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Citations sur La troisième fille (36)

Il y a toujours une dingue dans chaque famille.
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[...]Les vieux – vous ne devez pas l’oublier – s’ils sont tenus pour incapables d’agir, ont cependant une grande expérience de laquelle on peut utilement tirer partie.
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- Qui a parlé de vous à cette fille, Mr Poirot ?
- Autant que je sache, personne. Elle a forcément entendu parler de moi.
Mrs Oliver pensa que ce « forcément » manquait de modestie. Poirot se croyait universellement connu. En vérité, nombreux seraient ceux qui ne comprendraient rien à votre discours, si vous faisiez allusion à Hercule Poirot, plus particulièrement dans la jeune génération. « Mais, comment lui faire admettre ça, se demandait Mrs Oliver, sans le vexer ? » Elle s’y risqua avec prudence.
- Je crois que vous vous trompez, mon ami. Les jeunes filles… et les jeunes gens actuels, ne savent pas grand-chose des détectives et de ce qui les concerne. Ils n’en entendent pas parler autour d’eux.
- Tout le monde doit avoir entendu parler d’Hercule Poirot ! protesta le petit détective.
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C’est ainsi que les jeunes filles aiment à vivre, à présent. C’est mieux qu’une pension de famille. La première loue l’appartement meublé et se dispose à en partager le loyer. La seconde est habituellement une de ses amies. Ensemble, si elles ne connaissent personne, elles en trouvent une troisième par les petites annonces. Et comme vous le voyez, très souvent, elles arrivent à caser une quatrième locataire dans l’appartement. La première garde la meilleure pièce, la seconde paie un loyer moins élevé, la troisième presque rien mais niche dans une alcôve. Elles décident entre elles, laquelle aura la jouissance du logement, une soirée par semaine… Ce système marche généralement assez bien.
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- Voyons ! Mr Poirot, vous devez absolument vous ressaisir !
- Vous aussi !
- Qu’entendez-vous par là ?
- Que vous cessiez de me presser ainsi !
- Pourquoi n’iriez-vous pas à cet endroit de Chelsea où je me suis fait assommer ?
- Vous tenez à ce qu’on m’assomme également ?
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Hercule Poirot était assis devant son petit déjeuner. À portée de sa main se trouvait une tasse de chocolat fumant. Il avait toujours été gourmand. Une brioche accompagnait le chocolat. Il approuva de la tête. Il avait essayé trois établissements avant de pouvoir déguster une bonne brioche et découvert finalement une pâtisserie danoise, infiniment supérieure à celle qui se prétendait française, située non loin de chez lui, et qui, en fait, n’était rien moins qu’une imposture.
Au point de vue gastronomique, il s’estimait satisfait. Son estomac était en paix… Son esprit aussi… peut-être un peu trop. Il avait terminé son « Œuvre maîtresse », une analyse des maîtres du roman policier. Il avait eu la hardiesse de parler d’une manière acerbe d’Edgar Allan Poe, s’était plaint du manque d’ordre et de méthode de Wilkie Collins dans ses effusions romanesques, avait chanté les louanges de deux auteurs américains pratiquement inconnus, en bref, avait rendu hommage à ceux qui le méritaient, et refusé rigoureusement cet honneur à ceux qui, à ses yeux, n’en étaient pas dignes. Il avait personnellement dirigé l’impression du volume, étudié les bonnes feuilles et, sans tenir compte du nombre incroyable de fautes d’impression, déclaré que c’était parfait. Il s’était beaucoup plu à poursuivre cet effort littéraire, à consacrer de longues heures aux lectures nécessaires à sa documentation, à renifler de mépris en jetant un livre loin de lui (n’oubliant pas, cependant, de se lever, de ramasser l’ouvrage indigne et de le placer soigneusement dans la corbeille à papier), à hocher la tête de satisfaction, dans les rares circonstances justifiant une telle approbation. Et maintenant ? Il avait profité d’une agréable détente, indispensable après son effort cérébral. Mais, on ne saurait se reposer éternellement, on a besoin de passer à ce qui suit. Malheureusement, Poirot n’avait aucune idée de ce qui allait suivre. Une nouvelle étude littéraire ? Il ne le pensait pas. Faire une chose bien et ne plus y toucher, c’était là sa maxime. À dire vrai, il s’ennuyait. Toute cette activité intellectuelle assidue à laquelle il s’était consacré… avait trop duré. Il en avait contracté de mauvaises habitudes et particulièrement, une certaine agitation.
