moment-là, dans ma tête, ce monde était aussi vrai que l’autre, pour ainsi dire. C’est drôle. Et même si je comprenais pas bien tout ce qui s’y passait, ça change rien, on aurait dit qu’il était vrai quand même.
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C'est avec le souvenir resté vif de son grand-père l'emmenant marcher en forêt le long des voies pour voir passer les trains que Tomas a décidé d'entrer aux chemins de fer.(...)
Dans la mémoire de Tomas, le passage d'un train est resté comme une longue rafale vivifiante qui emplissait les poumons et asséchait la bouche.(...)
L'intensité des sensations épousait avec perfection celle du vacarme produit, naissant avec le surgissement du train au loin, s'accroissant avec son approche, culminant à son passage et s'évanouissant avec l'éloignement, puis l'effacement de ses feux arrière.
Cette disparition douce fascinait Tomas.Elle signait avec tant d'élégance la fin de l'enchantement. Il était rendu à la forêt silencieuse, mais son immobilité s'était teinté d'un élan nouveau. Un jour, il aurait envie de monter à bord des trains et de partir avec eux.

( p.17)
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A vrai dire, il y a peu de temps que l'écriture s'est immiscée pour de bon dans la vie de Tomas.
Cela remonte au début du second emprisonnement de Váckav (Havel).Depuis lors, et durant les quatre années de sa captivité, il lui a envoyé des lettres, une par semaine,sans jamais faillir à cette cadence.
Il se souvient de la peine qu'il a éprouvée à écrire les premières d'entre elles. À cause de la situation, bien sûr, et de cette empathie maladroite qui le submergeait chaque fois qu'il prenait la plume.
Mais encore plus à cause de la seule tâche d'écrire, en raison de son manque de pratique, de son ignorance des règles de la syntaxe et de l'orthographe.Il s'en était ouvert d'emblée à Václav, lui faisant part de la honte qu'il ressentait à adresser à un écrivain des lignes aussi pauvres et certainement truffées de fautes.
Les mots utilisés par Václav pour lui répondre lui avaient donné confiance.
Après, il s'est mis à lui écrire avec un peu plus d'aisance, de précision aussi.Au sujet de Hradecek, de la vie des arbres, des menus travaux.Il a raconté les ruches et les nichées d'oiseaux, le flair des chiens récupérés par Olga auprès d'un fermier voisin.Il a décrit, en toute saison,les conditions climatiques, températures, brumes et vents, humidité.
Václav a aimé ça.
Avec le temps, il lui a semblé que l'écriture se laissait apprivoiser.

( p.177)
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T’essaies pas de fermer les yeux, Olga ? il demande.
Elle sourit, un peu gênée.
Je crois que si l’endroit me plaît tellement cette fois, c’est surtout parce qu’on s’y tient tous les trois ensemble. Ce serait plutôt ça, mon paysage à moi de maintenant, une chose habitée et vivante. Alors c’est sûr que les yeux, j’ai pas tellement envie de les fermer. J’aurais plutôt envie de les ouvrir bien grands, histoire de pas rater une miette de nous, ici, sur la colline.
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On avait pas besoin de se raconter nos vies, juste une petite clope qu'on se fume ensemble, rien que ça, c'est vrai que c'étaient des bons moments
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Nous essayons au contraire de nous opposer au mal que ce régime peut nous causer à tous.
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Si on pouvait réussir à sauvegarder un espace d'expression un peu libre. J'ai la conviction que la culture peut être un levier. Comme un outil de savoir et de plus grande conscience sur le monde.
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L'inspection à vélo de cette portion de voie n'est cette fois qu'un prétexte pour rejoindre le coin des bouleaux, à moins de deux kilomètres au sud.(...)
Les blessures d'écorce, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d'entre elles.
Discrètes ou béantes, sculptées en relief ou en creux, traits d'élégance ou plaies difformes.Et c'est au tronc des bouleaux, clair et soyeux, qu'elles lui semblaient, plus que sur les autres essences, prendre toute leur force.

( p.80)
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J'aime ça, tes écorces, dit Vaclav
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