Les plus beaux hadiths en arabes et en français à lire et méditer pour trouver la sérénité du corps et de l'esprit.
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Hadith n° 45
D’après Ibn ‘Abbâs : « Je vous recommande la tristesse nostalgique car c’est la clef du cœur : affamez et assoiffez votre ego. »
(Cité par Tabarânî. Hadith validé)
Cheikh Darqâwî (Maroc, 1760 - 1823) :
« Les disciples des premiers temps ne recherchaient que ce qui pouvait faire mourir leurs egos et vivifier leurs cœurs alors que nous sommes, à l’inverse, entièrement préoccupés, à tuer nos cœurs et à vivifier nos egos ! Eux, ils ne s’efforçaient qu’à se défaire de leurs passions et à détrôner leur égo ; quant à nous, c’est à la satisfaction de nos désirs sensuels et à l’exaltation de notre ego que nous aspirons ! C’est pourquoi nous sommes le dos tourné à la porte et faisons face à un mur. Je ne vous dis cela que parce que j’ai vu les grâces (mawâhib) que Dieu accorde à quiconque fait mourir son ego et vivifie son cœur.
Nous nous contentons de bien peu ; or, seul l’ignorant se contente avant d’être arrivé au terme de la Voie. Je me suis demandé s’il y avait en dehors de nos désirs concupiscents et de l’exaltation de l’ego, autre chose qui nous prive des dons divin, et Dieu en est témoin, j’ai trouvé que l’absence de nostalgie spirituelle était aussi un voile. De fait, les intuitions (ma’âni) ne sont généralement données qu’à celui dont le cœur est percé d’une intense nostalgie et d’un grand désir de contempler l’Essence de son Seigneur. C’est à lui qu’affluent les intuitions de l’Essence divine jusqu’à ce qu’il s’éteigne en Elle, en s’affranchissant de l’illusion d’une réalité autre qu’Elle. Par contre, celui qui n’aspire qu’à la science ou à l’action exclusivement, ne reçoit pas intuition sur intuition ; il ne s’en réjouirait d’ailleurs pas puisque son aspiration vise autre chose que l’Essence divine, et que Dieu – qu’Il soit exalté – comble Son serviteur à la mesure de son aspiration. » (pp. 119-120)
Hadith n° 46
D’après Abû Mûsâ : « Le cœur a été nommé ainsi à cause de ses retournements : il est semblable à une plume accrochée à un arbre que le vent retourne d’avant en arrière. »
(Cité par Ahmad b. Hanbal. Hadith authentifié)
Hadith n° 47
D’après al-Miqdâd b. al-Aswad : « Certes, le cœur du fils d’Adam se retourne plus facilement que l’eau arrivée à ébullition dans une marmite. »
(Cité par Ahmad b. Hanbal. Hadith authentifié)
Ghazâlî (Iran, 1058 - 1111)
« Sache que le cœur est écartelé par des tendances divergentes comme nous l’avons vu, et que des influences et des états spirituels le marquent par les ‘’portes’’ que nous avons mentionnées…
Le cœur est tantôt sous l’influence d’un démon qui l’invite à la passion (hawâ) et tantôt sous l’influence de l’ange qui l’en délivre. Mais lorsqu'un démon réussit à influencer le cœur, un autre démon vient l’influencer à son tour. A l’inverse [de ce cercle vicieux], lorsque le cœur se laisse attirer par l’ange, un autre ange vient alors l’attirer à son tour. Le cœur peut donc être partagé entre deux anges, deux démons ou entre un ange et un démon ; mais il n’est jamais livré à lui-même. C’est à cela que fait allusion le verset : ‘’Nous retournons leurs fors intérieurs et leurs vues…’’ [Coran : 6, 110] Parce que l’Envoyé de Dieu (s) connaissait les merveilles de la création de Dieu concernant le cœur et ses retournements, il jurait ainsi : ‘’Non, par Celui qui retourne les cœurs !’’. De même, il répétait souvent cette imploration : ‘’Ô Toi qui retournes les cœurs, affermis notre cœur dans Ta religion.’’ » (pp. 121-122)
Hadith n° 73
D’après Ibn ‘Abbâs : « Il faut rechercher la science car elle est l’amie intime du croyant. De plus, la longanimité est le ministre de la science ; l’intellect en est le guide ; l’action, le pivot, le caractère bienveillant, le père ; la douceur, le frère et la patience est le général de ses armées. »
(Cité par Hakîm. Hadith validé)
Frithjof Schuon (Suisse, 1907 – 1998) :
« Quand la connaissance métaphysique est effective, elle produit l’amour et détruit la présomption. Elle produit l’amour : à savoir la direction spontanée de la volonté vers Dieu, et la perception de ‘’moi-même’’ — et de Dieu — dans le prochain.
Elle détruit la présomption : car la connaissance ne permet pas à l’homme de se surestimer, ni de sous-estimer autrui; en réduisant en cendres tout ce qui n’est pas Dieu, elle ordonne toute chose. »
« Il y a quelque chose dans l’homme qui est contraire à Dieu, et quelque chose qui lui est conforme : c’est la volonté passionnelle d’une part et l’intellect pur d’autre part. Pour les voies qui se fondent sur le premier aspect, le retournement de la volonté — l’ascèse — est tout; la vérité doctrinale est un arrière-plan. Pour les voies qui se fondent sur le second élément, c’est l’intellect — donc l’intellection — qui est tout; l’ascèse est un adjuvant.
Mais ces deux perspectives donnent lieu à des combinaisons indéfiniment variées, conformément à la diversité inépuisable des possibilités spirituelles et humaines. » (pp. 169-170)
L'extase emplit de joie celui qui cherche en elle son repos, mais quand Dieu est présent disparaît l'extase. Mon extase m'avait emplie de joie, mais ce que je trouvais au cœur de l'extase m'a captivé au point de me détourner de la vue même de l'extase.