Poirot sirota une nouvelle gorgée de chocolat.
La porte s’ouvrit. George, son domestique si parfaitement stylé, entra. Il affichait une attitude respectueuse, teintée d’admiration.
Il toussa puis, murmura :
— Une, il hésita, une jeune personne s’est présentée.
Poirot le regarda avec une surprise irritée.
— Je ne reçois pas à cette heure, remarqua-t-il d’un ton de reproche.
— Non, Monsieur, approuva George.
Le maître et le domestique se regardèrent. Il leur était parfois difficile de communiquer entre eux. Par une inflexion de voix ou une légère insinuation ou bien encore le choix d’un mot, George essayait de faire entendre que quelque chose pourrait être tiré au clair si la bonne question lui était posée. Poirot réfléchit à ce que pourrait être la bonne question dans le cas présent.
— Elle est jolie, cette jeune personne ? s’enquit-il prudemment.
— À mon avis… non, Monsieur, mais des goûts et des couleurs, on ne discute pas.
Poirot médita sur cette réponse. Il se souvint de la légère hésitation qu’avait eue George avant de prononcer « Jeune personne ». Le domestique jugeait la société avec délicatesse.
N’ayant pu déterminer à quel rang la visiteuse appartenait, il lui avait cependant accordé le bénéfice du doute.
— Dirons-nous, George, que nous avons affaire à une demoiselle plutôt qu’à une jeune personne ?
— Oui, Monsieur, bien que ce ne soit pas toujours facile à déterminer de nos jours.
Il s’exprimait avec un sincère regret dans la voix.
— A-t-elle donné la raison la poussant à souhaiter me voir ?
— Elle a dit – George articula les mots avec une certaine répugnance, s’excusant ainsi par avance de devoir les prononcer – … qu’elle voulait vous consulter à propos d’un crime qu’elle aurait pu commettre.
Hercule Poirot ouvrit de grands yeux.
— Pu commettre ? Ne le sait-elle pas ?
— C’est ce qu’elle dit, Monsieur.
— Peu convaincant mais peut-être intéressant.
— Il pourrait s’agir… d’une plaisanterie, Monsieur, avança George, fort réticent.
— Tout est possible, concéda Poirot, Toutefois, il est difficile d’admettre… Il leva sa tasse.
Faites-la venir dans cinq minutes.
Il avala la dernière gorgée de chocolat, repoussa la tasse et, se levant, marcha jusqu’à la cheminée où il lissa ses moustaches avec précaution dans le miroir placé au-dessus du manteau. Satisfait, il retourna à son fauteuil pour accueillir sa visiteuse. Il ne savait pas très bien ce qui l’attendait…
Peut-être espérait-il quelque chose se rapprochant...
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Nos jeunes gens d'aujourd'hui tendent à se montrer un peu trop imbus d'eux-mêmes. Ils croient tout savoir avant d'avoir seulement commencé à apprendre. Mais que voulez-vous ! On ne saurait non plus s'attendre à trouver de vieilles têtes sur de jeunes épaules.
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Hercule Poirot arpentait la grand-rue de Long Basing. Si tant est, toutefois, qu’une rue puisse prétendre à une telle dénomination quand elle ne dispose pas de plus petite que soi à qui se mesurer ; ce qui était présentement le cas.
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— [ … ] Et comment avez-vous su qui j’étais, si je puis me permettre ? Qu’est-ce qui vous a fait me reconnaître ?
— Vos moustaches, répondit aussitôt Norma. On ne peut les confondre avec nulles autres.
Flatté par la remarque, il les lissa avec un orgueil et une volupté que lui seul également était capable de manifester en de telles occasions :
— Oh ! non, c’est bien vrai. Non, on ne voit guère de moustaches aussi splendides que les miennes. Elles sont magnifiques, n’est-ce pas ?
— Oui… euh… enfin, j’imagine que oui.
— Ah ! sans doute n’êtes-vous pas très ferrée dans le domaine de la moustache, mais je peux vous affirmer, miss Restarick — miss Norma Restarick, n’est-il pas vrai ? — que les miennes sont en tous points remarquables.
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-Vous parlez de la guerre, et la guerre remonte à loin.
-Je vous l'accorde. Mais on n'en a pas toujours fini avec le passé sous prétexte qu'il remonte à loin.
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